[Combat : Morrigan VS Eths] La Terreur des Calamités

Spoiler:

Elle avait l'air d'être énervée la petite puce. C'était assez jouissif à voir. Eths se nourrissait de la haine et de la rage de ses adversaires. Il trouvait que ça dégageait une odeur d'un plat succulent. Une odeur qui vient caresser les récepteurs olfactifs et transforme le plat en une légende culinaire. Chacun ses petits plaisirs après tout. Lorsqu'il torturait des êtres humains, il se nourrissait également de leurs cris de douleur, comme si ça équivalait à un bon repas, préparé par le meilleur des chefs cuistots. La cuirasse de la Calamité était noire. Ou plutôt un bleu foncé, bleu nuit plus précisément. Toutefois, bizarrement, quelques reflets rouges laissaient penser aux litres de sang qu'elle avait fait couler. Finalement, elle allait enfin resservir depuis cette aventure dans le dédale maudit de Poséidon.

Le Berserker de la Calamité avait baissé son énergie, contrairement à il y a quelques instants. Il ne voulait pas tout consumer bêtement. Irait-il jusqu'à tuer son maître d'arme ? Pourquoi pas. Après tout, la mort n'était pas une fin en soi, mais un recommencement. Le serpent qui se mord la queue, l'Oroborus. Avec Morrigan, il ne fallait pas perdre de temps. Il avait vu dans quel état de rage elle était. Il n'allait pas s'amuser à discuter avec elle pour faire passer le temps, à fumer un bon gros joint ou à se bourrer la gueule. Il allait se battre sérieusement dès le départ. En plus d'un entrainement élémentaire, le Cardinal allait lui montrer comment on devait se comporter en véritable combat, contre un ennemi dont on voulait la fin.

Le vent d'Écosse soufflait de plus en plus fort. L'humidité pénétrait dans les armures des deux guerriers d'Arès. Eths n'avait peut-être pas choisi le bon terrain pour se battre, lui qui n'était pas un grand fan de la pluie. En même temps, il ne s'agissait que d'une illusion très bien exécutée. Ils étaient physiquement toujours dans la fosse de la Calamité. Eths avait ce pouvoir de créer des illusions à partir de tout et de n'importe quoi. Il n'avait pu demander à  son maître d'arme si elle disposait de cette faculté, également. Le Cardinal leva sa main droite en direction du ciel qui s'assombrissait et qui laissait imaginer quel type d'orage allait frapper le terrain de jeu. Son poing se chargea d'une puissante énergie. Il s'élança directement en direction de son maître d'arme pour lui infliger une multitude de coups au ventre ainsi qu'au visage.

Alors qu'il était encore collé à elle, il laissa une enveloppe sombre entourer le Fléau...

"Alors comme ça les Ombres ne te font rien ?"

Paralysée du cou aux pieds, elle ne pourra pas bouger, ne pourra pas crier, ne pourra plus faire un putain de son. Les ombres bougent et enferment la pièce, créant des silhouettes familières qui la traqueront et persisteront tout au long de la nuit. Elle se réveillera. Séduisantes, elles visent à broyer sa perception de la réalité, en la regardant, en lui assurant de les voir et de sentir leur présence. Engourdie de frayeur, elles s’avancent et la survoleront pour lui rappeler ce qu’on lui a toujours dit : Tu ne t’en débarrasseras jamais et ta vie est une âme perdue. Elle ne dormira plus jamais. Elle ne sera plus jamais le même, elle rampera à l'intérieur de sa peau et elle se noiera dans sa douleur. Elles regardent, elles patientent. Elles s'accumulent incontestablement à travers une lumière mourante pour investir sa misérable construction mentale. Elle sera emprisonnée dans l'ombre d'un autre royaume. Elle réalisera que c'est l'Enfer. C'est la forme la plus sombre de torture mentale. Son corps sera engourdi, seuls ses yeux pourront bouger, et être témoins de l'énergie haineuse qui fixe les profondeurs de son être. Paralysée. Elle sera en proie à la misère. Elle sera le désespoir, elle ne fera plus qu'un avec la nuit. C'est un endroit où elle disparaîtra au fur et à mesure. Son esprit, son corps disparaîtront peu à peu, dans un processus lent: elle oubliera, elle oubliera des éléments de son existence, elle verra leurs absences, elle ressentira celles-ci. Il est possible qu'à chaque absence, une douleur se développe, comme pour remplacer le souvenir.
Elle oubliera qui elle est. Elle oubliera comment imaginer. Elle oubliera comment marcher, vivre. Et pourtant elle survivra dans une sorte de phénomène dégueulasse, qui l'accrochera à ce monde infernal.

Spoiler:

Spoiler:

Spoiler:

Spoiler:

Les deux calamités qui se battaient. Ca valait le détour, il fallait être honnête. Il n'était pas rare de voir deux berserkers se battre entre eux. C'était dans leur nature après tout, d'aimer la bagarre. Toutefois, il était plus rare d'observer un chef de régiment et son second s'affronter. En règle générale, les deux chefs étaient là pour faire mal aux petits, pas se faire mal entre eux. De toute façon, les habitudes étaient là pour être chamboulées, après tout. Le Fléau et la Calamité, ensemble, pouvaient causer de nombreux dégâts. Il leur était arrivé par le passé d'attaquer une petite ville dans le sud de la France et ils avaient commis l'irréparable : ils avaient tout détruit et tué tout le monde. L'histoire ne raconte pas s'ils ont obtenu ce qu'ils étaient venus chercher. C'était leur petit secret, rien qu'à eux.

Il voulut se laisser frapper par Morrigan. Il fallait bien qu'elle touche au moins une fois sa cible. Un combat n'empêchait pas le Cardinal d'être un minimum gentleman. De toute façon, ils le savaient bien tous les deux : le combat était à mort. Déjà, elle avait été très claire : elle voulait le tuer, par n'importe quel moyen. Dans ce cas, pourquoi n'en ferait-il pas de même ? C'est vrai quoi, il était important de savoir suivre le mouvement. Ce n'était pas la caractéristique d'un mouton de vouloir faire comme les autres. Il ne fallait pas être "unique" à tout prix. Savoir faire un peu comme les copains, ça avait du bon. M'enfin... par pur réflexe, il para tous ses petits coups. Et puis sa grosse baballe... Malheureusement pour Morrigan, Eths n'aimait pas jouer à la balle. Ce n'était pas un chien. Et hop là, ça dégage.  

"Tu m'attaques sans même me montrer ce que je t'ai appris ? Je suis déçu..."

Juste après lui avoir asséné quelques coups dans la gueule, son cosmos changea l'atmosphère présente, en la rendant plus... chaude. Serpent de lumière, le mouvement de l'esprit, rampant lourdement le long de la colonne vertébrale, le puissant Phoenix, se relève des cendres. Le cycle de l'oiseau de feu, régénère les cellules. La vie brûle férocement, réduite en cendres. Quête de l'absolution, ils l'ont toujours connu. La lumière intérieure reste éternelle. Ailes ouvertes il vole, au-dessus des vallées, il quitte la voûte de l'espace : la mort n'est qu'une illusion. Oroborus, symbole de vie éternelle, creuse un tunnel de lumière à travers les murs d'ignorants. Sur les sommets des montagnes rayonnantes, cette vérité grandira en eux. Son attention est fixée sur ce silence. Concevant les contours de la matière, d'une icone gelée, lointaine de tout souvenir, il sait que la race humaine a oublié les voies du paradis. Par la bouche du serpent, il les régénérera.

 

Spoiler:

Spoiler:

Spoiler:

Spoiler:

Spoiler:

Oui ! C'était ça qu'il voulait voir. Il voulait voir une Morrigan plus forte que jamais, qui s'assumait pleinement comme elle était au fond d'elle-même. Il fallait ça pour maîtriser pleinement ses pouvoirs. Il fallait se connaitre, savoir qui on était, connaître ses peurs, ses inquiétudes, ses forces, ses faiblesses. Bref, il fallait savoir qui on était sur le bout des doigts. Et malgré tout ce qu'elle pouvait dire, Morrigan n'avait pas conscience de tout ce qu'elle était, de tout ce qu'elle pouvait faire. Elle affirmait des choses, pouvoir tuer, faire des expériences, être un poison... Mais tout ceci était futile par rapport à ce qu'elle pouvait s'apporter à elle-même. Elle était bien plus qu'un simple Maître d'Arme. Elle était supérieure à ce type de guerrier. Elle avait quelque chose en plus. Manifestement, les tortures mentales faisaient leur effet.

D'un simple mouvement de la main, Eths créa une barrière tout autour de sa peau qui le protégea de toutes les attaques de sa subordonnée, qu'elles soient physiques ou utilisant un brin de magie. La folie. Voilà ce qui caractérisait Morrigan à cet instant précis. Mais Eths avait toujours un temps d'avance sur autrui. Il avait toujours à coeur d'être plus fou que ce qu'on pouvait imaginer. Certains sont tordus, lui, il fait tout à l'extrême. Il peut être extrêmement gentil, comme extrêmement cruel. Il n'y avait pas de juste milieu. Quoique... il était assez rare qu'il fût gentil. Ces moments pouvaient se compter sur les doigts d'une main. Sur le doigt d'une main, même.

Le cosmos du Cardinal se faisait de plus en plus menaçant, allant jusqu'à supplanter celui de la guerrière. Il ne cherchait pas là à montrer qu'il était plus fort qu'elle ou plus faible ou montrer qu'il en avait une plus grosse. Il avait senti son potentiel et il allait faire son possible, quitte à la tuer, pour qu'elle se révèle totalement.

"Morrigan... Ferme les yeux et laisse toi guider par le son de ma voix..."


Comme tout à l'heure, la pression se faisait de plus en plus grande. N'importe quel être humain normal allait imploser s'il passait par là. Il avait largement dépassé les 150 bars de pression. Et boire une pression dans un bar, c'était déjà chaud pas mal, alors 150... Fallait avoir l'estomac, le foie, le cerveau et le sang solides.

"Oremus. Infera institutione formati, audemus dicere: Pater Noster, Qui es in Inferis, Sanctificetur nomen Tuum; Adveniat regnum Tuum; Fiat voluntas Tua, sicut in Infero et in Terra; Lucem nostrum quotidianum da nobis hodie; Emitte spiritum Tuum et renovabis faciem terrae; Libera nos ad luxuria; Libera nos ad ubertate domus Tuae; Sicut in die ambulemus; Comedite pinguia et bibite mulsum; Fornicemur; Adquae ut ferventius corda nostra praeparentur, flammis adure Tuae caritatis, Domine Satanas.
Ego sum radix et genus Luciferi, stella splendida et matutina. Transite ad me, omnes qui concupiscitis me, et a generationibus meis implemini. Tenebrae conculcabunt me, et nox inluminatio mea in deliciis meis. Quia tenebrae non obscurabuntur, et nox sicut dies inluminabitur. Gratias agamus Domino Infero Deo Nostro. Dignum et justum est. Moonlight equilibrium..."

Il la traque dans l'ombre de la nuit. Déguisé en gentleman comme un loup affamé et patient, habillé en chair et en os, capturant des morceaux de son parfum, se délectant de cette chasse à l'esclave, s'écoulant comme le Nil... Il construit son appétit et la regarde ramper à chaque instant, tel un misérable organisme, comme un putain de porc se vautrant dans son propre dégoût. Il creuse dans les cicatrices rouvertes, des souvenirs brûlants tant ils durent. Elle peindra des images avec son propre sang. Elle montrera au monde qui elle est réellement. Elle mourra pour l'exemple. Mutilé de l'intérieur, son corps déchiré, exposé au monde, comme le néant qu'elle est. Tout est soigneusement calculé. La Calamité s'émerveillera dans l'horreur, pendant qu'elle, elle sera bientôt oubliée dans les limbes de son esprit détraqué. On la retrouvera avec la gueule baisée par une lame. Elle entend des cris au loin alors que'elle est dans son esprit. Un vide dans l'air, la froideur de ses mains l'intriguera. Elle pensera avoir enfin trouvé la paix. Un simple scintillement de flammes, comme dansant dans ses yeux, lui feront comprendre que mourir est une délivrance. Tout est lié au purgatoire. La vue lui manquera, ses oreilles ne l'aideront plus pour la guider. Le voile entre les réalités est déchiré. Elle se sentira comme expulsée dans les fosses de l'enfer, entre incendie de rédemption et cercle de douleur. Elle sait que la douleur est son propre poison. Une pression lie sa peau au destin. L'espoir est éclipsé, la vérité tordue. Elle était témoin de la torture et du tourment qu'il y a dans l'esprit du Cardinal : des corps brisés, chargés de terreur. Et pendant ce temps... son corps était mutilé, brûlé, détruit. Elle avait des visions de la fin du monde qui la rendrait folle, à coup sûr. Elle sentait comme des mains enserrant son cou, voulant à tout prix lui faire comprendre ce que c'était, la véritable Mort. Son ventre lui ferait mal, ses bras aussi, comme si pendant son voyage dans l'enfer du Cardinal, elle se serait faite taper.

Spoiler:

Spoiler:

Spoiler:

Spoiler:

Spoiler:

Il était difficile pour un non-initié de pouvoir survivre à de telles épreuves. Subir une pression astronomique, digne des plus profondes dalles abyssales de la planète. Voire une pression égale ou supérieure à ce qu'il était possible d'imaginer du centre de Jupiter. N'importe quel métal était écrasé. N'importe quel être vivant était soit broyé, soit fondait ou brûlait. Morrigan était dotée d'une puissance hors norme. Pendant un très court instant, Eths avait imaginé la belle mourir sous ses coups. L'attaque précédente n'était pas seulement liée à l'augmentation de la température, l'augmentation de la pression et quelques illusions par-ci par-là. Non. Eths avait la particularité que sa plus puissante arcane pouvait prendre tout un tas de formes. Tantôt il torturerait mentalement son adversaire, tantôt physiquement. Tout ce qui liait ces différentes formes c'était : l'Enfer. La personne devait vivre ce que la Mort lui réservait très exactement. Les Enfers dantesques réservent une prison pour chaque crime avec un supplice différent. Les Enfers chrétiens étaient différents. Il n'y avait pas un lieu dédié à chaque peine. Tout se passait dans des salles, que n'importe qui pouvait ouvrir.

Eths montrait très clairement à son adversaire la folie qui l'habitait, mais surtout, il lui montrait ce qu'il était en réalité : la Terreur personnifiée. Les souffrances psychiques qu'a subies la maître de l'arme du Fléau avaient des répercussions physiques. Brûlures, plaies ouvertes et tout un tas d'autres choses qu'il conviendrait de taire. Morrigan était affaiblie, c'était clair. Elle avait résisté, et c'était une très bonne nouvelle. Eths avait conscience qu'il avait un bras-droit efficace et résistant. Certes, il avait une avance de puissance, par rapport à elle, mais c'était normal : il était Cardinal et avait un peu plus d'expérience qu'elle. Elle voyageait beaucoup et avait beaucoup de connaissances. Ca aidait à la voir comme une puissante guerrière.

Il y avait néanmoins un gros inconvénient. Il la poussait dans ses retranchements, ce qui avait pour effet de peut-être la rendre folle. Ou du moins, elle allait le haïr. Et il serait dommageable qu'elle le déteste. C'était tout de même son Maître d'arme. Il n'allait pas non plus se permettre d'être en froid avec elle. Être sur la défensive, même chez soi, ce n'était bon pour personne. Il espérait qu'elle comprendrait qu'il faisait tout ça pour elle, tout ça pour qu'elle évolue, tout ça pour qu'elle soit encore plus puissante. Pour elle et aussi pour l'armée d'Arès. Plus ils étaient puissants, plus ils pouvaient faire mal et pouvaient donc peser dans la balance lors de négociations. Eths leva la main droite au ciel, paume ouverte. Il prit une légère inspiration et ferma la main. En l'espace d'une seconde, ils étaient revenus dans la Fosse de la Calamité. En réalité, tout n'était qu'illusions. Sauf, bien sûr, le passage dans la caboche du Cardinal. Ca, c'était vrai. Comment inspirer la peur à quelqu'un si nous ne sommes en rien effrayants ?

Il sourit. Il s'assit par terre et attendit. Il ne fit même pas attention aux coups que la Berserker lui avait balancé dans la gueule. Il accepta sans broncher. Elle voulait que le duel dure, il était d'accord. Alors il ne fit rien. Il ferma les yeux. Les deux pentagrammes brillaient à travers ses paupières. En pleine nuit, ça devait être l'éclate ! Pratique, et pas encombrant. Par contre, pour la couleur... Un violet flashy. Il aurait dû prendre une couleur moins voyante et plus éclairante. Mais il était né ainsi, il n'y pouvait rien. Une petite illusion, peut-être, mais il n'en voyait pas l'utilité. Autant ne pas se fatiguer. Soudain, il sentit une légère énergie émaner de l'entrée du domaine de la Guerre.

"Tiens, nous avons de la visite."

Il claqua des doigts et un serviteur, qui était dans les appartements des guerriers de la calamité, sortit par une porte dérobée. Il se plaça à la droite d'Eths et s'agenouilla. Vu que le Cardinal était assis, il aurait dû se coucher au sol et effectuer une prière musulmane, au moins. Mais qu'importe, ne soyons pas trop à cheval sur le protocole. Eths ne l'était pas, c'était logique que ses gens ne le soient pas non plus.

"Aegide, va voir qui vient nous tenir compagnie. Et si cet étranger n'est pas trop... tu vois, invite-le à venir jusqu'ici. Grouille-toi !"

Il lui balança une claque dans sa gueule pour qu'il se dépêche. Et comme un bon toutou, il s'empressa de quitter le domaine et de se diriger vers la Porte de la Guerre. C'est fou : passer du Protecteur le plus proche de Zeus, en étant le Gardien céleste du Bouclier, à sale clébard du Cardinal de la Calamité... Y'avait de la promotion dans l'air, n'est-ce pas ? C'était un honneur pour lui que de servir quelqu'un d'ô combien plus important que Zeus.

Après l'attaque du Fléau, le Cardinal avait des petites brûlures sur l'avant-bras gauche. Par réflexe, il avait protégé son visage. On sait jamais. La chaleur de la donzelle pouvait faire mal, après tout. En plus ça créait de la vapeur d'eau. Cool, ils allaient pouvoir se faire un petit hammam. Elle pensait à tout, Morrigan. Il souriait. Il sortit de l'intérieur de son armure un long chapelet. Non pas celui offert par Lucifer lui-même, mais celui d'Eths. Comme il était très long, il le fit tourner au-dessus de sa tête, tel un hélicoptère et espéra toucher Morrigan quelquefois. (5 coups physiques)

"Rends-moi fier de toi, Morrigan."

Spoiler:

Spoiler:

Spoiler:

Le Cardinal de la calamité s'était tu. Il restait assis, en tailleur, prêt à recevoir la puissance de la maître d'arme du fléau. Il n'avait absolument rien à dire, ni rien à faire. Elle voulait lui prouver qu'elle était forte, qu'elle en avait encore dans le ventre. Soit, il accéda à sa requête. Il aurait pu terminer le combat depuis bien longtemps. Il aurait pu, tout simplement, éviter de la provoquer. Mais sortir de sa zone de confort nous fait faire des choses remarquables. Et Morrigan n'échappa pas à cette règle universelle. Ce qu'elle faisait était incroyable. En quelques heures, elle avait réussi à maîtriser un nouvel élément. Elle pouvait faire de grandes choses. Terribles, certes, mais stupéfiantes. Il l'avait vu dès son arrivée dans les armées du Dieu de la Guerre, que la Maître d'Arme du Fléau avait un sacré potentiel.

De toute son existence, le Cardinal de la Calamité a toujours été lié à Arès, d'une manière ou d'une autre. Pourtant, il était un être fabriqué de toute pièce par une entité divine totalement différente. Eths, à force d'être sur Terre, avait oublié certaines choses de sa vie d'antan, lorsqu'il était auprès de Dieu. Il ne se souvenait pas d'avoir été l'Ange de la Mort, Azaël, celui qui était connu pour avoir enseigné le maniement des armes à l’homme, en lui apprenant à faire des épées, des couteaux et des armures pour se défendre afin de présenter la guerre axée sur les massacres et la mort. Donc, toujours lié à la Guerre, quelle qu'elle soit. Mais ça, Eths ne s'en souvenait plus. Il savait qu'il était une sorte d'esprit créé par Dieu, mais le reste... C'était passé à la trappe. Une des "punitions" de Dieu pour avoir voulu rester sur Terre. Pourtant, il devait se douter de quelque chose avec des bribes d'ailes qui commençaient à pousser dans son dos. Mais, on verra ça plus tard.


Dans tous les cas, Eths était Cardinal depuis peu de temps, mais il avait toujours fait partie des Berserkers, et ce, même lorsqu'Arès n'était pas éveillé. Sans forcément utiliser de cuirasse, d'ailleurs, il envenimait le coeur des Hommes. Il n'avait pas de nom d'armure, ni de sceau protecteur ni rien du tout. Toutefois, il était du même niveau que les Cardinaux, au point de vue de la hiérarchie. Seulement, en tant que VRP, il n'avait pas le loisir de rentrer au bercail pour rencontrer ses collègues ni même le Dieu qu'il servait, allant jusqu'à ne jamais le rencontrer, sauf il y a quelques heures.

Il subit sans trop de pression l'attaque de Morrigan. Une partie de sa chair commençait à se décomposer, surtout au niveau de son visage. Des lambeaux de peau tombaient sur le sol, glissant entre son casque et sa peau, suintante de sueur et de pus. Au niveau de sa nuque, plusieurs bubons avaient fait leur apparition. Son bras droit, qui avait été touché par l'attaque précédente, présentait des grosses griffures infectées, comme si une sorte de déflagration avait atteint son corps. Du sang coulait de ses plaies, bien ouvertes. Au niveau de son oeil gauche, on pouvait voir la les muscles, sous la peau. Son nez commençait également à présenter quelque chose d'assez inédit : un bout d'os. Il n'y avait ni peau ni cartilage, ni rien du tout. Toutefois, du côté de sa narine droite, il n'y avait aucun dégât à déplorer. Il pissait le sang de cet endroit. Heureusement que le casque protégeait bien sa tête. Sans tête, on meurt, après tout. Donc il faut bien la protéger et porter un équipement adapté à sa morphologie. C'était : "les conseils de sécurité de tonton Eths".

Il se releva. Tiens, sa jambe droite aussi avait eu droit à quelques petits dégâts, vu qu'il eut légèrement du mal à se mettre correctement sur pied.

"Pas mal, Maître d'arme. Sincèrement, pas mal."

Il applaudit tranquillement avec un faux air snob.

"Bon... Il est temps d'en finir. Darkest Spawn."

Il se jeta sur elle afin de la rouer de coups et l'attaqua d'une de ses plus terribles attaques, qui laisse forcément des dommages psychologiques.

Spoiler:

Spoiler:

Spoiler:

Spoiler:

Elle était à bout d'énergie. Il y avait encore un fossé entre les deux Berserkers. Un écart entre les deux qu'elle pouvait assez facilement restreindre. Elle en avait le pouvoir, elle en avait le potentiel. Ce n'était pas pour rien qu'il avait accepté de l'entraîner. Eths avait toujours quelque chose en tête. Il ne faisait jamais rien de manière désintéressée. C'était un inconvénient. S'il vous aimait bien, c'était forcément parce que vous lui apportiez quelque chose. Pas pour votre personnalité. Vous lui étiez utile. Là, il voulait quelqu'un de plus puissant. Les forces d'Arès étaient bien trop faibles à son goût. Il n'y avait qu'un Dieu et quatre ou cinq Berserkers à tout casser. C'était trop peu. Il fallait absolument, à défaut d'en avoir davantage, avoir des Guerriers plus puissants. Malgré tout, Eths restait le plus expérimenté et le plus puissant des Berserkers, n'ayant pas pu voir l'étendue des pouvoirs du Bahamut, présente auprès d'Arès. Il avait senti que le petit toutou qui se tenait à ses côtés  tout à l'heure face à l'Unique, avait disparu. Totalement. Comme si, au lieu de s'être donné la mort, il avait fini par abandonner la vie. C'était dommage. Il paraissait puissant. Il aurait pu faire un bon compagnon. Comme un chien, oui. Meilleur ami de l'homme, tu vas faire quoi.


Eths se laissa attaquer par la Maître d'arme du Fléau. Il en avait décidé ainsi parce qu'elle ne pouvait que progresser ainsi. S'il se défendait à chaque fois, Morrigan ne pouvait évidemment pas savoir quels étaient les réels effets de ses attaques. Ainsi, elle pourrait se perfectionner. C'était ça le but de cet entraînement au départ ? Un entraînement, c'est vite dit. Elle a vite pris la mouche et fallait lui faire fermer sa grande bouche. Et quoi de mieux que la mort pour ça ?


"Parce que tu crois vraiment être l'incarnation de la Terreur, Morrigan ?"


Eths faisait bien son boulot. Pour sûr, il avait réussi à transformer sa Maître d'arme en une personne bien plus puissante, à tout point de vue. Il était fier d'elle. Même si elle pouvait chercher à se venger plus tard. Après tout, c'était de bonne guerre. Le Cardinal n'était pas là pour se faire des amis, mais des compagnons d'arme. Il sortit son épée de son fourreau et jeta l'épée à terre. Il garda le fourreau en main et s'approcha à vive allure de la Maître d'arme et lui fila des grands coups dans sa tronche. Pourquoi se servir d'une arme coupante si on peut très clairement infliger les mêmes dégâts avec un objet contondant ? Eths aimait bien se servir d'une des techniques que peu de gens appréciaient : l'humiliation. Après tout, c'était un Berserker, il n'était pas là pour être gentil. Toute cruauté était bonne à prendre.


"Je vais être sincère avec toi : tu as brillamment réussi ton épreuve. Tu sauras, après un travail personnel important, utiliser comme tu le voudras ce nouvel élément. Si j'ai cherché à te torturer mentalement, à te faire voir ce qu'était la vraie Terreur... Ce n'était pas uniquement que par plaisir."

Il marqua un temps de pause. Il s'alluma un bon cigare et aspira une bonne bouffée de ce produit issu de l'exploitation agricole de Cuba.

"Dès que je t'ai rencontrée lors de notre mission en France, j'ai su que tu serais un élément important de notre armée."

Il fuma une bien plus grosse taffe, tel un bon vieux baron de la drogue.

"Sur ce, par la présente et par les pouvoirs qui me sont conférés, en tant qu'unique Cardinal du Seigneur Arès... Je te démets de tes fonctions de Maître d'arme du Fléau."


Comme tout à l'heure, la pression atmosphérique se faisait de plus en plus insupportable. Bien plus élevée qu'auparavant. La chaleur était suffocante, encore une fois. Eths utilisait une nouvelle fois sa plus puissante arcane, qui, cette fois-ci n'était pas programmée. Morrigan allait vivre ses pires cauchemars. A elle de nous dire ce dont elle a le plus peur. Si elle ne connait pas sa propre peur, elle ne pourrait incarner la Terreur. Le visage de la Calamité devenait de plus en plus bestial, comme un fou prêt à commettre un meurtre de masse.

"Bienvenue dans la vraie Terreur, Cardinale."

Il laissa s'échapper un rire purement démoniaque.

"Maintenant... Meurs. Moonlight Equilibrium"

Spoiler:

Spoiler: