Savoir geler les âmes impies [entrainement Morrigan]

Siléa ne se retourna même pas. "Hâtons nous"... Oui, Morrigan venait de lui donner un ordre. Et, attendant le retour de son dieu, le héraut ne pouvait pas lui tuer un maître d'armes entre temps.
Elle déploya ses ailes et, comme une flèche, fila vers les domaines intérieurs. Et la sorcière avait intérêt à ne pas trainer derrière, puisqu'elle était pressée.

La Bahamut atterrit telle une météore dans l'antre de la terreur. Et l'ambiance lugubre, angoissante, du lieu, la remit de bonne humeur. Certes, la peur et la terreur n'étant pas de son ressort, elle ne savait inspirer que de la crainte. Mais elle savait reconnaître et apprécier à leur juste valeur les œuvres de ses collègues. Souriant à nouveau, elle avait hâte de pouvoir travailler avec Ludwig, qui lui paraissait doué.
Siléa comptait bien sur ces lieux pour détruire la superbe de Morrigan.

En attendant que celle ci n'arrive, la Spartiate ferma les yeux et intensifia son cosmos. L'instant d'après, une épaisse couche de glace recouvrait les lieux, glissante et perfide, tandis que de gros grêlons lourds et tranchants tombaient du ciel en tourbillonnant. Ils étaient si serrés qu'il en devenait impossible de distinguer quoi que ce soit à trois pas.

Au beau milieu de la tourmente, Siléa avait dressé un trône de givre. Bien plus majestueux que confortable, ce siège était pourtant camouflé par les rideaux de grêle. La Bahamut s'assit sur ce trône, après avoir créé, dans chacune de ses mains, une forte épée de glace.
Elle souleva l'une de ces lames au dessus de sa tête et, dans un fracas de tonnerre, l'abattit sur le sol. Aussitôt, des précipices profonds de plusieurs mètres fendirent la glace qui servait désormais de sol. Et une fine couche de neige les camoufla.

"Viens à moi, Morrigan..."

Siléa avait sciemment créé, à une petite échelle, une réplique de la plaine de glace dans laquelle le Bahamut originel l'avait gardée prisonnière pendant un an. Même si elle ne pouvait ramener à la vie les prédateurs ou former des catastrophes naturelles, elle trouvait l'invention de son illustre prédécesseur suffisamment ingénieuse et amusante pour occuper un peu le maître d'armes du fléau.
Car si elle n'avait pu réagir au quart de tour comme pour Zyss, elle ferait subir à l'impudente un entraînement bien plus inhumain que nécessaire, avec toute la perfidie et toute la cruauté dont elle était capable.

Siléa frappa légèrement l'accoudoir travaillé de son trône et le bruit sec de ses ongles frappant la glace résonnèrent quelques instants. Morrigan ne jouait pas dans la finesse. Là où elle aurait pu profiter du paysage tourmenté et de la visibilité réduite pour camouffler son cosmos et d'approcher de la Bahamut sans être vue, elle avança en frappant du pied le sol, comme lors d'une marche militaire. Et elle ponctua son arrivée d'une phrase pouvant s'apparenter à un blasphème.
La voix du héraut ressembla à un rugissement de dragon.

"La seule puissance valable est celle de notre Seigneur!"

Dans un fracas de tonnerre, une nouvelle faille, plus profonde et large que les autres, s'ouvrit aux pieds du maître d'armes.
Prête à réagir à la moindre occasion, Siléa observa Morrigan créer une sphère de ténèbres qui aspirait et réduisait en cendres ce terrain d'apprentissage de la glace. Dubitative, elle croisa les bras, se contentant d'attendre de voir la suite des événements, sans tenter de protéger sa création.
Visiblement, Morrigan ne semblait pas avoir compris ce qui était attendu d'elle. Plutôt que de tenter de venir vers le héraut, comme cela lui avait été ordonné, elle pulvérisa son trône. Siléa évita l'attaque en s'envolant. En un salto, elle disparut haut dans le ciel, avant d'atterrir juste derrière Morrigan.

"Tu me fais venir à toi car tu t'estimes trop faible pour me rejoindre?"

Pour ponctuer sa phrase, elle frappa sa victime dans la nuque avec le tranchant de l'une de ses mains, alors que celle-ci venait de se coincer le pieds dans une fissure.
Morrigan reprit ses moyens après un temps suffisamment bref pour un berserker de son rang. Elle trouva alors face à elle une Siléa goguenarde, le menton reposant sur ses deux mains croisées sur le pommeau de l'une de ses épées. Elle souffla et, naissant de ce souffle gelé, quelques flocons de neige vinrent se perdre dans la chevelure de la sorcière.

"Je crains de ne pas avoir compris... Tu veux apprendre la glace ou simplement échanger des torgnoles?"

Certes Morrigan méritait son rang. Seulement on ne demande pas à un soldat d'être fort. On lui demande avant tout un minimum de capacités de communication avec le reste des troupes.
L'aura et l'apparence de la maître d'armes changèrent du tout au tout, se rapprochant d'une odeur que Siléa avait bien pu connaître pendant un certain petit séjour aux Enfers. Méfiante, elle fronça les sourcils, notant l'apparition d'une force mortfière qui venait troubler l'équilibre du lieu. Certes, elle ne voyait pas les hellhounds, mais elle devinait leurs mouvements à l'odeur de mort qu'ils dégageaient.
Siléa ne comptait pas faire dans la finesse. Elle s'entoura d'un rideau d'éclairs don l'éclat bleuté restait malgré tout en harmonie avec les teintes du paysage gelé.

"Je te demandais de te familiariser avec la glace, de savoir l'appréhender et t'appuyer sur elle pour devenir plus efficiente. Au vu de ton intelligence, paraît il, ce simple aller jusqu'à moi aurait dû te suffire pour ce premier pas.
Seulement tu as camouflé la glace derrière l'ombre, tu l'as étouffée avec la mort. Tu as donc échoué à cette première épreuve."

Siléa se redressa, et son sourire prit un aspect plus inquiétant. Le froid autour des deux berserkers devint plus mordant, comme pour effacer toute trace des autres éléments invoqués. La Bahamut appela alors autour d'elle toute la grêle qui tombait et, de ces morceaux de glace, elle forgea de solides barreaux.
Bientôt, Morrigan se retrouva scellée dans une prison de glace, dans un îlot de zéro absolu parmi ce froid glacial. Ses pensées et ses mouvements devenaient bien plus lents et pénibles. Siléa arbora alors une moue dédaigneuse.

"Puisque tu es si forte, je ne te donne pas de consigne. Débrouille toi seule, cette fois ci.

Siléa observait Morrigan pendant les premières secondes de son enfermement. Elle observait la maître d'armes en penchant la tête sur le côté avec un quelque chose dans le regard qui la faisait ressembler à un vautour. Pendant ces premières secondes, elle lisait l'abattement et l'hésitation sur les traits de Morrigan, des sentiments qu'un berserker ne doit jamais ressentir.
Un instant, le héraut réfléchit. Si Morrigan renonçait, elle la libèrerait de ces barreaux. Avant de la tuer sans autre forme de procès.

La Bahamut n'eut finalement pas à atteindre de telles extrémités. Le corps et l'âme de la maître d'armes avaient dû suffisamment souffrir pour que, consciemment ou non, elle comprît comment ralentir légèrement la course des atomes. Cela avait pris du temps, plus que prévu, mais un début d'affinité commençait finalement à naître entre le Fléau et la glace.
Siléa devait reconnaître que, malgré son mauvais esprit, la sorcière avait du potentiel. Celle ci avait réussi à s'immiscer dans l'espace que le héraut avait laissé entre la température actuelle et le zéro absolu. Sans pour autant atteindre les moins deux cent soixante-treize degrés, Morrigan avait réussi à suffisamment refroidir les barreaux pour que ceux ci se brisent comme du verre et se volatilisent en éclats de cristal.
La Spartiate se redressa et croisa les bras.

"Enfin..."

En élève sérieuse et appliquée, Morrigan énonça un compte rendu de travaux pratiques, que la Bahamut écouta avec attention, bien qu'avec un air de sévérité sur le visage. Elle ne parvenait pas à mettre un doigt sur ce qui la mettait mal à l'aise dans ces propos, ce mélange de compliments et d'assurance.
Elle n'avait pas l'intention de se prendre la tête avec ça et passa outre.

"Pour quelqu'un maîtrisant la glace, un tel exercice doit se faire aussi facilement qu'étrangler un civil."

Siléa para le pic de glace qui volait vers elle en plaçant une lame en travers de son chemin. Il y eut un instant de lutte entre les deux blocs puis, l'épée étant plus solide, le projectile de Morrigan explosa en plusieurs morceaux. Il faudrait qu'elle comprenne d'elle même que l'une des pistes à travailler était la solidité de ses édifices de glace.
La maître d'armes ne laissa aucun temps mort et enchaîna avec une attaque qui surprit le héraut, n'étant pas commune. Celle ci ne chercha pas à éviter. Seulement, quand Morrigan attrapa ses jambes pour les lui geler, Siléa brandit l'une de ses épées pointes vers le bas et l'abattit dans le dos de son opposante, la clouant ainsi au sol.

"Ca aurait pu être une bonne idée."

Au sol, la glace atteignit enfin le zéro absolu, celui en dessous duquel, selon les lois de l'univers, aucune température ne peut exister, et des arches se formèrent pour emprisonner les poignets et les chevilles de Morrigan. Celle ci pourrait éventuellement s'en défaire, mais, au vu de ce qu'elle venait de dire, il lui faudrait rassembler une immense quantité de cosmos qui la laisserait épuisée. Il lui faudrait alors se dégager de l'épée et au moins rouler sur le côté. Et il n'était pas certain qu'elle en ait le temps.
Debout, à côté d'elle, Siléa armait au dessus de sa tête un coup de son autre épée. Dans les secondes qui suivraient, la lame s'abattrait dans la nuque de Morrigan. Le héraut n'hésiterait pas à aller au bout de sa frappe si le Fléau ne trouvait pas un moyen plus rapide de survivre.

Entraînés par le poids de l'arme, les bras du héraut descendaient, décrivant une coupe parabolique parfaite. La fin de cette frappe suivrait sa trajectoire et, à moins d'un miracle, finirait là où on l'attendait: son biseau aussi tranchant qu'une lame de rasoir finirait sur la gorge délicate de Morrigan. La faiblesse de sa proie serait punie de mort si elle défaillait si tôt. Et, vu la souffrance qui se lisait dans son visage, dans ses muscles contractés, dans son cosmos même, à l'agonie, le trépas serait bien l'issue de cet entraînement avorté.
Siléa souleva un sourcil de surprise. Finalement, cette maître d'armes était un être plein de surprises. Dans le dernier quart de seconde avant que sa tête ne soit séparée de son corps, elle trouva la force de geler d'un bloc tout l'atmosphère qui la séparait de son bourreau, ralentissant par là le coup fatal.

"Tiens? Tu es plus résistante que je ne le pensais."

Malgré son entraînement et sa puissance, la Bahamut ne pouvait trancher de la glace comme de l'air, aussi Morrigan eut elle le temps de réagir. Seulement, sa manière de réagir fut ce qui surprit le plus Siléa: elle avait choisi tout simplement de se relever, comme si l'épée plantée au travers de son abdomen jusqu'à la garde, et qui la fixait au sol, n'était rien de plus qu'une vulgaire épingle à nourrice.
Le sourire de Siléa s'accentua et elle rengaina son arme.

"AHAHAHAHAH!!!!! J'aime cette réaction! réfléchir et essayer de faire fondre l'épée, c'est bon pour les saints! tu te jettes vers l'ennemi, avec une hâte du combat, comme une vraie berserker!!"

Il y avait très clairement une lueur de joie dans son regard, un regard étrange et inquiétant qu'une personne saine aurait préféré ne pas voir briller. Elle appréciait d'avoir face à elle Morrigan, le torse déchiqueté par la blessure qu'elle s'était infligée pour se relever, couverte d'un sang que seul le froid empêchait de couler en trop grandes quantités, ses entrailles menaçant de se répandre au moindre mouvement trop brusque.

"Bien. Je vois que tu arrives à manipuler instinctivement la glace, c'est le début. Nous allons donc pouvoir passer... Au niveau supérieur!"

La Spartiate écarta les bras, et aussitôt une tourmente de neige et de glace se déchaina bien qu'aucun vent ne soufflât, fouettant les deux Guerrières. Laissant retentir un rire, Siléa s'envola. Morrigan pourrait, dans les premiers instants, suivre des yeux sa trajectoire, mais bientôt elle la perdrait complètement de vue.
Le héraut se dirigea vers la région la plus froide de la plaine qu'elle avait créee. Son cosmos devenu imperceptible, Morrigan devrait, avant de la retrouver, la chercher comme un simple civil et, entre temps, apprendre à son corps à supporter la cruelle morsure du froid.

"Maintenant que tu as gagné en force... Rejoins moi!"

Le sourcil de Siléa, qui s'était déjà soulevé plusieurs fois de surprise au cours de l'entraînement, eut un nouveau soubresaut de dix centimètres. La sorcière était elle un chat, avait elle donc neuf vies? Certes le héraut approuvait les berserkers assoiffés de sang et de combat qui se jettaient dans la mêlée au mépris de leurs blessures douloureuses et mortelles.
Cependant ce portrait ne semblait pas correspondre à Morrigan. Cette dernière était calme, comme si elle souffrait d'une absence de système nerveux entre son abdomen et son cerveau. Sinon, comment aurait elle pu ignorer le coup d'épée qui l'a traversée de part en part et clouée au sol de nombreuses minutes?
Et les soldats défectueux, on les envoie à la casse.

En attendant l'arrivée du Maître d'arme, Siléa ressentit l'approche d'une cosmo énergie autrement plus puissante que les leurs. Elle reconnut aussitôt l'aura de Phobos, fils de son Seigneur. Tandis que les lieux se couvraient de sombres nuages chargés d'un effroi glacial, elle posa un genou à terre en signe de respect envers cette divnité qui avait toute la confiance de l'Unique.
A chaque instant, l'ombre d'horreur qui s'infiltrait par chaque pore de la peau des deux guerrières devenait de plus en plus puissante, accompagnée d'un froid terrifiant et de morbides éclairs bleutés. Malgré tout son sang froid, même la Bahamut ne put réprimer un frisson qui lui parcourut la colonne vertébrale et lui glaça le sang dans les veine.

Morrigan arriva enfin. Ce fut une Siléa les bras croisés, le regard toujours aussi impénétrable et moqueur, qui l'attendait. Elle fit mine de ne pas apporter une grande importance aux déclarations de la maître d'armes, qui déclarait avoir fait de grands progrès dans la sensation de la glace.

"Je n'en attendais pas moins de toi. Si tu avais failli, je t'aurais jetée en pâture aux chiens de Spartes après t'avoir arraché les yeux et le foie pour les offrir aux oiseaux."

Comme pour faire montre de ses progrès, Morrigan créa une sphère de glace, solide et dense, avant de la faire exploser par un vent d'air encore plus glacé. Siléa suivi ce manège, un sourire faussement amusé aux lèvres.

"Ooooooh.... C'est joli."

Elle figea les éclats de glace dans un carcan gelé qui les enveloppa d'un coup. Puis le héraut s'approcha de sa victime et, de son pied botté, écrasa tout ce qui pouvait se trouver au sol, intestins ou orteils.

"Seulement je ne te demande pas d'être une majorette. Ici, on veut des guerrières."

AUssitôt, un pic surgit du sol, menaçant d'empaler Morrigan. Ce pic fut suivi de nombreux autres, serrés et rapides, et seule une agilité hors pair permettrait de les éviter.

"Il paraît que tu es le Fléau... J'aimerais bien voir cette fameuse arme."

Les pics continuaient de surgir, toujours plus rapides et imprévisibles. Si Morrigan tentait de fuir, elle finirait par trouver un splendide arbre de givre, autour duquel rampait un serpent de glace. Dans un silence inquiétant, seulement brisé par le doux crissement de la glace contre le glace, le reptile s'approcherait de sa proie.
Au lieu de la mordre, il s'enroulerait autour de son cou et, formant un noeud coulant autour de lui mˆme, il la pendrait à l'arbre.

Bien que cachée à travers le blizard et la tourmente qu'elle avait provoquée, Siléa prêtait une oreille presque attentive à l'évolution de Morrigan. Face au serpent de glace celle ci déclarait, sans se départir de l'esprit bravache dont elle avait fait preuve depuis le début de l'entraînement, que ceci ne serait pas suffisait pour l'abattre.
Le héraut hocha la tête:

"J'espère bien, berserker! Sinon je me serais posé de sérieuses questions sur ta place parmi nous."

Et elle l'aurait alors renvoyée chez elle par plusieurs petits colis postaux.
Enfin, le Fléau dégaina l'arme dont elle portait le nom. Le reptile s'immobilisa un instant,
comme s'il avait été pris par surprise. Il darda alors vers la maître d'armes un regard glacé qui gela jusqu'aux tréfonds de son âme.

"J'ai failli attendre..."

Regagnant en agilité et en vitesse après avoir été blessé aux premiers coups, le serpent de glace évita les suivants. Puis, resserrant les cercles concentriques dans lesquels il enfermait sa victime, il finit par s'enrouler autour d'elle, commençant à l'étouffer. Frapper ne serait plus d'aucune utilité, à moins que Morrigan ne tînt à se blesser.
Le reptile commençait à s'immiscer à l'intérieur de la peau de la berserker, lui insufflant un froid insupportable qui menaçait de lui briser les os comme du verre.
A elle de trouver la solution.

En même temps qu'une nouvelle présence se faisai sentir, Phobos déclara qu'il quittait les lieux. Seulement, avant de partir, il fit savoir à Siléa qu'il attendait d'elle bien plus de sévérité envers Morrigan. Le héraut hocha la tête, un sourire de satisfaction aux lèvres.
Elle avait bien compris qu'on lui offrait une mise à mort, et une telle perspective était toujours pour la réjouir. Et après tout, un tel combat était ce qu'il y avait de plus instructif pour les jeunes recrues qui, de toutes faons, reviendraient à la vie, après avoir massacré quelques Spectres de préférence. Si d'ordinaire elle évitait d'user de cette pédagogie innovante, c'est qu'elle préférait éviter de mettre KO des pions de l'Unique sans lui demander l'autorisation au préalable.
Mais là, l'autorisation, elle l'avait.

Morrigan semblait s'être perdue dans la tourmente. Elle ne donnait aucun signe de vie et, à travers l'étendue de glace, plus aucune trace de sa cosmos énergie ne filtrait. Et un tel silence était pour agacer la Bahamut.

"Eh bien eh bien... Tu es sûre d'être encore vivante? Car là, tu es bien lente!"

Siléa déploya ses ailes et, telle un dragon affamé de sang et de lutte, elle s'envola. Après avoir plané quelques instants autour de la plaine, elle trouva sa proie et fondit en piqué sur elle. Elle se releva aussitôt, le visage arborant une expression carnassière.

"Dans les rangs de notre Seigneur, il n'y a nulle place pour les faibles. En es tu vraiment consciente?"

Elle posa sa main sur le visage de Morrigan et, resserrant son emprise, elle la força à s'agenouiller.

"Prouve moi que tu mérites ta cuirasse."

[b]Siléa provoque Morrigan en duel