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 Visite guidée [PV Kilvan]

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Kyô
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Kyô
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MessageSujet: Visite guidée [PV Kilvan]   Visite guidée [PV Kilvan] EmptyMar 17 Mar 2015 - 23:23

=> Maison du Bélier


L'imposant tigre au pelage de neige poursuivit sa route vers les profondeurs sans se retourner. Il semblait ne pas prêter attention à si Kilvan allait se décider à le suivre ou non. Cela, pour une bonne raison : il le savait. Il savait que le jeune garçon le suivrait. La présence d'Athéna lui était presque intolérable, à la limite d'un rejet violent et profond dont il ne s'explique pas lui même la teneur.
Kyô, quant à lui, n'est guère étonné de le voir réagir ainsi, même si cela est à son corps défendant. Le jour approche à grands pas. Et s'il savait que cela serait très difficile, il semble que cela sera encore plus ardu qu'il ne l'avait présagé.

Alors, sera-t-il traité comme s'il était déjà chez lui. Comme s'il était déjà parmi les siens.

Durant tout le long trajet qui les mène vers les hauteurs du Sanctuaire Sacré, Kyô alternera monologues et pauses silencieuses. Chaque fois que leurs pas les menaient aux portes d'une nouvelle demeure zodiacale, l'animal lui contait une sorte d'histoire, sans prendre la peine de se retourner et de vérifier si son compagnon de fortune écoutait ou non.  
Ainsi Kilvan aura-t-il appris le nom de chaque gardien protégeant les maisons d'or, de chaque constellation zodiacale traçant le chemin qui mène à l'ultime temple du Sanctuaire, celui d'Athéna. Et à aucun moment n'aura-t-il prononcé le nom de la déesse ou d'Ahina et à aucun moment la voix du tigre ne se sera exprimée d'une autre manière qu'au plus profond de l'esprit du jeune homme.


Le temple de la Vierge ne possède, pour l'heure, aucun gardien. Le chevalier qui porte cette armure est bien souvent un être en dehors des autres.


Pour la première fois, les prunelles azurées de l'animal divin se posent sur Kilvan auquel il adressera pourtant un très bref regard alors qu'il traverse la Maison de la Vierge.

Lorsqu'ils pénètrent le palais du Grand-Pope, Kyô bifurque dans un corridor à peine éclairé par la flamme vacillante de quelques bougies éparses.
Il avait projeté d'amener Kilvan jusqu'au temple d'Athéna. Mais à quelques centaines de mètres de celui-ci, l'énergie brûlante du tigre roux se distingue très nettement. Il n'eut guère longtemps à réfléchir sur ce qu'il convenait de faire. Toboe étant aussi impulsif qu'imprévisible, une rencontre serait fort mal appropriée pour l'instant. Car si son compagnon ne s'est jamais intéressé à ce que devenait le jeune garçon, il reste probable qu'il le reconnaisse assez rapidement. Et dans ce cas... la réaction du rouquin n'est pas garantie.


Nous sommes arrivés. Tu te trouves dans le palais du Grand-Pope, chef des armées du Sanctuaire et représentant d'Athéna sur le monde.


Ces quelques mots s'échappent de l'esprit de l'animal qui reste parfaitement égal à lui même depuis qu'il est allé chercher Kilvan au Bélier. D'un calme que rien ne semble pouvoir perturber, Kyô s'allonge sur un large tapis aux pieds d'un sofa qui trône au centre d'une petite pièce.
Les paupières de l'animal se ferment alors que l'on dirait qu'un léger sourire se dessine sur sa gueule.


Je m'appelle Kyô. Et contrairement à ce que tu penses je ne suis pas une bête sauvage. Il est d'ailleurs fort probable que je sois plus civilisé que la majeure partie des humains qui marche sur cette planète.


Rouvrant ses paupières d'albâtre, le nuque de l'animal se tend de côté, semblant indiquer la petite table qui siège près du sofa bleu nuit. Sur sa surface polie une carafe d'eau, un verre et quelques fruits.


Alors, jeune humain, quel évènement t'a conduit jusqu'à nous aujourd'hui...


Kyô ne sait rien de l'intervention d'Aegis. D'ailleurs il y a de cela bien des siècles qu'il n'a croisé l'entité. Cependant... la question mérite d'être posée. Car il a perdu la trace de Kilvan dès lors qu'il fut entré au service d'Odin, et il ignore d'ailleurs qu'Ahina a déjà rencontré Kilvan il n'y a de cela pas si longtemps...
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Kilvan

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MessageSujet: Re: Visite guidée [PV Kilvan]   Visite guidée [PV Kilvan] EmptyMer 18 Mar 2015 - 10:51

Kilvan n'écouta que d'une oreille ce que son guide félin lui racontait. Ça ne l'intéressait pas – et pourtant, il s'en souviendrait en temps utile. Ça avait toujours été comme ça, comme une sorte de compensation pour le passé qu'il lui manquait. Surtout, il ne voyait pas pourquoi le tigre se donnait cette peine alors qu'il n'était manifestement pas là pour rester. La seule présence de la déesse lui était toxique. Rester trop longtemps en ces lieux ne pourrait qu'avoir de fâcheuses conséquences, dont ils feraient bien de se défier.

Et même sans cela... Pourquoi lui dire tout ça ? Se montrait-il aussi avenant avec tous les étrangers qui pénétraient le Sanctuaire ? D'autant qu'il n'avait pas vraiment fait part d'une volonté amicale... C'était même plutôt le contraire. Et s'il ignorait tout des relations entre eux et Asgard, il n'en portait de toute façon pas l'étendard. Ses propres couleurs n'étaient, elles non plus, pas de nature à le faire bien voir... Si grande soit la bonté de la Sagesse, n'était-ce tout de même pas disproportionné ? Seul le cliquetis de ses maillons d'argent rompait le silence de son côté.

Son scepticisme alla grandissant quand l'animal prit la peine de lui préciser que la Maison de la Vierge était actuellement dépeuplée. N'était-ce pas aussi le cas de celle du Bélier - celle-là même où il était venu le chercher ? Même s'il avait bien ressenti que cela faisait bien moins longtemps dans le cas de celle-ci. Il en allait de même pour celles du Verseau et des Poissons un peu plus haut. Oui, pourquoi lui faire cette remarque ? Serait-ce une invitation à en faire son gite en l'absence d'un propriétaire ? En plein coeur de ce domaine tant honni ? Non merci.

Le reste du trajet se passa en silence, du moins pour sa part. Si long soit-il, nulle plainte n'émana de lui. Toutes ses errances ne lui avaient-elles pas pris bien plus longtemps ? Été bien plus pénible ? Lui-même s'étonna d'en penser comme si elles avaient pris fin. N'était-il pas encore perdu, pourtant ? Enfin vint leur destination, antépénultième étape de cette trop longue ascension. Il leva les yeux vers la dernière demeure, celle qu'ils n'atteindraient pas, et s'avisa qu'elle contenait une présence semblable à celle de l'animal. Celle-là aussi, il la connaissait. Il n'en fut pas pour autant rassuré.

Il ne poussa pas plus loin la réflexion. Ses sens lui jouaient des tours depuis qu'il était entré ici - pareillement qu'aux Enfers, à bien y penser. Son animosité avait commencé à retomber, sans toutefois disparaître : tout au plus s'était-elle mise de côté, réservée à un usage ultérieur. Il considéra platement la corbeille de fruits que lui présentait l'animal. S'il parut d'abord méfiant, le bout point de sa chaîne finit par se lever, allant piquer dans une pomme pour la porter à ses lèvres. Depuis quand n'avait-il plus rien avalé ? Un verre, des mets... Pur hasard, ou savait-on qu'il venait ?

« Je suis mort et j'ai ressuscité. » dit-il du ton le plus trivial qui soit.

Il n'y avait pas de tabou à avoir. On le questionnerait sur la manière dont il était arrivé ici, et il n'avait pas d'excuse à donner. De toute façon, il ne voyait pas de raison de le cacher. L'Andromède Noir n'avait pas choisi d'être ici, et ne manquerait pas de le faire savoir. C'était bien le dernier endroit où il aurait voulu aller, après tout ce qui s'était passé... En parler avec un tigre ne lui semblait pas plus anormal que cela. Si d'aucuns auraient pu s'étonner qu'Athéna se soit reconvertie en dresseuse de fauves, ce n'était pas son cas. Cela lui semblait... Naturel, à un certain degré. À l'inverse, un autre détail l'interpellait...

« Je... Connais déjà ton nom. Pourquoi ? »

Sans même s'en rendre compte, l'Andromède Noir s'était mis à lui répondre de la même manière. Cela lui semblait aussi logique que s'il n'avait fait qu'adapter son dialecte à celui d'un interlocuteur parlant une autre langue. Une langue qu'il ne connaissait pourtant pas, qu'il n'avait jamais appris à maîtriser. Ce n'était pas la première fois que cela se produisait, Yade avait été le premier à en faire les frais. Le fruit n'eût besoin que de quelques bouchées pour disparaître entièrement ; déjà, il attaquait le suivant.
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Kyô
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MessageSujet: Re: Visite guidée [PV Kilvan]   Visite guidée [PV Kilvan] EmptyMer 18 Mar 2015 - 12:11

Le soupir aurait pu survenir. Il aurait été logique qu'il le soit. Car comment ne pas s'étonner de l'attitude d'un si jeune garçon face à sa propre mort ? Détachement, presque un haussement d'épaule qui n'aurait guère été surprenant, le jeune homme annonce d'une voix plate sa mort puis sa renaissance.
Pour autant, Kyô ne semble ni s'en étonner, ni s'en formaliser. Une pensée volage file vers un être emprisonné depuis bien des années maintenant. Car finalement... Kilvan est également le digne fils de son père, là est bien une partie non négligeable du problème.


Je vois... Tu as donc fait la connaissance de Yade... et tu as réussi à te sortir des Enfers tout seul ?


Si la réponse n'est pas encore formulée, le tigre de perle doute fortement qu'il ait pu réussir sans aide. D'une part il connait assez bien le protocolaire Juge que pour l'imaginer jugeant équitablement cet enfant. Et d'autres parts il doit être assez difficile pour lui de gérer ce qui ne manque sans doute pas de déferler dans son esprit en plein royaume des morts.

Si rien ne s'affichera sur les traits duveteux de l'animal, si aucune fluctuation cosmique ne résonnera autour de lui, à cet instant Kyô est contrarié. Contrarié car il s'estime responsable de ce passage en enfer qui n'aurait jamais du avoir lieu, qu'il n'aurait jamais du vivre.
Son rôle était de le protéger, à l'instar de tous, et envers et contre tout. Il avait failli depuis que l'adolescent avait pénétré les terres d'Asgard, ce uniquement pour éviter d'attirer l'attention des nordiques sur Kilvan.

Extirpant un faible soupir alors que ses paupières d'albâtres se closent quelques brèves secondes, les prunelles brillantes de Kyô observent le jeune garçon. Il mange. Il se ressert même... et semble se détendre un petit peu. Du moins... si la détente n'est pas encore de mise, et ne le sera pas avant un très long moment sans doute, au moins semble-t-il un peu moins mal à l'aise. Cela est une bonne chose.

L'animal fixe longuement Kilvan sans mot dire, et alors que la question qui devait être posée le sera bien plus tôt qu'il ne l'aurait imaginé, là aussi.
Ce n'est qu'au bout de longues minutes que l'animal brise le silence d'une voix mélodieuse.


Parce que nous nous connaissons depuis longtemps


Cric.... crACk... BOUUUUM !

Kyô a à peine le temps de lever le museau vers le plafond qu'un nuage de poussière blanche se répand dans la salle, très rapidement suivi d'un "kyaaaaaaaa" aussi aigüe que le couinement d'une souris.
Un koala pas plus gros qu'un petit chat atterrit sur les genoux de Kilvan en manquant de s'empaler sur la chaîne plantée dans le fruit.
De dos dans un premier temps, Nao fait face à Kyô qui s'est redressé pour l'occasion et la toise d'un regard sévère.


Peux-tu m'expliquer à quoi tu joues... Nao.


La petite boule de poils gris se dandine d'une patte sur l'autre, n'ayant visiblement toujours pas percuté que le truc légèrement chaud sous ses pattes n'est pas le sofa mais les jambes de Kilvan...


Bah euh... en fait... j'sais pas ! Kurayami m'a emmenée la bas et pis m'a ramenée ici et pis j'ai dormi sur Ahina et pis après euh... me souviens plus !


Kyô extirpe un soupir teinté d'amusement en levant légèrement les yeux au ciel. Nao vient de tomber du plafond et elle ne sait même plus ce qu'elle faisait perchée là haut... elle ne changera vraiment jamais. Enfin...

La patte de Nao tâtonne doucement sur la jambe de Kilvan alors que l'expression de ses petits yeux noirs se fait soudainement plus concentrée. Elle a enfin percuté qu'elle n'était pas installée sur le canapé... comme quoi on y arrive un jour ou l'autre...
Faisant volte face comme si elle était piquée par une armada de mouches enragées, le minuscule koala bondit en faisant face à l'adolescent qu'elle dévisage comme s'il tombait de la lune.

A cet instant, face au silence qui s'installe, précepte qui n'est guère l'apanage de la petite créature, le tigre divin a un doute.
Il fait un pas, puis un autre, contourne légèrement la table pour fixer Nao de coté. Elle ne peut pas se souvenir de lui... cela est impossible... Nao a une mémoire de poisson rouge et qui plus est elle était aussi bébé qu'il pouvait l'être à cette époque.
Non... elle ne peut pas. Et pourtant... pourquoi se fige-t-elle ainsi en le dévisageant comme si elle venait de se prendre une claque en pleine tête...? De toutes façons il verra vite. Si elle se met à pleurer c'est qu'elle se souvient.

Les petites pattes avant se dressent dans les airs alors que le koala se met à s'exclamer de sa voix fluette.


Koukou ! J'suis Nao ! T'es qui ?
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Kilvan

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MessageSujet: Re: Visite guidée [PV Kilvan]   Visite guidée [PV Kilvan] EmptyMer 18 Mar 2015 - 14:53

« Non. On m'a aidé. »

Prenant lentement conscience de ce nouveau mode de communication, le Chevalier Noir résolut de le mettre à profit. Il forma dans son esprit l'image de son bienfaiteur et l'envoya directement dans celui du tigre, sans savoir si ça allait marcher. Ou plutôt si : il en était sûr, alors que c'était la première fois qu'il s'y essayait. Étrange conviction que voilà – mais n'avait-il pas déjà fait étal d'un talent pour les jeux d'esprits ? Il s'assura cependant de rompre le lien aussi vite qu'il l'avait créé, ne voulant pas que l'animal s'invite en lui. Sans plus s'inquiéter de sa réussite, il s'empara d'une grappe de raisin.

Suspicieux au départ, il ne se privait désormais plus de dévorer à belles dents tout ce qui passait à sa portée. De feu le contenu de la corbeille de fruits, il ne restait déjà plus que la moitié. À ses côtés s'alignaient déjà les reliefs de ceux qu'il ne saurait manger en entier. Une voracité qui, elle aussi, trahirait à coup sûr sa parenté. La bête semblait mieux le connaître qu'il ne se connaissait lui-même, et malgré sa prétendue érudition, l'idée ne lui plaisait guère. Qu'il ne sache comment n'en était toutefois qu'une raison secondaire. Quelle pouvait en être principale, alors ? Peut-être l'ombre de la vérité.

« Comment ? »

Oui, comment ? Même s'il appréhendait ce qu'il pourrait en récolter, c'était une de ces questions qu'on ne peut pas ne pas poser. Mais avant que le félin ait pu lui répondre survint une irruption qu'aucun d'eux ne pouvait avoir imaginé. Pour n'avoir jamais rencontré de koala en dépit de ses tribulations, lui le premier. Quoique. En plus de leur improbable tandem se joignait à la fête ce troisième invitée – ou cette, plutôt. Tout indicible que ce fut, il aurait pu dès le premier regard jurer de sa féminité. Prémonition qui se confirma lorsque sa voix résonna dans sa tête – mais en était-ce seulement une ?

Circonspect, il la laissa se relever sans rien faire pour l'en empêcher... Ou l'y aider. Sa présence, si inopinée qu'elle soit, ne parut pourtant pas le déranger. Il n'en eut pas non plus l'air enchanté – mais qui pouvait vraiment savoir ce qu'il avait dans la tête ? Lui-même n'en était pas toujours assuré. Pour la première fois depuis son arrivée, sa main sortit de sous sa cape et se tendit vers elle en une ébauche de caresse vite réprimée. Une sorte de réflexe. Et s'il n'était pas au fait des mœurs de la sienne, une profusion d'espèces se fiaient à l'odeur pour savoir en qui ils pouvaient croire. Était-ce là sa volonté ?

« Je m'appelle Kilvan. » Le silence souligna son hésitation. « Mais ce n'est pas mon nom. »

Il ne saurait être plus précis. Il ne peut dire ce qu'il ne sait pas lui-même. Pourtant, dans l'esprit du tigre se profilait l'ombre d'une réponse. Il la sentait couver, cachée derrière un voile opaque, sans en déceler la teneur. Mais avec l'intensité qu'il avait de le fixer désormais, le fauve d'opale devait le savoir déjà au courant de ce secret... Qu'il ne tient qu'à lui de révéler. Le Chevalier Noir ne tenait pas à en être au fait. Ne voulait pas, peut-être même. C'est pourtant bien la seule chose qui aurait pu justifier sa présence ici, le faire rester dans ce qui apparaissait comme un Enfer personnel. Ce qu'il y avait dans l'air ne saurait lui plaire.
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Kyô
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MessageSujet: Re: Visite guidée [PV Kilvan]   Visite guidée [PV Kilvan] EmptyJeu 19 Mar 2015 - 21:32


Le puissant animal au pelage de perle ferme doucement ses paupières d'albâtre. La réponse était évidente. Ses liens auraient difficilement pu lui permettre d'échapper aux enfers de lui même, de sa propre volonté. Pourtant, un jour prochain, s'il le souhaite, il le pourra sans doute aisément. Mais ce jour n'est pas encore arrivé et pour l'heure une aide lui aurait donc été apportée.
Et si Kyô a bien quelques idées sur les potentielles entités qui auront pu lui prêter ainsi l'assistance qui lui fit si souvent défaut par le passé, ne cherchera-t-il pas plus avant. Ne posera-t-il aucune question supplémentaire.

La si prévisible question sera posée alors que Nao tombe du plafond. Et si le sage tigre blanc n'a pas dans l'optique de la laisser sans réponse, l'intervention impromptue du koala ne lui permet pas d'y répondre tout de suite.
Un certain soulagement envahit sa poitrine lorsqu'il constate que la petite ne se souvient vraiment pas du jeune garçon. Un soulagement qui n'est que temporaire car il connait bien Nao... et elle va se prendre d'affection pour lui en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire.
Parce que cela doit être. Parce que cela est une logique qui échappera à tous sauf à lui. Et quand cette affection se manifestera, pour peu qu'elle ne soit pas déjà latente, il deviendra alors extrêmement difficile de demander à Nao de partir. Et si elle reste... la discussion n'en deviendra que plus compliquée.

Assise sur les cuisses de l'adolescent, le koala miniature le fixe de ses grands yeux sombres. On la dirait bloquée. Mais si l'on venait à jeter un bref regard vers l'imposant tigre de neige, l'expression amusée qui se dessine sur sa gueule laisserait clairement à penser que ce blocage ne durera guère longtemps.


Bah pourquoi tu t'es arrêté ?! Fais un câlin !!!


Sans attendre une quelconque réponse de sa part, Nao se redresse sur ses petites pattes pour s'affaler de tout son long sur le ventre de Kilvan dans la seconde qui suit. Ses courtes pattes avant tentent, dans un fiasco total malgré la finesse du jeune homme, d'entourer sa nouvelle proie à câliner.
Visiblement son cerveau n'a discerné que deux choses : le câlin manqué et Kilvan, si l'on en juge par ce nom qu'elle répète en boucle alors qu'il s'extrait à moitié étouffé de son museau collé contre le torse du jeune garçon.

Les prunelles azurées du tigre le fixent avec attention. Il a conscience que ce nom n'est pas son vrai nom. Comment cela peut-il être possible...? Aurait-il deviné ? Ce principe lui semble peut probable, bien que pas impossible...
Il faut reconnaître qu'il ne cesse de l'étonner depuis qu'ils ont quitté la maison du Bélier. Kyô ne s'attendait certes pas à être confronté à ce genre de sujet épineux dès le départ.
Mais maintenant que cela a été abordé... et si il s'était d'abord refusé à donner des informations qui devraient venir d'Ahina et non de lui, il semble difficile de faire autrement désormais.

Constatant que Kilvan accepte plutôt bien cette présence envahissante sur ses genoux, Kyô fait demi tour et se rallonge de tout son long sur l'épais tapis à quelques pas du sofa.


Effectivement. Kilvan n'est pas le nom qui t'a été donné à ta naissance, mais celui que t'ont choisi tes parents adoptifs.


Balayant rapidement la pièce, les prunelles brillantes de l'animal se posent brièvement sur Nao qui ne réagit pas du tout à ce qu'il vient de dire. Trop occupée à fourrer son museau dans la tunique qui dépasse de l'armure sombre, le petit koala ne prête pas la moindre attention à ce que le tigre est en train de dire.
Une occasion que l'animal va saisir sans perdre de temps, car l'attention de Nao étant sommes toutes surfaite, elle peut réagir sans en avoir montré la moindre alerte d'un instant à l'autre.


J'ai assisté à ta naissance il y a de cela un peu plus de quinze ans, et nous avons passé les premières années de ta vie ensemble. Est-ce pour cette raison que je te semble familier et que mon nom ne t'est pas inconnu.


S'il ne semble pas anxieux, son calme ne le délaissant à aucune seconde, le regard de Kyô oscille tout de même très régulièrement vers le koala dès lors qu'il parle. Mais pour l'heure la petite ne réagit toujours pas, trop occupée qu'elle l'est avec son nouveau câlin sur pattes.
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MessageSujet: Re: Visite guidée [PV Kilvan]   Visite guidée [PV Kilvan] EmptyVen 20 Mar 2015 - 11:23

La petite créature ne sembla pas attendre son accord.
À peine avait-elle réclamé qu'elle se jetait sur lui – sciemment cette fois – pour l'étreindre de ses bras fluets. S'il ne sut comment y réagir dans un premier temps, Kilvan finit par poser la main sur ce qui devait être son dos. Bien qu'il soit réfractaire au contact physique, le sien lui était largement plus tolérable que celui d'un autre être humain. Étant la première fois qu'il pouvait approcher un animal sans que celui-ci ne s'en prenne à lui, il n'aurait pu le savoir avant... Si ce n'est peut-être en pensées. Même s'il commençait à n'être plus sûr de ce qu'il avait vécu et de ce qu'il avait imaginé... Et comment s'en assurer ? En tout cas ne parut-elle pas plus que son compère se formaliser de l'armure noire – ce qui était cela dit déjà moins troublant dans son cas.

« J'ai l'impression de déjà te connaître, toi aussi... »

Était-ce à elle qu'il s'adressait... Ou questionnait-il plutôt son âme ?

Malgré tous les efforts fait pour le détendre, cet environnement lui procurait un indicible malaise. Si son coeur et son corps avaient pu être en désaccord, il était presque sûr qu'il en aurait éprouvé la même chose à peu de choses près. Sa main gantée de métal noir se perdit dans les poils de l'animal, avec une lenteur contrôlée, comme s'il craignait de la blesser. Peur ridicule, elle était sans doute bien plus puissante que lui. Être en ces murs lui prodiguait la même sensation qu'au coeur du Royaume Souterrain... À ceci près qu'elle était plus concrète, plus palpable. Comme la réalité de son rêve... Si ce n'était un cauchemar. Pour ne connaître l'un et l'autre que par leur définition, la frontière entre les deux ne lui avait jamais été très claire...

Comme si les Enfers et le Sanctuaire n'étaient que deux faces d'une même pièce... Un denier frappé à son effigie. Ahina. Il avait d'abord cru qu'elle n'avait que mal prononcé Athéna, mais ce nom précis éveillait des souvenirs en lui... Pourtant, il lui semble tout à fait approprié pour désigner la Sagesse. Cela vaut-il vraiment la peine de demander à qui il appartient ? Non, il savait déjà la réponse... Sans qu'il sache pourquoi, il fut submergé par un profond sentiment de solitude alors pourtant qu'il était plus entouré que jamais ces dernières années. Venir ici avait mis à mal ses sentiments, l'équilibre rudimentaire de sa psyché. Dire qu'il ne savait plus quoi ressentir était un bien simple résumé... Mais il allait falloir s'en contenter.

« Pourquoi ? »

Oui, pourquoi ? Qu'était venu faire l'animal sacré d'Athéna à son chevet le jour-même de sa naissance ? Une telle présence est généralement synonyme de bénédiction. Pourtant, on ne pouvait pas dire que sa vie ait été faite de bonheur... Serait-il, au contraire, venu le maudire dès son plus jeune âge ? Dans quel but alors ? Mais il n'avait aucune raison de le croire pour commencer. Tout cela... Allait trop vite, sortait de nulle part. Oh certes, le tigre ne gagnerait rien à lui mentir... Mais si tout cela était vrai, que n'en avait-il entendu parler avant aujourd'hui ? Pas un mot, pas un bruit tout au long de  ces quinze années... Cela n'aurait pas de sens. Le seul moyen de savoir ce qu'il en  est, c'est de le confronter au jugement de l'autre entité.

« Quel est mon nom ? »

S'il a assisté à son baptême, il doit forcément le savoir. C'était en tout cas ce que se disait Kilvan, et il savait avoir raison à ce sujet. S'il ne pouvait lire dans ses pensées, il devinait les spectres de tous les secrets cachés sous cette fourrure... Il ne savait depuis quand cette bête les engrangeait, mais elle en savait trop pour son propre bien – à commencer par les siens. Il ne savait comment il était arrivé à la conclusion que ses mystères étaient de ceux dont on ne parle pas, mais en était à présent convaincu. Serait-ce l'avis du fauve sur le sujet, qu'il aurait embrassé par mégarde ? Cela ne lui semblait pas impossible. Non qu'il ait eu besoin de ça pour que l'effleure cette idée, pas après tout ce qu'il avait enduré... Ainsi la question lui parut-elle devoir être secondée.

« Ou plutôt... Qui suis-je ? »

La réponse était déjà dans l'air, comme suspendue dans la poussière...
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MessageSujet: Re: Visite guidée [PV Kilvan]   Visite guidée [PV Kilvan] EmptyVen 20 Mar 2015 - 22:45


Kyô observe attentivement ce qui est en train de s'opérer entre Kilvan et Nao. Un lien qui se tisse ? Non... qui se renoue. Ils ont oublié, tous les deux. Ils étaient si jeunes... et pourtant Nao était déjà âgée à cette époque. Car si elle donnera éternellement l'impression de sortir à peine des pattes de sa mère, est-elle pourtant bien plus âgée que tous les mortels qui foulent le sol du Sanctuaire Sacré.
Mais le petit koala reste un éternel enfant. Les années ont beau s'écouler, elle ne change pas, oublie souvent plein de choses qu'elle ne devrait pourtant pas oublier. Ainsi est-elle, ainsi sera-t-elle jusqu'à la fin des temps.


On se connait ? Ah bon ? T'es sûr ?


La petite boule de poils s'extraie enfin du pan de tissu s'échappant de l'armure sombre pour fixer l'adolescent de ses grands yeux noirs. C'est le moment que Kyô redoutait. Les moments qu'il redoutent encore et dont il ne connaîtra l'issu que lorsqu'il sera à leurs portes, ce qui ne tardera plus...
Car déjà survient la question. Pourquoi. Quel est mon nom. Qui suis-je. Plusieurs questions et pourtant... une seule réponse qui englobe tant de choses.

Kyô garde le silence de longues secondes. Un silence qui semble interpeller la petite Nao qui oscille légèrement de la tête en fixant le tigre d'albâtre.
Les longs cils noirs papillonnent vivement comme si elle ne comprenait rien de l'atmosphère qui est en train de s'installer ici.


Kyô... qu'est-ce qu'y a ?


Les prunelles brillantes de l'animal effleurent Nao pour achever leur course paisible sur le jeune garçon. La perplexité ne se lit pas dans son regard, et pourtant...
A-t-il le droit. A-t-il le devoir. Peut-il seulement répondre à ses questions ?

Ahina se trouve encore avec le Juge des Enfers et il est fort probable qu'elle ne puisse les rejoindre tout de suite. Aphrodite et sa fille se trouvent à quelques centaines de mètres et tout cela sera sans compter l'éventualité où Scareface profiterait qu'Ahina ne soit seule pour régler ses comptes.

Alors... est-ce son rôle que de garder le silence. Risquer qu'il ne s'échappe, qu'il ne leur échappe une fois encore ? Risquer d'être à nouveau séparés... encore. Mais ne risque-t-il pas d'avantage en lui disant la vérité...

Délicatement le tigre se relève. Il fait quelques pas vers le sofa sur lequel ils sont installés et s'arrête à ses pieds. Son regard azuré se fiche dans les prunelles du jeune homme, alors sa voix résonne enfin dans la petite pièce baignée par la lumière des chandelles. Pour la première s'échappera-t-elle de sa puissante gorge sans passer par les voies de la pensée. Sera-t-elle aussi douce que lorsqu'il s'adresse à son esprit, mais semblera-t-elle encore plus profonde, comme si elle venait de bien plus loin que de sa seule poitrine.


Il n'y a pas de vrai ou de faux nom. Il y a le nom de tes origines, celui que ta mère, ta vraie mère, a choisi pour toi. Et il y a celui qui fut jusqu'à aujourd'hui ta sécurité. Celui qui n'aurait permis à personne de connaître ta véritable identité et jusqu'à ton existence.


Même assis, l'imposante tête de Kyô dépasse l'épaule de Kilvan tant l'animal possède une taille bien loin d'un tigre normal. Pourtant si cette stature peut s'avérer effrayante pour un mortel, ce qui se dégage de lui n'est que douceur et bienveillance.
L'animal clôt ses paupières de neige quelques brèves secondes. Car ce qu'il s'apprête à dire et qui est pourtant d'une simplicité confondante, va engendrer une réaction contre laquelle il ne pourra rien...


Ton nom de naissance est Degalde.


...et cette réaction ne sera pas celle du jeune humain qui se voit ainsi offrir la vérité sur son identité. Non... la réaction tonitruante sera celle de...


Quoi... Qu'est-ce que tu viens de dire...?


Tout d'abord interloquée, Nao fixe Kyô d'un regard parfaitement exorbité. Ses petits pattes tremblantes se referment sur la tunique de l'adolescent sans qu'elle ne s'en rende compte.

Kyô !!!! QU'EST CE QUE TU VIENS DE DIRE ?!!!!


Le tigre pose un regard contrit sur Nao. Il n'espère ni l'apaiser, ni la calmer, car cela lui serait parfaitement impossible. La seule qui aurait de l'influence sur elle à cet instant, ce serait Ahina. Mais Ahina n'est pas ici, et si cela était le cas... elle aurait à gérer ses propres émotions avant tout.


Nao... essaies de te calmer... ce n'est vraiment pas le moment de te laisser aller...


Il essaiera tout de même. Une tentative qui se soldera, comme il le redoutait, par un cuisant échec.
Les larmes perlent dans les prunelles rondes de la petite créature qui se tourne vers Kilvan en le dévisageant avec une peine qui transpire presque par chaque poil que compte son corps. D'un bond elle se jette dans ses bras en pleurant comme un bébé.


Degalde Degalde Degalde comme tu m'as manqué !!!! Tu étais oùùùùùùù heiiiinnnn tu étais oùùùùù ouiiiiiinnnnnnnnnn
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Kilvan

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MessageSujet: Re: Visite guidée [PV Kilvan]   Visite guidée [PV Kilvan] EmptyJeu 26 Mar 2015 - 11:46

Kilvan se contenta de hocher la tête. Il n'aurait osé l'affirmer à voix haute... Mais il en était pourtant certain. Cette ambiance, cette présence... Tout cela lui rappelle des souvenirs lointains. D'où qu'ils viennent et quels qu'ils soient, il pouvait sentir qu'ils étaient là quelque part... Au fond de l'abysse torturée de son âme. Ces années n'ont pas été tendres avec lui ; il avait perdu de son éclat, s'était assombri. De là venait peut-être que le - la ! - koala ne le reconnaisse pas. À moins que ce ne soit lui qui y était trop sensible déjà ? À tout le moins était-il sûr de ce qu'il avançait, sans plus savoir pourquoi. C'était un fait connu, un point fixe dans cette réalité qu'on lui avait ôté. Qu'il s'était lui-même retirée ?

S'il n'en dit mot, l'adolescent ne put que s'étonner de l'expressivité que renfermaient ces grands yeux noirs. Les siens, quoique plus colorés, n'auraient jamais été à même de retranscrire tant de choses à la fois - plus maintenant, en tout cas. Il percevait, ressentait ce qu'il y avait derrière, comme une forme exacerbée d'empathie. La petite bête étant particulièrement sensible, et peu encline à cacher ses émotions qui plus est, tout éclata en lui. Ce furent autant de cris dans sa tête, d'écho dans le vide trop serein de son coeur engourdi. C'était comme entendre un son de cloche résonner à l'intérieur de lui, puissant, assourdissant. Ce n'était pas désagréable... C'était même un soulagement, quelque part, même s'il en fut le premier surpris.

Sa main se posa avec un naturel certain sur la tête de la créature. Il ne savait trop s'il pouvait les considérer comme des familiers ordinaires compte tenu de leur statut privilégié, étant de surcroît peu habitué à la compagnie animale. Néanmoins, ce dont il était sûr était que la caresser elle semblait déjà plus naturel que d'offrir le même traitement au tigre blanc... Quand bien même il avait l'intime conviction que celui-ci ne serait pas contre de temps en temps. Le sens, l'origine de ses présomptions, il ne l'avait pas encore dans le détail, mais n'aimait pas ce qui se profilait à l'horizon... Pour frayer avec des animaux divins, il n'y a pas mille et une raison. Dans quoi s'était-il encore fourré ? Pire : dans quoi était-il ?

Car c'était là tout le problème, cette fois. Ce n'était pas quelque chose à quoi il pouvait échapper, dont il pouvait se protéger comme il l'avait fait par le passé. Quoique, n'était-ce pas ce qu'il avait fait au long de ces dernières années... Tout ça pour finalement venir se jeter de lui-même dans la gueule du loup - ou du tigre -, après tout. Cela ne pouvait-il être autrement ? Était-il lié à cet endroit par une sorte de fatalité ? Tout ce qu'il pouvait affirmer, c'était qu'il n'aurait pas le temps de fuir avant que s'abatte sur lui le marteau de la vérité. Encore moins après l'avoir lui-même provoqué. Une curiosité qu'il se sentait sur le point de regretter. C'était à peine s'il avait perçu les battements de son coeur des ans durant ; pourtant, celui-ci semblait lesté de plomb à présent...

L'émeraude et le saphir se rencontrèrent. Kilvan sentit un frémissement dans sa chair. Il y avait dans ce regard quelque chose de tellement... Ancien. Quelque chose qu'il se sentait capable de faire sien. Mais devrait-il pour cela le lui arracher ? Il n'aurait eu qu'à tendre la main, et même moins. Mais il ne le voulait pas. Cet animal avait été bon avec lui jusque là, il n'avait aucune raison de lui prendre quoi que ce soit. Pourtant une part de lui le voulait, sans qu'il sache à quoi elle correspondait. Comme un abîme sans fond, avide de connaissances, d'un savoir dont il ferait... Zeus seul sait quoi. Son coeur endormi s'était réveillé ; il l'entendait battre le rythme de la vie. Frapper à la porte du destin.

« Les noms ont un pouvoir. » convint-il.

De cela aussi, la provenance lui était inconnue. Probablement en avait-il dépossédé quelqu'un quand il était encore endormi. Mais il était éveillé à présent, éveillé à la vérité, que son ouïe, que son esprit ne put qu'encaisser. À nouveau, tout ça trouva en lui sa résonance - plus grave et plus profonde encore. Comme un murmure qui remonterait des profondeurs de la terre, comme le grondement qui  accompagne sa colère. Ses yeux restèrent fixes un instant, vidés de toute substance, comme penchés sur l'inexistant - ou plutôt ce qui n'existait que pour lui. Comme s'il se repassait le film de son passé pour s'assurer de cette révélation. Une bande depuis longtemps calcinée.

« Non, tu mens ! » Cette réaction aurait pu paraître sincère, mais l'ombre du sourire amer qu'il arborerait dès la seconde d'après ferait mentir cette supposition. « C'est ce que j'aimerais pouvoir dire, mais je sais que c'est vrai. »

Il le savait avant de venir. L'ange le lui avait dit. Il n'aurait pas dû l'entendre mais l'avait fait tout de même, parce que ce n'était pas sa bouche mais son esprit qu'il écoutait. Qu'il épiait, à dire vrai. Lui aussi était complice de cette sombre comédie. Il avait simplement feint de n'en rien savoir, de pouvoir continuer comme si de rien n'était - rien de tout cela. Et puis, il était arrivé ici. Droit dans les griffes de la destinée. Droit vers tout ce qu'il avait laissé derrière lui, droit vers ce qu'il avait choisi d'ignorer. La majeure partie des interactions entre les deux mammifères lui échappent tandis que ce nom oscille en lui à la manière d'un métronome affolé, heurtant les parois de son âme.

« Et mes parents... Qui sont-ils ? » ne put-il pourtant s'empêcher de demander. À cela aussi, il savait déjà à quoi s'attendre.

Affolée, Nao l'était aussi quand elle se jeta sur lui - inutile de faire croire qu'il ne les connaissait pas à présent. Sa main, toujours à son contact, suivit le mouvement sans s'animer d'aucune pulsion. L'enfant semblait presque être tombé en catatonie, en état de choc le temps d'assimiler ces informations. Pourtant, il était au contraire bien conscient - plus lucide même qu'il ne l'avait jamais été. Une crispation finit toutefois par courir le long de ses doigts, raidissant ses phalanges. Il sut prendre garde à ne pas faire le moindre mal à la petite herbivore. Elle ne méritait pas ça, ne lui avait rien fait... Elle. Enfin son visage se releva, et le fauve put voir que les tisons ardents de la fureur se ravivaient. Commençaient à avoir idée d'où elles prenaient leur source.

« J'étais perdu dans le noir. »

Là où on m'a laissé.
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Kyô
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MessageSujet: Re: Visite guidée [PV Kilvan]   Visite guidée [PV Kilvan] EmptyDim 29 Mar 2015 - 0:08

Le tigre des neiges observe attentivement les réactions du jeune garçon qui se trouve à quelques pas de lui. La plupart pourrait plutôt considérer son manque de réaction au contraire, alors que Kyô, lui, perçoit des choses qui sont plus difficiles à cerner pour des êtres humains. L’ouïe, l'odorat, le ressenti de l'animal, ont été développés à leur paroxysme depuis bien des années.
Ainsi entend-il les battements de son coeur qui s'accélèrent. Entend-il le sang taper dans ses veines avec plus de force. Perçoit-il le doute, la colère parfois, qui passent dans ses prunelles de jade.

D'un hochement de tête, il acquiesce silencieusement à ses premiers mots. Nul besoin de réponse. Oui... Degalde est son véritable nom, celui qui lui fut donné lorsqu'il vit le jour. Un nom porteur d'un bien beau symbole, car il n'a pas été choisi par hasard. Sans doute imaginait-elle que cette force symbolique pourrait lui venir en aide parfois, et même si le détenteur de ce nom chéri à bien des égards, a disparu depuis fort longtemps aujourd'hui.

Sa perception peut être, des informations qu'on lui aurait données... Mais venant de qui ? Toujours est-il que le jeune garçon a conscience que ce qui est dit, ce qui vient d'être énoncé, est une vérité immuable.

Nao pleure à chaudes larmes dans les bras de l'adolescent. Délicatement, sa main s'enfouit dans la fourrure grise de la petite Nao qui lève les yeux vers lui. Un regard aussi humain qu'il pourrait l'être, malgré son apparence. Ses prunelles d'ébène le fixent longuement alors que les larmes dévalent les petits poils blancs qui parcourent les joues de l'animal.


Es-tu certain de vouloir l'apprendre par moi...? Ton père n'est malheureusement plus de ce monde. Mais ta mère... elle... est bien vivante. Malgré qu'elle ignore tout de notre discussion, ni même qui tu es réellement... Ne préfèrerais-tu pas savoir de sa bouche ?


Il dévisage longuement le jeune homme alors qu'un soupir s'extirpe de son poitrail. Evidemment... il va lui en vouloir. Il va penser qu'elle l'a abandonné. Il va s'imaginer qu'elle ne l'aimait pas assez pour le garder auprès de lui... Pourtant, est-ce bien totalement l'inverse qui a motivé sa décision. Et jamais décision n'aura été plus difficile dans toute son existence.


Tu n'étais pas censé l'être.


Perdu dans le noir... non cela n'était pas censé se passer ainsi. Elle avait pris toutes les précautions qu'il fallait, mais cela n'aura vraisemblablement pas suffit à le protéger. Quand elle l'apprendra... cela sera terrible pour elle. Elle qui pensait avoir protégé son enfant, l'avoir mis à l'abri du danger, de la perversion qui peut être engendrée par ce monde... Comment réagira-t-elle en apprenant que son fils est devenu un chevalier noir... Car s'il n'a jamais revêtu d'armure lié au Sanctuaire, ce n'est pas par hasard si celle qu'il porte aujourd'hui arbore les reflets d'un rejet parfait et absolu de ce que représente Athéna.


Ta mère a jeté un sort puissant sur un pendentif qu'elle a placé autour de ton cou. Il devait te protéger des ombres... te protéger de la vérité. Tout comme est-ce pour te protéger qu'elle t'a confié à la famille dans laquelle tu as grandi. Tu auras sans doute du mal à le croire, pourtant c'est la pure vérité.
Mais ce pendentif... tu ne l'as plus n'est-ce pas ? Je ne le ressens pas sur toi.
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Kilvan

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MessageSujet: Re: Visite guidée [PV Kilvan]   Visite guidée [PV Kilvan] EmptyLun 30 Mar 2015 - 3:18

Ce nom était le sien sans l'être. Sa sonorité lui était familière mais il ne se reconnaissait pas. Il était l'écho de tout ce qu'il ne serait jamais, de ce qu'il aurait pu être mais ne serait pas. L'ombre de sa vie gâchée, de son destin naufragé. Le mal était fait et le tort causé, il n'y avait de retour qu'il puisse espérer. Un florilège de lumière défilait dans son regard, comme sans savoir vers quelle émotion se tourner – comme pour n'en rien montrer. Le tigre le regardait et il ne voulait pas lui laisser voir ça... Mais les personnes ordinaires n'avaient d'emprise sur ce genre de chose. Et lui alors ? Cette part d'indicible aux tréfonds de son être à laquelle il n'avait jamais touché, n'était-il pas temps de l'explorer ?

Il écarta ses mains du koala. Celle-ci était sans doute trop occupée à pleurer pour s'en aviser – tout de suite en tout cas. Il ne voulait pas lui faire de mal et s'il était parfaitement maître de lui-même, il n'était pas sûr de le rester. La sentir, l'entendre sangloter à son côté était peut-être ce qui le retenait le plus, l'empêchait d'éclater. Il se sentait tel un ballon trop plein, mais trop plein de quoi ? D'ombres, très certainement. Celles-ci s'étaient tues tout le long de la traversée, mais n'avaient pas disparu pour autant. Autour de lui, l'air venait de chuter de plusieurs degrés, la chaleur volée par l'outre-monde. De l'autre côté, là d'où elles venaient, où elles devaient retourner. Là où il finirait lui aussi par aller.

Bien que toujours rivées au sol, ses chaînes entamèrent une danse frénétique. Et si elles ne menaçaient aucun des deux animaux, il n'en émanait pas moins une vive agressivité. Chacun de ses maillons se contorsionnant sous l'emprise d'une rage grandissante, elles décrivaient au sol des formes complexes et ésotériques. Si elles agissaient parfois sans lien apparent avec sa volonté, elles y restaient intimement liée – à ses émotions, au flot de sa pensée. Flot qui, pour l'heure, tournait au raz-de-marée. L'Andromède Noir avait toujours eu tendance à trop réfléchir ; s'il paraissait si lunaire, c'était avant tout parce que ces raisonnements vivaces n'avaient nulle part où aller. Un esprit, aussi brillant qu'il soit, ne scintillera point si on le garde dans l'obscurité.

« Et je l'ai quand même été. »

Ce qu'il était censé être ou ne pas être... Quelle importance à présent ? Ce qui est fait est fait, et toutes les excuses du monde ne sauraient le changer. À quoi bon, si ce n'est de le rendre plus amer encore, lui dire que ça n'aurait pas dû arriver ? Ça avait été le cas. Point. Nul, pas même les dieux, sinon celui qui y commande, ne peut aller contre le cours du temps – ne peut contredire le destin. Ce si sombre que soit le sien. Promis au clair et condamné à l'obscur, voilà ce qu'il était. La peste soit de ce nom, de celui qu'il n'était pas. Et peste soit du sien, de celui qu'il était censé être. Rien de tout cela ne lui allait, rien de tout cela n'avait de sens. Il n'était qu'une farce, une mauvaise blague du destin, Dès le premier jour, il n'avait rien été d'autre qu'un sacrifice divin. Et cela, c'était à elle qu'il le devait.

« Ce monde n'était déjà pas le sien au départ. »

Il ne savait pas même de quoi il parlait, mais le faisait avec l'assurance d'un expert en la matière – y en avait-il seulement pour ce sujet ? Non, son père n'était pas d'ici – ni d'ailleurs ; il avait été plus proche de lui en périssant qu'il ne le serait jamais, et pourtant encore si loin. Tout cela, le fils le ressentait dans tout son être, semblable à une science infuse. Comme s'il avait au fond de lui une porte de la vérité dont il apprendrait seulement à manier la clé. Un savoir infini l'attendait derrière ses lourds battants, mais il n'avait pas encore la force de les tourner. Heureusement, tendait-il à se dire, car dès le seuil passé il n'y aurait plus moyen d'en revenir. Il n'aurait d'autre choix que d'en affronter toute l'immensité, toute la réalité. Et il en mourrait, à n'en point douter. Mais il n'était plus à ça près.

« À quoi bon me cacher ce que je devine déjà ? » trancha-t-il avec un cynisme qui n'était pas de son âge. « Il faut croire que je suis plus doué qu'elle à ce jeu-là. »

Autour de lui, les âmes étaient fébriles. Il les sentait assoiffées. De réponses. De vengeances. Amatrices de sentiments négatifs comme elles l'étaient, les siens n'avaient pas manqué de les réveiller d'un trop long sommeil. Tapies dans les recoins, elles épiaient,  guettant la suite des événements, n'espérant que recueillir de nouveaux mets. Qu'il ait attendu tout ce temps avant de s'en libérer conférait un tout autre millésime à ses noires idées. Non, la bête se trompait. Qu'ils puissent en converser en son absence était une chance, car il n'était pas sûr qu'il aurait pu se contrôler. Même si son armure noire était dépourvue de toute vie, il aurait juré la sentir trembler de rage. Frémir contre sa peau d'une éternité de rancune muselée.

« Évidemment. À ça aussi, je devrais y croire, n'est-ce pas ? »

Il réprima ce qui ressemblait à un rire, mais en bien plus froid. Les ombres s'étaient accrues dans leurs parages, pour n'en paraître que plus menaçante.

« Voilà la seule famille à laquelle j'ai eu droit. »

De leurs contours trop peu lisses pour être vrais s'élevait ce qui ressemblait à d'occultes paroles dans une langue inconnue des hommes – les murmures de l'abysse. La silhouette-même de l'adolescent en prenait une allure plus nébuleuse, comme s'il fuyait cette lumière dont il n'attendait rien – et à  laquelle il n'avait rien demandé. Un pendentif. Non, il n'avait rien de la sorte. Doutait même de l'avoir jamais eu. Et quand bien même ç'aurait été le cas ! Qu'est-ce qu'une breloque contre les forces qui autour de lui se déchaînaient ? Que peut faire une vulgaire babiole, quand votre existence est une telle anomalie que le monde lui-même vous prend comme ennemi ? Non, il n'y avait aucune excuse. Aucune excuse à tout ce qu'il avait dû endurer. Ou plutôt, elle n'en avait aucune.

Et elle s'en souviendrait.
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Kyô
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MessageSujet: Re: Visite guidée [PV Kilvan]   Visite guidée [PV Kilvan] EmptyMar 7 Avr 2015 - 0:06


Nao relève le museau vers lui alors qu'il brise le contact. Ses grands yeux sombres le dévisagent avec une culpabilité presque palpable. Il est en colère... il est en colère contre elle ? Pourtant elle ne savait pas... non non, elle ne savait vraiment pas... d'ailleurs elle ne se souvient de rien. Ce constat la remplit d'horreur alors que ses pattes se posent sur sa gueule en une expression terrifiée et autrement plus humaine. Elle n'a rien fait... elle n'a jamais été là pour lui... guère plus qu'une vague peluche quand il était enfant. La honte l'envahit alors qu'elle se remet à pleurer à chaudes larmes, mais cette fois en silence. Un silence qui tranche foncièrement avec son caractère très expressif en temps normal. Un silence de plomb, un silence opaque dans lequel la petite créature s'enferme.

Kyô pose ses prunelles claires sur le koala ainsi prostré dans sa peine. Ses paupières s'affaissent en une expression contrit. Mais il sent... il a le sentiment, qu'il ne faut pas séparer Nao de Degalde, ou Kilvan, peut être est-ce mieux de le nommer par le prénom qu'il connait depuis toujours, plutôt que par celui qu'il rejette de tout son être.


Tu te trompes. Ce monde était aussi le sien... il y a longtemps. Mais tout comme toi, il a fini par l'oublier.


"Tout comme toi", oui. Les mots sont pesés afin de toucher. Non pas que le pauvre être ne soit pas déjà assez malmené par ses sentiments, mais lui faut-il saisir, comprendre, entendre, toute la mesure de ce qu'il a rejeté ces dernières années, de ce qu'il continue de rejeter. Car cela est dangereux... pour lui.

L'expression qui orne le faciès du tigre de neige reste impassible. Seul son regard se teinte d'une lueur différente selon ce qu'il ressent. De brèves lueurs qui illuminent ses prunelles azurées par moment, et qui donnent le sentiment d'instiller des sentiments uniquement à travers elles.


Tu avais une famille, c'est toi qui as décidé de partir. Tu devrais t'en rappeler pourtant. Ils n'étaient peut être pas tes vrais parents, mais ils prenaient soin de toi et t'aimaient sincèrement. Mais puisque tu refuses de me croire, laisses moi te montrer ce qui fut jadis.


A peine le dernier mot est-il prononcé, que la pièce se pare d'un blanc diaphane. Contrastant violemment avec les ombres qui entourent le jeune garçon, celles-ci sont sèchement acculées dans un recoin de son âme. Il pourra les sentir se rétracter sur elles-mêmes, s'étioler. Pourtant elles ne disparaîtront pas. Elles sont là, elles se sont simplement endormies, pour un temps. Un temps qui sera sans doute bien trop court, mais qui aura au moins le mérite de le laisser voir par ses propres prunelles, et non au travers du prisme de noirceur maléfique de ses Ombres.

Les contours de la pièce ont complètement disparu. C'est comme s'ils flottaient tous deux dans une immensité de blanc, rien et que du blanc. Même Nao a disparu.


L'Ombre ne gagnera jamais face à la Lumière. Pourtant tes Ombres demeureront toujours, car elles sont créées par cette même Lumière. Ceci est ton héritage, aussi lourd puisse-t-il te paraître. Tu devras apprendre à les contrôler, à vivre avec elles. Car pour l'heure, tu n'as jamais fait que supporter leur présence comme tu le pouvais... Nous t'apprendrons, elle t'apprendra, pour peu que tu le veuilles vraiment... Mais ne penses pas t'en séparer, car ces Ombres sont les tiennes. Elles sont là pour toi et pas contre toi, tu dois en prendre conscience. Mais en attendant... tu veux des certitudes, en voici.


Les contours d'un arbre apparaissent doucement alors que l'ambiance diaphane s'estompe. Il semble démesurément grand, démesurément large. Tout autour de lui s'étend une prairie verdoyante qui semble ne jamais avoir de fin. Au pied de cet immense arbre, une femme. Il la reconnaîtra immédiatement, ses traits lui apparaissant aussi distincts que s'ils étaient face à face. Son visage est souriant, radieux serait sans doute le terme qui conviendrait pour le qualifier à sa juste valeur. Dans ses bras elle tient un minuscule bébé. Une fine toison de cheveux sombres parsème son crâne, ses grands yeux émeraudes sont fixés sur sa mère alors que ses petits bras s'agitent vers elle dans un éclat de rire.

Oui Kilvan.... fut une époque tu savais rire... et sourire...

A ses côtés un chevalier d'or agenouillé. De dos, il ne pourra que constater l'armure qu'il porte, celle du Scorpion à en juger par son casque si reconnaissable.

La douce voix de sa mère s'élève pour la première fois, choisissant alors le nom qu'il rejette de tout son être aujourd'hui.
Et pourtant... il ne pourra que constater l'étrangeté de sa propre réaction quant les paupières du bébé s'ouvrent un peu plus grand et qu'un sourire se dessine sur son visage.
Un sourire que lui rend sa mère avant de déposer un baiser sur son front. Dès que ses lèvres touchent la peau rosée du nouveau né, le cosmos de la jeune femme se dégage autour d'elle, irradiant d'une douce lueur bienveillante tandis que toute son énergie semble se concentrer dans le baiser qu'elle donne à son enfant.

C'est alors qu'il constate la présence de Kyô, le Kyô d'un passé lointain, qui se rapproche du trio. Dans sa gueule un pendentif de cristal qui semble habiter une infinité d'étoiles en son sein. Le saisissant du bout des doigts, la mère scelle le sceau qu'elle vient d’apposer sur le front de son fils en achevant de passer la fine chaîne d'argent autour de la nuque de son enfant. Les prunelles de jade du petit Degalde fixent avec curiosité le pendentif que lui présente sa mère. Un nouveau sourire irradie sur ses traits lorsqu'elle le pose sur sa poitrine et que sa chaleur se diffuse dans le petit corps tout neuf. Comme si cela l'amusait, comme si ce contact lui faisait du bien.

La scène se floute doucement alors que la pièce dans laquelle ils étaient et de laquelle ils n'ont pas bougé, reprend forme tout autour d'eux.
Nao est toujours juchée sur les genoux de Kilvan et le dévisage avec une inquiétude palpable. N'ayant rien vu de ce qu'il vient de se passer, l'animal était morte d'inquiétude de les voir ainsi figés comme des statues tous les deux.

La fonction de ce pendentif était de te protéger des Ombres. Ta mère savait déjà que tu les porterais en toi et elle voulait alléger ton fardeau. Si tu n'as pas confiance en mes mots, j'espère que tu croiras ce que tu as vu. Il reste cependant à éclaircir un point important... pourquoi et surtout comment ce pendentif n'est plus en ta possession. Tu es certain de ne te souvenir de rien...


L'esprit du tigre diaphane s'agite beaucoup sur cette question. Qui a pu comprendre la fonction de ce pendentif et le prendre au jeune garçon... S'il savait, comment se fait-il qu'il soit encore en vie... Trop de questions pour bien peu de réponses, est-ce également ce que doit se dire le pauvre adolescent catapulté dans une réalité qu'il n'avait pas demandée.
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MessageSujet: Re: Visite guidée [PV Kilvan]   Visite guidée [PV Kilvan] EmptyMar 7 Avr 2015 - 16:52

Il n'avait rien contre le petit koala – contre elle au moins. Contre le tigre, déjà plus. Lui était en âge de savoir ce qu'il faisait. Lui était coupable, complice. Certes pas autant que celle qui avait été à l'origine de tout cela – et à la sienne également. Non, l'animal n'était pas seul fautif, mais il avait participé. Avait contribué à s'en débarrasser. Et si ce n'était assez pour lui être hostile, Kilvan se pensait en droit de lui en vouloir. De ne pas le croire. Et tandis que la flamme de la colère grandissait en lui, couvant sous les ombres, enflant dans la nuit, il se garda de laisser Nao en voir quoi que ce soit. Elle n'aimerait pas ce qu'elle verrait, ce qu'il y avait en lui. De cela, le doute n'était pas permis.

« Le monde n'a jamais voulu de moi. Tu sais très bien pourquoi. »

Les chaînes se mirent à tournoyer, traçant des cercles dans l'air. On n'aurait trop su dire si elles chassaient les ténèbres ou, au contraire, se mêlaient à leur danse. Mais ce qui était sûr, c'était que ce spectacle n'avait rien de rassurant. Peut-être n'était-il que de Bronze, avec la puissance qui va de pair... Mais... Il y avait en lui quelque chose de bien plus profond, de bien plus éminent. Ça aussi, c'était à elle qui le devait. C'était ce qui l'avait amené à fuir la Grèce, à fuir le monde. Que nul ne – lui – mette la main dessus. Nombreux étaient les ennemis qu'elle s'était fait au fil du temps. Au moins autant ceux qui auraient aimé s'en faire un instrument.

De devenir une arme, peut-être était-il encore temps.

Contrôler les Ombres, avait-il dit... Comment ? C'était plus facile à dire qu'à faire. Ça se voyait que ce n'était pas lui qui vivait avec elle au quotidien, les portait comme une croix. Elles n'étaient pas à ses ordres, non. Elles se servaient de lui, s'en faisaient un point d'ancrage en ce monde. Un moyen pour s'échapper de là où on les avait enfermés. Que le Cancer n'ait pas plus bronché à sa présence l'avait surpris, car il savait ses pouvoirs et qu'il était une aberration. Le fauve parlait d'équilibre, de lumière à son ombre, mais il ne s'en connaissait aucune : il n'était qu'un foyer de noirceur, sans harmonie, sans contrepartie.

En réponse, la pénombre se fit plus dense, comme un cocon protecteur, quand la lumière devint aveuglante. Elles se recroquevillèrent sur elles-mêmes – et donc sur lui, puisqu'il en était la source. Du noir, il était le point de départ. La provenance et la source. Adopté par l'obscurité, il l'enfantait à son tour... Étrange phénomène, vraiment. Malgré le ressentiment qui l'animait – encore bien loin de se dissiper –, il s'exprima avec un calme presque olympien, comme pour prouver qu'il n'en était pas dévoré. Que sa pensée subsistait, lucide mais glacée – tranchante comme la lumière qui traverse les ombres. Pas les siennes, néanmoins. Celles-ci dureraient pour l'éternité.

« Je n'avais rien à faire là-bas. Ils ne sont pas pas ma famille. »

Non, ça ne l'était pas. C'est d'ailleurs pour ça qu'il en était parti. Les avait quittés, en quête de vérité. Ne pas imposer plus longtemps sa présence à des gens qui ne l'avaient pas demandé. Un scrupule qu'il n'avait plus désormais, puisqu'il était là, cherchant après une mère qui l'avait très tôt délaissé. Après celle qui l'avait rejeté. Son regard soutenait celui du grand félin ; il se tenait devant lui d'égal à égal malgré son caractère divin. Ainsi se poursuivait ce duel d'esprits, hors du temps et du monde, bien loin de la perception des humains. La preuve qu'il ne l'était pas ni ne le serait jamais. Le ciel avait pour lui d'autres projets.

Et c'est précisément parce qu'ils avaient ainsi choisi de converser que Kyô fut en mesure de lui montrer. Un paysage idyllique, presque trop pour être vrai – et pour cause, ça ne l'était pas, ou plutôt ne l'était plus ; ça appartenait à un lointain passé. Cela, Kilvan le comprit d'instinct, avant même que les corps ne prennent forme et que les visages ne se dessinent. Juché sur un siège qui n'existait plus, l'enfant regarda se dérouler en silence ce fragment d'autrefois. Morceau choisi d'un lointain passé, si tant était qu'il ait vraiment été. Quand la séquence se dissipa, l'Andromède Noir n'avait pas cillé ; cependant, il y avait une mélancolie dans sa voix.

« Qu'est-ce que ça prouve ? » demanda-t-il très calmement. « Je m'y connais assez en illusions pour savoir qu'elles montrent ce qu'on veut bien montrer. »

Pourtant, il se doutait qu'il y avait à tout ça au moins un fond de vérité. Pourquoi ? Qu'importe. Il le savait, et c'était tout. Mais il ne voulait pas y croire. Car, sans tout résoudre, cela aurait amoindri sa colère, et il tenait à la conserver. Véritable. Authentique. Dans toute sa mesure et sa démesure. Peut-être étaient-ce Elles qui le lui soufflaient... Mais ça n'avait pas d'importance. Telle était sa volonté, et nul ne saurait l'ébranler. Ses doigts, à nouveau, se perdirent dans la fourrure de Nao, lui donnant le réconfort qu'elle semblait quémander. Son regard erra sur le sol dont la pierre froide n'était pas sans lui rappeler la dureté de tout ce par quoi il était passé.

« Pendentif ou pas, ça ne change rien. Vous m'avez abandonné. »

Et cela, toutes les attentions du monde n'y changeraient rien.
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MessageSujet: Re: Visite guidée [PV Kilvan]   Visite guidée [PV Kilvan] EmptyLun 1 Juin 2015 - 22:55


Les adolescents sont d'une rare complexité. Ils semblent si forts et si fragiles à la fois, laissant entrapercevoir une lueur de calme alors que la tempête couve sous leur épiderme. La part d'ombre qui enserre l'âme de Degalde rend cette alchimie encore plus instable. Pourtant subsiste bel et bien une part non négligeable de lumière qui s'oppose à cette ombre. Mais il ne semble, pour l'heure, pas capable de la laisser s'exprimer, ne voyant qu'à travers le prisme sombre qui l'a toujours entouré, dont il s'est toujours entouré.

Ce n'est pas le sage tigre au pelage de neige qui lui en voudra pour cela. Comment ne pas comprendre cet enfant qui a grandit seul, loin de l'affection que chaque être humain est en droit de recevoir sur cette terre. De l'affection, de la tendresse, de la bienveillance... sa mère en a pourtant à revendre dès lors qu'il s'agit de son fils. Mais tout cela est d'une telle complexité, d'une telle incohérence aux yeux du jeune homme qui le considère comme un abandon pur et simple sans chercher plus loin, qu'il ne sera pas aisé de lui faire entendre la vérité.

Tu crois savoir beaucoup de choses, mais tu en connais fort peu en vérité. Si tu essaies de me mener en bateau, cela n'a pas le moindre intérêt ni pour toi ni pour moi. Si tu estimes réellement que ce que je t'ai montré est une illusion... alors tu as encore bien des choses à apprendre, jeune homme.


S'enfonçant un peu plus au creux des bras de l'adolescent, le petit koala n'a prononcé mot depuis de longues minutes. Qui la connait ou la cernerait rapidement, ce qui est à la portée du premier venu ou presque, saura que cela n'est certes pas dans ses habitudes. Mais pour une fois, l'une des rares fois de son existence, Nao sent que quelque chose de grave, de solennel, un évènement qui peut tourner dans une direction bonne ou mauvaise, pourrait se produire à chaque seconde.
Alors c'est dans un souffle, osant à peine respirer, qu'elle se blottit contre le jeune garçon, tentant de lui prodiguer un peu de la sérénité qui lui fait si cruellement défaut.

Vous m'avez abandooonné.... dis donc morveux, t'en as pas marre de gindre. On ressent tes jérémiades à l'autre bout du temple tellement ça empeste le pathétique par ici. Au lieu de chouiner sur ton sort, prends ton destin en main gamin. Au moins tu ne pourras te plaindre qu'à toi même si ça marche pas comme tu veux.


On ne l'aura pas senti approché. Pas un instant sa présence ne se sera distinguée à travers les épaisses parois de marbre du temple d'Orion. Son pas presque duveteux foule à peine le sol alors que deux prunelles de jade irradient dans la pénombre. Sortant de l'obscurité, une expression de dédain effroyablement humaine sur ses traits, un tigre flamboyant un peu plus grand que Kyo, dont la taille est déjà au delà des proportions félines normales, s'approche d'un pas alangui.

Sans prêter plus d'attention au jeune homme, Toboe passe à côté de lui comme s'il n'existait pas et s'affale en baillant à côté du sage tigre de neige.
Le froncement de sourcil de l'animal millénaire sera à peine perceptible. Mais l'expression de Nao, quant à elle, sera on ne peut plus explicite. Elle dévisage le tigre roux avec des yeux ronds, bouche bée, comme si elle hésitait quant à la conduite à tenir. Un regard sévère de Kyô coupera court à d'éventuelles paroles inopportunes qui auraient pu s'extraire de son poitrail grisonnant.


C'est qui ce môme ? On fait garderie maintenant ? Sans déconner... Et puis qu'est-ce qu'elle fout Ahina ?


D'un calme olympien, plutôt d'occurrence il faut bien l'avouer, Kyô pose les yeux sur son compagnon avant de répondre à sa question. Il sait que plus il laissera de temps passer et plus le fougueux Toboe commencera à mettre sa truffe là où il serait de bon ton qu'il ne la mette pas.

Un jeune chevalier noir qui est arrivé chez nous pour on ne sait quelle raison, qu'il semble ignorer lui même d'ailleurs. Il s'appelle Kilvan. Kilvan, je te présente Toboe. Ne te formalise pas de ses manières, car il n'en a tout simplement pas. Concernant Ahina... elle a été retenue par le Juge du Garuda. C'est à cause de sa présence que j'ai amené ce jeune garçon ici, pour qu'il soit en lieu sûr.


On aurait pu imaginer que la simple évocation de Kazuki aurait fait se dresser Toboe qui aurait détalé jusqu'au Bélier en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. C'est sans doute la réaction qu'espérait Kyô, de sorte à l'éloigner de Degalde aussi loin que possible tant qu'Ahina n'était pas encore arrivée. Mais ce n'est pas ce qui se produisit... Dans un grognement plus bougon que de réel mauvais augure, le félin au pelage d'automne pose ses prunelles brillantes sur l'adolescent. En règle générale il n'est pas très fan des humains, mais quand en plus ils ressemblent à des crevettes et passent leur temps à se plaindre sur leur sort, ça a le don de l'exaspérer au plus au point.
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MessageSujet: Re: Visite guidée [PV Kilvan]   Visite guidée [PV Kilvan] EmptyJeu 2 Juil 2015 - 18:08

Des choses à apprendre... Oui, certainement. Il avait des choses plein la tête, mais cela ne voulait pas dire qu'il le savait. C'étaient pour lui comme des transmissions captées, des bruits parasites qui nuiraient au fil de ses pensées. Ce qu'il savait, pour la plupart, c'était ainsi qu'il l'avait appris ; en absorbant ce qui lui traversait le crâne, sans savoir d'où cela venait ou même comment c'était possible. C'était le cas, voilà tout.

Il avait bien essayé de les faire taire, ces voix... Mais à défaut d'y arriver, il les avait intégrées. Jusqu'à ce qu'elles soient trop brouillées, trop nombreuses pour que celui qu'il était réellement arrive à les surpasser. Il s'était laissé ensevelir, avait disparu sous les informations et les données. Parti se perdre dans cette masse de connaissances sans savoir comment il en reviendrait. Peut-être parce qu'il ne le souhaitait pas, finalement.

Mais après tant d'années, les pièces commençaient à se réassembler. Un peu trop vite ; quand on remonte un puzzle à la hâte, les fragments risquent de s'y abimer. Ne l'était-il pas déjà assez ? Sous son crâne, le marteau d'Héphaïstos semblait battre l'enclume de la création. Le fracas le rendrait sourd et les étincelles aveugle si cela continuait... Si son esprit n'éclatait pas le premier. Les chaînes sifflèrent dans l'air, inquiètes pour leur jeune maître.

« Mieux vaut toujours ça qu'une animalerie. »

Prendre son destin en main. Facile à dire ; dès le départ, il n'avait jamais été sien. Le choix ne lui revenait pas. Ce n'était pas qu'il soit né sous une mauvaise étoile : c'était qu'il n'avait pas d'étoile du tout. C'était pour ça que seule lui convenait cette armure contrefaite. Quoi mieux qu'une pâle copie - ou sombre en l'occurrence - pour habiller un ersatz d'être humain ? Une erreur jusqu'au bout, voilà ce qu'il était, ce qu'il était condamné à être. Voilà le seul destin qu'il pouvait espérer.

« Qu'est-ce qu'un animal comme toi sait du destin ? » répliqua-t-il, la mine basse. « Ta plus grande préoccupation se limite au contenu de ta gamelle. »

Les deux autres n'étaient évidemment pas concernés par ces propos ; il semblait avoir oublié jusqu'à leur existence quand le fauve au pelage d'automne avait fait son entrée.

Le ton était froid, cassant, sans comparaison avec celui - tremblant - qu'il employait une seconde auparavant. À croire qu'ils ne parlaient plus à la même personne - mais comment le dire, puisqu'aucun d'eux ne le connaissait vraiment ? Lui-même ne se connaissait pas ; il avait passé tant d'années à réprimer tout ce qu'il était, qu'il aurait pu être qu'il l'avait oublié. Alors, comme tout enfant face à quelque chose qu'il ne connaît pas, il apprenait - et cela passait semble-t-il paru ne pointe de colère.

En lieu sûr. La désobligeance du tigre l'avait certes pris à revers, mais pas autant que cette phrase qui cristallisait sa gronderie. En lieu sûr ! Il aurait pu exploser si le Sanctuaire n'avait pas décidé de le faire avant lui. Le choc qui vint d'en bas les envoya valdinguer, les tensions et le reste. Il eut le réflexe d'envoyer ses maillons d'argent s'agripper à une colonne pour ne pas tomber. La chaîne restée vacante s'enroula sur elle-même au-dessus de Nao, lui faisant don d'un bouclier de bel et bon acier.

À croire que tout était fait pour l'empêcher de savoir d'où il venait...
Pour qu'il n'ait pas à supporter l'impensable vérité.

Trop tard.
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MessageSujet: Re: Visite guidée [PV Kilvan]   Visite guidée [PV Kilvan] EmptyVen 17 Juil 2015 - 18:06

-> Mettre cartes sur table (Temple du Cancer)



Ah bah puisque tu parles de gamelle mon gars !


Aucune prunelle humaine n'aurait pu distinguer le mouvement du vénérable tigre blanc qui se retrouve entre le jeune garçon et le félin fauve qui s'apprêtait à bondir.
Telle une barrière infranchissable, il toise son frère d'un regard sévère sous la mine effarée de Nao qui les avait rarement vu en opposition de la sorte. Certes les frasques de Toboe étaient légions, mais là il mettait le coussinet sur un terrain houleux, ne sachant pas qui était leur invité et pour l'heure c'était beaucoup mieux ainsi.


Çà suffit, Toboe.


Soudain un souffle de cosmos puissant balaya la salle, faisant valdinguer la petite table de bois. Reconnaissant immédiatement de qui venait cette aura, les deux tigres se tournèrent à l'unisson vers l'entrée du Sanctuaire, du moins dans sa direction. Une inquiétude vibra dans le regard des animaux divins qui s'échangèrent un regard. Convenait-il qu'ils descendent à toute allure vers l'épicentre d'où venait le cosmos d'Ahina ?
Aucun mot ne fut pour autant formulé. Kyô et Toboe semblaient attendre, attendre encore un peu. Voir comment les évènements allaient tourner. Et au bout de quelques minutes de silence, le courroux de la déesse s'atténua pour complètement disparaître. Le problème devait être résolu... du moins c'était à espérer.

Ce petit cyclone eut au moins le mérite de calmer les ardeurs de tout le monde. Le silence s'instaura dans la pièce. Toboe s'en alla se coucher plus loin, faisant totalement fit de la présence de l'intrus à deux pattes, tandis que Kyô restait assis non loin du jeune homme.
La situation devenait de plus en plus tendue. Que convenait-il de faire maintenant ? Il en savait beaucoup trop alors qu'Ahina n'était pas encore présente.


Excusez-moi d'avoir tant tardé


Passant la porte de l'anti-chambre, Ahina apparaît, un léger sourire sur les lèvres. Bien que ses traits pâles soient légèrement tirés, elle semble aller bien. Si ce n'est...


Nanina !!!! C'est quoi tout ce sang !!!!!!!!!!
T'es blessée ??????????


Dévalant les genoux du jeune garçon en se rétamant comme un tas par terre, Nao se met à courir en dodelinant vers Ahina. Levant un sourcil d'étonnement, celle-ci baisse les yeux vers son corps, ne comprenant pas de quoi parle la petite créature.
Evidemment... le sang de Scareface macule sa toge et la manche arrachée ajoute un petit côté dramatique à sa tenue, laissant à penser qu'elle se serait battue ou aurait essuyé une attaque.

Prenant Noa dans ses bras en prenant soin de la placer du côté où le tissu est encore propre, elle la rassure d'une voix douce tout en grattant le dessus de son crâne.


Tout va bien ne t'en fais pas. Ce sang n'est pas le mien...


Bien qu'il n'en paraisse rien, la gorge de la jeune femme se noue face au sang de son propre chevalier. Scareface...
Balayant rapidement la salle des yeux, adressant un sourire à Kilvan, Ahina se dirige vers le fond de la salle et saisit l'une des amples toges d'Orion dont elle se recouvre. N'ayant ni le temps ni la possibilité de se changer sans le faire attendre d'avantage, autant camoufler comme elle peut.
Alors qu'elle est à leur opposé, elle chuchote vers Nao toujours au creux de ses bras.


Il n'y aurait pas comme de la tension dans l'air...?


Acquiesçant d'un mouvement vif, Nao chuchote à son tour en posant les pattes de chaque côté de sa petite gueule.


C'est rien de le dire !!!


Bon... Kyô étant du genre à préserver la tranquillité, la tension venait sans doute de Toboe ou de Kilvan, voire des deux, Ahina sachant pertinemment à quel point le tigre peut manquer cruellement de délicatesse en présence d'êtres humains. Alors un gamin, chevalier noir de surcroît, ça ne passait sans doute pas.

Elle prend place dans le fauteuil face à Kilvan près de la cheminée. Et alors que ses lèvres s'entrouvrent, Kyô se lève, saisissant Nao délicatement dans sa gueule alors qu'elle reposait sur les genoux d'Ahina et d'un regard sans appel impose à Toboe de le suivre. Fronçant légèrement les sourcils, la jeune femme suit les trois animaux des yeux. Aucun d'eux n'ose la regarder, ce qui est assez rare pour être souligné, mais surtout pour l'inquiéter. Que se passe-t-il ici exactement ?

Une fois qu'ils sont seuls, ses prunelles d'émeraudes se posent sur le jeune garçon qu'elle dévisage quelques instants avant de prendre la parole d'une voix aimable.


Bien... alors, est-ce que tu consens à me donner ton nom cette fois et à me dire ce que tu es venu faire au Sanctuaire ?
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MessageSujet: Re: Visite guidée [PV Kilvan]   Visite guidée [PV Kilvan] EmptySam 18 Juil 2015 - 7:48

Le garçon ne cilla pas un seul instant quand le tigre menaça de bondir. Il n'avait pas appris la peur. Et quelque part, il lui semblait presque légitime que ce fauve le menace. Comme si cela appartenait à un ordre naturel des choses, un dessein plus grand - un dessein d'antan. Ses prunelles ne quittèrent pas le pelage chatoyant, pas même quand vint se mettre entre eux son congénère au manteau blanc. Ce n'était pas un signe de défi de sa part ; en pareille chose, l'Andromède Noir n'avait que peu d'intérêt. Non, ça l'intriguait : il avait l'impression d'avoir déjà vécu cela. Comme si avant même sa naissance, ces crocs, ces griffes le menaçaient déjà.

Si depuis lors ils n'avaient réussi à l'atteindre, quelle raison aurait-il à présent de les craindre ? Même sa chaîne, pourtant plus sensible sur le sujet, n'avait pas jugé bon de s'interposer. Pour cela, elle devait avoir une raison de le faire - ou de ne pas le faire - : savoir que le fauve n'attaquerait pas. Que ce soit parce qu'il ne s'y risquerait pas ou parce qu'elle avait anticipé que son pareil lui ferait barrage. De cela, son porteur ne faisait pas grand cas. Il la laissait en décider, comme c'avait toujours été le cas. Elle assurait sa protection mieux qu'il ne le ferait jamais, c'en était assez pour n'en pas douter. Pour croire en elle comme jamais un autre Chevalier Noir - un vrai - ne le ferait.

Puis enfin elle fut là. Celle par qui tout avait commencé. Celle qu'il était sans le savoir venu chercher - non, celle devant qui on l'avait amené. Quel que soit l'ange qui l'avait sauvé, il semblait vouloir que c'en soit fini du temps des secrets. Un voeu que Kilvan se mettait en devoir d'exaucer. Pas par gratitude ou quoi que ce soit, mais parce qu'il le voulait. Lui qui toujours s'était laissé frapper par les événements, transporter par le destin et ses torrents, savait ce qu'il voulait faire... Pourquoi est-ce qu'il fallait commencer par cela ? Avec un notable retard, son regard emprunta le même chemin que celui des tigres - avec bien moins de bienveillance qu'elle n'aurait pu l'espérer.

« Mon nom... »

Elle osait le demander ? Lui-même hésita sur celui à lui donner. Ni l'un ni l'autre de ceux qu'il se connaissait ne convenaient plus. Il n'était pas Degalde, mort avant d'être né ; et il ne pouvait plus simuler d'être Kilvan comme avant de savoir cette vérité. Qui suis-je ? Voilà tout ce qu'il pouvait se demander. Et tout ça, c'était sa faute à elle. Encore. Est-ce que tout ne l'avait pas toujours été ? N'était-ce pas à cause d'elle qu'il vivait cette vie que personne n'attendait - dont personne ne voulait ? Oh, quantité d'enfants étaient dans son cas - cadeaux abandonnés d'un ciel qui n'aurait pas dû les donner. Mais lesquels pouvaient se vanter d'avoir eu tant de choses à endurer ?

Les maillons qui glissaient entre ses doigts n'en finissaient plus de tinter ; son esprit à la dérive, leur croissance n'était plus contrôlée. Sans réussir à s'étendre davantage, il la regarda s'habituer, évoluant au sommet de son Sanctuaire comme une reine en son royaume que rien ne saurait déranger. Comme si de rien n'était ni n'avait été. Elle m'a oublié. Même sentir, même savoir que cette aisance était feinte n'aurait pu troubler cette pensée. Lui qui était habitué à avoir les idées claires, lisse de toute impureté, ne comprenait pas ce qui lui arrivait ; c'était là la seule chose qui lui soit assurée.

Ses doigts fébriles prirent la forme de poings qui n'avaient jamais eu personne à frapper. Qui n'avaient jamais eu n'en serait-ce que la volonté. Jusqu'à ce jour. Pour la première fois, il sentit une émotion canalisée à travers tout son corps - l'investir tout entier. Pourtant, rien sur son visage ne laissait à penser qu'il eût pu être énervé. Tant d'années passées à contenir, à juguler, à enterrer tout ce qu'il était, aurait pu être et avait été ne disparaissent pas comme ça. Néanmoins, les gonds de son âme étaient bel et bien en train de trembler. Ses chaînes fusèrent dans les airs, malveillantes, frémissantes d'hostilité - comme des bêtes enragées.

« Mon nom est Degalde. Et je suis venu chercher des réponses. »
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MessageSujet: Re: Visite guidée [PV Kilvan]   Visite guidée [PV Kilvan] EmptySam 18 Juil 2015 - 11:34


La pièce délestée de toute présence en dehors de la leur, ils se retrouvent face à face, plongés au coeur d'un épais silence. Un silence qui devient de plus en plus oppressant au fur et à mesure que les minutes s'écoulent. Sans que son attitude à son égard ne change pour autant, le regard de la jeune femme restant d'une douceur que rien ne semble pouvoir entacher, Ahina observe cet enfant avec attention.
La froideur dont il se pare laisse à penser qu'il a du traverser de nombreuses épreuves. Si jeune, arborant déjà l'armure de ceux qui ont tourné le dos à Athéna, son comportement lui donnerait sans doute bien plus que son âge. Une armure qui démontre, encore plus que son porteur, une hostilité bien perceptible. Il n'éprouve aucune bienveillance, aucun sentiment d'empathie à l'égard de celle qui se trouve à quelques pas de lui. Cela est une évidence.

Malgré tout... quelque chose lui semble familier chez cet adolescent. Une petite chose, un ressenti, une impression... sur lesquels elle ne peut mettre de mots. Elle a de l'affection pour cet être qui lui parait totalement perdu, livré à lui même en un monde qu'il rejette peut être tout autant que celui-ci le rejette.

Elle fait fit des chaînes qui se dressent, malveillantes et menaçantes, comme si elle ne les voyait pas. Pourtant ne les voit elle... que trop. Et ressent-elle toute la mise en garde du métal cosmique. Cependant elle ne semble pas s'en offusquer. N'est-ce pas chose normale pour un chevalier noir ?
Andromède a toujours été une constellation particulière. L'Andromède noir n'échappe pas à cette règle immuable. Ses chaînes réagissent pour le protéger, pour le prémunir d'un danger potentiel. Il est cependant dommage qu'en cet instant, elles estiment que le danger viendra de celle qui leur fait face. Car cela ne sera pas.

Un léger sourire se dessine sur ses lèvres lorsqu'il ouvre la bouche. Enfin vont-ils peut être pouvoir avoir un échange un peu plus apaisé qu'auparavant. Mais lorsque sa réponse fuse... le couperet s'abat sur elle comme la foudre de son propre père.


Qu... qu'est-ce que tu viens de dire...


Interdite, elle le fixe d'un regard aux paupières écarquillées de très longues secondes. Les images du passé se bousculent dans son esprit alors que ses prunelles pers ne quittent pas l'enfant un seul instant.
La première pensée qui lui vient, est un soulagement sans aucune équivalence. Il est en vie. Son enfant est en vie. Il est furieux contre elle, il lui en veut et ne réussira sans doute jamais à lui pardonner, mais... il est vivant. Cependant, à quel prix.


Athéna... est-ce... est-ce que vous pourriez...


C'est la première fois qu'elle demande à la divinité de s'effacer de la sorte. Elle sait qu'elle ne peut pas la quitter définitivement, en ces conditions et de cette manière, la divine n'aurait plus aucun point d'attache pour son âme divine. Cependant... Ahina sait qu'elle peut se mettre en sommeil quelques temps. Elle en a cruellement besoin à cet instant, car si sa confiance en Athéna ne saurait souffrir d'aucune limite, elle doit retrouver son fils, vérifier que cette joie est bien réelle. Et comme toute mère... c'est d'intimité avec Degalde dont elle a besoin en cette heure.

Rassurante, baignant l'âme d'Ahina de douceur et de tendresse, la fille de Zeus lui accorde cette faveur avec toute l'empathie dont elle est capable. Elle sait que ce qu'Ahina s'apprête à traverser est difficile, terriblement dur. Alors acquiesce-t-elle en se recroquevillant dans un coin de l'âme de l'humaine, s'endormant paisiblement pour les quelques heures à venir.

Doucement, en un mouvement d'une extrême lenteur, Ahina délaisse le large fauteuil. Elle doit vérifier qu'il s'agit bien de son fils, de son véritable enfant. Il porte une armure noire. Il pourrait parfaitement être un vilain piège savamment tendu afin qu'elle ne tombe, elle, entraînant le Sanctuaire dans sa chute. Elle ne peut pas se permettre de courir ce risque.
Et pourtant... quelque chose au fond de son coeur lui souffle que cette vérification est inutile. Les pièces de cette étrange énigme se mettent doucement dans l'ordre. Cet enfant vient de passer un long moment avec Kyô. Il est parfaitement impossible que quiconque n'ait eu vent de son existence, personne. Seuls les animaux divins et Biscione étaient au courant de son existence. Personne n'aurait pu savoir... personne n'aurait pu se douter... Et le départ presque précipité et en un silence cérémonieux des animaux, en disait soudainement très long.

Elle fait quelques pas dans sa direction. Son pas est lent, semble parfois hésiter, pourtant elle parcoure la faible distance qui les sépare sans s'arrêter. Les chaînes frémissent, s'agitent, se dressent pour lui faire barrage, elles refusent qu'elle approche d'avantage de leur jeune maître. Alors la main d'Ahina s'élève dans les airs, de sa paume ouverte se dégage une délicate lueur d'or qui immobilise les chaînes sombres, semblant leur faire une opposition douce mais ferme.


Tu n'as rien à craindre de moi... Mais je dois vérifier que ce que tu dis est bien la vérité. Car le baiser d'une mère laissera à jamais sa trace.


A ces mots elle pose sa main sur le front du jeune garçon. Soulevant délicatement l'épaisse frange de cheveux sombres, elle fixe avec attention la peau pâle qui apparaît sous ses mèches. Lorsque la pulpe des doigts de sa main libre frôle la peau de son front, une lueur d'or se dessine sur la peau de l'adolescent, à l'endroit où elle l'avait embrassé il y a de cela quinze longues années, en place du sceau qu'elle avait créé avec tout l'amour qu'elle lui porte.

La gorge d'Ahina se serre si violemment qu'elle a l'impression de ne plus pouvoir respirer tant sa poitrine et son coeur sont comprimés par la pression qui les enserre. Sa main relâche l'épaisse frange qui retombe sur les yeux de Degalde, alors que sa main glisse sur sa joue sur laquelle elle reste posée un bref instant. De sa vie entière, il n'aura jamais été aussi difficile de contenir ses larmes. Pourtant est-ce bien le tour de force qu'elle tente d'accomplir à cet instant. Car il n'y a pas à se tromper, il est puissamment en colère contre elle, et à raison.

Imaginant que sa proximité le dérange, elle fait quelques pas, rebroussant chemin vers le fauteuil qu'elle avait délaissé, libérant les chaînes de son emprise.


Tu dois être furieux contre moi... et je le comprends... Mais les choses n'étaient pas censées se passer ainsi...


A ces mots elle englobe l'armure noire d'un geste de la main.


...ma place était ici, la tienne de vivre dans un monde sans danger, sans armure, sans guerre... je ne voulais pas de ça pour toi, tu dois me croire. Je voulais que tu vives heureux, que tu sois entouré de gens paisibles qui ne recherchent pas en permanence à détruire ou à sauver ce monde. Je voulais tant que tu aies une vie normale...


Au fur et à mesure qu'elle parle, sa gorge se serre de plus en plus. Comment pourrait-il comprendre... Il est si jeune. Il ne doit sans doute voir qu'une seule chose : tu m'as abandonné.


...j'avais pris tant de précautions pour que cette utopie devienne réelle. Pourtant tu es là... arborant une armure... quelle que soit sa couleur cela n'a que peu d'importance. Tu es devenu chevalier... Mais l'as-tu réellement voulu...
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MessageSujet: Re: Visite guidée [PV Kilvan]   Visite guidée [PV Kilvan] EmptySam 18 Juil 2015 - 14:14

« J'espère que vous êtes satisfaite. » Sa langue claqua sur son palais comme un coup de fouet - car c'est bien là toute la délicatesse qu'il mit dans ces mots. « Ne me touchez plus jamais. »

Comme répondant à la voix de leur maître, ses chaînes vinrent se placer autour de lui, traçant à ses pieds les cercles concentriques de sa défense réputée inviolable. Piètre précaution contre une divinité, mais il avait l'audace de croire qu'elle n'oserait pas l'outrepasser. Pas après ça. Pas après tout ce qu'elle avait déjà fait - ce qu'elle lui avait déjà fait. Qu'elle reste donc à distance, séparée de lui par ces couleurs - cette absence de couleur - qu'elle ne saurait voir. Qu'elle l'avait forcé à porter, qu'importe combien de fois elle le dénierait. Oui, quelle autre tenue lui aurait mieux convenu ? Eut-il eu le choix de quoi mettre pour ces retrouvailles qu'il s'en serait quand même vêtu. Ce qu'ils avaient à se dire résidait dans chacune de ses plaques noir ébène.

Ne se serait-elle pas éloignée de lui qu'il n'aurait eu aucune honte à la repousser, quitte à ce que ce soit pour nourrir dans l'instant les félins qui venaient de les quitter. Il ne voulait d'elle nulle part auprès de lui ; s'il était un invité dans son Sanctuaire, ce n'était pas lui qui l'avait choisi. Chaque parcelle de son être exhalait pour elle d'une profonde aversion. La rejetait d'instinct - quoi de plus normal, après qu'elle l'ait elle-même rejeté ? Il avait l'impression que de la glace avait remplacé le sang dans ses veines, et en même temps de brûler plus qu'aucun volcan ne le pourrait. Une nouvelle expression de sa nature duale, ou juste la pleine mesure de ses émotions contraires ? Dans sa poitrine, il sentait son coeur battre au rythme de sa colère ; il préféra quand il pouvait encore l'ignorer.

Ses mâchoires s'étaient crispées, mais des larmes commençaient à poindre à la lisière des émeraudes qui lui servaient de regard. Qu'elle ne s'avise pas de les essuyer, cependant, car elle s'en mordrait les doigts. C'était elle qui les avait créées ; qu'elle les regarde donc couler. Qu'elle regarde donc sa rage, sa peine fondre à leurs pieds. Il y avait tant en lui. De colère inexprimée, de sentiments refoulés. Tout ce qui avait été tu pendant de longues, si longues années était sur le point d'éclater. Face au torrent, le barrage avait fini par céder. La digue s'était rompue face aux marées. Contre les vagues, se ferait-elle forte de les écarter ? L'enfant du péché se permettait d'en douter. Chacune de ses phrases ne parvenait qu'à un peu plus l'excéder.

« Et pourtant me voilà. »

À ces mots, il laissa tomber au sol le manteau qui couvrait ses épaules. Le noir succéda au noir, la splendeur nacrée de sa cuirasse se gorgeant d'une lumière qu'elle annihilait au lieu de la refléter. Et lui qui pensait avoir adopté cette armure par hasard, tout faisait sens à présent. Oui, il était fier de porter le symbole d'une rébellion contre Athéna, car qui plus que lui aurait eu une raison d'en mener une ? Cette armure était sa seule compagne, la seule à avoir bien voulu de lui après que tout le monde l'ait laissé tomber - après que le monde contre lui se soit retourné. Ces jours-là étaient ceux où le sien avait cessé de tourner - où de vivre il s'était arrêté. Car non, ce qu'elle lui avait offert n'était pas une vie, loin s'en fallait ; les âmes n'étaient-elles pas là pour en témoigner ?

Autour de lui, elles avaient commencé à se manifester, se nourrissant de sa débâcle pour gagner en épaisseur - en réalité. L'on pouvait voir des feux follets danser dans les airs, des ombres spectrales survoler sa silhouette de leurs formes déchiquetées. Les ombres s'étaient mises à battre comme un second coeur - un coeur noir de haine. Il n'est pas rare qu'un enfant tape du pied pour exprimer son mécontentement ; néanmoins, rares sont ceux à créer un cratère dans le dallage d'un temple grec quand ils en viennent à le faire. Réalisant ce geste pour la toute première fois, Kilvan ne réalisa même pas que sa jambe restât à demi-enfouie sous les gravats, dès avant que retombe le fracas.

« Je me fiche de vos excuses ! Je n'ai rien voulu de tout ça ! »

À sa voix se superposa un cri bestial. Le rugissement d'un dragon fou furieux qui déploie ses ailes avant de vomir l'Enfer. Ce n'est que trop tard qu'apparurent à l'oeil nu les cercles d'énergie concentriques s'animant autour de lui. Dans un râle qui n'avait rien d'humain, il relâcha cette puissance tout autour de lui, prenant pour un bref instant l'allure d'une bête qui n'existe que dans les légendes... Ou au plus noir du Sombre Séjour. Les colonnes eurent bien du mal à tenir en place alors que l'onde de choc se propageait, si soudain que sa chaîne elle-même s'en trouvât malmenée. Quand retomba la poussière, il se tenait là, pantelant, à l'épicentre de la catastrophe. L'on ne tarderait pas à venir voir ce qui s'était passé... Serviteurs comme Chevaliers. Peut-être qu'enfin, quelqu'un daignerait l'achever ?

« Je vous hais ! » cracha-t-il d'une voix submergée par trop d'émotions pour qu'une seule surnage. « Vous n'êtes pas ma mère ! »
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MessageSujet: Re: Visite guidée [PV Kilvan]   Visite guidée [PV Kilvan] EmptySam 18 Juil 2015 - 16:02


Son coeur se déchire d'avantage à chaque minute qui s'écoule. L'expression qui pare les traits de son enfant est bien cruelle, même si elle est justifiée. Car il n'éprouve que de la haine envers elle, peut être même du dégoût...
Elle ne fera aucun mouvement lorsque les larmes perleront au coin de ses grands yeux qu'il a de la même couleur que les siens. De quel droit le ferait-elle ? Il n'est pas temps d'arborer les couleurs d'une mère à la tendresse empressée, même si elle en meurt d'envie à cet instant. Il n'est certainement pas prêt à l'accepter, et peut être que ce jour ne viendra jamais.

Pourtant... elle en a essuyé des larmes... soigné des bobos, raconté des histoires, bercé ses nuits, chanté des chansons... durant les premières années de sa vie. Mais tout cela, il l'a oublié. Quoi de plus normal quand cela fait 12 longues années que la vie les a séparés. La vie ? Non... cette décision, elle ne la doit qu'à elle-même.

Quand les premiers mots se distinguent sombrement à travers ses lèvres, c'est un nouveau coup de poignard. Sans le savoir, sans doute, l'enfant calque ses mots sur ceux de son père. Ses paupières s'affaissent tristement alors que ce si précieux souvenir, jamais égaré, se matérialise au coeur de sa mémoire une fois encore. Vael avait prononcé ces mots, syllabe pour syllabe, il y a de cela fort longtemps. Mais la situation était bien différente. Car ces mots... il les lui avait dits quand il s'était présenté aux portes de son temple quand elle n'était encore que prêtresse. Il avait bravé trois chevaliers d'or uniquement pour la voir...

Silencieuse, elle assiste à la déchéance de son propre enfant, entraîné dans une spirale funeste par sa fureur devenue incontrôlable. Sa colère s'amoncelle jusqu'à exploser. Les ombres qui s'élèvent sont autant de phénomènes que la Wyvern leur impose comme si elle n'avait d'autre but que de les narguer, lui rappelant combien elle avait pu fauter, avec le Juge tout autant qu'avec son fils.
Elle ne bougera pourtant pas, laissant sa colère s'exprimer. Elle doit le laisser rugir de peine et de violence. Il en a le droit.

Cependant. La démonstration qu'il vient de réaliser, bien à son insu, ne va pas manquer d'attirer les Saints du Sanctuaire. Orion, Irène et le jeune Naruto se trouvant dans une pièce toute proche de la leur, c'est d'une pensée ferme mais douce qu'elle leur intime de n'intervenir sous aucun prétexte. Levant sa paume vers le plafond, une lumière s'extirpe de sa peau, recouvrant toute la pièce d'une fine pellicule d'or.


Tu as le droit d'être en colère. Et tu as le droit de me haïr.


Ahina reste debout, à moins de deux mètres de son fils, alors que son regard reste obstinément fixé sur lui. Qu'aurait fait sa propre mère à sa place... Elle n'a aucune expérience en ce domaine et ne pensait pas se retrouver confrontée à une telle situation un jour malgré qu'elle eut tant espéré revoir son enfant.


Si je te dis que je ne suis pas ta mère, tu me traiteras de menteuse et tu auras raison. Si je vais à l'encontre de ce que tu dis, tu ne l'accepteras pas non plus. Alors... choisis la solution qui te semble la meilleure pour toi.


Extirpant un léger soupir, la jeune femme ferme brièvement les paupières avant de se rassoir sur l'imposant fauteuil de velours. Balayant le chaos qui règne dans la pièce d'un regard triste, ses prunelles claires se reposent sur son enfant.


Tu es venu chercher des réponses. Mais pour cela il faut poser des questions. Alors parles, je t'écoute.


Des questions il doit sans doute en avoir des centaines. Certaines trouveront leurs réponses difficilement, d'autres peut être moins. Mais parler... mettre des mots sur ses frustrations, sa peine et sa colère, est sans doute la seule chose à faire pour l'heure.

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MessageSujet: Re: Visite guidée [PV Kilvan]   Visite guidée [PV Kilvan] EmptyDim 19 Juil 2015 - 11:43

Kilvan ne broncha pas quand elle dressa sa barrière.Cette dernière, si puissante qu'elle soit, se mit à trembler sans qu'il n'ait à y faire quoi que ce soit. Qu'Ahina soit troublée n'en était point la cause : ce n'était pas la première fois qu'elle en dressait une en situation de crise, pouvait-il deviner, sans qu'elle en ait vécu aucune qui y soit comparable. Non, sans qu'il eut jamais la force de la briser par ses propres moyens, c'était plutôt que ses signaux contraires semblaient la perturber. Ce pouvoir était aussi un peu le sien. Oh, elle dirait que ça non plus, elle ne l'avait pas souhaité... Mais c'était bel et bien le cas. Serait-il encore en vie, si ça ne l'avait point été ? Sans doute ; son père, quel qu'il soit, avait lui aussi beaucoup à lui léguer.

Relâcher toute cette puissance lui avait permis de se sentir plus léger, sans que ce soit encore la libération espérée. Il avait trop de colère en lui. Trop de frustration accumulée, trop de larmes refoulées. C'était comme s'éveiller d'un long coma après des années - douze, pour être exact - et voir que le monde n'était plus le même, sans pouvoir rien y changer. Une partie de ses chaînes - désormais amples d'une longueur invraisemblable - se replia autour de lui, non pas pour l'emprisonner mais pour l'étreindre de ses maillons glacés. Le seul semblant de tendresse auquel il ait eu droit pendant tout ce temps, et encore alors. Quoique toujours haletant, le teint encore plus pâle qu'à la normale, il réussit à parler :

« Savez-vous ? »

Ses lèvres semblaient n'avoir qu'à peine frémi. Pourtant, chaque syllabe résonnait distinctement dans le temple où elle venait de le recevoir - encore un endroit qu'il s'efforcerait d'oublier, comme tant de ceux où on avait voulu l'entraîner. Autour de lui, les présences mortifères continuaient d'affluer. Au point que ces murs, bientôt, en déborderaient. C'était tant sa bouche que son esprit qui parlaient en un chœur parfait, ce qui était à la fois de toute beauté et oppressant tant lui-même semblait ne pas savoir ce qu'il faisait. Les manifestations aléatoires de ce potentiel qu'il avait en lui n'étaient pas une nouveauté, mais avaient rarement été aussi patentes.

« Savez-vous ce que ça fait d'être chassé, pourchassé ? Savez-vous combien là-dehors ont essayé de m'attraper pour faire de moi un outil, une arme qu'ils pourraient contre vous retourner ? Peut-être aurais-je dû les laisser faire, nous n'en serions pas là. »

Depuis combien d'années n'avait-il plus construit de phrases si longues ? L'avait-il jamais fait ? S'était-il un jour considéré comme un être véritable autant qu'il le faisait à cet instant ? Il avait quitté son statut de spectateur pour descendre sur le terrain du monde - des landes ravagées par les conflits incessants. Celle-là même qu'elle racontait avoir voulu lui épargner. Il y était intimement lié pourtant, dès avant qu'il ait des pieds pour les fouler. Pouvait-elle être naïve au point de ne pas l'avoir deviné ? Cette histoire de pendentif lui revint à l'esprit, sans qu'il lui prêtât plus de crédit que la première fois.

« Savez-vous ce que ça fait de n'être à sa place nulle part, de devoir se cacher de tout, de craindre de détruire tout ce que l'on tient ? De ne pouvoir dormir tant que la lune est dans le ciel et le soleil en sommeil ? Non, vous ne le savez pas. Et pourtant vous me l'avez quand même infligé. Je ne... Vous le pardonnerai... Pas. »

Était-ce la faiblesse qui le faisait ainsi défaillir, ou ne faisait-il qu'appuyer ces mots pour être sûr qu'elle les grave en elle. À défaut d'avoir eu une place pour lui auprès d'elle, il lui faudrait bien en faire pour les blessures qu'il lui causerait. Elle pouvait bien feindre d'en avoir quelque chose à faire : quelle mère qui aime sincèrement son enfant le laisse pendant douze ans seul en plein Enfer sur Terre ? Même Death Queen Island lui semblait être un paradis blanc en comparaison de ce qu'avait été son chemin de croix. Qui qu'ait été cette Reine Morte, il n'avait nul besoin de le savoir pour affirmer qu'il aurait préféré jaillir de ses entrailles. N'était-il pas déjà le Prince des Damnés ?

« À présent, dites-moi qui est mon père. Que je retourne le chercher en Enfers. »

Le bleu de minuit, qui était de son cosmos la couleur naturelle, avait commencé à virer au noir. Les turpitudes des défunts n'y étaient assurément pas pour rien. Ils empoisonnaient son âme déjà lourde d'un venin qu'on appelle chagrin.
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Ahina
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MessageSujet: Re: Visite guidée [PV Kilvan]   Visite guidée [PV Kilvan] EmptyDim 19 Juil 2015 - 13:52


Si son regard ne quitte pas son fils, Ahina concentre pourtant une grande partie de son attention sur les ombres qui affluent de plus en plus nombreuses tout autour d'eux. Leur puissance se voit décuplée à cause de sa rage, cela est une certitude. Cependant ce n'est pas l'épicentre du problème. Car à cet instant elle comprend, elle réalise à quel point elle a sous estimé l'influence des gênes spectraux de son père. Vael... n'aurait pas voulu cela. Cependant la réalité était tout autre. Et aujourd'hui elle ne peut que constater comme la protection qu'elle avait érigée il y a de cela 15 années, n'avait été que trop faible. Combien de temps avait-elle tenue...? Jusqu'à ses 8, 10 ans ? Sans doute pas d'avantage, peut être moins.
Ses poings se referment sur eux-mêmes. Elle n'avait pas été assez vigilante. Elle qui pensait avoir fait tout ce qu'il fallait pour protéger son enfant, aperçoit une vérité bien amère en cette heure.

Lorsqu'il reprend la parole, la présence des ombres s'accroit, comme si elles grandissaient sans relâche. Pourtant, elle ne fera rien contre elles, se contentant d'observer leur influence, leur état, leur aura. Elle ne fera rien, non. Pour l'instant.


Oui je le sais et bien plus que tu ne pourras jamais l'imaginer.


Pour la première fois, Ahina toise son fils d'un regard sévère alors que le timbre de sa voix devient plus dur.


Penses-tu qu'il soit facile d'être l'hôte d'une divinité comme Athéna ? Imagines-tu vraiment que je passe mes journées dans un temple à attendre que le monde aille mieux de lui-même ? Crois-tu que le sang, les larmes et les guerres ne sont pas choses communes dans ma vie ? Envisages-tu sincèrement, malgré ton jeune âge et ne serait-ce qu'un seul instant, qu'il soit évident de protéger l'humanité ? Rien de tout cela ne l'est, rien. J'ai passé toute mon existence à voir ceux que j'aime mourir les uns après les autres...


Plus elle parle et plus sa voix gronde dans la petite pièce, sa colère allant jusqu'à faire reculer les ombres qui se terrent, silencieuses pour une fois, dans le recoin le plus noir des lieux.


...et quoi que tu en penses, quoi que tu crois, je ne voulais pas de ça pour toi ! Tu me hais pour t'avoir abandonné, soit je l'accepte et ce risque je le connaissais. Mais je ne voulais pas que tu sois au coeur des guerres incessantes qui agitent cet endroit, je voulais que tu VIVES ! Tu as traversé des épreuves trop dures pour ton âge, tu as souffert et souffres encore, mais au moins tu es vivant !


Sa colère retombe lorsqu'il reprend la parole. Bien sûr qu'elle ne peut imaginer ce qu'il a enduré. Mais il y a une solution, il y a toujours une solution. Et aussi longtemps qu'elle vivra, elle croira toujours en lui.


Ces obstacles ne sont pas infranchissables, même si tu penses le contraire. Jusqu'à présent, tu les as subis. Mais cela n'est pas inéluctable. Avec de l'entraînement et un bon maître tu pourras les maîtriser. Car ces Ombres te viennent de ton père, cela est vrai, mais tu es aussi mon fils ! Il existe une part de lumière non négligeable en toi, mais tu ne peux, ne veux pas le reconnaître. Et tant que tu refuseras mon héritage, tu vivras sans pouvoir les contrôler. C'est ça que tu veux ? Tu ne souhaites pas devenir plus fort, être capable de ne pas subir leur emprise ? Je ne peux pas croire ça !


A ces mots, comme si elles se mettaient en devoir de montrer que jamais ce gamin ne réussirait à les maîtriser, les ombres deviennent un peu plus oppressantes, s'extirpant de l'obscurité dans laquelle elle s'étaient retranchées. Un étrange phénomène s'opère alors dans la petite pièce. Ahina se lève sèchement alors que le sceptre d'Athéna se matérialise dans sa main. Le rictus de colère qui pare son visage est sans appel, tout comme le ton qu'elle emploie alors qu'elle dévisage froidement les ombres qui dansent autour de son enfant en les apostrophant d'une voix qui tonne telle la foudre.


Je vous interdis de vous servir de Vael comme d'un faire valoir pour faire souffrir NOTRE enfant ! Il n'aurait jamais voulu ça ! Je ne ploie pas le genoux devant Hadès ou Cronos, je ne m'inclinerai pas devant vous ! Retournez d'où vous êtes venues et laissez notre enfant tranquille !


A ces mots une lumière intense se dégage du sceptre d'or en une explosion qui ne causera pourtant pas le moindre dommage à la pièce et aux deux personnes qui s'y trouvent. A eux non... mais à elles, plus qu'il n'en faudra pour les faire taire un bon moment. Hurlant d'une voix stridente, les ombres ne peuvent que s'incliner face à la puissance de la Lumière qui les inonde. Au moins se terreront-elles dans les tréfonds de l'âme de son fils qui aura alors un répit de quelques heures, peut être quelques jours.

Alors que les ombres ont disparu, la pièce se teinte d'étranges couleurs qui dansent tout autour de l'adolescent. Effacées jusqu'alors à causes d'"elles", il les verra sans doute pour la première fois, n'ayant probablement jamais envisagé qu'elles puissent elles aussi exister en lui et se matérialiser de la sorte. A force de voir le monde en noir, l'on n'en distingue plus les couleurs...


Les Ombres ne sont pas seules, il existe une force diamétralement opposée en toi. Et autant l'une que l'autre, tu dois apprendre à les maîtriser.


Semblant soudainement épuisée, Ahina se rassoit sur le large fauteuil de velours alors que le sceptre disparait de sa main. Kazuki, Hadès et Cronos tentant de prendre le pas sur l'âme de Scareface, le sceau divin, maintenant ça... Cette journée ne trouvera-t-elle donc aucune fin positive...?

Perspicace, l'enfant a bien compris la nature paternelle. A cette évocation... le regard d'Ahina s'embue des larmes qu'elle avait réussie à retenir jusqu'à présent.


Ton père s'appelle Vaelastrasz, il était l'un des trois plus puissants spectres d'Hadès, le Juge de la Wyvern. Même si tu te rendais en enfer, tu ne pourrais pas le retrouver car ce n'est pas l'endroit où il se trouve. Ton père a été enfermé dans une dimension parallèle par Hypnos, le dieu du sommeil, frère de Thanatos, dieu de la mort, et l'une des divinités infernales les plus puissantes. J'ai déjà essayé à plusieurs reprises de le sortir de là, mais Hypnos est une divinité fourbe et perverse dont le seul et unique amusement est de manipuler et faire souffrir. Il est hors de question que tu te confrontes à cette entité. Si tu vas en enfer et que quelqu'un apprend qui tu es, tu n'en ressortiras pas. Ils se fichent bien de ton père, ne comptes pas là-dessus pour t'aider. Ils te tortureront sans relâche uniquement parce que tu es mon enfant. Je ne permettrai pas une telle chose. Quelqu'un doit s'occuper de le sortir de là et c'est moi.


Elle ne s'enhardira pas de raconter à son enfant les différentes tentatives de sauvetage de celui qui reste, encore aujourd'hui, fortement ancré dans son coeur. Elle n'a jamais oublié, elle ne s'est jamais pardonnée. Mais chaque tentative de "négociations" auprès d'Hypnos s'était soldée par un lamentable échec. La divinité du sommeil a parfaitement conscience d'être en position de force, et chaque prix demandé concernait la plupart du temps un danger bien trop élevé pour le monde dans son entièreté. Elle avait par conséquent décidé de le tirer de cette dimension sans l'aide de personne et surtout sans tenter de faire entendre raison à Hypnos. Mais on ne pénètre pas si facilement la dimensions des rêves éternels... même pour une divinité comme elle. Sans compter que cet acte, pour peu qu'elle y parvienne, ne manquerait sans doute pas de déclencher le rassemblement du tribunal divin contre elle. Mais cela lui importe peu finalement. Elle y arrivera... un jour. Oui, elle y parviendra.
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MessageSujet: Re: Visite guidée [PV Kilvan]   Visite guidée [PV Kilvan] EmptyMer 22 Juil 2015 - 11:56

« Vous au moins avez eu quelqu'un à aimer. » répliqua-t-il sans se démonter.

Espérait-elle sincèrement l'émouvoir ? Tout cela, il le savait déjà – le « comment » ne l'intéressait pas. Et même si ça n'avait pas été le cas, il lui aurait suffi de sonder son aura pour le savoir. Pour qui parlait ce langage (y en avait-il à part lui ?), elle était aussi bardée de cicatrice que le corps d'un guerrier aux milles batailles. Mais cela le laissait de marbre. Au contraire, il s'en fallut de peu qu'il n'en fasse pas un motif supplémentaire de lui en vouloir. Si elle avait pu endurer tout ça... Si elle allait continuer à le faire... Le garder auprès de lui, était-ce tant demander ? Les motifs qu'elle invoquait lui semblaient maintenant plus que jamais bien dérisoires. Preuve en fut de son regard qui ne s'en fit que plus noir, au point presque de faire disparaître l'éclat de ses forêts de jade.

« Est-ce que je vous semble assez sot pour croire qu'une déesse comme Athéna se serait imposée à vous ? » Son regard soutint celui d'Ahina, avec toute l'insolence seyant à un garçon qui se retournerait contre sa mère. « Vous avez choisi cette vie-là. Je n'ai pas choisi la mienne. »

Je n'ai pas choisi de vivre. Surtout pas comme ça. Ce qu'elle avait fait de lui était loin de lui plaire, mais en avait-il eu le choix ? Sans le vouloir, elle avait partagé avec lui une partie de son fardeau – lui avait créé le sien propre. Voilà pourquoi il ne retiendrait pas ses mots, les laissant frapper comme autant de coups qu'il pourrait lui porter. Il avait besoin de ça – d'évacuer, pour la première fois depuis une douzaine d'années. Pour la première fois que le sens d'un tel acte réussissait à ne pas lui échapper. Athéna ou pas, cela l'indifférait ; elle était sa mère avant tout, celle qui l'avait abandonné. L'avait laissé à la dérive sur la mer noire du pays des ombres. Et pour ce qui est d'être vivant...

« Je préfère ça que d'avoir quoi que ce soit à faire avec vous. »

Souligner l'héritage de la lumière était bien beau, mais quand avait-il côtoyé autre chose que l'obscurité ? Volontaire ou pas, c'était elle qui l'avait poussée dans cette voie. Il était un peu tard pour dire qu'elle lui avait donné de quoi l'éclairer. Pour avoir déjà dû vivre dans ces conditions ces dernières années, il pouvait bien le faire encore quelques années – il ne se voyait pas vivre au-delà. Sans broncher, et sans désserrer un instant les maillons de sa chaîne, il l'observe repousser l'obscurité. Le rayonnement de l'espoir. Mais lui, en quoi pouvait-il croire ? Malgré ce coup d'éclat, autour de lui persistait une impression bizarre.

« Ce ne sont pas des ombres. » daigna-t-il lui révéler malgré tout son mépris. « Je les appelle comme ça mais c'est juste là qu'elles se cachent pour que les humains ne les voient pas. »

Pour sortir d'un entretien avec le Cancer, la déesse ne manquera sans doute pas de reconnaître cette morbide impression – car c'est ce qui s'en approche le plus, dans ce monde et dans l'autre. Celle de transporter avec soi un complet cimetière, fort de tous ses occupants. Et même plus que ça dans son cas. Car là où le Quatrième Gardien avait d'abord dû les soumettre à sa férule, les avoir avec lui n'est pour l'enfant que très naturel. Ces vestiges d'êtres passés étaient tout ce qu'il avait, son armure exceptée. Les seuls compagnons de voyage qu'il puisse espérer dans sa marche  forcée.

« Elles sont ce qui reste après l'ombre et la lumière. Elles sont le cadeau que vous m'avez offert. » proclama-t-il d'un ton solennel. « Ni vivant ni mort. Ni dieu ni humain ni éveillé. Je suis une erreur qui n'aurait pas dû arriver, et les erreurs sont faites pour être corrigées. »

Ces choses – ces êtres – avaient oublié ce qu'ils étaient ; lui ne l'avait jamais su vraiment. C'était ce qui le rassemblait. Cela et le fait que n'être né ni blanc ni noir fasse de lui un parfait point de passage pour ceux qui ne savaient pas où aller. Les murmures de l'abysse ne tardèrent pas à se faire entendre à nouveau à ses oreilles, après le court instant de silence qu'elle avait provoqué. Oui, comment pourrait-il les renier ? Elles n'avaient que lui, et personne d'autre pour les guider – même si lui-même ne savait pas où aller. Il était leur lumière à sa manière – leur phare noir dans une vie qui les avait proscrits. La cause de tous ses malheurs, aussi... Mais était-ce leur faute à eux s'ils portaient tant de colère ? Comment ne pas les comprendre, maintenant qu'il était capable de ressentir ?

« C'est trop tard. » déclara-t-il, paupières fermées. « Je suis mort avant de venir ici. Vous avez vu mon corps en Asgard. » Ses yeux se rouvrirent. Là encore, comment pouvait-il le savoir ? « J'ai été jugé. Ils savent. »

Qu'il existait. Ce qu'il était, s'il y avait seulement un mot pour cela. Qu'importe. Toujours était-il qu'Ahina lui avait donné un indice décisif : son père, lui, ne l'avait pas laissé tomber. Et, à la différence de ce que lui avait dit le tigre blanc, il était toujours là. Quelque part. Mais explorer l'insondable était quelque chose dont il avait fait sa spécialité – ne s'était-il point perdu dans sa propre âme toutes ces années ? Si tant était que l'essence qui l'animait soit comparable à cela... Mais ayant pu atterrir en Enfers, il supposait que ce soit le cas. Il jeta à sa chaîne un regard mesuré tandis que celle-ci dénouait ses bras d'acier. La chaîne d'Andromède était dite capable de traverser les dimensions. La sienne n'était qu'une pâle copie, mais non moins dotée de vie. Peut-être...

« J'irai le chercher. » décida-t-il, buté. « Je n'ai pas besoin de vous pour ça. »
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Ahina
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MessageSujet: Re: Visite guidée [PV Kilvan]   Visite guidée [PV Kilvan] EmptyJeu 3 Sep 2015 - 22:15

Servirait-il à quelque chose de lui expliquer que s'il n'avait pas aimé, c'était parce qu'il ne l'avait pas souhaité plutôt que par un manque de personnes à aimer...? Non, sans doute que non. Et n'est-ce pas le bon moment pour lui faire de telles réflexions. Jeune et perdu, voilà comment l'on pourrait résumer son fils en quelques mots, brefs mais concis. Car il aurait pu aimer ses parents adoptifs. Au moins eux... Mais il se sentait sans doute trop différent, trop éloigné d'eux.

Elle esquisse un bref sourire contrit. Encore une fois comme cet enfant se trompe sur son compte. Il semble persuadé qu'elle avait souhaité tout cela, qu'elle avait accepté sans qu'aucune contrainte ne l'y oblige.

Tout ceci est faux. J'ai accepté de devenir le réceptacle d'Athéna parce que c'était mon devoir, pas parce que j'en avais envie. Et crois le ou non, les sacrifices sont légions lorsque l'on est dans ma position. Mais il ne sert à rien de te dire tout cela n'est-ce pas... Car tu es recroquevillé dans ton propre malheur et tu n'es pas capable d'entendre ce que je te dis. Je ne suis qu'une mère indigne qui t'a abandonné. Pourquoi je l'ai fait, comment j'ai essayé de te protéger, tu ne l'entends pas. De quoi as-tu peur Kilvan. Je suis une mère détestable non ? Alors ne crains pas de t'attacher.


Elle l'appelle volontairement par un nom qui n'est pourtant pas le sien. Et il en sera ainsi tant qu'il la reniera. Peut être... que jamais elle ne pourra le nommer par le prénom qu'elle lui donna à sa naissance.

La jeune femme fronce les sourcils alors qu'elle dévisage l'adolescent qui s'adresse à elle d'une voix dure et sèche. Il n'entendra pas non plus la signification de ce terme d'Ombres, préférant ne manquer aucune occasion de fustiger sa mère. Est-ce sans doute de bonne guerre, l'a-t-elle mérité... sans doute.

Ce n'est pas un cadeaux mais un héritage et il ne vient pas de moi mais de ton père. Il n'aurait pas voulu cela, mais la réalité est ainsi. Il était malheureusement prévisible que tu aurais à faire avec ces deux côtés parfaitement opposés. Cependant et même si il semble que cela soit ton objectif aujourd'hui, tous tes fléaux ne sont pas de mon fait. Je pourrais t'aider, mais tu le refuses.


Les paupières d'Ahina s'écarquillent sèchement à l'évocation d'un souvenir qu'elle avait écarté jusqu'à ce moment. Oui il avait péri sous ses yeux et elle n'avait rien pu faire, une fois encore.
Ses poings se referment sur le tissu de sa toge alors que ses mâchoires se crispent. Comment a-t-il pu sortir des enfers... Le Juge des Morts ne l'aurait jamais laissé repartir. Et pourtant il est ici, bien vivant. Un frisson la parcourt à l'idée qu'il ait pu croiser la route de ce pervers Juge du Griffon.

Yade sait oui. Tu es mort, tu as donc été jugé. Je ne pense pas qu'il t'aurait laissé repartir... Il n'aurait pas pu laisser s'échapper un être comme toi. Il sait que quand tu grandiras, tu seras un danger pour les Enfers et tu représentes la trahison. C'est pour cette raison que je te dis de ne pas y retourner... car tu n'es pas en pays ami là bas, tu te méprendrais lourdement si tu pensais le contraire.


Un soupir s'extirpe de sa poitrine alors qu'elle repousse son épaisse frange d'un mouvement distrait. Il est impossible qu'il ait pu s'échapper des enfers tout seul, tout comme il lui parait fort improbable que Yade ne lui ai facilité la tâche.

Yade pose des énigmes aux humains qui décèdent. Selon leur réponse, si elle est juste il leur accorde une seconde chance en les renvoyant dans le monde des vivants, si elle est fausse il choisit l'une des nombreuses prisons des enfers et l'y envoie. Yade possède le livre des morts. Un puissant livre magique qui renferme ce que chaque être humain a fait dans sa vie. Ce qu'il a commis comme crime, comment il a vécu, d'où il venait. C'est pour cette raison qu'il savait. Et s'il l'avait répété, l'armée infernale serait déjà aux portes du Sanctuaire. Donc... il n'a rien dit. Pourquoi... Que s'est-il passé là bas ? Qui t'a extirpé des Enfers ?


Un léger sourire se dessine sur ses lèvres alors qu'elle observe son enfant. Que pense-t-il faire avec sa chaîne au juste... l'attaquer ? Briser sa barrière cosmique ? S'enfuir d'ici ? Quoi qu'il projette, cela sera vain tant que la barrière restera en place. Dénouer les langues sera peut être la seule solution pour qu'il s'apaise un tant soit peu... Toujours est-il qu'une chose est certaine. A le regarder ainsi fulminer, il est le portrait craché de son père.
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MessageSujet: Re: Visite guidée [PV Kilvan]   Visite guidée [PV Kilvan] EmptyVen 11 Sep 2015 - 19:52

« À qui la faute ? »

Kilvan ne se pensait pas spécialement malheureux, mais n'était pas heureux non plus. Il avait oublié tout cela pour que l'horreur de sa condition ne finisse pas par lui faire perdre la tête... C'était à peine s'il renouait avec ces notions à l'instant-même, et rien ne disait que ce soit parti pour durer. Elle pouvait bien parler de sacrifices ; n'était-il pas le plus grand d'entre tous ? Agneau enténébré, sacrifié sur l'autel de ces guerres sacrées. Né pour mourir, pour autant qu'il en savait ; le drame était que ce ne soit pas arrivé. Pas tout à fait.

« Un danger pour les Enfers... Ou pour le Sanctuaire. » fit-il, une nuance plus sombre dans la voix. « Je ne suis en pays ami nulle part, au cas où vous l'auriez oublié. »

En ne parlant que du Pays des Morts, espérait-elle qu'il omette cette donnée ? Ou ne voulait-elle simplement pas y penser ? Il le fallait pourtant ; se mettre ces œillères serait une grave erreur. La seule révélation de son identité causerait plus de troubles au Sanctuaire qu'il ne pouvait l'imaginer. Athéna n'était-elle pas censée être une déesse virginale ? Quant à ses pouvoirs, et bien... Il ne s'était jamais encore abandonné à l'obscurité, résistant toujours à leurs avances pourtant des plus acharnées. Peut-être serait-ce l'occasion de se laisser aller. Il n'avait cependant pas assez de malice en lui pour en avoir l'intention ; il ne faisait que le rappeler.

Enfin, ils parlèrent de son séjour six pieds sous terre - du moins Ahina tenta de l'en faire parler. Lui-même n'était pas très au clair sur cet aspect. Le froid du Cocyte avait mis à mal son esprit pourtant si éveillé. Pour un peu, cela lui semblerait n'avoir été qu'un cauchemar. Cela aurait eu du sens : qui peut se vanter d'être mort, puis revenu pour en parler ? Mais cela était réel, il ne pouvait l'ignorer. L'étrange idiome qu'il avait appris de Yade, cette langue d'un âge que la Terre elle-même avait oublié était encore enfouie en lui. Il ne pouvait pas l'avoir inventé.

« Mes ailes étaient aussi sombres que la nuit. Violent, puissant, chacun me redoutait. Une erreur impardonnable a attisé les foudres de l'éternel Sommeil. Je suis ton père et jamais tu ne pourras me rencontrer. Quel était mon nom ? » répéta-t-il, plus pour lui que pour le faire partager.

Ne jamais pouvoir le rencontrer ? C'était ce que l'on verrait. Le Juge pouvait bien être affublé de la sagesse d'un autre temps ; lui-même était une donnée inconnue dans l'équation. Qui mieux que lui pouvait défier ses prévisions ? Ses chaînes frémirent au bout de ses doigts, comme pour rappeler leur présence. Pour autant n'en aura-t-il pas l'utilité pour le moment. Était-ce Athéna qui les faisait réagir, toutefois, où les Ombres fébriles autour de lui ? Quittant la réflexion dans laquelle il s'était abîmé, il posa sur elle les émeraudes qui lui servaient de regard.

« Je ne me souviens pas. » mentit-il, mais sa phase était si inexpressive que l'on n'aurait pu le deviner. Les dieux eux-mêmes s'y laisseraient-ils tromper ? « Je ne me rappelle que le froid. »

Ce n'était pas une complète tromperie : il se souvenait essentiellement de la sensation des crocs de l'hiver mordant dans sa chair, dans ses os. Rien qu'à s'en rappeler, un frémissement le tenailla ; il resserra sa cape sur ses épaules. Ainsi Athéna n'eût-elle plus à souffrir plus longtemps la vue de son Armure Noire - plus autant, en tout cas. Il n'avait aucune obligation de lui en parler. N'en avait-il pas dit assez ? Toute confuse qu'elle soit, l'ange n'avait pas quitté sa mémoire... Mais ce n'était pas le temps d'en parler.

« Puis-je m'en aller, à présent ? » fit-il en clôturant ses paupières. « Ou comptez-vous encore longtemps me retenir contre mon gré ? »

Un grincement strident s'éleva ; les griffes de ses éternelles compagnes s'étaient mises à lacérer le bouclier. Elles n'aimaient pas être enfermées. La lumière projetait leurs ombres sur le monde, mais les privait aussi de leur lait maternel qu'était l'obscurité... À l'inverse, être plongées dans les ténèbres les anéantirait à terme. Trop de l'un ou de l'autre n'était pas bon pour elles... Ni le bien ni le mal n'était pour elles une terre d'accueil. Dès lors, comment leur jeune maître pourrait-il trouver sa place en ce monde ou dans l'autre ?
~ 20 CS pour affaiblir de 20 points le Kekkai.
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MessageSujet: Re: Visite guidée [PV Kilvan]   Visite guidée [PV Kilvan] EmptySam 12 Sep 2015 - 2:56

Elle le dévisage sans mot dire. Elle écoute ses paroles avec attention sans mot dire. Elle encaisse chaque reproche, chaque sensation de colère et d'aigreur qui se dégagent de son corps sans mot dire.
Elle lui a conté la vérité. Elle lui a dit ce qu'il en était. Pour l'heure il n'entendra, ne comprendra, ne souhaitera envisager rien de plus. Il ne le peut, il ne le veut.
Le désappointement et une grande peine enserrent son coeur. Pourtant cela ne s'affiche nullement sur son visage qui reste très doux, alors que ses prunelles pers fixent son enfant. Un enfant qui la hait. La pire de toutes les tragédies pour une mère.

Lorsque sa voix raisonne dans la pièce, semblant répéter sans doute mot pour mot l'énigme de Yade, les paupières de la jeune femme se ferment quelques secondes. C'était donc cela... l'énigme insoluble que le Juge des morts avait imposée à son fils. Il savait pertinemment que Degalde serait incapable de répondre à cette question. Est-ce là la justice des enfers ? La justice du Tribunal des morts ? Yade avait outre passé sa position en bafouant sa nature, en bafouant sa mission ancestrale.
Et si à cet instant elle brûle de se rendre en enfers, elle ne le pourra pas. Cela serait parfaitement stupide et dangereux pour son enfant.

Un léger sourire se dessine sur ses lèvres. Il n'en aura pas conscience, mais elle, elle le voit. Elle ne le voit que trop bien à cet instant. Pour la première fois, son fils vient de faire un effort dans sa direction. Il a menti, oui. Mais pour combler son mensonge d'une précision qui lui apporte la réponse attendue. Et elle sait. Oui... elle sait qu'au fond de son coeur à vif, Degalde a conscience que ce "froid" répond à sa question.
Alors c'est comme si de rien était, comme si elle n'avait pas remarqué son mensonge, qu'elle reprend la parole d'une voix douce.


Le Cocyte, la dernière prison des enfers. Y sont envoyés ceux qui ont trahi leurs divinités, ceux qui ont osé s'élever contre Hadès et les divinités infernales. La plupart des êtres y étant emprisonnés sont des chevaliers. Alors tu vois bien... que tu n'es pas le bienvenu dans ce royaume. Car cette prison est la pire de toutes.


Il ne explique pas comment il a pu sortir de cette prison reconnue comme étant la plus perverse et la plus dure de toutes celles qui règnent en enfers. Cela viendra peut être plus tard... néanmoins, pour sortir un chevalier du Cocyte il faut une grande puissance et cela devait venir de quelqu'un acquis à sa cause, de quelqu'un qui sait. Mais elle n'a pas la moindre idée de l'entité qui a pu réaliser ce prodige...

Soudainement Ahina se lève d'un bond, son regard portant au travers du mur de la pièce, bien en contrebas du Sanctuaire. Son visage affiche une mine sinistre lorsqu'un cosmos écrasant se répand sur le Sanctuaire Sacré. Agressif, violent, cela fait bien des siècles, peut être même des millénaires, que la déesse ne l'avait plus ressenti. Une aura d'or enveloppe le corps de la jeune femme alors que son âme se mêle de nouveau à celle de la divinité guerrière.


Crios... qu'est-ce qu'il peut bien vouloir


Il est clair que la façon dont le Titan se manifeste au Sanctuaire ne lui dit rien qui vaille. On dirait presque une déclaration de guerre et il ne faudra pas plus de temps pour que certains chevaliers d'or n'aillent à sa rencontre.

D'un geste de la main, le kekkai d'or disparait alors qu'elle se tourne vers son fils. Elle retire l'ample toge d'Orion qu'elle avait portée durant tout leur entretien, encore maculée du sang de Scareface. Puisqu'il la déteste à ce point, cette vision ne devrait pas le déranger outre mesure.


Tu n'es en aucun cas retenu prisonnier ici. Gardes donc ton énergie pour autre chose. Cependant... j'aimerais que tu restes un peu au Sanctuaire. Tu seras peut être surpris par les rencontres que tu y feras... et comme tu le disais toi même, tu estimes que tu n'as ta place nulle part en ce monde. Alors donnes toi l'opportunité de te prouver le contraire et laisses moi une chance... Si tu me hais toujours autant, que rien n'a changé et que tu ne te sens pas à ton aise ici, je te laisserai partir sans te contraindre à quoi que ce soit. Tu n'es pas obligé de te décider tout de suite... Tu peux prendre du repos dans la chambre voisine, personne ne viendra te déranger. Et si tu décidais de rester un peu parmi nous, elle deviendra ta chambre. Je ne t'imposerai pas ma présence.


Elle tourne les talons en lui adressant un dernier sourire, se dirigeant vers la porte qui donne sur la salle d'audience du Grand Pope.
Alors que sa paume se referme sur la poignée, elle s'arrête, comme interdite, l'espace de quelques secondes. Quelques mots s'échappent dans un murmure avant que la lourde porte de bois ne se referme derrière elle.


Je sais que tu n'as aucune confiance en moi. Mais... je te ramènerai ton père.


-> Maison de la vierge

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