La foudre attend l'apocalypse

Contreforts de l'Olympe


Elle n'avait guère sa place en Olympe, elle l'avait bien sentit, mais où mieux qu'ici, en son domaine, pouvait-elle espérer meilleur accueil d'un chez soi. Silencieuse comme un pétale de rose emporté par le souffle des vents, elle atterrit saine et sauve sur un sol froid et lustré.

En se réveillant, elle posa ses yeux bleus d'une pureté isolante sur l'entre du Lion. On sentait bien la fougue de son cosmos réinvestir les lieux tout comme elle sentait la présence d'un autre chevalier d'Or arriver, attirer par les deux nouveaux cosmos en elle et Kakyo, par le biais de son cosmos suprême et étincelant.

La Lionne allait de l'avant, prête à combattre le moindre ennemi qui oserait croiser sa route, afin de permettre au Sanctuaire de subsister, mais également, comme le désignait son rôle de Gardienne, arrêter tout intrus voulant passer son temple sans sa permission. Kakyo qui fut autrefois leur Prêtre et leur guide, et qui était à l'heure d'aujourd'hui l'hôte de Zeus, avait reçu l'hospitalité de la fauve.

Cette guerre allait débuter et ils allaient probablement à leur perte. Pourtant, nulle inquiétude ne déforma le charmant minois de la jolie blonde. Non, au contraire, elle ressentait même une certaine fierté et noblesse à défendre son royaume et ses habitants. Il était temps pour Deuphteros de trouver sa propre voie, et elle ne doutait pas que celui-ci serait des plus grands. Oui, elle pouvait le dire, le guerrier du Centaure avait bien grandit. Il lui semblait que c'était encore hier qu'on lui confiait pour mission de ramener au Royaume un guerrier talentueux et loyal. Elle avait veillé sur lui, l'avait pris sous son aile et protégé, lui avait enseigné tout son art. Pour Irène, les liens qui les unissaient, allaient bien au-delà d'un rapport de Maître à élève. Et en tant que maître, elle devait montrer la voix d'un dévouement des plus absolu.

Plus discrète, la présence d'Orion et Shiyo, étaient également présente. Ainsi donc ils étaient deux faces au Sanctuaire ... Sans réfléchir davantage, elle se tourna vers Zeus et de son regard de braise, lui répondit sans détour.

"Je l'y attends de pied ferme !"

Elle ne lui laisserais que deux choix, s'en aller le plus simplement du monde, ou l'affronter, mais dans ce cas elle se montrerais impitoyable et ne lui laisserais aucun répit. Elle défendrais la Déesse d'Athéna qui n'était qu'amour et tendresse, mais elle était également une guerrière consciente que dans un combat, les émotions n'avaient pas leur place.

Les pas de Milan les conduisirent droit sur eux, se plaçant aux côtés du chevalier d'Athéna du Lion, gardien des lieux.

"Ravie de te revoir, Milan. Quelles sont les nouvelles?Avons nous déjà rencontrés des pertes ? Le Sanctuaire me semble tellement vide !"

Son franc parler lui faisait dire les choses comme elles étaient. Voir son ami l’accueillir lui faisait grand bien mais les évènements les pressant ne lui permettait de s'émouvoir. Il fallait mettre le plus rapidement les choses au clair. Bien consciente que celui qui gravissait le plus vite les escaliers menant à son temple, n'était autre que le maître du Capricorne, Orion, Saint du Bélier. Et qui allait à leur rencontre. Bientôt, ils seraient face à face, elle n'en doutait pas.

( HRP: Désolée pour cette attente un peu prolongée en cas de crise, je n’avais plus de temps pour moi, je peux enfin revenir RP normalement^^)




L’adrénaline montait à mesure que la Sainte du Lion ressentait les cavaliers de l’Apocalypse arriver au sein du Sanctuaire. Elle pouvait y discerner les membres les composant qu’elle n’avait pas encore identifiés tel que Gastone ou Vaflan.

Une belle brochette de combattants que voilà. Arès avait bien choisi ses représentants en prenant du lourd parmi chaque camp. Pourtant, ils n’étaient pas encore tous présents que déjà la Sainte s’inquiétait de leur avancé, Orion étant le plus proche suivit de près par Shiyo, la plupart était encore retenue à la première maison.

A sa grande surprise, Scareface était présent à leur côté et comptait dans leur ligne de défense. Il avait d’ailleurs accouru à son temple pour intercepter Orion plus qu’à une demeure de la sienne. Il n’avait donc pas succombé aux blessures de Japet malgré tout. Elle ne put dissimuler le sourire qui apparut à ses lèvres pendant quelques secondes avant de reprendre un air sérieux et grave que l’instant demandait. Elle craignait à présent une deuxième disparition de sa part et cela, elle ne le supporterait pas. Scrutant le moindre changement dans les cosmos énergie qui s’offrait à elle en contrebas afin de suivre la progression de leur ennemi et des combats. La situation pouvait sembler délicate.

Alors que la Sainte fixait le déroulement de la scène avec inquiétude, Zeus révéla que Milan avait laissé passer Orion alors que celui-ci aurait pu le stopper.


"Est-ce vrai, Milan ?"

Irène était partagée entre l’hébètement et la compassion à son égard. Il ne s’agissait de nul autre que de son propre maître, elle ne pouvait pas lui en tenir rigueur pour en avoir fait de même au Sanctuaire Sous-marin. Mais ici, c’était différent, il s’agissait de leur Sanctuaire, de sa maison. Elle ne pouvait être aussi tolérante. Milan ne tarda pas à lui faire un bref topo de la situation en affirmant une information essentielle.

Ils sont donc sept au total… J’en connais la plupart pour les avoir déjà rencontrés, nous pouvons nous attendre à la venue de Kazuki et Kyrian, Japet étant déjà présent à nos portes. Je compte également Orion et Shiyo à mon plus grand désarroi. Je viens de découvrir également les deux derniers qui composaient cette funèbre armée : Gastone et Vaflan. Les voilà presque au complet… Cela va être bien ardu de les mettre en déroute.

La Lionne se retourna vers le Capricorne une fois ces explications terminées.


"Je comprends ta réaction et je ne pourrais te juger… Cependant, qui nous dit qu’Arès n’a pas pris possession de leur fait et geste ou de leur volonté… ? En utilisant notre attache pour les laisser passer plus facilement. Je ne peux prendre ce risque. Je ne le dois pas ! Qu’importe si cela doit me perforer le cœur et me tirailler l’esprit, je ne peux me morfondre sur la tâche qui va m’être destinée. Car elle doit être accomplie. Les Cavaliers de l’Apocalypse ne doivent en aucun cas passer !"

Le regard pénétrant, Irène avait pris sa décision, en aucun cas elle devrait se montrer faible ou bonne avenante. Son rôle était clair, elle devait empêcher par tous ses moyens des intrus de passer le seuil de sa maison. Elle s’approcha d’une des colonnes supportant son temple et y posa sa main chaude sur la pierre froide.


"Je suis désolée, tu vas encore devoir supporter un autre combat en ton entre…"

Le temple avait déjà subit multitude de combat et avait bien besoin d’être restauré. Chaque coup, chaque marque, chaque entaille marquaient le passage d'un grand combat et retraçait l'histoire du Sanctuaire. Mais cela participait à la fierté de la Lionne et constituait une des preuves de son existence.

Si elle pouvait retarder l'inéluctable, alors elle s'y appliquerait jusqu'au bout. La Lionne devinait les intention des Cavalier de l'Apocalypse pour avoir déjà détruit trois autres royaume à sa connaissance. La statut d'Athéna était sans aucun doute leur prochaine cible, symbole divin de la suprématie du Sanctuaire sur ce monde. Elle ne voulait pas d'un tel désordre. Et quel que soit l'origine des combattants se présentant à elle pour œuvrer à la destruction même partiel du Sanctuaire, se verrait barrer la route par ses poings ardents. Elle se devait de se montrer à la hauteur des attentes qu'on pouvait s'attendre d'un gardien. Malgré l'ambiance qui régnait dans son temple, car elle n'était pas dupe, elle percevait bien les pensées de Kakyo et de Milan, qui n'allaient pas dans le même sens que les siennes, mais elle ne pouvait reculer ni se résoudre.

"J'attends d'entendre leur justification... Si elles sont à mon goût je pourrais peut être revenir sur mon jugement... Néanmoins il ne sera pas facile de justifier tout ceci... J'attendrais le temps qu'il faudra et j'aviserai le moment venu... Je n'agis pas en tête brûlé. Je suis comme toi, j'aspire à sauver un maximum de vie. Mais notre devoir est de protéger le Sanctuaire quoi qu'il advienne et contre n'importe quel adversaire. C'est en toute connaissance de cause que je prendrais ma décision d'engager le combat ou non. S'ils sont dignes de passer, je m'écarterai du chemin."

La Sainte d'Or du Lion prit le soin de souligner les quelques mots suivants à l'attention du maître des Dieux.

"Sachez que je serais impartial face à tous nos ennemis, même face au Juge du Garuda s'il doit se présenter dans cette demeure. Il n'y aura pas de traitement de faveur, soyez-en assuré."

La femme de toute la noblesse qu'elle pouvait faire preuve ne tarissait pas d’éloge sur une parole donnée. Elle avait été piqué au vif dans son orgueil. Ce qui se passait aujourd'hui n'avait rien avoir avec ce qui s'était déroulé au Sanctuaire Sous-marin. Et personne ne devait en douter.

"Si nous les laissons passer, nous n'auront plus rien à protéger non plus... Nous sommes en guerre chevalier ! Il ne s'agit en rien d'un jeu, dans des batailles, beaucoup de soldats tombent, il en va de notre devoir ! C'est la dure réalité de notre statut de défenseur. Nous l'avons juré sur notre armure ! Ces jeunes sont un exemple à suivre et force le respect. Peut être sommes nous plus faible face à une telle armée mais notre sacrifice n’aura pas été vain si d'autres suivent notre exemple et prennent les armes à leur tour ! Plutôt mourir que de voir le Sanctuaire tomber aux mains de l'ennemi !"

La Sainte ne cherchait pas l'affrontement, elle souhaitait l'éviter par tous les moyens. Elle n'était devenue une guerrière qu'uniquement pour protéger les siens, pas pour porter atteinte à cette morale en affrontant ses anciens frère d'armes...

L'âme en peine et le cœur lourd, la Sainte se morfondait intérieurement des actes qu'elle devrait assumer très bientôt. Ô combien elle aurait préféré ne pas avoir à affronter ce jour. Une main amicale se posa sur son épaule alors qu'elle ruminait des pensées noirs et sinistre. L'espace d'un instant, elle vit au travers du regard de Zeus, le jeune Kakyo se réveiller et parler en son nom. L'être bienveillant et pure réchauffa le cœur de la Sainte. Elle avait retrouvé un ami cher sur qui elle avait partagé beaucoup d’aléa en très peu de temps. Il était là, présent parmi eux et pourtant, si loin...

La Sainte eu à peine le temps de reposer sa main douce et frêle sur la sienne pour le remercier de sa compassion que Zeus refit surface. Elle souleva alors sa paume tel un réflexe pour ne pas offusquer d'avantage le roi des Dieux plus qu'il n'en avait l'air. En effet, Irène avait ressentit un cosmos Divin surgir dans le 1er temple. Zeus n'avait pas l'air ravi de cet apparition inattendu et fortuite. Alors qu'il exerçait une pression dans le lieu de prédilection de la Sainte d'Or du Lion, il disparut, comme à sa grande habitude maintenant, dans un nuage d'éclair et de rage. Comme une trainée de poudre, l'environnement changea à son passage, devenant grisonnant et austère. Le temple redevint tranquille et calme après le départ du Dieu de la foudre. Irène suivit du regard le nuage descendre les maisons en contre-bas en les survolant très rapidement. Il ne restait donc plus que Milan à présent. L'arrivé des troupes du chaos n'allait pas tardé à faire leur entrée. Elle se tenait prête à les accueillir.

"Je suivrais les conseils de Kakyo... Je partage son avis bien que cela ne soit pas simple. Ils ne seront certainement pas disposés à nous révéler quoi que ce soit de plus... Moi même je n'ai rien réussi à obtenir plus que les informations ramenées du Sanctuaire sous-marin à l'époque. Mais qui sait..."

La Sainte n'était pas si naïve, elle n'espérait pas de miracle mais il était utile de tenter le dialecte plutôt que dare-dare le combat. Milan était visiblement du même avis qu'elle. Il avait également tenté l'expérience sans grand résultat.

"Il est vrai que nos défenses sont à refaire. La stratégie n'est pas de mise. Si les choses étaient à refaire, j'aurais fait les choses autrement. Mais le temps jouait contre nous. Le Pope aurait dû donner ses instructions pour éviter autant de perte... D'ailleurs où est-il à cette heure si grave ?"

La Sainte jeta un coup d’œil derrière elle, elle ne ressentait aucun cosmos dans le temple du Scorpion ce qui signifiait qu'il était probablement dans le temple du Pope.

La fougueuse Lionne n'aurait jamais pensé que cette journée se déroulerait de la sorte. Accompagnée de Milan, jeune chevalier qu’elle avait vu évoluer au fil des jours, et maintenant gardien aux bras vigoureux, qui détenait la plus meurtrière des épées, Excalibur., la jeune femme à la flamboyante chevelure voyait ses autres protecteurs se rassembler autour de leur agresseurs et tomber chacun leur tour face à leur puissance dévastatrice. Son cœur se meurtrissait un peu plus chaque fois qu'une nouvelle étincelle de cosmos s’éteignait et passait au Néant.

Et après l'apparition des deux Spectres en Kazuki et Kyrian, vint un autre visage connu. Celui d’Alessio du Griffon. Ce fut tout d'abord une immense surprise qui put se lire sur son visage de porcelaine. Son apparition au Sanctuaire, même si elle s'y était préparée, restait un pari risqué. Mais de quel côté était-il réellement ? Pour l’heure, elle lui laissait le bénéfice du doute.
Le combat entre Orion et Scareface venait de se terminer, Orion en sortait triomphant. Ce fut la deuxième fois qu’Irène vit perdre sous ses yeux le chevalier d’Or du Cancer, dans un laps de temps très cours de plus. Shiyo avait également vaincu son adversaire. Très bien… Elle était prête à les voir venir. Respirant et soufflant calmement pour se donner de la force et du courage, elle se devait parfaite en ces temps troubles. Jetant un dernier regard à Milan avant de s’avancer plus en avant vers l’entrée de son temple. Elle attendait patiemment. Puis vint le dénouement.

"Orion…"

Il était rare de surprendre la Lionne. Le Chevalier d’Or était maître d’elle-même en toutes occasions. Seule une simple larme avait trahi ses émotions, et encore, celle-ci avait été discrète. Lorsqu’elle avait vu entrer le chevalier d’Or du Bélier, sa voix avait été forte et claire, alors que son cœur avait été aussi fragile que du cristal. Mais lorsque le jeune homme s’agenouilla à sa hauteur, et lui demanda clémence, elle fut totalement prise de cours.

Ils s’étaient eux-mêmes par leur action injustement châtié, maudit, exilé. Les cavaliers de l’Apocalypse sous le joug du poison d'Arès, avaient commis un forfait trop grave, allant à l'encontre de ses percepts. À ce qu'elle croyait. Mais il s'agenouillait, tout aussi bouleversé qu'elle l'était. Non, cela ne devait pas se passer ainsi.
Elle sentit en quelques secondes toute sa volonté s’envoler alors qu’elle s’était appliquée à en rassembler la moindre particule. Cela allait paraître encore plus dure qu’elle ne se l’était imaginé.

Ô valeureuse Lionne ! Si Athéna pouvait te voir à cet instant, si triste et, si... désœuvré ! Que la Déesse m’apporte le courage d’aller jusqu’au bout…

Relevant la tête, elle découvrit la détresse de son paire. Alors, en cet instant, le monde cessa d’être. Il n’y avait plus qu’elle, lui et la décision qu’elle devait prendre. Elle laissa son âme plonger dans le regard embué du Bélier, où il n’y avait qu’épreuve et infortune… L’aura de l’homme scintillait de compassion. Et bien que la jeune femme ne disait mot, le regard était suffisant. Il était bien plus fort que milles paroles.

Elle revoyait le jour où il avait pénétré pour la première fois son temple et où ils firent la première fois connaissance. Ce jour où il n’était encore qu’un Saint d’Argent du Cristal. Mais tout ceci avait bien changé, maintenant, il était devenu bien plus sage et puissant, elle ne devait pas prendre à la légère son nouveau statut.
Elle aurait tellement souhaité l’aider. En d’autre circonstance, peut être l’aurait-elle fait. Mais pas ici. Pas maintenant. Elle restait un Chevalier d’Or… Et devait se contenter comme tel. Aussi se contenta-t-elle de rester dans un silence de réflexion.

Lentement, prudemment, elle s’approcha de l’homme à terre. Irène sourit. Non. Il n’y aurait pas de prudence. Il n’y aurait pas d’hésitation. Elle était la Lionne. Elle n’était pas une femme d’incertitudes. Elle revendiquait son statut. L’Armure du Lion l’acceptait pour ce qu’elle était, pour ce qu’elle représentait, car elle était vivante, spontanée. Elle avança, fier et confiante, et marcha le long du jeune homme. Tournant autour de lui. Elle laissa trainer son bras, ses doigts caressèrent le dos de l’Armure d’Or du Bélier. Au début l’Armure ne réagit pas. Puis, alors que le cosmos d’Irène crépitait d’intensité, l’aura du Bélier s’éveilla. Il se mélangea à celle de la jeune femme, triplant d’intensité, alors que des éclairs crépitaient dans les airs. Un terrible grondement fit trembler le Sanctuaire tout entier lorsque la Lionne d’Or questionna l’armure du Saint, générant des ondes de cosmos dorée crépitantes de Foudres et de férocité.

"Alors que tu sembles nous avoir trahis… Je vois que ton armure ne t’a pas quittée pour autant…"

Le cosmos se calma. Retirant sa main, Irène s’éloigna d’Orion.

"Je suis bien embêtée, vois-tu… Car je sais que d’autres derrière toi suivront et arriveront probablement ici, de la même manière que toi. Je ne sais pas quoi penser, mais il est clair que tu as un atout des plus extravagant par rapport aux autres, tu es un Saint… protecteur du Sanctuaire. Maintenant, à savoir si je peux te faire réellement confiance. A toi, ou à Shiyo d’ailleurs, qui arrive sur tes pas."

La peur. La souffrance. La mort. Elle les sentait pénétrer le cosmos du Sanctuaire comme des millions de poignards, qui se répercutaient par vagues dans l’âme de l’ensemble des Saints. Certains réagissaient avec calme. Ce n’était pas le cas de la Lionne. Son sang était en ébullition. Mais le Chevalier savait contrôler sa colère, la canaliser, la transformer en force. Aussi, elle resta stoïque face au chaos, gardant sa place de Protecteur du Domaine Sacré.

Elle espérait tant que les responsables de ce carnage viennent à elle. Ainsi, elle pourrait leur faire payer, sans trahir son poste, et son engagement envers Athéna. Malheureusement pour elle, le seul et unique responsable dans tout ça, n’était autre qu’Arès.

Après, elle attendait de voir les arguments du Bélier pour se décider au plus vite. Mais elle était très peinée.

Voulait-il la faire culpabiliser ?

La voix de la Lionne avait résonné dans cette demeure où son cosmos s'était déployé en une immense vague de bonté et de chaleur. Le cosmos de la blonde rayonnait, laissant transparaître toute sa force et sa sincérité. Elle avait mentionné spontanément son désarroi et le fait que les cavaliers de l’Apocalypse étaient sans le moindre doute sur ses traces.

Son éclat avait fait se taire ses doutes tandis qu'au-dessus d'elle, une nouvelle constellation s'effaçait. De quoi lui rappeler que le temps était précieux et jouait contre elle. Que tout pouvait se jouer de plusieurs façons...

Elle baissa la tête avant de sourire et de faire signe à Orion de se relever. Elle n’aimait pas le voir de la sorte, à se soumettre de la sorte.

"Orion, mon ami, j'ignore quel est votre motivation, et n’insisterais pas pour l’avoir, je n'ajouterai rien d'autre que ce que je n'ai eu de cesse de dire. Même si les choses ne se passent pas si simplement et que la route n'est pas forcément toujours en une ligne droite. Parfois, il nous faut reculer pour prendre de l'élan.

Mais pour moi, cela n'a eu lieu qu'une seule fois et il ne m’est pas possible de le réitérer...

Quelle que soit ma décision, j’espère que vous la comprendrez, actuellement, tous mes vœux vont vers notre déesse, Athéna, nous avons le même but, vous délivrer du seigneur Arès..."

Puis se tournant une dernière fois vers Milan. Elle écouta son discours laissant juste un côté calme apparaître. Elle était en paix avec elle même et n'aurait rien à ajouter de plus si ce n'était qu’elle regrettait ce qu’elle s’apprêtait à commettre.

"J'hésite entre folie, désespoir et fatalité... J’espère que vous me pardonnerez."

La Lionne embrasa son cosmos avant de donner un ordre.

"Chevalier du Bélier, Croyiez-vous vraiment qu’il est recommandé de me tourner le dos ? Reprenez votre place dans le char Céleste et mettez ce dont vous avez la garde hors de portée de nos ennemis..."

Et aussitôt une barrière de cosmos se dressa à la vue de tous tandis que le cosmos d’Irène se faisait écrasant. Sa voix s'éleva ensuite d'une sensualité à faire pâlir de jalousie les plus affriolantes succubes tandis que les deux Saints étaient dans l’incompréhension totale.

"Chevalier, je suis l'incarnation de la bravoure sous toutes ses formes et je vous prie de mesurer vos paroles. Nous n’en avons pas finis. Je ne peux vous laisser passer. Mon rôle est de déterminer qui est en droit de passer ma demeure. Vous et Shiyo êtes des Saints d’Athéna, et je me fis à vos armures qui sied encore sur vos épaules, à ce titre j’autorise l’un de vous à passer ma demeure pour arriver avant les autres cavaliers de l’Apocalypse à votre but, je ne peux cependant n’en laisser passer qu’un. Un seul, cela sera bien suffisant à expédier votre sale besogne. Je ne peux prendre le risque de n’en faire passer plus."

Irène ne pouvait se permettre de faire rentrer comme dans un moulin leur ennemi, en combattant Orion, elle pourrait tourner le dos à Shiyo qui ne tarderait pas à franchir les portes de sa demeure et à en profiter pour atteindre la prochaine maison du Zodiac.
Pour le reste, si vous êtes arrêté plus haut, ce ne sera plus de mon ressort, je ne peux décider à la place des autres gardiens.

Cela lui semblait un bon compromis. Pas besoin d’être sept pour détruire un lieu du Sanctuaire. Elle aurait moins honte d’avoir laissé traverser son temple si elle est déjà occupée ailleurs. Orion était le premier à s'être présenté sur les lieux, s'il avait s'agit de Shiyo, elle aurait du le combattre et laisser passer Orion... Le Destin est parfois cruel. Ce qui était sûre, c'est qu'elle n'avait aucunement l'envi de combattre l'un deux. Ni l'un, ni l'autre...

Irène était indécise. Son cosmos renouvelé, plus furieux que jamais. Sa colère tournée vers le Dieu Arès qui l’obligeait à affronter ses paires. Et l’Armure d’Or du Lion, vibrant d’énergie et d’animosité, qui recouvrait à nouveau son corps… Oui, rien n’était plus difficile qu’à cet instant. Elle pouvait sentir la puissance de l’Armure, étincelante de vie, digne représentante dans la Maison du Lion. Tout en marchant, elle serra le poing. Elle pouvait sentir son énergie, plus démesurée que jamais, prête à sortir à son ordre. Étonnamment, elle se sentait plus forte qu’auparavant, comme si son armure la poussait à entamer le combat pour en finir au plus vite… Par contre son corps, lui, était plus récalcitrant. Il lui faudrait se reprendre, et vite. Il était trop tard pour faire marche arrière à présent. Sa décision était prise.

Elle ne pouvait laisser passer Orion et Shiyo, les sachant contre le Sanctuaire, à les regarder en restant les bras croisés. C’était contre nature. Elle ne pouvait s’y résoudre. Si du moins, son combat lui permettait de laisser passer l’un d’entre eux, il fallait qu’elle le mène jusqu’à la fin.

Son esprit divagua, alors qu’elle se demandait la raison du combat entre Cronos et Zeus, Orion et Milan en profitèrent pour s’échanger quelques mots. Ce qui eu pour effet de déchirer d’avantage le cœur de la Sainte d’Or. Un instant précieux, entre maître et élève, qu’elle garderait en mémoire à vie. Elle ne pouvait laisser Milan ôter de lui-même la vie de son maître, bien qu’honorable par ce geste, le Capricorne ne pouvait en porter les séquelles et le fardeau. Personne ne devrait combattre un être cher à son cœur. Et surtout pas l’homme qui vous a vu évoluer pour parvenir à un idéal. La Lionne n’était pas plus en reste. Elle qui avait vu évoluer les deux hommes sous ses yeux. Elle redoutait le moment où sa main rencontrerait le Bélier. Mais il s’agissait de sa maison. De son rôle. De son supplice.

La Lionne s’adressa alors au Capricorne avec gentillesse mais l’on pouvait ressentir le chagrin et la douleur dans sa voix.

"Je te confie ce message à transmettre aux Verseaux. Dis à Shiyo de ne point tarder dans mon temple s’il veut le franchir saint et sauf. Je ne sais pas ce qu’il trame mais que la mort de nos compagnons ne soit pas vaine… Et qu’il fasse vite."

Tandis qu’elle s’éloignait de l’entrée pour s’enfoncer dans son temple, elle indiqua à Orion de la suivre pour ne pas être déranger dans leur combat. Plus que jamais, elle repoussait ses sentiments envers le Bélier. De toute son âme. Elle devait faire abstraction de toute émotion ou d’état d’âme.

"Ce n’est pas de gaîté de cœur que je t’affronte, mais je ne peux faire autrement. En garde chevalier !"



Mourir des mains d'un être cher

Mourir des mains d'un être cher




Personne ne se souciait vraiment de la réalité. Le fil du mensonge avait maintes et maintes fois tissé la toile de l'histoire sans que le monde n'en soit bouleversé. Des civilisations étaient nées et avaient péris dans le mensonge. Des peuples entiers s'étaient bercés d'illusions en imaginant incarner la sapience, la vérité et la vraie justice alors que les fondations de leurs royaumes éphémères reposaient sur une montagne de corps et d'artifices.

Mais aujourd'hui la vérité d'un fou menaçait d'engloutir le monde dans les ténèbres éternelles. La menace d'Arès et à présent de Thanatos n'étaient pas à prendre à la légère.

Irène était une Sainte de paroles et de réflexions qui recherchait la vérité cosmique en toutes circonstance. Le chevalier du Lion respectait la vie avant tout mais n’accordait aucune importance aux querelles divines. À moins que celles ci n'altèrent la balance qui avait été créée à l'origine des mondes.

Athéna, la déité de la sagesse et de la guerre était aussi soucieuse de cette harmonie, Irène en était convaincue. Ses points de feu ne s'élevait que pour combattre les forces qui menaçaient cette paix cosmique.

Et face à eux se dressait des hommes qui avaient acquit le pouvoir d'un dieu et dont l'ambition menaçait de faire s'écrouler tout ce pourquoi les chevaliers de l'espoir se battaient, tout ce pourquoi elle-même, avait été choisie.

Au cœur de sa démence mégalomane Arès s'était persuadé qu'il devait mettre fin à l'ordre cosmique. Une ambition folle de ramener le chaos primordial et de régner sur le néant. L'ambition d'un Dieu qui avait abandonné la raison à l'aliénation, victime de sa propre force.

Cet homme ne devait en aucun cas imposer sa folie. Zeus en proie avec Cronos, Hadès et Poséidon scellés, les autres olympiens soit engagés dans d'autres conflits ou ne se souciant tout simplement pas des guerres pour la conquête du royaume mortel, il leur incombait à eux, chevalier d'Athéna, d'empêcher l'avènement de l'apocalypse.


La Mort lui faisait face, dans toute son obscurité, son horreur, son silence. La Lionne s'approcha de la dépouille et s'agenouilla près de son ami. Des larmes inondaient le visage de la Sainte alors qu'elle approcha sa main de celui d'Orion. Les yeux fermés, le visage serein, on aurait pu pense qu'il dormait paisiblement tel un enfant, si l'on occultait le fait qu'il ne respirait plus, emporté par les coups de la jeune femme. Ne pouvant détourner son regard, elle resta silencieuse devant ce terrible gâchis. La mort avait emporté Orion alors qu'elle sonnait à leur portes.

Plus jamais. Elle savait que plus jamais elle ne pourrait supporter une telle douleur, celle de combattre un de ses amis, un de ses frères d'arme. Cela lui était trop douloureux. Alors qu'elle poussa des cris qui n'avait alors plus rien d'humain, elle se pencha sur le buste du chevalier et y déversa toute sa tristesse, son chagrin et sa souffrance. A travers ses sanglots, se lisait le désespoir d'avoir perdu un être cher, d'avoir ôté la vie d'une personne cher à son cœur. Elle ne pouvait se le pardonner. Elle ne pouvait le lui pardonner. Elle se jura de faire payer à Arès tout son malheur.

Se calmant enfin, reprenant le contrôle sur elle-même et sur ses idées, elle se redressa.

"Je jure que tu ne seras pas mort en vain."

Elle prit la dépouille du Saint mort au combat entre ses bras, fière et jusqu'à sa mort fidèle à sa Déesse. Et elle marcha, portant ainsi Orion contre elle, avec douceur, vers Milan et Shiyo. Le Saint commençait à disparaître au fil de ses pas. Alors que les dernière particules de cosmos s'envolaient vers le ciel, que les dernières onces de cosmos d'Orion disparaissaient, Irène attrapa une de ces particules de lumière.




"Je respecterais ma promesse, j'en fais le serment, Orion... Repose en paix."

C'est la voix bien lourde que la Sainte laissa s'échapper le dernier souffle de vie de cosmos du Chevalier d'Or du Bélier.