[Tournoi Bis]8eme de finale:Alessio du Djinn VS Chico du Dragon

Comme si ces dernières paroles avaient eu l'effet d'un coup de tonnerre, son ennemi ne réagit point, statufié devant cette révélation qui n'était qu'une désuète évidence aux yeux d'azur de l'homme désabusé l'offensant de ses assauts répétés. Nul doute qu'un adversaire loyal lui eut accordé une pause pour se tirer de cette tétanie mais ce n'était point le cas du Djinn, qui reprit de plus belle. Ses doigts tuméfiés par les coups finirent par fissurer le bouclier à la protection dite inviolable non sans lui arracher un sourire de satisfaction perverti par la malveillance. Il ne comptait pas en rester à cette première victoire, ce n'était qu'un pas assuré l'engageant sur la route d'un massacre qu'il allait perpétrer sans connaitre de remords. Cette fois, la volée de coups de poings furent destinés au visage du dragon qu'il maitrisait tant par sa force mentale que par celle que possédait son âme réincarnée dans un corps piégé par son éternelle jouvence. Condamné à garder les traits de celui qui avait vu tant de trahison, de désillusion et s'en était laissé corrompre. Damné pour damné, il allait s'enfoncer dans les plus noires abysses du mal, en cueillir les fleurs et en humer le parfum jusqu'à s'en imprégner de tout son être pour mieux arracher un succès désormais inéluctable lors de cette rencontre qui n'avait que trop été disputée.

Sa première montée sur scène dans cette arène était bien partie pour se couronner de succès et il allait dès maintenant continuer à attaquer sans relâche pour en finir définitivement avec ce gêneur dont les poncifs l'avaient bassiné au long de cet échange aussi bien belliqueux qu'oral. Mais les paroles avaient été plus que vaines : seules les frappes échangées avaient cours une fois enlisés dans ce pugilat qu'il dominait à l'aide des connaissances transmises par ses ainés. Nul ne pouvait rivaliser avec lui qui fut initié sans peine à tant de moyens de causer la mort en un déchainement de douleur sans avoir à porter d'arme au poing. Ce n'était pas ce novice gavé aux louanges d'un panthéon ingrat qui allait pouvoir lui tenir tête une fois engagé au corps à corps, un territoire sur lequel il était seul maître et ne pouvait être dominé. Une fois que crochets, uppercuts et autres directs se furent enchainés à la vitesse de l'éclair, il ne recula pas le poing, préférant le refermer sur la face maculée de sang et d'éraflures de sa cible ne pouvant guère en supporter plus.

Cette insistance n'était qu'ignominie mais le dragon de bronze l'avait bien mérité, à tenter cette acharnée conversion tout en n'ayant de cesse de se relever malgré le nombre incalculable de dégâts qui lui avaient été infligés. Si l'abattre n'arrivait pas à en avoir raison, il allait le broyer. Ce colisée allait être le théâtre d'une mort spectaculaire, l'une des plus belles de toute sa carrière, qu'elle précède ou suive le trépas. Il s'était juré de faire un exemple de cet androgyne et allait tenir parole envers sa propre personne, la seule à même d'en être digne à ses yeux. Les boucles de sa chevelure virevoltèrent alors qu'il se faisait bestial pour essayer d'écraser le corps inerte au sein même de la surface de combat, l'incrustant dans le marbre en une collection de brisures sonores. Le corps du saint homme s'enfonça de plusieurs centimètres dans cette couche pourtant réputée d'une robustesse à toute épreuve, et la paume restée libre alla se mettre en contact avec un abdomen que le concepteur de ces cuirasses avait eu tort de laisser sans protection. Ses doigts accumulèrent instantanément une énergie négative écrasante, suffisante pour créer l'asphyxie, son cosmos d'ébène s'agrégeant en sa poigne pour écrire d'une plume souillée de sang le point final de ce chapitre sanglant.

« Faites vos jeux, rien ne va plus ! Cette fois, c'est la fin ! »