Sylphe - Papillon de l'étoile terrestre de la Féérie (terminé)

Sylphe

« Hadès »

VOTRE HISTOIRE

Ou suis je ?
Qui suis je ?
Je suis né dans l'élégie d'une mère en sanglots, déchirée par ma propre libération. Je ne lui voulais pourtant aucun mal. Un cri brisa alors l'harmonie et je savais que j'en étais la cause. Je n'étais pas le bébé attendu, je n'étais pas désiré. La guerre avait fait son office dans le sud de l'Italie, les barbaresques d'Alger avaient fait leur razzia et le fruit de cette "entrevue".... C'était moi.

La laideur d'un bébé est repoussante. Ma mère cria de me jeter dans la fosse... Ce qui fut fait, les paysans transportèrent ma pauvre chaire meurtrie et ensanglantée par le sang de ma naissance afin de le lancer dans une fosse. Elle servait aux bouchers pour se débarrasser de leurs carcasses d'os et de ligaments, les mouches en faisaient leur miel. Le froid me réveilla soudainement et je criais. Je voulais qu'on m'entende, je ne voulais pas que la mort m'embrassasse à l'aube de ma triste vie. Des bruits de pas se firent entendre et, entendant cela, je criais de plus belle. Des mains m'enlacèrent. Puis, un craquement. Ma tête venait de tourner sur mes épaules comme un bouchon sur une bouteille. Mes lèvres étaient désormais fermées, je n'étais plus qu'une carcasse parmi les autres.

Un vent se levait.

J'entendis un cri. Mon corps me faisait encore plus mal, j'avais encore plus froid. J'entendis le son d'une cascade. Mes prunelles regardèrent à droite et à gauche, puis en haut et en bas. Je voyais partout en même temps, je ne comprenais pas pourquoi mais je pouvais tout voir autour de moi. Une rivière rouge comme le sang coulait à côté de moi et j'avais soif. Je m'approchais en grattant le sol de ma peau abîmée. J'ouvris alors la bouche et un bruit de succion se fit entendre, je pouvais enfin manger un peu. J'étais effrayé, perdu. Je ne comprenais rien. Soudain, une présence se fit sentir. Tournant sur moi même comme une anguille, je vis un géant se poser derrière moi tel un ange. Ses ailes noires étaient magnifiques. Je n'étais que peu de choses.

C'était alors à ce moment là que je vis pour la première fois le ciel, ou, que je m'en rendis compte. Il était violacé et des étranges lumières sombres le traversaient. Je ne savais me rappeler si il était pareil quand j'étais dans la fosse. Le cri de ma mère continuait d'arpenter mes pensées sans que je puisse l'expulser de là. L'ange noir se présenta sous le nom de Minos. L'Enfer ? C'est le mot qu'il citait le plus souvent. Mais qu'est ce que l'Enfer ? De vagues souvenirs revenaient à la surface, sortant d'un trou noir qui occupait mon âme. Je l'écoutais et acceptais de rester ici en attendant son retour. Puis, il repartit comme il était venu. J'étais à nouveau seul. Mon corps maudissait ce qu'il était. Je me tournais vers la rivière pour l'observer.

C'était à ce moment là que je les vis. Des hommes armés de cimeterres entraient dans une vieille bicoque et des cris se faisaient entendre jusqu'ici. Qu'est ce que c'était que ca ? Un souvenir ou une vision ? Malgré ma volonté, il restait que de moi que cette masse informe et globuleuse. Jeté dans la fosse des carcasses, j'en étais devenu une à son tour. Je glissais alors dans le lac pour tenter de terminer ce que les miens avaient commencé. Alors que mon corps plongeait dans le sang, un étrange papillon apparut à côté de mon 14ème oeil. Je m'arrêtais et fus émerveillé de le voir. Tel l'enfant que j'étais, une idée chassait l'autre. La volonté de disparaître n'était plus, je voulais discuter avec mon nouveau copain. Une présence. Enfin. Je n'étais peut-être plus seul.

Des souvenirs remontaient à la surface au gré des discussions avec le papillon. Il disait être un Faerie et que j'étais leur chef par la volonté d'Hadès. Ce nom me disait quelque chose. Un souvenir encore de ma vie vide de sens. Peu à peu, une voix intérieure m'apprenait des choses, me permettait de comprendre ce que j'étais. Combien de temps cela dura ? Il ne le savait pas lui même. Un soir, un papillon passa à côté de lui en ayant une âme entre ses pattes. Elle s'appelait Sylphe et venait de Grèce. La masse grouillante prit ce nom. Il avait enfin un nom pour répondre à ceux qui lui demandaient toujours ca. Il était fier.

MES INFOS +

Sylphe est un enfant encore (psychiquement), même si son étoile terrestre l'a fait vieillir un peu plus vite que la moyenne. Il ne sait pas vraiment quelle est sa place dans les Enfers. Donc, il se comporte comme un enfant introverti et désireux de bien faire. Le paradoxe est sa curiosité, il veut apprendre et cela le conduit à chercher les informations. C'est pour cela qu'il est l'espion parfait, il ne dit rien, se faufile dans les travées des demeures pour écouter et entendre. Qui ferait attention à une masse informe et globuleuse qui vit entre deux amas de roches ?

Il se cherche énormément, pour cela qu'il est difficile de décrire la psyché qu'il aura. Il peut évoluer brutalement dans un sens comme dans l'autre. Il n'est pas fermé sur le monde, il ne juge pas, c'est pas son rôle. Il est celui qui accompagne les âmes en Enfer pour leurs jugements et c'est suffisant.