Nouvelle-Zélande : un terrain de jeu pour Scylla

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Le parcours avait duré plusieurs semaines. Faire le tour des îles du Pacifique Sud avait été long, plus long que prévu sans doute. Simbad avait cependant fini par trouver lieu à sa convenance, c'est-à-dire un endroit calme, vaste, peu peuplé et en prime magnifique. La plage sur laquelle il émergea était faite de sable blanc très fin et rayonnait comme miroir au soleil. Le bruit des vagues instaurait un climat de paix et de sérénité que le Marina recherchait depuis longtemps, afin de pouvoir réfléchir tranquillement.



Comme promis, il renvoya Flipper au Sanctuaire sous-marin pour donner sa position aux autres. A ceux qui pourraient le croire exploité, nous répondrons que le dauphin aimait beaucoup voyager, et même s'il se séparait de son maître, le fait de le savoir protégé par une nouvelle écaille le rassurait. Les adieux furent courts mais non sans affection et ils se quittèrent là.

L'adolescent fit quelques pas sur la plage d'une propreté aveuglante. Elle lui rappelait un peu celle où il avait rencontré un jeune garçon, il y avait sept ans de cela, au Japon.

"Urei Kyoku... Depuis combien de temps n'avais-je pas pensé à lui ?"

Un sentiment de nostalgie s'empara de lui alors qu'il se dirigeait vers un petit bosquet pour s'abriter du soleil, ici rayonnant.

"Marcher dans le sable en bravant son poids pour améliorer la vitesse sur sol plat et dur."

Il détailla divers rochers qui se dressaient sur la plage et observa les crocs recourbés à ses poignets.

"Fendre la roche à main nue et si possible sans cosmos... Tester l'endurance au soleil..."

Il avisa son écaille.

"Se familiariser d'abord avec les griffes, le poids, l'agilité... puis les ailes de Scylla... Peux-tu voler chère écaille ? Je ferai en sorte que oui."

Il marmonna ainsi un long moment, prévoyant tous les types d'entraînement qu'il allait s'imposer pour devenir plus fort, plus rapide, plus efficace. S'il ne voulait pas déclencher une guerre, il devait s'y préparer car elle arriverait tôt ou tard, comme l'avaient suggéré les autres généraux. Et ce jour-là il devrait être prêt à intervenir dans sa meilleure forme.

"L'entraînement commence ici."

Le climat était chaud. Un peu plus doux que celui de la Grèce. Le général voulait faire honneur à son nouveau rang et n'avait pas perdu une seconde. Chaque pas dans le sable, chaque virée en mer pour pécher, chaque séance de chasse, chaque pause se transformait en un mini-entraînant et une réflexion pour pousser ses capacités au maximum. Il s'imposait avant tout des travaux physiques pour développer sa force naturelle et son habileté. Il traquait les animaux et les capturait pour se prouver sa rapidité avant de les relâcher indemnes. Le soir, il dormait à la belle étoile. Il n'avait encore rencontré personne sur cette plage déserte, tout au plus aperçu quelques passants au loin.

Après une longue semaine de préparation, il convint de passer à la maîtrise de son cosmos. En connaître l'étendue et les limites, les possibilités. Il essaya quelques séances de vol mais s'échoua lamentablement au sol sans jamais réussir à produire de battements suffisants pour être porté, même quelques secondes, par le vent.

*Tu ne pourras pas maîtriser ton pouvoir de cette façon.*
-Qui est là ?!
*N'aie crainte, je suis ton alliée. Ne te souviens-tu pas ?*


"La femme que j'ai aperçue en revêtant l'écaille de Scylla ! Où êtes-vous ?! Qui êtes-vous !
*Oh, tu me déçois beaucoup... Toi qui possèdes un esprit si vif et si aiguisé, n'as-tu pas compris ? Ecoute bien ma voix et trouve d'où elle peut provenir.*
-Je vous écoute.
*Si tu veux parvenir à faire corps avec moi, tu dois penser à ce que tu représentes. Sois celle que je suis, sois vengeance, sois colère, sois force, sois ruse, sois vitesse, sois souplesse...*
-L'écaille... Votre voix vient de l'écaille... Scylla ?
*Bien ! Nous progressons. Je suis l'esprit de Scylla pour être précise, qui hante cette armure à la recherche d'un vrai général. Connais-tu ma légende ?
-Vous êtes un monstre à six têtes qui dévora les compagnons d'Ulysse dans les temps mythologiques, avec Charybde à vos côtés.
*Ce n'est pas le bon début de l'histoire, mais c'est bon début... J'étais il y a fort longtemps une nymphe, belle et gracieuse.

Je vivais parmi les Néreïdes et le dieu Glaucos s'éprit de moi. Un jour, désespéré que je le rejette - c'était un prétentieux ayant accédé à l'immortalité par pur hasard -, il alla voir Circé la magicienne pour lui demander de m'envoûter avec un philtre d'amour. Mais cette maligne l'aimait aussi et profita de l'ignorance du naïf pour lui donner du poison, qu'il versa dans mon lieu d'ablutions. Une fois dans l'eau, je sentis mon corps se transformer, une douleur aiguë. Je vis mes mains se changer en pattes griffues, mon corps se couvrir d'écailles, et toute une série d'autres détails repoussants que tu ne voudrais sans doute jamais connaître. L'horreur me prit à tel point que je crus devenir folle tout à coup. En quoi m'avait-il donc transformée ? Je sautai alors dans la mer et nageai, nageai jusqu'à être loin et seule dans un endroit qui me servirait d'antre. Je trouvai Charybde. Elle aussi maudite comme moi, assoiffée de vengeance envers ce monde qui nous rejetait dès lors. Nous établîmes un plan alors pour que l'on connaisse nos souffrances : nous profiterions de nos nouvelles formes pour faire souffrir. Cachées au plus sombre d'un détroit très passant, nous nous étions réparties de façon à dévorer les navires et leurs équipages ! Que les Hommes qui nous avaient ravi notre jeunesse le paient de leur vie ! Hahahahahaha !"

Simbad se sentit comme pris de vertige. La haine de Scylla était palpable, il sentit comme une aura émanaer de l'écaille et caresser son cosmos avec douceur et noir dessein.

*Toi aussi, tu veux te venger, n'est-ce pas ? Je l'ai lu dans ton cœur... Tu habitais le trident de la Chalcidique, tu étais pratiquement fils de Poséidon par le culte que tu pratiquais en peignant la mer, en lui offrant tes longs vers. Mais il a tué tes parents et fait de toi l'un de ses esclaves.*
-Non ! C'est faux ! Il y a eu une tempête oui... mais elle n'était pas du fait de Poséidon ! J'en suis persuadé ! Il ne peut pas contrôler toutes les vagues du monde à tous les instants, et puis il était occupé à protéger le royaume. Ce sont ces stupides marins qui n'ont pas voulu écouter... Les dauphins nous prévenaient, ils le savaient... Flipper était là... Si c'était la volonté du seigneur, il ne les aurait pas envoyés nous prévenir...
*Dévoué enfant... Si ce n'est pour les marins, c'est pour les Spectres que tu portes haine en toi. Ils ont attaqué ta seconde maison... anéanti le peu d'amis que tu t'étais fait... et ils te font douter de la conduite à tenir car certains sont dégoûtants de bon sentiments alors qu'ils ont vendu leur âme à celui qui noircit et punit les vivants qui ont déjà tant souffert... Tu trouveras bien. Tu trouveras bien de qui tu veux te venger, je trouverai bien comment nous entendre... Et lorsque tu te sentiras prêt, je te montrerai ce qu'est le vrai pouvoir. Tu veux devenir plus fort ? Je t'y aiderai. Je suis ton alliée Simbad, car moi aussi j'ai perdu la vie tranquille que je possédais, on m'a pris tout ce que j'avais, pour une erreur. Etait-ce une erreur de Poséidon de ne pas surveiller correctement ses mers ? Réfléchis bien...*

*Et que vas-tu faire de cette fragile créature ? Les sirènes ont un certain goût une fois en bouche...*

Le jeune homme sursauta en entendant la voix de Mégara et faillit répondre de nouveau à voix haute à Scylla qui ne parlait que dans ses propres pensées. Il se retint de justesse et attendit que la Sirène soit à son niveau.

"Je... méditais..."

Il laissa son regard se perdre dans le vide quelques instants puis reposa son attention sur Mégara.

"Je voix que tu es en état de t'entraîner à présent, et Flipper a bien délivré son message. Cela fait plus de dix jours que je t'attends, qu'aurais-tu fait si j'avais décidé de partir ailleurs ? Sincèrement Mégara, ce n'est pas en devenant une ivrogne que tu aideras notre Empire. Je ne suis peut-être pas favorable à la guerre mais comme tout le monde je m'y prépare, puisqu'elle semble inévitable et imminente, et tu devrais prendre tout cela plus au sérieux. Cependant..."

Il marqua une pause un moment et passa la main sur la joue de la jeune femme, à l'endroit même où il l'avait frappée pendant la réunion. Elle ne portait plus de traces bien sûr, et ne s'en souvenait peut-être même pas, mais le général songea qu'il ne devait pas faire d'elle une autre Scylla. Si l'esprit souffrait autant que lui souffrait comme il l'avait dit, alors Simbad ne désirait pour rien au monde infliger cette souffrance à d'autres encore. La guerre ne finirait jamais de cette façon.

"...excuse-moi de t'avoir frappée, acheva-t-il enfin. Je ne me suis sans doute pas attiré que des amis en faisant cela, mais tu es la principale concernée. Maintenant que tu es apte à répondre, je te donne le droit de me frapper à ton tour si l'envie te prend. Je me laisserai faire sans protester, tout comme sous le coup d'Aurora..."

Une brise passa et souleva un léger nuage de sable sur leurs genoux.

"Tu devrais boire et manger un peu, un tel périple ne laisse pas le corps insensible. Il y a un petit lac d'eau douce, mystérieusement, non loin d'ici. Je vais t'y emmener. Et ces arbres là-bas contiennent des noix de cocos. Décroche-en un ou deux, cela devrait faire l'affaire, j'ai trouvé comment les ouvrir."

Simbad répondit à son nouvel élève.

Je... méditais...

Je voix que tu es en état de t'entraîner à présent, et Flipper a bien délivré son message. Cela fait plus de dix jours que je t'attends, qu'aurais-tu fait si j'avais décidé de partir ailleurs ? Sincèrement Mégara, ce n'est pas en devenant une ivrogne que tu aideras notre Empire. Je ne suis peut-être pas favorable à la guerre mais comme tout le monde je m'y prépare, puisqu'elle semble inévitable et imminente, et tu devrais prendre tout cela plus au sérieux. Cependant...

Je me joins à vous et a votre enseignement pour justement corriger ce point et être capable d'apporter un soutien de poids à la défense de l'Empire... Je donnerais tout ce que j'ai pour y arriver

Il marqua une pause un moment et passa la main sur la joue de la jeune femme, à l'endroit même où il l'avait frappée pendant la réunion.

...excuse-moi de t'avoir frappée. Je ne me suis sans doute pas attiré que des amis en faisant cela, mais tu es la principale concernée. Maintenant que tu es apte à répondre, je te donne le droit de me frapper à ton tour si l'envie te prend. Je me laisserai faire sans protester, tout comme sous le coup d'Aurora...

Ce n'est rien Général, j'assume mes écarts de conduite et je n'ai aucune intention ni meme l'envie de vous rendre la pareille. Je n'avais pas à me laisser aller de la sorte pendant une réunion au sommet. Je n'ai aucune rancoeur ou amertume vis à vis de cela.

Tu devrais boire et manger un peu, un tel périple ne laisse pas le corps insensible. Il y a un petit lac d'eau douce, mystérieusement, non loin d'ici. Je vais t'y emmener. Et ces arbres là-bas contiennent des noix de cocos. Décroche-en un ou deux, cela devrait faire l'affaire, j'ai trouvé comment les ouvrir."

Pourquoi pas, en effet, le voyage m'a ouvert l'appetit, je vous suis Général dit elle avec le sourire

Il ne fallut pas plus d'une vingtaine de minutes pour constituer un repas de plusieurs noix de coco et d'une bonne rasade d'eau douce chacun - car Simbad n'allait pas la regarder manger sans rien dire, autant y mettre un peu de convivialité. Ils s'étaient trouvé une place à l'ombre, pas très difficile étant donnée la superficie de la plage, et Scylla ouvrit les fruits à l'aide des crocs de son armure, avec une méthode qui minimisait l'effort et les mouvements montrant qu'il n'avait pas débarqué la veille. Tout en mangeant, il laissa son regard voguer sur les vagues à peine bruyantes puis rompit le silence nouveau :

"Je voudrais ton avis... Penses-tu que je sois de quelque façon traître à l'Empire en ne voulant pas déclencher une guerre contre les Spectres ?"

On pouvait sentir dans sa voix le ton de la remise en question, auquel l'esprit de Scylla n'avait pas été étranger. Pour quelle raison se battrait-il ? La haine ou la foi ? Il rogna un bout de noix de coco et s'essuya les lèvres d'un revers de langue avant de poursuivre, sur un ton plus magistral :

"Être sûr de ses capacités est, à mon sens, une force déterminante en plein combat, juste derrière le cosmos et sa maîtrise. J'ai des raisons de vouloir ne pas agir encore contre Hadès, et j'en ai d'autres de vouloir vengeance. Je ne sais encore de quel côté définitivement pencher, et sera l'un des objets de notre entraînement ici. Pour quelle raison te battras-tu Mégara, au-delà du fait que tu sois une guerrière de Poséidon ?"

(Euuuuh... Eikichi... C'est gentil de venir avec nous mais avec un peu plus de descriptions ce serait encore mieux... Genre, COMMENT t'arrives ? Par bateau ? Par la volonté divine ? En ayant nagé 2000 km ? -_-' Là ça fait un peu "je m'incruste et ils se débrouillent quoi...)
Rappel : chez moi les * symbolisent les pensées.

"Je ne cherche en rien à nier les sentiments des Marinas, dont je fais partie je te rappelle ! Si j'écoutais seulement mon coeur, depuis bien longtemps je serais parti les affronter, avec ou sans les autres, quitte à mourir pour déverser ma colère ! Mais voilà, j'écoute aussi ma raison, et elle me dit de ne pas me précipiter, de ne pas attaquer sans motifs légitimes et solides. La vengeance n'est pas solide, elle entraîne la vengeance et c'est ainsi que commencent les guerres millénaires... Souhaiterais-tu transmettre ta vengeance à ceux que tu protèges ? Pour qu'ils aillent se faire tuer à leur tour ? Non je ne veux vraiment pas les nier, mais je ne peux non plus les écouter entièrement, au risque de nous détruire les uns et les autres... Quant à l'entraînement... Je n'ai pas encore toutes les réponses à t'apporter, à vrai dire j'improvise."

Un mince sourire éclaira le visage du général Scylla, qui s'estompa rapidement en voyant arriver un homme visiblement peu habitué à la chaleur au vu de la sueur qui trempait son visage et de son armure.

"Un guerrier divin... Son aura est si faible que je n'ai rien perçu, ce doit être un débutant. Allons nous présenter à lui Mégara."

Il se leva et emporta une moitié de noix de coco avec lui.

"Bonjour. Je suis Eikichi chevalier divin de l'Oméga.
*Quel toupet ! Envoyer un misérable au-devant du général de Scylla ! Les Ases sont-ils si grossiers pour se permettre une telle impolitesse ?!?*
*Silence Scylla ! Les guerriers divins majeurs doivent être occupés avec nos propres représentants, il est normal qu'ils n'envoient plus que des... sous-fifres.* Bonjour chevalier, je suis le général Simbad de Scylla, et ma compagne est la capitaine Mégara de la Sirène. Que nous vaut cette visite ? Surtout dans un pays aussi reculé où aucun Ase ne devrait être habitué à venir.
*Ah, toutes ces cérémonies me dégoûtent, passe à l'essentiel ! Renvoie-le d'où il vient !*

*Son instinct ? A des milliers de kilomètres de l'Europe ? Par Poséidon, ce manant ne me dit rien qui vaille ! Achève-le pour être tranquille et former ta chèèèère Sirène à la défense de ton Sanctuaire bien-aimé... Achève-le ! Du sang ! Du sang !!!*

L'adolescent s'efforça d'ignorer la voix meurtrière qui parasitait ses pensées. Il tendit le bout de noix de coco qu'il avait emporté avec lui au guerrier puis dit d'une voix douce :

"Je ne sais ce que vous faites si loin d'Asgard... mais mangez donc et allez à l'ombre. La température va vite devenir insoutenable pour quelqu'un ayant vécu dans le froid, et nous risquons peut-être de monopoliser le terrain pour un entraînement. Bonne route en tout cas."

Il se tourna vers Mégara et sourit.

"J'ai une première idée pour toi. Nous commencerons par tester ta résistance à la chaleur avec un petit exercice d'observation, rien de très difficile."

Il s'éloigna un peu et fit signe à Mégara de le suivre. Si Eges et Asgard s'alliaient, cela ne signifiait pas pour autant qu'il devait se laisser envahir par les guerriers des glaces, et pour entraîner quelqu'un avec un esprit sanguinaire dans la tête, mieux valait avoir du calme et se concentrer. Que l'Ase intervienne et il apprécierait beaucoup moins sa présence.

*Si tu veux être sûr d'être parfaitement concentré, tu devrais plutôt...*
*Silence.*

Le jeune général vit la Sirène s'allonger sur le sable et se mettre à bronzer. Il la regarda sans comprendre et croisa les bras. Le rire de l'esprit démoniaque se mit tout à coup à lui vriller le cerveau, provoquant un soupir.

*Quelle pimbêche ! Ha ha ha ! Que c'est amusant ! Que c'est amusant !*
"Observer suggère d'avoir les yeux ouverts et les sens en éveil. Que tu veuilles harmoniser ton cosmos avec l'environnement est plutôt une bonne chose mais nous ne sommes pas ici en vacances. Pas moi du moins."

Un vent léger se forma alors que Simbad augmentait sa propre cosmo-énergie, jusqu'à soulever un vent de sable.

*Ah ? Intéressant... Écoute l'appel de Scylla... Vengeance... Haine... Sang...*

Le rire de l'esprit retentit de nouveau, plus sombre, plus subtil. Comme si elle le lui montrait, l'adolescent sentit tout à coup son armure dans ses moindres détails : les crocs à ses poignets, les ailes dans son dos, chaque plaque d'orichalque doré qui pouvait asséner un coup puissant, la force tranquille des monstres qui dormaient en lui, prête à s'éveiller d'un moment à l'autre.

"Cette puissance..."

Il s'éloigna des deux autres, sans prêter attention à leur présence, un vent de sable tourbillonnant autour de lui. Ses deux ailes se déployèrent soudain et il bondit dans les airs, droit vers un rocher de cinq ou six fois sa taille qu'il brisa de part en part d'un coup de crocs. Une explosion formidable d'énergie souffla le sable une nouvelle fois, en une vague plus intense, avant que ne retombe sa puissance.

"...n'engendrera que la mort..."
*Si tu la contrôles... tu pourras en faire ce que tu souhaites ! Mais pour que je t'offre la maîtrise de ce pouvoir, je veux que tu apprennes à haïr ton adversaire, je veux voir la part d'ombre qui te caractérise ! Élimine le chien d'Asgard !*
*Hors de question.*
*Dans ce cas je laisse ces ailes immobiles et ces crocs inoffensifs jusqu'à ce que tu trouves toi-même l'harmonie que tu cherches ou que tu abandonnes tes mœurs pacifiques pour celles qu'incarne le général de Scylla.*
*Ah ! Suffit ! Je ne serai pas ton esclave !*
*Tu seras mon partenaire... mon maître. Quand tu seras prêt.*

(hrp/ Simbad est un homme ! Un mec ! Un mâle ! Comment faut vous le dire T___________T /rp)

Alors qu'il revenait en direction de sa disciple, Simbad vit l'Ase bouger de son arbre. Comme s'il pouvait s'habituer à la chaleur en quelques minutes à peine ! S'il ne suffoquait pas, son corps devait sans doute pleurer l'étouffante chaleur qu'il subissait, et Eikichi sentirait plus tard la morsure d'un coup de soleil, de courbatures, de brûlures même... et il regretterait son manque de prudence.
Au moment même où ce gringalet toucha son épaule, les yeux du général se rétractèrent au maximum, dévoilant leur rouge sang dans toute sa splendeur, ses poings se serrèrent et Mégara face à lui put lire une expression de profond dégoût sur son visage.
Une bouffée de violence insufflée par Scylla bouillonnait dans son corps et il s'en fallut de peu pour qu'il n'envoie pas le guerrier d'Omega nourrir les requins. Il se retint avec peine et se calma lorsque l'impertinent fut assez loin. Il se passa une main sur le visage et l'y laissa reposer un moment.

"Nous disions donc... observation. Cette fois avec les yeux bien ouverts, tu vas faire en sorte de me décrire ton environnement dans les moindres détails. Je veux savoir de quoi tu as conscience, absolument tout."

Défi Rp : décris-moi le paysage (faune et flore) sans te répéter pendant 15 lignes.

Simbad laissa passer une légère brise et écouta avec attention ce que Mégara avait à dire. Oui, ce soleil, cette mer à l'odeur iodée, ce sable... Il ferma les yeux et huma les odeurs ambiantes avec satisfaction, laissa le bruit des vagues bercer son esprit, la chaleur faire briller son écaille. Même Scylla semblait apaisée par cet environnement on ne pouvait plus calme et sain.
Il rouvrit les yeux d'un air complètement détendu.

*Et tout cela nous appartient, à nous deux Simbad, en tant que gardiens de l'océan Pacifique sud.*
"C'est une fort bonne description, mais tu as oublié une chose importante... la vie. Plus que la surface des choses, tu dois regarder leur profondeur. Dans cet océan si frais et accueillant qui est notre refuge, il y a des poissons, des requins, des coraux, du planctons... beaucoup de vie. Sur ce sable brûlant il y a parfois crabes et lézards, ou autres espèces exotiques. Dans les quelques arbres de cette plage, on peut entendre le roucoulement des oiseaux. Plus encore que les plantes et l'atmosphère, ils forment la vie, le mouvement, tout comme nous. Mais tu as tout de même relevé beaucoup de choses, c'est très bien."

Il arracha un peu de la chair de noix de coco qu'il avait emportée au départ, pour en proposer à Eikichi, puis lui tendit.

"Autre chose... Je vais en pays inconnu et j'y croise des villageois qui me demandent un service, sans me connaître, sans avoir défini leurs motivations, que fais-je ? Vais-je les aider ? Attention, je suis seul et non renseigné sur les positions de mes alliés, mais je sais qu'ils sont dans le même pays que moi."

(Hrp/ J'étais sûre que cette phrase serait confuse >;< L'idée en fait c'est que la noix il devait la proposer à Eikichi, sauf qu'il l'a pas fait, donc il te la tend à toi. Mais je ne t'avais pas confondue non ^^"/rp)

Le jeune général sourit.

"Prudence est mère de sûreté. Bravo."
*Et rage promet de bien manger, hihihi !*
Sur le plan moral tu m'as l'air plutôt prête, mis à part quelque étourderie qu'il faudra que tu surveilles attentivement en pleine bataille. Les "détails" que tu oublies de mentionner peuvent être fatals si tu te trouves face à un opposant stratège. L'après-midi est déjà bien entamée, et tu as fait un long voyage, aussi nous reposerons-nous jusqu'à demain. Nous travaillerons d'abord au niveau physique : course, marche dans le sable, traînée de poids - avec des feuilles de palmiers et des noix de coco pleines on peut faire des choses intéressantes -, pompes... ce genre de choses. J'ai évidemment pris beaucoup d'avance sur toi en partant plus tôt mais de toute façon les quelques semaines d'entraînement que je compte passer ici ne te mèneront pas à l'impossible, il faut être réaliste. Ce sera à toi de continuer tes efforts seule, une fois que nous serons rentrés. Je ne fais que te montrer ce qui m'a moi-même mis sur la voie de l'écaille de Scylla."

Il fit une pause, le temps qu'elle intègre bien chaque information et qu'il songe à la suite. La partie la plus intéressante, qu'il n'avait pas encore lui-même abordée véritablement : la maîtrise du cosmos.

"Nous répéterons ces exercices chaque matin et passerons au cosmos l'après-midi. J'entends travailler la puissance de nos attaques, leur rapidité, leur durée, leur variété, déterminer quelles sont leurs forces et leurs faiblesses. Commence à réfléchir à ton élément de prédilection. Je ne dis pas que je saurais t'apprendre à le manier plus, car nous ne sommes pas forcément de la même trempe, mais peut-être pourrons-nous trouver un moyen de s'aider mutuellement. Je suis aussi là pour m'améliorer."

La chaleur du soleil était forte, plus qu'on ne pouvait l'imaginer à force de rester sous ses rayons. Simbad prit le parti de retourner sous les palmiers et de s'asseoir, que la Sirène le suive ou non. Il avait en tête déjà, quelques idées pour modifier ses techniques de Dauphin, afin d'être plus en accord avec Scylla, avec son écaille. Il ne pouvait pas bouger de la même façon avec le poids conséquent qu'il avait sur les épaules. Ce serait peut-être l'occasion de travailler un peu la force, en plus de la rapidité. A voir...

"Très bien général. Depuis que je porte cette écaille, je maîtrise parfaitement l'élément Eau et j'aimerais grandement apprendre l'élément Lumière .... Avez-vous la possibilité de me l'enseigner après les exercices physiques du matin ?"

Le jeune homme eut un moment d'arrêt pendant lequel il la regarda froidement et fixement. Il sentait l'esprit de Scylla esquisser comme un sourire moqueur - étrange alors qu'il ne pouvait pas la voir - et ne sut que répondre sur le coup. Bien qu'il n'aimait pas la guerre et qu'il avait été protecteur envers Séléné contre Chaos, il n'avait jamais ressenti de véritable lumière. Celle d'Apollon était chaleur et flammes, c'était tout. Il se sentait bien plus proche du vent et son cœur n'était, lorsqu'on y réfléchissait, que désirs avortés, résignation, colère, parfois haine... ce qui ne s'arrangerait pas avec la présence de la nymphe démoniaque à ses côtés. Il était un être d'équilibre, de courage et de sagesse, non d'espoir.

"Je ne pense pas cela possible. Mon cœur ne connaît pas la Lumière, répondit-il simplement."

Il baissa les yeux sur l'ombre de l'arbre dans laquelle il était assis. Tout comme cette surface étroite et fraîche, il était cerné d'ombres et de fantômes du passé. Mégara n'en savait sans doute rien, elle ne connaissait pas la douleur intérieure qu'on l'empêchait d'oublier. Peut-être lui en toucherait-il deux mots au retour. Il avait depuis quelques jours une obligation. Pour se rendre plus fort, il allait devoir faire une croix non pas sur son passé, mais sur les vestiges de celui-ci. Il y en avait un qui le rendait peut-être vulnérable... Il fallait l'éliminer. Il resta ainsi à méditer silencieusement sur ses actions futures, ayant totalement oublié la Sirène, jusqu'à la tombée de la nuit.