Une rencontre particulière. [ FB | Angèle - Deimos ]

Je suis Deimos, fils d'Arès et incarnation de la Terreur, bâtisseur de ma propre réputation qui est légendaire et ancestrale. Mon talent inné pour commander une armée est et était craint et respecté à la fois, mes soldats s’agenouillait en ma présence. Lors de certaines batailles, ma présence seule sur les champs de bataille suffisait à dissuader mes ennemis d’attaquer. À ce rang, il n’est plus question de popularité, mais bien d’une sorte de malédiction. Et depuis mon retour sur Terre, je ne me soucie que trop peu du commun des mortels qui m’entourent. J'estime que tout ce qui existe sur terre et qui est détenu par ces protozoaires m'appartient du fait que je suis le roi d’un monde qui m'est purement inférieur et cela, même après des siècles depuis ma défaite contre Athéna. Et quelle hérésie qu'est ce monde envahit par ces pieux de cet empire aux pieds d'argile. L'Empire Ottoman dont l'influence est venu envahir ce qui fût autrefois, mon fief, à Sparte, près du palais des Éphores. Je méprise et dédaigne toute personne essayant de se hisser à ma hauteur ou pensant pouvoir être à un niveau égal au mien. Tous les autres héros, quels qu’ils soient, rois ou non, ne méritent pas d’être érigés en pinacle à l'égale des dieux, et encore moins, à mon niveau.

Désireux de rétablir ma juste influence à Sparte et de mettre la main sur des trésors de guerre qui me reviennent. Moult sacrifice eut lieu et sous l’étendard de mon retour à Sparte qui fût propagé comme une trainée de poudre. Procédant à user de mes talents divins pour mieux inspirer aux autres la crainte de violer mes ordonnances. Des chefs de guerre me sacrifièrent quelques-uns de leurs soldats afin que la crainte ne saisisse pas leurs troupes. Et les victoires s'ensuivent pour les Grecs qui après des semaines après de rudes combats contre l'Empire Ottoman. Pussent repousser l'influence des Turcs en dehors du berceau des Olympiens. Une victoire un peu trop aisée à mon goût, mais qui a le mérite d'avoir mis la main sûre de précieux trésors. Épées, faux, arche, bouclier, marteaux, élixir, lance et autres attribue qui enrichisse mon trésor personnel. Mon Cosmos permet de lier l’espace avoisinant à ma trésorerie et qu'importe l'endroit où je suis. Je peux retirer et ou stocker tout ce que j'ai glané durant ma vie par l'ouverture d'une porte invisible. Satisfais de ce butin, d'autres soifs de conquête pulsent mes pensées, mais voué à une vie remplie de richesses. Je possède la capacité d’attirer l’or vers moi, au point où les problèmes d'argent me sont inconnus. Ce que je souhaite réellement est un adversaire digne de ma réputation, un combattant hors pair qui me poussera à mes derniers retranchements.

Mais en attendant, je dois constater que l'humanité est décadente en certains aspects. Les Grecs ont perdu ce qui faisait d'eux, des philosophes hors pair et des guerriers imbattables. Devrais-je finalement me tourner vers leurs femmes pour constater une évolution ? Confortablement assis sur mon trône au temple à Sparte et dédier à mon effigie. Je donne ordre aux servants et servantes de quitter le temple en me laissant ainsi, seul dans mes soifs de conquêtes. Habiller de façon décontractée, sans ne jamais perdre mon côté divin. En effet, vêtements chics et bourgeois, rien n’est laissé à l’oubli. Mes cheveux blancs, stylisés en une crinière lisse dont les larges mèches tombantes ne révèlent qu'un seul de mes deux yeux, fixant continuellement l'entrée de mon repère. D'un mouvement de main pour relever mes mèches rebelles, je soulève de mon autre main une coupe dorée remplie d'un vin exquis. Il sera temps pour moi de prochainement reprendre l'initiative d'être à la tête d'une armée et d'entreprendre de nombreuses conquêtes. Mais, en attendant, je dois profiter des simples plaisirs.

Combien de temps ? Angèle avait perdu la notion du temps, elle ne savait plus à combien de temps date son recrutement, ni combien de temps elle était dans l’arène à s’entrainer. Plusieurs mois en tout cas. Ses cheveux commençaient juste à avoir une longueur correcte pour une femme. L’Ange avait tous abandonné, son armure et l’utilisation de son cosmos. Elle avait plusieurs objectifs à être ici, cela n’avait rien d’officiel. Ce n’était pas le sanctuaire qui l’avait envoyé, mais on lui avait transmis un rapport, parlant du recul de l’empire Ottoman, aux frontières de l’ancien royaume de la Grèce. Il est vrai qu’Athènes ne souffre pas des influences du monde, car de nombreux diplomates et ambassadeurs font en sorte que le sanctuaire vit en dehors des troubles de ce monde, un monde hors du temps.
A la lecture du rapport, l’archère avait décidé d’en savoir un peu plus, mais vu que le sanctuaire ne l’envoyait pas officiellement, elle devait être discrète.
Arrivée dans les alentours de Sparte, on parlait d’une armée de légende qu’un dieu était en train de préparer. Un dieu, ce n’était que des rumeurs pour l’instant, des bruits de rue, mais elle galvanisait le petit peuple, qui pouvait voir sa gloire d’autant revenir. On parlait même à nouveau d’un conflit Athènes et Sparte. Vivre dans le passé, une idée ridicule pour la jeune femme.

Le seul endroit où elle comprit qu’elle arriverait à avoir des réponses, c’est cette armée d’élite. Le bureau de recrutement lui ria au nez lors qu’elle se présenta, mais après avoir cassé la gueule aux deux gardes avec une seule main, le recruteur eu une autre expression, et l’entrainement commença.

Elle n’était que deux femmes dans l’équipe, son prénom était Rebecca. Elles durent dans les premières semaines affronter les moqueries des hommes de spartes. Et bien sûr, crâne rasé comme tout le monde. Son nouvel objectif, être capable de développe encore sa force physique et mental, sans l’aide du cosmos, ni de son armure. Un chevalier avait trop tendance à se reposer la dessus. Elle allait pouvoir ainsi devenir plus forte. Bien sûr, ce n’avait pas été facile, et au contraire. Mais à la fin, sur 1000 participants, il n’était plus que la moitié et la sélection continuait. A la fin juste une centaine d’hommes allaient rester pour devenir la légion de Deimos. Enfin le dieu prenait un nom, Angèle était persuadé que ce n’était qu’un humain pratiquant la magie noir pour impressionner les plus faibles d’esprits.

Aujourd’hui était un jour particulier, le soleil tapait fort et le sable de l’arène d’entrainement était brulant. Oui, aujourd’hui était la veille du tournoi de sélection, et la tension entre chacun était palpable. Pendant plusieurs mois, Angèle avait dû rester constamment vigilante, car le moindre faux pas, et on devait une proie facile à éliminer. En effet, on pouvait créer un groupe pour éliminer les plus faibles ou les plus forts, mais les amitiés ne duraient pas longtemps.
Les entraineurs ne disaient rien sur le lichage gratuit au contraire, ils l’encourageaient. A l’approche des combats officiels, chaque matin, on découvrait un nouveau cadavre. D’autant plus que chacun rêvait de briller, et on annonçait la venue du fils d’Arès, leur but, se couvrir de gloire.
Le sien comprendre ce qui se passait et si cela n’allait pas toucher le sanctuaire.

Elle plante la lance dans le sol et sort de l’arène, pour se rafraichir à la fontaine dans les quartiers des gladiateurs. Un chat noir vient se frotter à ses pieds

Tiens te voila toi !!

Il était devenu son seul ami dans le temps, et même si elle ne protégeait pas la jeune Rebecca, Angèle avait fait en sorte que personne ne la tue.
Un groupe d’homme passa à côté d’elle, et se mit à rigoler…. Avant de s’éloigner. Cette nuit, elle n’allait pas beaucoup dormir.

Sparte, la cité orgueilleuse et guerrière, fascinant les hommes depuis l'antiquité. Plus que pour les autres cités grecques, le culte des héros fait partie des fondements de sa société. Son histoire est donc étroitement liée aux récits glorieux de ceux qui donnèrent souvent leur vie pour défendre les valeurs de leur patrie. Autant de héros que de visages différents de Sparte. Du législateur Lycurgue, aux courageux Othryadès et Léonidas Ie entouré de ses 300 compagnons en passant par les grands stratèges Lysandre et Agésilas et les rois audacieux Agis IV et Cléomène III pour terminer avec le tyran Nabis qui plonge Sparte dans la décadence. Quant aux honneurs qui sont accordés au roi à sa mort, les lois de Lycurgue veulent montrer par là qu'on honore plus que tous les rois des Spartiates non pas en tant qu'hommes mais en tant que héros. Et aujourd'hui, à cette époque. La décadence de Sparte depuis l'époque de Nabis a conduit ses guerriers à être que l'ombre de leurs éloges. Pour la première fois depuis des millénaires, les Spartiates ont eu l’obligeance de soudoyer mes talents divins pour que ma malédiction les conduise à une victoire certaine.

Une honte à leurs illustres prédécesseurs et pour changer la donne. Un tournoi dont je suis l'inquisiteur est proclamé pour nommer un vainqueur, capable de conduire ses nouvelles troupes aux combats. Le début de la compétition se tiendra dans quelques semaines, le temps qu'un nombre définit de guerriers et issue des régions adjacentes à Sparte puissent eux aussi concourir. La finalité sera de nommer un nouveau roi, un homme capable d'honorer la mémoire et la valeur des Spartiates. Et des rumeurs sur la présence de deux femmes se rependirent comme une trainée de poudre dans une hypothétique participation à ce tournoi. Si bien que curieux de voir à quoi ressemblent ces guerrières, je prends le choix de sortir de mes songes et d'entreprendre un petit voyage dans la cité des gladiateurs en quittant mon temple. Et nul besoin de me rabaisser à questionner ces vers grouillant dans la cité puisque me matérialisant sur le point culminant de Sparte, j'aperçois une silhouette efféminé à côté de la fontaine. D'un sourire satisfait à l'idée de rencontrer cette créature, je me matérialise de nouveau en apparaissant subitement, assis sur le rebord de la fontaine. Bras et jambe croisé, mes paupières sont fermés et le visage légèrement incliné vers le sol. Un visage fin, celui d’un jeune homme élégant et distingué, mes traits sont marqués, mon visage froid et sérieux incite le respect à quiconque me regarderait de face.

Vêtu d'un long manteau rouge sang qui recouvre ma musculature équilibrée et répartie comme il se doit. Je n’ai rien à envier à personne puisque mon corps à une majesté certaine qui pousse à l’intimidation. Et tandis que mes cheveux blancs, stylisés en une crinière lisse dont les larges mèches tombantes ne révélaient qu'un seul de mes deux yeux. D'un mouvement de main pour relever mes mèches rebelles, je détourne mon visage sur la guerrière tout en ouvrant mes paupières pour nicher mon regard d'acier dans celui de la jeune femme.

Je suis venue te voir, toi qui suscites tant la curiosité de ces hommes venus parfois d'ailleurs. Je suis Deimos, fils d'Arès et toi, comment te nommes-tu ? Et quelle est la réelle nature de ta présence sur ce qui fût autrefois, ma cité ?

L’espace d’un instant, la tension dans l’air se modifia et devient plus dur, imperceptible pour l’humain moyen, Angèle comprit qu’un danger arrivait, dans son dos….. D’un mouvement brusque et rapide, la jeune femme saisit un bouclier et une épée qui trainaient au sol et fit un demi-tour sur elle-même pour faire face à son adversaire…..
Un adversaire particulier, l’épée pointé vers lui, le bouclier qui protège son buste ainsi qu’une partie de son visage, Angèle observe l’inconnu. Comme elle, un seul œil était visible, et comme elle, il avait les cheveux blancs.
Ils se jaugeaient les deux, ne se quittant pas des yeux, un regard d’acier contre le sien dur et pénétrant. Quelques phrases, il allait droit au but, et apparemment il n’avait pas peur de dévoiler sa véritable identité. Il avait réussi à se téléporter derrière elle, mais elle connaissait bien des hommes qui étaient capables de le faire au sanctuaire. Cela n’était plus une capacité uniquement divine.
En même temps les rapports du sanctuaire annonçaient le retour d’Arès, ainsi avec la présence de Deimos en face d’elle, cela était confirmé. Certes son cosmos n’était en rien de ce qu’elle avait connu, ni spectre, ni titan, ni saint.

Elle se releva baissant le bouclier et l’épée mais les gardant bien en main avant de lui répondre.

Je me nomme Angèle et ma présence ici…. Très simple, je sais me battre, c’est la seule chose que je sais faire de bien, alors j’suis venu ici, pour voir.

Cela ne servait à rien d’en rajouter de plus, il ne fallait pas paraitre intelligent et trop bavarde. Elle retourna s’assoir sur la fontaine pour boire encore et passer de l’eau sur la nuque.

Et en quoi, je suscite tant la curiosité, votre Altesse ? - une pointe de moquerie se faisait sentir dans le son de la voix- Vous auriez pu aller voir Rebecca.

J'écoute attentivement la guerrière prononcer sa tirade et la raison de sa venue est aussi superflue que tous les autres. Aimer se battre ? Pour quelles raisons ? Devenir plus fort ? Acquérir une réputation ? Combattre pour une cause ? Il y a tant de raisons de se battre que le désir aussi primaire exprimé par cette femme me rend perplexe sur sa présence à Sparte. Si elle est parvenue à persévérer dans ce monde aussi ingrat, elle doit avoir un désir, un souhait qu'elle camoufle derrière cette façade. Mais, il ne me sert à rien de me jouer d'elle par le dialogue puisqu'une idée limbe mon esprit. Après un léger silence à avoir réfléchi aux paroles de la guerrière, je lève ma tête en respirant d'un coup et d'un sourire espiègle envers Angèle. Je lui énonce froidement.

Si tu aimes tant combattre. Tu te satisferais d'un combat à mort contre Rebecca n'est-ce pas ? J'assisterais avec plaisir à cet éventuel combat pour détailler vos styles de combat et mieux comprendre ce qui vous pousse à vous forger une réputation dans la cité guerrière.

Je me tus un moment me demandant ce que peut penser Angèle à mes paroles. Cela fait très longtemps que je n'ai pas assisté à un combat sans réel enjeu hormis pour le prix de sa propre vie. Alors, pour satisfaire ma simple envie de me distraire un court instant, je pourrais éventuellement ordonner ce combat à mort entre Angèle et Rebecca.

Dis-moi où se trouve cette Rebecca ? Et d'où venais vous exactement ? Je vais vous confronter l'une à l'autre lors du tournoi et à l'issue de ce futur duel. Celle qui remportera le combat deviendra ma servante personnelle sans possibilités de poursuivre, ledit tournoi. Échange équivalent en somme.

Croisant mes bras et mes jambes. Je fusille la guerrière de mon regard en souriant malicieusement à l'idée de sa réaction à mes paroles.

Elle serra les dents, en entendant « combat à mort contre Rebecca »… Elle laissa néanmoins l’homme terminé sa phrase. Tuer ne faisait pas peur à Angèle. Mais elle n’aimait pas tuer des innocents, déjà pas moins d’une vingtaine d’homme était mort « accidentellement » dans l’arène de sa main. Elle s’était renseignée avant violeur en tout genre, et bandit de grand chemin. Hadès avait accueilli une nouvelle moisson d’âme et aucun n’était parti pour Elysion. Donc tuer ne dérangeait par l’Ange du Sanctuaire, mais une âme innocente c’était une autre chose. Et Rebecca bien que gladiateur dans l’âme, n’avait rien d’une meurtrière.

Elle jeta l’épée à ses pieds de colère dans un geste de défi et lui tourna, elle n’avait plus rien à lui dire et devait retourner s’entraîner. Mais le soit disant dieu, continua et termina son discours par la plus grande injure aux yeux d’une guerrière. Et elle connaissait assez Rebecca pour savoir que cette proposition était indigne. Les mâles toujours, la même chose, ils savent reconnaitre la valeur du combat, mais pas plus. Impossible d’avoir un poste de commandeur en chef ou encore générale, non, on devait se sentir honoré de les servir.

Cette fois ci, la jeune femme fit face à celui qui venait de l’insulter…. Elle n’avait pas peur, on racontait que certains chevaliers du sanctuaire avaient atteint le statut de demi-dieu. Mais elle ne pouvait pas dévoiler son cosmos. Heureusement que son coté spectre pouvait brouiller les pistes. Mais il n’était pour l’instant pas question de se dévoiler.

Cela vous fait tellement mal de voir une femme combattre aussi bien qu’un homme dans la cité de Sparte ?

Devenir une servante pour un soit disant dieu… ridicile

Si je suis ici, ce n’est pas pour finir à laver les pieds d’un homme en le remerciant de cet honneur. Il serait temps d’évoluer. J’ai réussi à gagner ma vie autrement qu’en écartant les cuisses. Rebecca sera du même avis que moi. Nous ne sommes pas de votre pays, et c’est pour cela que nous sommes allés plus loin que certains des citoyens de Sparte.

Elle reprit l’épée entre sa main et la sera fermement. Elle retourna son regard de défi au jeune homme.

Et qu’est ce qui me prouve que vous êtes bien un dieu ? J’ai connu des hommes qui étaient capables de se mouvoir silencieusement. Cela n’a rien d’exceptionnellement.

Il n'y a que cette voûte infinie au-dessus d'une couronne de nuage, un œil géant ouvert sur la ville y laissant paraître la lune en guise de pupille. La ville endormie sous eux, les patrouilles sur les ponts vertigineux, les rares discussions depuis les fenêtres. Dessous encore, la vie incessante d'une fourmilière où il n'y avait ni jour ni nuit. Il y a tant de choses réunies au même endroit au même instant. Mais, ma réponse ne se fit pas sans attendre en réaction à la rhétorique de la jeune guerrière et surtout, de l'apercevoir agiter son épée devant moi. Les bras croisés l'un sur l'autre, j'éclate de rire à savourer cette mise en scène pittoresque. Bien sûr, l'humaine souffre. Ma révélation a eu cet effet terrible d'acide concentré qui ronge les chairs les plus coriaces. Mes mots coulent dans son esprit, telle l'encre courant sur le parchemin, guidés seulement par le bec acéré de la plume. Et par-dessus tout, elle veut savoir si je suis bel et bien un dieu ! Serrant ma mâchoire tout en fustigeant de mon regard la guerrière. Je relève mon visage pour apercevoir la Lune, inondant de sa lumière froide la cité guerrière. Et lentement, je me relève en faisant quelques pas vers les cieux, marchant sur un escalier invisible. La réalité se met à tordre dans des traits ondulants tout autour de mon corps. Ce n'est qu'à l'issue de quelques pas que je prends la décision de me retourner en dévisageant d'un air inexpressif la guerrière.

Ce que tu as devant toi est un dieu, fils d'Arès et d'Aphrodite. J'incarne la Terreur et je vais te prouver mes dons naturels humaine.

Les étoiles apparaissent et disparaissent derrière la barrière de nuage. Le rythme de ma voix oscille en une sinusoïde parfaite, prenant des allures de litanie sinistre. Puis, un voile noirâtre drape l'ensemble de la voûte céleste, nourri par ma propre aura, ce voile masque les astres nocturnes, y compris la Lune. C'est alors que mes pupilles prennent une lueur rouge incandescent et dardant la guerrière d'un air sévère. La lame de son épée devint fatalement rougeoyant et aussi chaud que la lave d'un volcan. Puis, c'est l'ensemble de son arme qui subit cette incommensurable chaleur. Mais, n'attendant pas que la guerrière relâche sa lame, une pluie de chauve-souris surgisse du plus profond de la nuit et s'élance tous en direction de l'humaine. Tels des vampires assoiffés de sang, les animaux mordent l'humaine à divers endroits avant de repartir pour s'agglomérer derrière moi. Prenant la forme d'une silhouette vaguement humaine, deux créatures de la nuit font face à la guerrière et dardant l'humaine depuis les cieux. Des grognements de Loups surgissent des environ. Ni un ou deux, mais une meute tout entière semble se faufiler à travers sparte en hurlant à la mort. Puis, survient les dites créatures de la nuit, des bêtes assoiffés non pas de sang, mais de chair.

Spoiler:

Je suis un dieu et j'ai le pouvoir de te tuez-en un claquement de doigt. Mais, j'aime me divertir de vous, les humains. Je commande les créatures issues du folklore et ce que tu as face à toi. Et ce que ce vous, les mortels, dénommer les Managarm. Tue l'Alpha et je considérerais le combat contre ton amie comme Caduque.

Comme si l'animal comprit mes paroles, le loup tourne autour de la guerrière, des griffes noires et puissantes, le poil sombre comme la nuit, les yeux rougeoyants tels des rubis sortis du gouffre de l'enfer. L'énorme loup renifle, savourant l'odeur du festin à venir.

L’ange du sanctuaire comprenait pourquoi elle appréciait la déesse Athéna, et qu’elle n’aurait pas pu servir un autre dieu ! Le droit de vie et de mort sur les mortels, une phrase qu’il sort toujours, elle leva les yeux au ciel, nullement impressionnée par la horde d’animal sauvage qui venait d’apparaitre. Et vouloir se divertir, on doit se faire chier en haut de l’Olympe, être dieu finalement ce n’était pas une vie.

Le manche de mon épée me brule la main, mais je ne desserre pas, cette brulure sera facilement guérir par les médecins du sanctuaire, Angèle laissa les chauves-souris passer, et elle ne bougea pas d’un pouce, malgré les douleurs et les morsures frôlant sa peau, mais cela n’étaient que des égratignures comparé aux blessures qu’elle a pu mener auparavant.

Puis ensuite une meute de loup débarqua, mais le dieu venait de faire un cadeau à la jeune femme, la lame est rougeoyant comme le feu, et les créatures des ténèbres n’aiment pas la lumière. Le feu c’est son meilleur atout, après tous c’était son élément naturel. La douleur dans sa main était toujours présente, mais Angèle ne la sentait plus. L’adrénaline dans son sang la poussait à ne plus rien sentir, et ne plus faire attention à ce qui l’entourait. Sa concentration était fixée sur la meute de loup et en particulier l’Alpha. Elle doutait de la parole du dieu, ils revenaient facilement sur leur promesse, mais qu’importe, cela n’était rien face aux spectres d’Hadès. Rapidement la jeune femme entra en mode combat cherchant une solution rapide pour tuer l’Alpha.
Un premier loup n’attendit pas qu’elle prenne le temps de réfléchir et se jeta sur elle, un rapide pas en arrière et un mouvement du bras, permis de le blessé gravement, un deuxième dans la foulé se jeta sur elle. Cette fois ci, le temps de l’éviter fut un peu plus long pour la jeune femme, mais le coup porté fut mortel cette fois ci. Le corps du loup tomba mollement sur le sol, et les autres reculèrent d’un pas. L’odeur du sang chaud qui sortait du mort excita la jeune femme. Elle profita de ce moment de peur de la part des animaux pour se jeter sur eux, le bouclier en avant en se protégeant. Le choc étourdit un certain nombre, mais la jeune femme ne fit pas attention bondissant sur l’Alpha. Elle s’accrocha à lui et étrangement un combat au corps à corps suivit, le bouclier n’était plus sur son bras, mais l’épée était toujours là. Le loup planta ces crocs dans son épaule, un hurlement sorti de sa gorge, tous était confondu, au sol la poussière se soulevait empêchant le spectateur externe d’observer les détails et correctement le combat. Les deux adversaires roulaient plusieurs fois, avant de se retrouver face à face, loin des autres, l’Alpha bondit vers la jeune femme, sa cage thoracique n’était pas protéger, alors elle se jeta sur lui l’épée en avant, le sang cigla sur son visage en même temps qu’elle tombait à terre avec le loup mort sur elle.

L’émotion tomba d’un coup, elle lâcha son arme en premier lieu avant d’essayer de soulever et de s’extraire du cadavre. Du sang sur ces cheveux blancs, ainsi que sur le visage, l’épaule saignait de façon continue. Les autres loups s’enfuirent sans demander leur reste, étant surement bien content d’être vivant.

La jeune femme commença à nettoyer ces plaies dans la fontaine, la fraicheur de l’eau sur sa peau bruler fut un soulagement pour la jeune femme.

Le temps se fige pour une poignée de secondes. Je ne saurais dire combien dure cet instant, mais détournant à aucun instant mon regard sur l'humaine, dont l'intensité est semblable à celle des flammes d'un dragon. Je reste froid, contrastant avec ce qui se produit sous mes yeux et jaugeant les derniers soubresauts de combativité de cette guerrière. Les innombrables chauves-souris agglomérées il y a peu en une forme vaguement humanoïde se sépare les unes aux autres pour se rassembler sur mon dos. Donnant cette fois-ci l'image d'une créature de la nuit et en maitre des monstres que je suis, je m'envole pour atterrir sur l'extrémité de la fontaine.

Je suis ce que redouter autrefois les hommes. Pas un fantôme ou autre chose. Je règne sur la nuit et toutes ces créatures depuis que toi et tes semblables se sont mis à maitriser le feu. À ma dernière réincarnation, les hommes ne craignaient plus les épées, mais étaient terrifiés des créatures de la nuit. Mais, aujourd'hui. Tu as su y faire face.

Les immenses ailes éclairées par la lueur nocturne se replient à mes dernières syllabes. Recouvrant une grande partie de mon corps, comme pour former une sombre armure. Une seule de ces créatures s'échappe pour se poser sur le sol, face à la guerrière. De ses yeux perces, la créature, mue d'un étrange pouvoir, change radicalement d'apparence. Rond et dépourvut d'ornement, comme si l'un de ces anneaux de moindre importance. J'y ai écrit par ma seule volonté, des caractères que des personnes habiles pourraient peut-être voir et déchiffrer. Une réplique de mon anneau de pouvoir que je suis prompt à léguer à cette humaine.

Je suis prêt à effacer mon ordre qu'est de te voir combattre cette autre guerrière. Tu as plus de valeur que la plupart des hommes qui s'entraine pour ce futur tournoi. Et je veux voir jusqu'à quel point ton talent te mènera ...

Le calme monarchique de la place pèse lourdement sur l'ambiance générale. Pourtant, a contrario. Mes ambitions pour cette jeune guerrière va bien plus loin que ce tournoi.

Dans le royaume d'Arès où s'étendent les ombres. Cet anneau te guidera jusqu'à moi et de moi à toi. N'aie crainte d'une quelconque couardise. Cet artefact est précieux, mais pas maléfique. Tu es en droit de refuser, mais je reviendrais assurément vers toi ...

Les ailes apparus derrière son dos, si Angèle avait été catholique, elle aurait hurlé au démon. Elle comprenait mieux pourquoi la mythologie était si riche et si abondante. Chaque apparition de dieu ou de demi dieu ne passent jamais inaperçu.

Soyez rassurer les hommes auront toujours peur des créatures des ténèbres. Peu savent y faire face !!

Un simple constat, malheureusement, la peur reste dans le cœur des êtres humains, et on peut basculer facilement du côté obscure de la force. Il est tellement plus simple de se laissé aller à ses peurs que de les combattre. Qu’importe cela est une autre histoire. Et il semblerait que celle d’Angèle et de Deimos sera liée avec un anneau. A jamais et dans les ténèbres ?

L’idée, qu’une chauvesouris se transforme en un bijou était étrange, elle n’avait finalement qu’une vague idée du pouvoir des dieux, capable de modifier la matière pouvait, selon elle, être très dangereuse. Une légère écriture rougit sur les bords de l’anneau et disparait. Une formule magique ou autre, Angèle ne pouvait pas se laisser passer la bague aussi facilement.

Ramassant l’anneau, Angèle avait réussi sa mission auprès du sanctuaire, savoir que c’était le fils d’Arès qui avait amené cette agitation dans cette région du monde, l’ange n’avait plus besoin de continuer le tournoi. En observant l’anneau sous ces coutures, elle regarda le dieu à travers l’ornement et déclara :

Je n’ai finalement plus aucune raison de rester içi, à quoi bon, je viens de vous prouver ma valeur. Je sais déjà que je suis le futur vainqueur de ce tournoi, et tôt ou tard, il faudra que je combatte Jessica, et je n’ai pas envie.

Elle disait cela sur un ton hautain, comme ci elle était invincible, il fallait bien rester dans son rôle de super guerrier. Elle glissa l’anneau dans une petite sacoche accroché à sa ceinture.

Avant que je parte, je voudrais savoir ce que vous allez faire de ces pauvres bougres ?

Les traits de mon visage se composent indubitablement d'une expression délicieuse lorsque mon ouïe résonne par les propos de l'individu qui ose se proclamer meilleur que tous ces protozoaires réunis à Sparte. L'humaine qui me fait face à dorénavant la réputation d'être différente de la majorité de son peuple, confiante en ses capacités et nullement perturbées par l'écart de puissance entre moi et elle. Un lien mystérieux me lie désormais à elle et l'artefact qu'elle vient d'accepter appose comme le fer rougit par le feu, une marque indélébile sur ce qui est à présent. Une relation que je ne saurais pas décrire et incapable de savoir jusqu'où elle me mènera. Phobos a ce talent, que je suis le premier à reconnaître de choisir parmi ces cafards, de rarissime talent. Des individus, qui polient par le lien étrange entre mon jumeau et eux, les rends uniques au sein de leur peuple. D'un pas rapide, je me glisse dans le dos de la guerrière pour y glisser délicatement mon bras le long de son cou. Mes doigts viennent se glisser dans sa chevelure pour y jouer quelques instants avec quelques mèches. La tournure candide de ses questions est très amusante et me penchant suffisamment près de son visage. Ma voix se répand avec une pointe de sarcasme.

Je n'ai que faire des Spartiates. Je t'ai trouvé, toi. Et pour te répondre, je maintiendrais ce tournoi et le vainqueur aura sa récompense, quant aux perdants. Je me moque de leurs sorts. Certains mourront dans ce tournoi, quant aux autres, ils composeront la futur armée de sparte, sous l'étendard de leur nouveau roi. Tout ce que j'attends et que cette nouvelle armée m'amuse en répandent la terreur partout ou celle-ci ira en guerre.

Me redressant, je dépasse à nouveau de quelques têtes la guerrière tout en maintenant mon bras autour de son cou.

Tu peux vaquer à tes loisirs ma chère. Je te retrouverais partout sur ce monde, si bien entendu. Tu conserves cet artefact que je t'ai gracieusement donné. Si tu prétends être meilleurs que tous ceux qui pullulent à Sparte. Tu resteras suffisamment longtemps en vie pour que je te retrouve et ce jour-là. Je pourrais t'offrir bien plus que tu peux l'imaginer.

Un sous-entendu volontaire. Et retirent mon étreinte sur l'humaine, je me retourne, le sourire en coin avec l'idée à peine germée dans mes pensées d'enrôler cette guerrière dans l'un des régiments des Berzekers. Le mystère planant autour de cette humaine me plaît, davantage son caractère. Alors, si comme elle le prétend, sa force lui permet de se maintenir en vie. Notre prochaine rencontre en sera que meilleur. C'est donc d'un pas rapide que je parcours la grande place de Sparte avant qu'une myriade de chauves-souris s'assemble sur mon dos pour y former deux gigantesques ailes. M'envolant parmi les cieux, je vaque à mon tour à d'autres de mes projets.

Un frisson couru dans la nuque d’Angèle quand le dieu se glissa derrière son dos et passa son bras autour d’elle. Est une étreinte pour séduire la jeune femme ou pour l’obliger à ne pas bouger ? La jeune femme n’avait pas de réponse, il y a bien longtemps qu’un homme n’avait pas osé cela. Elle eut un léger sourire, si seulement il s’avait qui elle était réellement, aurait il le même discours ? C’est bien connu qu’Arès et Athéna sont tous les deux les dieux de la guerre, mais deux faces opposés. Lui proposerait-il une armure ? Rejoindre le camp des Berserkers. Mais elle n’était qu’un amuse-bouche pour lui, l’amusement du moment, même avec l’artefact, il aura surement oublié d’ici…. quelques semaines. Le moment sera venu, peut-être un jour.

Il faut dire que l’idée est séduisante pour la jeune femme qui aime se battre. Mais c’est une armure d’Athéna qui est venu à elle, et non une armure d’Arès. Le dieu n’était peut-être pas revenu à la surface de la terre, à ce moment-là. Elle devait quand même s’avouer que le dieu l’avait séduit, et qu’il était agréable de rester dans ses bras, sans se laisser aller quand même.

Regardant le dieu s’envoler avec son étrange paire d’aile, Angèle quitta le lieu de la fontaine, en laissa le glaive et le bouclier planté dans le sol, avec quelques traces de sang. Il n’allait pas rester grand-chose de son passage, et d’ailleurs ni celui de Jessica. Angèle se glissa dans son lieu de vie, une cellule de quelques mètres carrés, la réveillant en pleine nuit, lui proposant de la rejoindre, sans lui donner plus d’explication. Cette jeune femme n’avait pas sa place dans un lieu telle que Sparte, et sera mieux reconnu à sa juste valeur dans la société d’Athènes. Et qu’elle lui expliquera la suite sur le chemin.

La jeune femme accepte. Ce n’est pas encore le moment pour Angèle d’utiliser son cosmos, elle reste en territoire ennemi, et même si le dieu semblait être parti, elle ne pouvait pas savoir si une autre personne sera capable de ressentir sa présence.

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