Concours Fan-Fic Noël 2011

Opération Noël

Une étrange lettre était parvenue au saint de Pégase. Elle disait qu'il devait se rendre immédiatement au Pole Nord. Sans aucun détail supplémentaire.
S'attendant à un nouvel ennemi à abattre. Le jeune chevalier se rendit par ses propres moyens au lieu de rendez-vous. Le froid était intense, et la pluie de neige ne permette pas ses yeux de voir très loin. Après des heures et des heures à marcher dans la poudreuse. Le jeune homme se heurta à un porte en bois bloquée par la neige. L'impact du choc le fit tomber à la renverse. Tout d'un coup, la porte s'ouvrit

« T'es qui toi ? » Demanda une voix.

Le chevalier se releva, retira de la main la neige collée à ses vêtements. En face de lui, une petite créature de la taille d'un enfant. Il était habillé tout en vert.

« Je peux te poser la même question. Répondit froidement l'interpellé.
- Moi c'est Alix. J'imagine que t'es là pour la mission, comme l'autre glaçon.
- L'autre glaçon ? »

La créature invita donc le chevalier à pénétrer dans la demeure chauffée par un feu de bois. En face de la cheminée, une personne assise enveloppée dans plusieurs couche de couverture grelottait.

« Tiens voilà le castré ! »

La voix de la personne prénommée « Glaçon » fit directement tilte dans la tête de Pégase. Cette personne n'était qu'autre que Tatsou, son rival.

« Qu'est-ce que tu fou là ! » s'emporta Pégase.
- La même chose que toi j'imagine crétin ! »

Le ton monta entre les deux hommes. Alix agacé, tapa du pied en criant :

« Fermez-la où je vous jette dehors !»

La voix d'Alix fit trembler les murs, qui aurait cru qu'une aussi petite créature pouvait crier aussi fort ?

« Je suis l'auteur de la lettre, dit-il. Mon maître c'est cassé le bras et il ne pourra pas distribuer les cadeaux à temps.
- Attend une minute, dit Tatsou. Tu vas quand même pas nous demander de jouer les Pères Noël ? »

Tatsou se leva d'un bond jetant les couvertures au sol.

« Hors de question que je fasse cela !
- Je vous conseillerai de lui obéir, dit une autre voix.»

Les deux hommes se retournèrent d'un même mouvement en direction de la personne restée muette jusqu'à maintenant.

« qui es-tu pour parlé ainsi?
- Ayez un peu de respect, de vous trois, elle est la seule a avoir accepter de son plein gré d'aider mon maître. Assez parlé, il est tant de se mettre au travail !»
Alix se dirigea vers une porte à l'arrière de la maison. Les deux hommes et l'inconnue se suivirent.

« Qui es-tu ? demanda Tenshu.
- Tais toi et concentre toi sur la mission ! » Répondit froidement l'inconnue.

La petite créature s'arrête devant une barrière faire en sucre d'orge. Devant eux, c'était une usine à jouet. Dans un coins, les jouet en bois était assemblés par de petites créatures identique à Alix. Dans un autre coins, les peluche et les poupées se faisait habillée. Mais au centre de la pièce, une machin ne semblait pas fonctionner.

« Vous êtes dans l'usine à jouet du Père Noël, dit Alix. Et votre travail consistera à....
- Je me casse, » dit Tenshu.

Ce dernier tourna les talons, alors qu'il allait quitter la pièce, deux doigts l'attrapèrent par le haut de l'oreille et le tira jusqu'à la fameuse machine.

« La prochaine fois, je te met une laisse ! Dit l'inconnue.
- Mais qui es-tu à la fin !
- La ferme et écoute, » intervenu Alix.

L'inconnue ricana avant de reprendre son sérieux.

« Bien, votre travail sera simple, mais il vous faudra avoir confiance entre vous et une bonne synchronisation si vous ne voulez pas tout mettre en l'air. On va commencer par toi, le retardataire. Tu prendra une boîte en carton là, tu y mettra un jouet qui sortira de la machine et tu y passera à ton voisin. Ensuite, Tatsou tu mettra le papier cadeau autour de la boîte. Attention, je ne veux pas du travail mal fait ! Et enfin, toi tu mettra le ruban et tu les empilera dans le traineaux. Compris ?
- Compris, dit l'inconnue.
- Je ne vois pas pourquoi je devrai faire équipe avec ce machin, râla Tenshu.
- Au travail et dans le CALME ! Compris !

Les premiers paquets furent les plus durs, mais ensuite tout se déroula à merveille, si on oubliait les provocation des deux Pégases. Lassée d'entendre les deux hommes se disputer toute les cinq minutes, l'inconnue échangea sa place avec Tatsou afin de se mettre entre les deux.

Six heures passèrent, Alix contrôla que tout avait bien été emballé et empilé sur le traineaux.

« Bien, pour une première fois, c'est bien. Ce n'est pas excellent, mais bien. Très, bien, nous sommes à l'heure. Viens avec moi mademoiselle, quant à vous deux attendez-ici., un ami viendra vous vous expliquer la suite. »

Alors qu'Alix disparaissait avec l'inconnue dans le fin fond de l'usine les deux Pégase hésitaient, partir en douce ou rester.

« Qu'est-ce qu'il va lui faire d'après toi ? Demanda Tatsou.
- Des trucs de lutin....
- Bon, dit un lutin qui venait s'arriver. Le quel de vous deux se porte volontaire ? »

Tatsou recula d'un pas et poussa en avant son rival.

« Il est volontaire, ironisa Tatsou.
- Toi je vais te...
- Très bien, Tatsou viens avec moi. »

Tenshu laissa exploser son fou rire, l'arroseur arrosé. Mais sa joie ne dura pas longtemps, il reprit son sérieux en voyant Alix revenir avec l'inconnue.
L'inconnue avait changé de tenue. Elle ressemblait à une mère Noël, à la silhouette fine et au yeux bleu. Une tenue très sexy.

« Bien, je pense que ton ami est en train de se faire équiper, parfait, alors monté tous les deux dans le traineaux. Mademoiselle, je vous confie la liste et la carte, ne vous perdez pas et ne prenez pas de retard, tout doit être livré avant le levé du soleil.
- IL N'EN EST PAS QUESTION ! Je ne ferai pas le canasson !
- Sa suffit ! Tá ! »

Malgré les excès de colère de Tatsou, le silence revint.

« je croyais que les lutins n'avaient pas de pouvoir ? Demanda l'inconnue.
- je ne suis pas leur chef pour rien, et je ne suis pas un lutin, je suis un elfe. Assez parlez, en route! »

L'inconnue et Tenshu s'assirent à l'avant du traineau alors que Tatsou se faisait déguiser en renne au nez rouge à l'avant de l'attelage.

« Tu retrouvera la parole lorsque votre mission sera terminée ! »

D'un coup de canne à sucre sur l'arrière train de Tatsou, ce dernier n'eut d'autre chois que de partir à quatre pattes au galop.

Alors qu'ils étaient dans les aires, l'inconnue déplia la cartes.

« Nous allons, commencé par l'Amérique et finir par l'Europe avant de remonté au Pôle Nord. »
- Maintenant que le lutin n'est pas là, tu vas pouvoir me dire ton prénom.
-Voilà la première maison. Tache d'être discret.»

Aider par ses congénères rennes, Tatsou se posa en douceur sur le toi de la première maison.

« Donne moi le premier paquet, Tenshu, j'y vais. »

L'inconnue prit le premier paquet, et alla se glisser dans le conduit de la cheminée. Avant de remonter quelque instant plus tard.

- C'est bon allons y.

La prochaine maison, l'inconnue insista pour que se soit Tenshu qui y aille. Pour cela, elle lui mit le paquet entre les mains et abusa de son charme qu'il descend dans la cheminée.

Une fois en bas, Tenshu déposa doucement le paquet sous le sapin garnis de boulot et de guirlande multicolore. Et puis, enveloppé dans une couverture, un petit enfant dormait à point fermé. Il devait attendre l'arrivée du Père Noël depuis longtemps. Adouci par cette image, le chevalier remonta discrètement, et repris la route.

***

Le soleil allait se lever lorsque le traineau atterrit dans la cour de la maison d'Alix.
« Bravo tout les trois, vous avez sauvé Noël, dit le Père Noël.

L'inconnue sourit.

« Je pense que cette expérience nous aura appris beaucoup de chose. Nous pouvons tous être différent, mais lorsqu'il s'agit de protéger ce qui nous est cher nous sommes tous pareil.
- Voilà de bien sage parole mon enfant. Mais j'oubliais, il restait trois cadeaux dans la réserve.
- Trois ? Mais je pensais que la liste était finie, nous ne pouvons pas avoir oublié trois maisons, c'est impossible, nous n'aurons jamais le temps de les amenés.
- Calme toi, Seika. Allez plutôt chercher les paquets. »

Tatsou fut le premier a aller ouvrir son cadeau, la déception se lue facilement dans son regard.

- Qu'est-ce que vous avez reçu vous ?
- Une moitié de collier, dit Tenshu.
- La médaille de la mère Noël de l'année... Et toi Tatsou.
- Un morceau de charbon...



« Héhéhé, nous allons faire la plus belle et la plus amusante des fêtes, hein Simi ?
-Compte sur moi ! »

Il y a une fête que les Hommes appellent « noël ». Je ne sais pas ce que cela veut dire, il paraît selon mon humain que cela sert à célébrer la venue au monde d’un prophète… C’est assez étrange en fait, je n’ai pas tout compris. Mon seul dieu est Poséidon, mais mon cher maître a dit que l’on pouvait profiter de cette fête pour lui rendre hommage… Pourquoi pas après tout ! Il sait bien plus de choses que moi sur le monde terrestre, et son entraînement de Marina commence à lui donner de solides connaissances sur le monde marin. Je lui fais toute confiance.

Pour fêter dignement notre Seigneur en ce jour « particulier », nous sommes allés chercher un nombre incroyable de coquillages, de branches de coraux, de trésors perdus au fond des eaux et d’autres petites merveilles. C’est fou ce que les gens de la surface laissent tomber. Il y a un coffre avec plein de pièces jaunes qui brillent, c’est beau ! Je me demande bien à quoi cela peut servir.

L’objectif du plan est assez simple : lors de la relève des gardes et pendant que les Généraux seront occupés à autre chose, nous allons entourer les piliers de guirlandes d’algues de toutes les couleurs, répandre les pièces qui brillent par terre avec des pétales de fleur qui auront résisté à la traversée sous-marine avec les coquillages, et faire de beaux dessins racontant la gloire de l’Empire au temps d’Atlantide et d’aujourd’hui sur les grande colonnes de pierre !

Ce qui est embêtant, c’est qu’il faut beaucoup de temps pour faire cela… Au pire, nous demanderons la complicité des autres. L’essentiel est que Poséidon lui-même ne voie rien. Il nous aime bien mais il faut quand même rester correct dans les libertés que nous prenons. Surtout qu’il s’est réincarné il y a peu.

« Flipper, attention ! »

Ouw, c’était juste. Le général du Pacifique nord vient de passer en direction de sa demeure… Le garde ne semble pas être là. Après quelques instants pour vérifier les alentours, un regard complice nous indique de passer à l’action et nous nous élançons comme des poissons-torpilles ! Je verse une partie du contenu qui brille par terre pendant qu’il fait le tour du pilier avec une guirlande d’algue violette. Je viens l’aider à en joindre les deux bouts puis il passe au dessin et moi aux coquillages.

« Le garde arrive ! Le garde arrive !!! »

Nous ramassons nos provisions décoratives et nous cachons derrière un rocher non loin. Ouf ! Il était moins une. Je ne peux m’empêcher de rire en voyant sa mine interloquée mais je suis vite calmé par la main qui se colle sur ma bouche pour étouffer le bruit. Il faut faire vite, Mégara et Yoruichi nous attendent ! Elles sont complices et c’est tant mieux ! La vigilance et la discrétion des femmes est toujours utile dans un plan comme celui-ci, surtout qu’elles savent bien mieux amadouer les gardes que nous.

Le Pacifique Sud est bien plus simple : pas de gardien. Pas encore. Nous nous regardons avec tendresse et recommençons notre opération spéciale un peu moins vite, il ne s’agit pas de nous épuiser tout de suite.

« Te rends-tu compte que j’aurais bientôt l’écaille de Scylla ? Celle qui garde ce pilier ?
-Oui… J’ai hâte de voir à quoi tu vas ressembler !
-Pas à un poisson-clown j’espère ! »

Notre enthousiasme redoubla à la suite d’un rire franc et nous reprîmes le chemin du pilier central. L’océan indien serait peut-être le plus compliqué de tous, son occupant méditait constamment et pouvait ressentir les cosmos dans tout l’Empire… Enfin c’était une légende, mais il valait mieux se méfier…

« Est-il là ?
-Je ne le vois pas…
-Tu en es sûr ?
-Hum…
-Il risque de ne pas aimer qu’on peigne son pilier si on le fait sous son nez…
-Je sais je sais. Mais on n’a pas vraiment le choix, j’ai dit aux filles que nous ferions tout pour finir avant le coucher du soleil ! Nous n’avons pas tout notre temps ! Et ce soir, le bal et tout le reste…
-D’accord, en avant ! »

Un peu incertains, nous avançons tout de même et continuons notre tâche. Ou bien le Général est absent, ou bien il nous observe sans réagir, ou bien il existe une raison que je ne connais pas. Toujours est-il que tout se déroule parfaitement jusqu’à maintenant.
Le pilier de l’Océan Antarctique est le suivant. A priori, personne non plus. Cependant, à peine la guirlande est-elle accrochée qu’une voix nous glace tous les deux en plein travail.

« Puis-je savoir ce que vous faîtes ? Lance une voix que nous connaissons bien.
-Maî-Maître Gastone… C’est-à-dire que… Nous ne pouvons pas le dire et… »

Un sourire factice et crispé s’inscrit sur nos deux visages alors qu’il s’avance et contemple le début de dessin ainsi que les pièces qui brillent et les coquillages que je tiens. Nous avons fermé les yeux par réflexe, mais tout à coup le geste du Démons des Lyumnades nous stupéfait tous les deux : il a posé ses mains sur nos têtes et ébouriffe nos cheveux avec bienveillance. On dirait deux enfants pris en faute par leur père, c’est un peu gênant, d’ailleurs je vois une expression légèrement vexée prendre place sous la touffe de cheveux blonds de mon humain tandis que j’essaie de limiter les nœuds dans mes longues mèches de feu.

« Je vous laisse passer, mais vous avez intérêt à nous faire une BELLE surprise, compris ?
-Entendu.
-Comme si c’était déjà fait !!! »

Il est gentil finalement. Des tas de rumeurs dans la Méditerranée circulent sur son côté démentiel qui se dévoile pendant les combats. Pour ma part je pense que c’est seulement une façade pour tromper les ennemis de l’Empire et se concentrer en combat sans remords. Chacun a ses méthodes après tout. En tout cas nous savons qu’il est de notre côté, c’est agréable ! Il n’a pas eu l’air de désapprouver les talents d’artistes de mon maître. Je me souviens quand il peignait de longues heures sur une plage de Chalcidique. Il me faisait voir de loin, il n’a rien perdu. Enfin un peu au début, mais il a vite retrouvé disons plutôt. Bref.

Place au pilier Arctique. Je préfère ne pas trop en parler… Vous voulez tout de même savoir ? Bon d’accord. Kraken n’est pas une personne très… approchable. Au début, tout semblait calme, mais il a profité du moment où nous nous attendions le moins à son arrivée pour nous surprendre et nous jeter dehors. Tout n’était qu’à moitié fini et il a fallu attendre un bon moment qu’il veuille bien s’en aller. Le seul problème c’est qu’il nous a repris en flagrant délit quand nous avons retenté notre chance ! Nous avions juste fini et nous avons dû courir de toutes nos forces pour échapper à sa colère. J’ai bien crû qu’il allait nous transformer en « sushis ». Il paraît qu’Urei Kyoku, le jeune homme que nous avons rencontré il y a longtemps et qui est devenu Saint, peut en manger tous les jours dans son pays. S’il y a du dauphin dedans, je ne préfère même pas savoir à cela ressemble…
En tout cas j’espère que le pilier est encore décoré malgré le Général du Kraken.

Le pilier de l’Atlantique sud est celui de Yoruichi, aucun problème donc pour le décorer puisqu’elle est déjà plus loin à s’occuper des festivités de ce soir. D’ailleurs quelques nouveaux ornements sont déjà présents : des statues de sirènes peintes en multicolores donnent un air sucré à l’endroit. Quand on pense aux fins mets qui nous attendent ce soir, cela m’ouvre l’appétit. Et puis ainsi notre moral remonte, nous arrivons bientôt au but.

Il ne reste que le pilier de l’Atlantique nord avant d’atteindre le domaine de notre cher Poséidon. Son écaille siège encore seule devant. Je me demande si le Général qui la possède est absent ou pas encore réincarné. Je devrais aller demander à mon ami Nessy s’il a une idée du type de personne que recherche l’écaille à son image.

Tout se termine assez bien, le dernier tableau est grandiose, il se surpasse ! Et moi qui aie gardé un peu trop de décoration, le pilier central va être tout simplement magnifique.

« Aaaaaah, le soleil se couche, nous sommes en retard ! »

Perdant quelques pièces au passage, je me mets à suivre mon ami au pas de course. Si nous n’atteignons pas le pilier du seigneur Poséidon très vite, la peinture risque d’être ratée par manque de visibilité. Les portes de l’autel sont ouvertes, Yoruichi et Mégara y préparent le banquet, les fauteuils, de nombreuses décorations humaines qui me mettent des étoiles dans les yeux. La salle resplendit de mille feux, c’est… à couper le souffle ! Mais pendant que je m’extasie sur tout cela, je ne me suis pas rendu compte qu’il n’y a plus que moi devant les portes, et quelqu’un arrive derrière avec moi avec une démarche que je connais un peu trop bien. Je me retourne vers sa Majesté en personne avec un air crispé. Les filles ne l’ont pas vu arriver, et sans doute son retour n’était pas prévu si tôt car rien n’est prêt. D’où sort-il exactement ? Il ne vient pas des piliers des sept océans… Vite une solution, vite, vite, vite !!!

Bingo ! Je me précipite vers lui et m’agenouille respectueusement en faisant mine d’avoir une grande découverte à lui montrer –comme je me comporte d’ordinaire en fait- puis tend le coffre à moitié vidé de son or.

« Seigneur Poséidon, bienvenue chez vous ! Regardez ce que j’ai trouvé au fond d’une épave ! Elles sont belles hein ?
-Oh, mais qu’avons-nous là ? Un trésor ? Bien joué, beaucoup d’Hommes tueraient pour tomber sur une telle fortune.
-Une fortune ? Ces ronds de lumières sont… de l’argent ?
-De l’or pour être précis, mais c’est une monnaie oui. Pas comme les coquillages et les miroirs que tu me ramènes régulièrement.
-Quoi ?!? Ces choses ont plus de valeur que mes beaux trésors ! »

Ma curiosité est piquée au vif. Je suis tellement stupéfait de voir que des rondelles de métal sont plus précieuses que les beautés de la mer, que j’en oublie complètement la mission confiée par les filles et commence à débattre avec le dieu des océans au sujet de ce scandale pur et simple ! Il m’a déjà expliqué auparavant quelques uns des usages de cette « monnaie » qui est si chère aux humains. Comment peut-on être heureux avec des rondelles ? Bon d’accord, elles sont très jolies… mais ce ne sont que des rondelles !
Poséidon s’assied alors sur un banc de marbre qui sert d’ordinaire à faire patienter les gens qui lui demandent audience. Il m’invite près de lui et m’explique alors comment, autrefois, les Hommes vivaient par le troc et l’entraide. Pas de monnaie, juste des services et de la solidarité. Je l’écoute avec attention, le coffre sur mes genoux. C’est un petit coffre mais il pèse son poids…
La voix océane et douce du souverain égéen me berce et m’ensorcèle. C’est un tel délice de l’écouter. En plus il a comme un don pour raconter les histoires. Je ne suis peut-être pas le premier à qui il raconte, mais je me sens unique quand il me regarde et me verse ses mots dans les oreilles. Ses yeux sont comme deux perles claires et nacrées. Il est calme et patient quand il veut bien m’accorder du temps, c’est un vrai plaisir de le servir !

Avant que je ne m’en aperçoive, la nuit est bel et bien tombée : le Sanctuaire n’est plus éclairé que par les reflets de lune et les torches enchantées par le cosmos divin. Poséidon achève son histoire, je me suis à demi-assoupi sur son épaule. Je commence à avoir soif, tout ce temps en-dehors de la mer… Ou plutôt, à l’intérieur.

« Et si nous allions à l’intérieur ? Vous semblez fatigué, Maître. »

Il acquiesce sans répondre. Une mission diplomatique peut-être ? Aurions-nous des soucis avec les autres nations ? Je ne sais pas trop, mais ce qui compte c’est qu’il se repose. J’oublie le coffre sur le banc de marbre et lui tend mon bras au cas où il voudrait s’appuyer dessus. Il me sourit et décline poliment d’un geste, alors je me mets à le suivre et nous nous dirigeons vers son trône. Et soudain…

«SURPRISE !
-Ouah ! »

Voilà une chose à laquelle je ne m’attendais vraiment pas : tous les Généraux incarnés sont là en tenue de soirée ! La salle brille de tas de pierres précieuses appartenant soit aux océans, soit à la terre. Une longue table de banquet laisse entrevoir une bonne cinquantaine de plats qui sentent immensément bon. Des villageois et soldats Marinas arrivent de l’extérieur, eux aussi habillés avec leurs plus belles parures, c’est un véritable rassemblement qui laisse Poséidon sans voix. D’un même élan, tout le monde pose genou à terre, moi compris, et sa Majesté se met à applaudir après quelques secondes d’hébètement. On peut apercevoir derrière le trône une grande fresque encore un peu fraîche sur le pilier central. Elle représente le partage du monde entre Zeus, Poséidon, Athéna et Hadès. Bien sûr puisque nous sommes dans le Royaume sous-marin, Simbad a pris soin de mettre l’Ebranleur de terre au centre. Tout est absolument magnifique !

Nous passons la soirée à danser, et l’on peut voir les talents de danseuses attirantes que sont Mégara et Yoruichi, qui surpassent les autres femmes par leur grâce de sirènes. Simbad est assez maladroit pour sa part, Gastone un peu mieux mais de peu. Je vous laisse juger pour les autres, je suis suffisamment hilare pour le moment ! Enkelados a ramené sa lance et découpe d’une main experte les entrées d’huîtres et de fruits bien juteux. C’est une façon originale de faire il faut dire. Le Kraken lance un concours de bras de fer, et il trouve peu d’adversaires à sa hauteur. Lorsque tout le monde s’est bien amusé et épuisé, notre dieu y compris pour une fois, nous passons à des activités plus calmes. Yoruichi nous montre ses talents de flûtistes, Mégara sa belle voix que j’accompagne. Simbad déclame quelques vers mais finit par s’endormir lorsqu’arrivent les illusions magiques de Gastone. Il semble qu’il se soit invité dans les auteurs de la soirée.
Quand on y pense, chacun a son petit talent, et l’ensemble rend la fête très joyeuse, très solennelle et très active en même temps. Je suis content de vivre parmi des personnes aussi diverses et qui s’entendent si bien. J’espère que nous referons quelque chose l’année prochaine, mais avec plus de monde et plus de talents différents ! « Noël » est une chose magnifique, même si nous l’avons beaucoup détournée. Poséidon semble satisfait lui aussi. C’est épuisés mais heureux que nous regagnons finalement nos demeures.

Demain, il faudra tout nettoyer…


Il était une fois, un jeune Saint qui vivait au Sanctuaire d’Athéna, en Grèce et qui répondait au doux nom de Milan.
Il habitait en compagnie de son maitre Orion et de ses deux frères d’armes, Ash et Tenshu. Mais la vie du petit Milan était bien triste. Son tyrannique Sensei passait ses journées à lui dispenser leçons de morale et réflexions soporifiques pendant que Tenshu et Ash essayaient par tous les moyens de briller aux yeux des maitres du Sanctuaire, les redoutables chevaliers d’or. Milan aurait voulu lui aussi se présenter à eux mais le diabolique Orion le trouvait sans cesse trop immature et le cantonnait (pas le riz hein…) aux tâches les plus ingrates.
Arriva la veille de Noël.
Le perfide Orion réveilla le malheureux Milan en sursaut car le puissant Biscione, Grand Pope et maitre incontesté du Sanctuaire venait de lancer une invitation à tous ses confrères et consœurs pour venir festoyer le soir même en son palais. Un festin de noël pour fêter la paix, l’harmonie, l’amitié et autre joyeusetés. Or le machiavélique Orion voyait en cette occasion une opportunité de se faire bien voir par l’élite du Sanctuaire. Il ne fallut que quelques heures pour que le pauvre Milan se retrouve derrière un fourneau à cuire une dinde de noël sous les cris de son maitre sadique. Non loin, Tenshu et Ash échangeaient éclats de rire et plaisanteries en anticipant les compliments que ne manqueraient pas de leur attribuer les Golds Saints le soir même.
Mais une bonne fée eut pitié du triste Milan. Alors qu’Orion le despote borgne s’était éloigné pour s’occuper des bûches glacées, un petit être en surplis avec des ailes noires (probablement un ange, se dit le perspicace Milan) apparut sur son épaule.
- Oh ! Serais tu mon ange gardien ? S’enthousiasma le gamin maltraité
- Euh… Ouais exactement. Minauda le petit être en allumant une cigarette. Je suis l’esprit de Noël, Alessio du griffon et je suis venu pour t’aider à sortir de ce bourbier. Écoute bien…
Au fur et à mesure de la discussion, les yeux du malheureux Milan se mirent à briller. Il vit alors plusieurs boules de noël couleur or. Sans attendre il en saisit une et la jeta dans le grand four qui occupait un pan de mur de la cuisine du palais du Grand Pope.
- Oh ! Mais c’est un morceau de l’armure d’or du Bélier !
A ces mots, l’impitoyable Orion se retourna, son œil unique resplendissant d’une lueur de démence tel un cyclope taré. Le Cristal Saint se jeta alors de lui-même dans le four. Milan referma aussitôt la grille du fourneau. Un de ses tortionnaires en moins !
Le jeune homme arriva en toute discrétion dans la salle de réception du Palais. Le vil Ash se tenait en équilibre sur une échelle et tâchait de décorer un arbre de noël géant pendant que non loin Tenshu se chauffait la voix en prévision d’un solo de chants pour le soir. L’ingénieux Milan visualisa rapidement un plan parfait pour mettre à mal ses deux tortionnaires. Dissimilé derrière une colonne, Milan s’écria d’une voix effrayée :
- Argh ! Un spectre !
De la fumée sortant de ses oreilles, Tenshu se retourna aussitôt et vit… Mini-Alessio qui flottait négligemment devant l’échelle sur laquelle Ash se trouvait en équilibre. Ni une, ni deux, un puissant « PEGASUS RUY SEN KEI » retentit dans la salle d’audience. Le malheureux Ash n’eut pas le temps de réagir et fut emporter telle une feuille par le vent d’hiver. Poussé par son élan, Tenshu se fracassa le crane contre un mur proche alors qu’Alessio venait de l’éviter tout en allumant une seconde cigarette.
Milan n’osait croire en sa bonne étoile ! Le jeune garçon eut tôt fait d’enfermer ses tortionnaires aux crânes désormais brisés dans un placard qui deviendrait leur dernière demeure.
Encouragé par son nouvel ami miniature, Milan entama lui-même les préparatifs de la soirée. Il venait de placer la dernière étoile sur le sapin que les premiers chevaliers d’or pénétrèrent dans la salle.
La soirée fut magique et le petit Saint fut maintes fois féliciter par ses pairs. C’est ainsi que Milan obtint l’armure d’or du capricorne pour Noël sous les ovations de ses puissants confrères. Lorsque minuit sonna, Mini-Alessio s’en retourna aux Enfers non sans avoir offert un dernier présent au petit Milan : Un Œil pris dans la glace.
Et c’est tout me direz vous ? Oh que non ! Une rumeur court depuis cette nuit magique : lorsque vous vous approcherez des cuisines du palais du Grand Pope, tendez bien l’oreille. Peut être entendrez vous la voix d’un sinistre fantôme qui susurre : « Mon armure… je l’aurais… un jour… je l’aurais… »