[Quête PV Camélia] Prendriez vous une tasse de Thé, Petit Fleur d'été?

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La cardinale n'en pouvait vraiment plus. Son feu follet ne montrait guère souvent une telle énergie. Il n'y avait que lorsqu'elle l'avait attrapé pour la première fois qu'il s'était montré si indocile. Pourtant, loin de décourager, elle imaginait toutes les ruses sournoises possibles pour y parvenir, notamment celle d'ajouter du cosmos dans ses foulées afin d'aller plus vite et plus loin, ce à quoi répliqua la créature en l'imitant. Ils finirent par arriver dans une sombre forêt et Camélia manque de tomber plusieurs fois. Elle s'illumina alors elle-même d'une flamme légère et avança au petit trot en tâchant de ne pas perdre la luciole de vue.

Bientôt, ils débouchèrent dans une minuscule clairière au milieu de laquelle le feu follet finit par s'arrêter. Vaincue, épuisée, la cardinale se laissa tomber à genoux pour reprendre son souffle. Elle ôta ses chaussures qui commençaient à lui faire mal et regarda la petite flamme s'agiter encore en attendant qu'elle se relève. C'est alors qu'elle remarqua l'ambiance si particulière : une odeur d'écorce parfumée, des filets de lumière qui tombaient en cascade sur sa chevelure d'or et autour d'elle, une impression de vie très forte. Et un arbre avec une forme étrange. Elle se releva après un moment et se dirigea vers le feu follet qui se précipita sur l'arbre et disparut le temps de dire :

"Attends tu vas lui... faire mal ? Oh ? Il a un visage... "

Intriguée, la jeune femme posa Emilie à côté de ses chaussures et s'approcha de l'arbre. Tout d'abord, rien ne se produisit, mais sa bouche s'ouvrit lorsqu'elle revint face à lui et elle recula d'un pas, surprise.

"Tu es vivant ? Tu veux parler ?"

Un silence passa. Elle tendit l'oreille au cas où l'arbre aurait une toute petite voix, mais elle n'entendit rien. Alors elle se pencha pour voir s'il avait un chat dans la gorge et vit une sorte de trou qu'on aurait pu confondre avec un terrier. Mais les arbres ne servaient jamais de terriers, seulement de nids pour les oiseaux.

"Feu follet ? Tu es là ? Sors ce n'est pas drôle ! Si tu mets le feu à la forêt je ne pourrais plus savoir où tu es, c'est de la triche ! ...Feu follet ? Ohé tu m'entends ?"

Elle regarda attentivement l'intérieur et ne vit rien qui ressemblait à un éclat de flamme, qu'il soit rouge ou bleu. Son petit ami avait disparu tout simplement. Elle décida alors de s'introduire dans le trou, afin de vérifier quand même qu'il n'était pas mort, mais l'ouverture était trop petite pour qu'elle puisse emporter Emilie et elle se pinça la lèvre en imaginant dans quel état allait ressortir sa robe. Quoique, ce n'était plus vraiment important qu'elle salisse encore sa robe ou non.

"Emilie, sois sage ! J'en ai pour une minute, il faut que je le trouve. Tu ne bouges pas d'accord ?"

Pour Camélia, c'était simplement l'affaire d'une minute, elle inspecterait le trou, attraperait son feu follet mort ou vif (plutôt vif de préférence), puis ressortirait et repartirait avec sa poupée et ses chaussures. Elle n'avait pas prévu cependant que le sol se dérobe sous ses mains, puis sous ses pieds et qu'elle allait tomber dans le noir le plus complet. Elle tenta d'éclairer les alentours d'une flammes, mais la lumière n'atteignait que son propre corps et le souffle de la chute l'éteignit rapidement.

Après un moment, comme si elle était tombée - ou en train de tomber - pendant des heures, elle vit s'allumer une lumière qui tombait en même temps qu'elle, puis une autre, puis tout un tapis de petites lucioles de toutes les couleurs. Ses yeux s'agrandirent d'émerveillement et elle tenta d'en attraper une mais sa main passa au travers. Elle se mit à rire et vit les petites lumières à elle et éclairer un chemin merveilleux, au bout duquel son feu follet l'attendait. Elle le rejoignit en volant, et tout à coup il prit forme humaine avec quelques flammèches autour du visage et dans les yeux. Il la prit par la taille et l'emmena plus loin encore, dans un monde rempli de couleurs, de parfums délicieux, et surtout où la lumière illuminait tout aux couleurs de l'arc-en-ciel. Des flammes prenaient ces couleurs et virevoltaient en tous sens. Elle s'assit sur un trône de fer et de flammes, en reine, et s'aperçut que le feu follet humain avait pris les traits d'Arès. En bas, dans une arène, se tenait un Poséidon de flammes bleues et un Apollon de flammes dorées qui combattaient pour elle - elle le savait - contre une Athéna et une Héra de flammes noires. Un peu plus loin, une Aphrodite de flammes roses croquait une pomme dorée en compagnie d'une Eris rieuse de flammes oranges. Les dieux masculins avaient perdu la plage, mais leur défense dans les hauts murs était imprenable, les déesses se heurtaient à leurs hauts murs et les querelles entre elles grondaient. C'est alors que Poséidon prit un air triomphal : le cavalier qui portait ses couleurs s'arrêta devant eux, puis entra doucement dans la cité. Et ce fut la nuit qu'Athéna profita de son sommeil et celui d'Apollon pour gagner la partie.

"Non ! C'est de la triche ! Tu n'as pas le droit d'agir ainsi Athéna ! Retire tes hommes ils n'ont pas combattu assez vaillamment pour arriver là ! Retire-les tu entends ! Tu n'es qu'une mégère déloyale ! Et Héra aussi, mais elle ce n'était pas un secret !"

Arès regarda tout à coup Camélia avec deux yeux de braise qui désarmèrent sa colère. Un regard qui exprimait l'intérêt, la curiosité. Un regard dans lequel le dieu se demandait ce qu'il pourrait faire faire d'utile à cette petite fille en vue de s'amuser. La cardinale connaissait trop bien ce regard, il s'était gravé en elle le jour où le dieu l'avait recueillie, noire de suie, à des kilomètres de son village natal, et ce jour-là il lui avait tendu la main alors que tout partait en cendres, ces cendres qu'elle avait ramassées quitte à se brûler les mains pour emporter Troie avec elle. La vision de flammes devint tout à coup très nettes : les hauts murs de pierre, les bâtiments de bois et de fer, de pierres aussi, le sang dans les rues, les flammes sur les toits, le gigantesque cheval qui avait causé leur perte, les soldats qui se battaient, certains en lourdes armures, d'autres à peine vêtus d'un pagne.
Arès posa sa main sur celle de Camélia, toujours assise dans son trône, et elle s'endormit, avant de rouvrir les yeux parée d'une armure, dans un corps d'armée, d'au moins dix têtes plus petites que l'homme qui se tenait derrière elle ou celui à sa gauche. Elle tenait une lance qui mesurait deux fois sa taille, et Arès les haranguait pour leur dire combien glorieux seraient leur trépas, et combien plus glorieux encore serait leur victoire. Et alors, sortant du rang, la petite éleva sa lance et hurla :

"QU'ARES EXTERMINE TOUS CEUX QUI SERONT SUR NOTRE CHEMIN !"

Le silence étonnée, fut alors brisé par une ovation fébrile.

Il y eut un choc, tout devint noir de nouveau : la chute venait de prendre fin.




Récupération journalière pour 8 jours : 0/4/20

Cosmos + 4 = 190/190
Armure : 385 + 20 = 405

Et évidemment, toute à mon affaire, j'ai oublié le dé

Le membre 'Camélia' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Dé Saint Anthologie' :

Résultat :

La cardinale s'était laissé entraîner sans se demander une seule petite seconde comment elle était arrivée là, pourquoi et de quelle façon sortir. Elle avait suivi le feu follet/Arès joyeusement, s'amusant à sauter là où les flaques d'eau ne recouvraient pas le sol. Elle regretta un instant ses chaussures lorsqu'elle glissa sur une racine mais put se rattraper sans encombres.
Alors que le décor changeait, elle perçut des rires et des chants. Elle se rendit compte alors que la forêt était étrangement silencieuse. Où étaient les oiseaux, les cerfs et les biches, les sangliers et leur famille, les insectes ?La porte devant laquelle elle se trouvait prit ne toute autre dimension à ses yeux, celle du mystère et de l'aventure. L'armure qu'elle portait ressemblait trait pour trait à la première armure qu'elle avait enfilé de sa vie, mis à part le casque bien trop grand pour elle qu'elle abandonna avant d'entrer.

Une joyeuse compagnie se tenait devant elle, aussi insolite que festive. On lui proposa sans attendre nourriture et siège. Elle observa sa créature de compagnie sous les traits de son seigneur puis le contenu de la table. Peut-être s'était-elle cogné la tête en cherchant à rattraper le feu follet et rêvait-elle d'un endroit magnifique... Dans ce cas, autant en profiter !

Elle mordit à pleine dents dans la part de gâteau qu'on lui servit et piocha dans toutes les assiettes qui passaient à portée de ses mains. Après un moment d'écoute attentive, elle se mit à chanter avec les autres des paroles qui n'avaient pas toujours de sens logique, jusqu'à ce que sa gorge sèche réclame à boire.

Camélia se régalait des merveilles de la table et du thé. Son court séjour à Londres ne s'était pas fait sans un petit goûter de ce genre, mais en beaucoup moins festif, et l'ambiance générale déteignait sur elle sans difficulté. Elle aimait la fête.

Tout à coup le farfadet déclara qu'ils étaient en retard et le feu follet, qui étrangement aimait l'eau chaude, semblait prêt à le suivre. Comme ils semblaient avoir admis que la cardinale viendrait avec eux, Camélia fut affublée d'un chapeau qui s'uniformisait très bien à sa robe et son armure, et qui n'hésita pas à le faire savoir. Surprise mais amusée, la Troyenne prit le chapeau avec délicatesse et s'inclina à la manière d'un artiste saluant son public, avec l'objet au bout des doigts. Elle le remit ensuite sur sa tête et écouta attentivement le farfadet. Pas question de perdre le feu follet de vue, elle était là pour lui.

"Mais, my lord, je ne connais pas du tout l'Irlande... Je suis venue par hasard et..."

Sa phrase mourut lorsqu'elle remarqua que le feu follet, apparemment muet, s'agitait en tous sens. Essayait-il de l'aider ? Il prit en quelques secondes la forme d'une carte irlandaise avec les quatre provinces mentionnées dans la chanson du farfadet. Une cinquième restait sans nom mais clairement identifiable. La jeune femme regretta de ne pas avoir de carte avec elle, une vraie en papier comme en utilisait les civils. Et soudain, celle-ci apparut ! Il lui fallut quelques instants pour resituer les différents noms de région mais elle tomba finalement sur une zone réduite, où une seule ville pouvait être assez importante pour avoir donné son nom au reste de la province.

"Tara ? Votre destination serait-elle Tara ?"

Elle regarda les deux compagnons d'un air songeur, elle ne connaissait absolument pas cette ville ou ce qui pouvait la rendre célèbre - si tel était le cas - et si par malheur Sa Majesté le roi lui posait une question à son propos, elle ne saurait rien y répondre... A moins bien sûr que Tara soit une ville importante car c'était là que se trouvait le trône et le palais du royaume ! Il faudrait qu'elle questionne le farfadet à ce sujet pendant leur trajet. Puis, sans réfléchir, une question d'une grande importance lui échappa :

"Mais qui est votre Sa Majesté exactement ? Je ne puis me présenter devant un roi que je ne connais pas."

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un jet de dés serait appréciable après ton poste

Camélia s'était laissée entraîner sans rien dire, découvrant un monde de couleurs et de magie avec le sourire aux lèvres. Même l'interminable traversée du labyrinthe ne parvint pas à entamer son moral. Elle fut ravie de découvrir l'homme invisible et ses manières de gentleman, et même si son visage n'apparaissait pas à la lumière, elle le trouva beau par la voix et les préoccupations. Elle se rendit compte de la gravité de la situation lorsque ces deux compagnons de voyage s'inclinèrent gravement mais resta rayonnante. Son expression prit la teinte de la surprise lorsque le chambellan évoqua Feu Follet qui l'avait "choisie" comme championne. Cet être qui restait les trois quarts du temps enfermé dans une boîte et nourri par les seules flammes de Camélia pouvait-il vraiment connaître ce monde et ses ressorts au point d'y entraîner sa maîtresse ? Cela l'intrigua et elle dévisagea les traits d'Arès enflammés.

"Tu aurais pu m'en parler avant..."

Belgae continua en précisant qu'elle devrait sauver ce monde ou ne plus jamais en sortir, comme s'il s'agissait d'une responsabilité lourde de conséquence, puis il fit remarquer l'absence du farfadet et s'en alla. Une fois le silence revenu, Camélia ôta son chapeau et le regarda un instant. Puis elle le remit, baissa les yeux sur l'armure ornée d'un lion qu'elle arborait par-dessus son armure de cardinale. Enfin, elle s'abaissa au niveau de Feu Follet toujours à genoux et, lentement car troublée par l'apparence d'Arès qu'il revêtait toujours, elle le prit dans ses bras avec un doux sourire.

"N'aie pas peur, je suis avec toi. Puisque je n'ai pas le choix, je vais sauver ce monde et avec un peu de chance cela le fera revenir. Et tu riras de nouveau, d'accord ?"

Elle se releva en gardant l'une des mains de son compagnon de flammes dans les siennes.

"J'ai peut-être une idée pour régénérer cet endroit."

Elle s'approcha de la sortie du labyrinthe et posa les mains sur la végétation malade. Elle ferma les yeux pour mieux ressentir le cœur des plantes et leur énergie propre puis augmenta son cosmos de façon à entrer en harmonie avec elles. D'une douce voix, elle entonna un chant censé diffuser son pouvoir dans toute la zone, tout en transmettant sa force terrestre aux plantes.

The woman with camellia (attaque moyenne)


Si l'homme invisible avait dit vrai, soit elle soignerait ainsi le souverain, soit le souverain finirait par faire à nouveau dépérir les plantes. Il ne coûtait pas grand-chose d'essayer. Devant elle, la nature refleurissait timidement. Les alentours reprirent lentement les mêmes couleurs que celles des jardins de l'entrée du royaume. L'obscurité s'effaçait, un peu.

Une fois satisfaite de ce qu'elle voyait, elle se retourna vers la mystérieuse porte. Elle s'écarta du labyrinthe et laissa les flammes l'auréoler de nouveau pour redonner courage à son ami, puis avança en lui prenant de nouveau la main.

"Il n'y a pas de raison d'avoir peur. Si tu me fais confiance, rien ne pourra me vaincre. Alors crois en moi, c'est tout ce que je te demande."

Elle agrippa fermement la poignée et l'ouvrit.

Spoiler:

Dois-je décompter les 30 cs de ma réserve ou considère-t-on cela comme une simple action de RP ?

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'Dé Saint Anthologie' :

Résultat :

Camélia observait l'enironnement avec attention. Mise à part la température basse, l'endroit était assez beau et les statues léonines rendaient l'atmosphère assez solennelle. Feu Follet attira l'attention de Camélia en grelotant, elle vint lui frotter le dos un moment pendant qu'ils avançaient. Tout à coup, un défilé de petites créatures passa devant eux, visiblement pressé.

Camélia ne se démonta pas, bien au contraire. Elle avait le pouvoir d'apporter de la chaleur à ce monde, elle ne se priverait pas. Un cri menaçant, ou du moins caverneux retentit, lui montrant la voie.

Sans se presser, elle se dirigea vers lui, flamboyante.

"Reste ici Feu Follet, tu risquerais de prendre un mauvais coup. Je ne pense pas en avoir pour longtemps. Tâche de ne pas t'éteindre."

Elle avança comme une reine vers la créature et augmenta son cosmos progressivement.

"Hé, grande chose ! Je ne sais pas ce que tu es, mais si j'ai bien deviné, c'est toi que je dois vaincre pour sauver ce monde ? Alors prépare-toi à une cuisante défaite ! RHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!"

Sans attendre, Camélia généra une flamme pour réchauffer l'ambiance et l'étendit à toute la zone, y compris l'énorme bête à tête de bélier. Sans s'offusquer de la fraîcheur sous ses pieds nus, elle courut plusieurs mètres pour prendre de l'élan puis lui sauta au visage et lui infligea un coup de talon avec toute sa puissance. De quoi le faire tomber en arrière si ses appuis n'étaient pas assurés convenablement. Elle se laissa retomber avec une grâce toute féline et se mit en garde en attendant de voir la riposte de son nouveau jouet.



Attaque moyenne 2, 30 cs : La fleur de feu (Fire flower)
Avec des gestes élégants dansés qui simulent l’éclosion d’une fleur, Camélia projette des braises vives tout autour d’elle qui enflamment instantanément.
=> Feu

Hp : 190
Cs: 190 - 30 = 160
Armure : 420

Coups donnés : 30 + 5

Camélia poussa une exclamation de dégoût en voyant le contenu malodorant rejeté par la créature. Au point où elle en était, avec sa robe en loque et la terre qu'elle avait ramassée en passant dans le tronc de l'arbre, elle ne se formalisait même plus. Un bon bain chaud lors du retour au royaume d'Arès effacerait tout ceci. Elle prit cependant une poignée de neige pour se nettoyer le visage avec, c'était le minimum. Elle regarda ensuite autour d'elle les différents "aliments" éparpillés et repéra une porte... de laquelle dépassait une main de flammes bleues !

"Feu Follet !!!"

Elle se précipita vers son compagnon et souleva la lourde porte en s'aidant d'une poussée de cosmos. Si son ami s'éteignait dans la neige, ce serait la fin pour lui, et aussi pour Liabel. Cependant elle le retrouva, assommé et visiblement écœuré, mais bien en vie. Elle le serra contre elle pour ranimer sa flamme de vie puis jeta un œil sur l'ogresse... ou la chose... peu importait vraiment son nom et son origine. Elle n'avait pas l'air de quelqu'un qui tue pour le plaisir...

"Vous pourriez faire plus attention à ce que vous mangez ! Les portes et les gens ne sont pas normalement comestibles ! On m'a dit que je devais sauver le monde afin que Sa Majesté le roi soit guérie. Ou l'inverse. J'ai cru que c'était vous que je devais battre, mais vous ne me semblez pas avoir l'énergie nécessaire pour endommager tout un pays. J'aimerais savoir où je dois me rendre, sinon je risque d'arriver trop tard."

Trop tard... comme le farfadet. La cardinale eut l'impression tout à coup que le temps était compté, comme si la montre du farfadet avait prédit juste. Elle ôta son chapeau et le regarda d'un air sévère.

"Tu n'aurais pas une idée toi ? Après tout, tu étais chez le Chapelier, tu dois savoir quelque chose non ?"

Devant le silence du chapeau et les pleurs de Lébial, Camélia soupira. Sa tâche s'annonçait difficile avec de tels interlocuteurs, elle n'avait pas la moindre idée de ce qu'il lui faillait accomplir. Tout à coup, la porte qui avait écrasé son ami sembla attirer celui-ci et effacer les différentes créatures du lieu comme l'avait été le farfadet. Ils changèrent une nouvelle fois de lieu par ce moyen si conventionnel et se retrouvèrent dans un monde de ténèbres et d'humidité. La cardinale poussa un cri de surprise et se releva aussitôt. Si Feu follet était tombé dans cette eau, il avait toutes les chances de s'être éteint. Elle le trouva néanmoins un peu plus loin, à la limite de la berge.

Comme on pouvait s'y attendre, un nouvel adversaire à l'air terrifiant vivait ici. Un autre Lébial ou un véritable guerrier cette fois ? La jeune femme commençait à ne plus savoir s'il fallait se battre ou non. Dans ce genre de cas Arès disait toujours qu'il fallait frapper d'abord et réfléchir après. Au moins, elle serait sûre. Elle intensifia sa cosmo-énergie afin de se sécher d'abord puis de lancer une attaque. Tel un phare dans ce monde de ténèbres, elle ne put qu'attirer l'attention de l'espèce de sorcier qui planait au-dessus d'eux. Elle tendit les mains et y concentra ses flammes avant de les projeter sur son adversaire.

"Toi là-bas ! Viens me voir ! Je n'aime pas qu'on me prenne de haut !"


Attaque faible 1, 10 à 20 cs : Boule de feu (Fireball)
Camélia concentre une masse de feu dans sa main et l’envoie sur son adversaire sous forme de boule très chaude.
=> Feu

HP : 190
Cs : 190 - 20 (j'ai compté la récupération journalière normalement entre temps) = 170
Armure : 420

Camélia regarda avec effroi son ami disparaître, sans que le moindre souffle n'eut traversé ses lèvres. Ses yeux s'écarquillèrent à mesure qu'il s'effaçait jusqu'à ce qu'elle se retrouve totalement seule. Elle se retourna vers le sorcier avec un éclat meurtrier dans le regard, son cosmos se mit à gronder sourdement et apparut autour d'elle dans une flamme rouge teintée de reflets verts. La terre se mit à trembler très légèrement sous ses pieds.

"AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHH !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!"

Dans un hurlement de rage, elle déchaîna toute sa puissance autour d'elle. Le sol se mit à fleurir de mille couleurs et la végétation recouvrit l'endroit sur des kilomètres. Des pics de bois surgirent devant la jeune femme et s'élevèrent à une vitesse incroyable jusqu'au sorcier. Sans attendre qu'ils aient atteint leur cible, la cardinale s'élança pieds nus sur eux et s'en servit comme d'une passerelle pour atteindre son ennemi. Au contact de sa chair, les pics prirent feu et n'en furent que plus dévastateurs pour le sorcier. Lorsqu'elle fut à sa hauteur, elle sauta sans hésitation sur lui, sans prêter attention à sa chute. Elle donna un coup de poing enflammé avec toute sa force qui mit feu à tous les vêtements en présence, sa robe comme ceux du sorcier. Elle atterrit finalement sur des pics qui avaient transpercé son ennemi et repartit à son assaut, toujours plus enragée. Ce ne fut que lorsque l'horizon s'était changé en un immense brasier et la terre en un merveilleux et paradoxal champ de fleurs et d'arbres en tous genres qu'elle daigna s'arrêter. A plus d'une cinquantaine de mètres du sol, immobilisée sur le bout d'un pic sans se faire embrocher pour autant, son regard était celui d'une tueuse au sang chaud et à la main assurée.


Hp : 190
Cs : 170 - 40 + 10 = 140

Coups donnés 40 + 5 coups physiques (flammes)

Attaque forte, 40 cs : Berserk’s fury (Furie du berserk)
Comme tous les berserkers, Camélia est dotée d’une puissance cachée qui ne s’extériorise qu’avec la colère ou l’envie de tuer. Très souvent c’est une autre de ses personnalités qui prend sa place lorsqu’elle en arrive à ce point. Ses mouvements deviennent plus rapides, plus souples, plus puissants et elle attaque en rafales difficiles à esquiver, pas avec ses poings mais avec son cosmos. Des milliers de pics surgissent de terre en moins d’une seconde pour venir empaler l’adversaire jusqu’à ce qu’une zone de cents mètres autour d’eux en soit remplie.

Narcisse regarda sans ciller l'abominable créature renaître des cendres en lesquelles elle avait été réduite, pour devenir une chose immonde, visqueuse, avec des tentacules à têtes. La chose en soi n'était guère plus impressionnante que d'autres avant elle, mais son pouvoir fit vite comprendre à la cardinale qu'il n'en était rien. Un froid soudain s'empara d'elle et l'attraction terrestre se fit plus intense, comme si la créature l'amplifiait. La servante d'Arès tomba à genou sur ses pics, dont le manque de cosmos commençait à fragiliser leur résistance. Elle regarda ses mains et s'aperçut que le bout de ses doigts commençait à disparaître, comme les autres.



Tout était en train de mourir autour d'elle une fois de plus et de légers tremblements la parcoururent.

"Camélia ! Rose ! N'ayez pas peur je suis là ! Il faut se battre, de vous laissez pas intimider par ce sorcier de pacotille !"

Un craquement précéda un cri de surprise et Narcisse eut juste le temps s'accrocher à la structure de bois mourante qui lui avait servi de tremplin jusqu'à son ennemi. Celui-ci se tenait juste en-dessous comme une plante carnivore prête à engloutir la première mouche qui atterrirait sur ses feuilles. Au moindre mouvement, le bois pliait de nouveau. Que faire ?

"L'espoir est en train de s'effacer... Cette fois c'est la fin ! Ne dis pas une telle sottise ! N'est-ce pas Camélia ? Il y a toujours de l'espoir ! Il faut l'arracher à la force de ses bras voilà tout ! Merci Narcisse, c'est vrai, mais où... où est-il ? Cherche au fond de ton cœur ! Nous sommes ensemble et nous le resterons quoi qu'il arrive, n'est-ce pas une source d'espoir ?! Mais nous allons mourir ! Non ! Et de toute façon, même si nous mourons, nous reviendrons ! Arès nous en a donné le pouvoir ! Arès... Ô Arès... Maître Arès..."

Le bois mourant interrompit l'échange : la jeune femme venait de tomber de plusieurs mètres avant que la branche, courbée en deux, ne cesse de descendre.

"Je dois leur donner la lumière... j'ai promis au farfadet."

Elle passa sa main libre sur son chapeau, puis sur l'armure à l'effigie de lion dont on l'avait parée mais serra les dents en voyant qu'elle disparaissait si vite que ses doigts passeraient bientôt à travers. C'est alors que ce qu'il restait de flamme sur le bois sembla se déplacer. Levant les yeux, la servante d'Arès put voir plusieurs petits esprits qui longeaient sa branche salvatrice afin de rejoindre sa main. Au moment où ils l'atteignirent, elle lâcha surprise. La chute paraissait longue, infinie, une chute pendant laquelle les esprits s'adressèrent à la cardinale :

"Tu es ta propre source de lumière.
-Tu n'as pas besoin d'espoir, seulement de volonté.
-Tu peux effacer les ténèbres ! Nous allons t'aider !
-Concentre-toi !"

Camélia sourit. Elle sentit la chaleur des petits esprits l'envahir de nouveau et décupla cette chaleur par son propre cosmos. Même parmi les intenses ténèbres, elle n'avait pas besoin du soleil : elle en était elle-même un ! Et le soleil pouvait produire deux choses : de la chaleur, et de la lumière. Elle intensifia ses flammes au maximum en repensant à tous les esprits qui comptaient sur elle, à commencer par le feu follet qu'elle avait perdu et les flammes qui l'avaient guidée la nuit de l'incendie de Troie. En échange de leur réconfort, elle avait juré vengeance et allégeance à Arès... un serment qu'elle ne saurait oublier. Le brasier autour d'elle devient si intense qu'il se changea en lumière pure. Elle se laissa happer par la gueule béante du monstre sous elle puis déchaîna toute la lumière qu'elle portait en elle. On ne saurait dévorer un soleil !

Une longue période d'obscurité avait succédé à la lumière. Dans le monde des rêves, Camélia, Rose et Narcisse se promenaient toutes les trois, à la recherche de quelque chose. Arès était là, avec une drôle de couleur. Les Troyens levaient leurs lances. Les berserkers hurlaient leur vindicte. Elle avait un chapeau sur la tête qui la salua puis il lui poussa des jambes de farfadets et il s'enfuit. Toute une palette d'odeurs et de couleurs fleurissait sur un tableau noir.

Elle se sentit revenir à elle mais garda les yeux fermés pour ne pas voir finir le rêve. Elle tenta de le prolonger en imaginant la suite, mais les images s'en allèrent doucement et un rayon de soleil glissa sur son visage. Elle se redressa au milieu des herbes. De rares faisceaux de lumière perçaient le feuillage et en regardant autour d'elle, elle vit un arbre avec une forme étrange, comme un visage qui souriait. Tout lui revint en mémoire et elle sourit à son tour. Le feu follet rougeoyant vint se poser dans sa chevelure et chercha une position pour dormir un peu. La cardinale caressa ses flammèches. Ce n'était pas un rêve. Émilie et ses talons hauts l'attendaient au même endroit, mais ce n'était pas un rêve. Sa robe n'était plus qu'un vague souvenir, quelques lambeaux emportés par ses propres flammes. Et surtout, au contact du soleil, une légère aura d'or l'entoura. Elle l'intensifia, lui fit prendre quelques formes amusantes, la concentra dans ses mains ou sur ses pieds. Ce n'était pas en rêve qu'elle avait acquis ce pouvoir. Elle se dirigea vers l'arbre, se pencha dans on ouverture mais cette fois garda les bras à l'extérieur pour se retenir de tomber.

"Appelez-moi si vous avez de nouveau besoin d'aide ! Cria-t-elle. Au revoir Sidh !"

Elle ressortit alors, se chaussa et ramassa sa poupée, puis se mit à marcher droit devant. La forêt avait de nombreuses sorties, elle finirait par en trouver une, même au hasard. Il était temps de retrouver les préoccupations de cardinale que lui avait enseigné Arès.


Suivant : Royaume d'Arès