Quand le Feu défie l'hiver

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Une brusque explosion secoua les environs de la mythique cité de Blue Graad avant qu'une coulée de lave ne jaillisse du sol et avec elle une femme d'une beauté ensorcelante et meurtrière nimbée de lumière. Les alentours fondirent instantanément sur une centaine de mètres tandis qu'elle sortait de terre et dardait sa colère sur tout ce que ses yeux rencontraient, à commencer par cette fichue neige qui obstruait la vue !

Après un bon quart d'heure de destruction massive, elle trouva les ruines de ce qui devait être un village encore un jour ou deux avant, des restes de cadavres jonchant le sol ça et là, comme dévorés par des bêtes sauvages vraiment ENORMES. Qu'à cela ne tienne, elle acheva le travail et fit brûler jusqu'à la dernière planche de bois. Blue Graad était désormais rayée de la carte définitivement, si par quelque miracle il y avait encore un survivant quelque part ou un descendant des Blue warriors en exil lointain.

Lorsque la cardinale daigna faire une pause dans sa rage, l'endroit n'était plus qu'un cratère couvert de lave encore incandescente que la neige n'osait même plus tenter de recouvrir. Le soleil brillait de pleins feux, parachevant le tableau infernal qu'elle avait peint. Les spectres Hadès pourraient presque en être jaloux s'il y avait eu de réelles victimes à massacrer.

Plus féroce qu'un volcan, la belle avait parfait son ouvrage en hérissant de pics acérés les environs de la cité, créant comme un écrin de piquants et de lave. Oui, cette ville était désormais un bijou de ruines et de restes fumants. Scène éphémère bientôt recouverte par l'effet du vent, de la pluie, de la neige, du séchage, Narcisse en gardait un goût fade. Il n'y avait pas eu de gentil paysan à éviscérer, pas d'enfants à qui offrir l'ultime repos, pas de femme à écarteler... Un désert sans vie et sans intérêt.

"Alors, tu te sens mieux ? Non ! Non, non, non et non ! Émilie est perdue, perdue ! Comment veux-tu que je me sente mieux ?! Mon Émilie chérie... Et si on retournait à Londres ? On pourrait en trouver une autre ? Non ce ne sera pas pareil ! Émilie était unique... Elle était notre alter ego... On ne pourra... jamai la revoir... ... Ah..."

Les lèvres de la jeune femme tremblèrent, elle s'accroupit un instant sur le sol de terre déneigée, les bras enserrant ses genoux. Des larmes qui s'évaporèrent sitôt sorties de ses yeux formèrent deux colonnes de valeur de chaque côté de son visage tandis qu'elle se mettait à pleurer franchement. La poupée avait péri par sa faute, son entêtement... Elle n'avait même pas pu lui dire a revoir, la regarder couler tristement quelque part dans l'océan. Émilie avait sans doute préféré ne pas lui faire plus de peine, partir sans se retourner pour qu'elle puisse continuer à avancer sans elle.

"Allons, allons... Tu es une grande fille maintenant. Sèche-moi ces larmes. Tu sais comment tu peux lui rendre hommage ? Snif... Comment... ? Tu vas retourner voir Arès, tu vas lui baiser les pieds et lui délivrer le message d'Odin -si tant est qu'il le veuille encore- puis tu vas aller brûler chacun des foyers de ton temple. Et quand le brasier se verra dans tout le royaume de la Guerre, tu danseras en sa mémoire et tu l'oublieras définitivement. Définitivement ?! Oui, car elle ne voudrait pas que tu te lamentes sur son sort pas vrai ? Oui... Sans doute... Mais ! Mais... ! Sniif... Ouiiiiiiiiiiin... Rose... Vous êtes méchantes ! Émilie ne peut pas être oubliée comme ça ! C'est vrai. Si tu vous vous battiez pour elle, on ne l'oublierait pas. ... ...
  
  
D'ACCORD !!!"

La jeune femme se releva brusquement, les yeux rouges, avec la ferme détermination de venger la mémoire d’Émilie sur le premier ennemi que lui désignerait Arès. Elle appela son armure de tout son cœur et suivit la direction indiquée par celle-ci.

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