Zeus, Roi de l'Olympe

* Le Guerrier Olympien de la Sagesse et de la Victoire apparaît devant les Contreforts Olympiques. Ces hautes murailles, gardés par le Divin Voyageur, semblent représenter un avertissement pour les intrus. Néanmoins, pour Sélim, ils sont une invitation bienheureuse et bienfaitrice. *


Je retrouve enfin mes terres depuis mon départ. Du temps s’est écoulé depuis l’invasion du Fléau et j’ai bien cru que je ne poserais plus jamais pied sur ma terre. L’Olympe demeurera à jamais ma nouvelle patrie. Mais je dois me hâter de rencontrer la Haute Reine des Reines. Gaia, la Souveraine des Dieux,doit être au courant de la situation qui anime le Sanctuaire des Eaux. De plus, il est de mon de voir de la saluer et de la vénérer comme si elle était la Reine de ces Lieux. Hâtons-nous et ne perdons point de temps !


* Sélim pénètre en ces lieux lorsque son attention est attirée par deux évènements forts distincts. Tout d'abord, il ressent deux énergies cosmiques, d'origines probablement divine. L'une paraît être plus puissante que l'autre mais il n'y a aucune manifestation hostile. Cependant, plus étrange, est cette présence paradoxalement familière et inconnue. Alors que le Guerrier Olympien se dirige vers les deux divinités, il cesse sa marche progressivement. Non loin des Contreforts, se distingue une forêt qui n'existait pas auparavant. Sélim fronce les sourcils et s'avance prudemment vers ce nouvel endroit. Finalement, l'apparente forêt s'avère être, en réalité, un bosquet. Le Chevalier, mu par une curiosité surnaturelle, investit les lieux. De petite taille en apparence, l'endroit semble être plus vaste. D'immenses arbres l'entourent, dissimulant les rayons de la lumière et, au milieu d'une clairière, apparaît un vieil homme assis en son centre. Sélim demeure interdit. Méfiant, il se dirige vers lui. *


Qui êtes vous ? Que faites vous en ces lieux ?


* Assis sur un tronc d'arbre, l'ancêtre a une peau sombre et des yeux bleus couleur océan. Sa peau ridée semble être en harmonie avec son environnement. Ses longs cheveux blancs sont tressées tandis que des mèches vagabondes retombent le long de la hauteur de son front. Sa main gauche tient un sceptre bâti en bois d'ébène. L'artéfact en question se présente sous la forme d'un bâton dont le manche est arrondi en son angle. Son sommet est formé de deux boules et au milieu, un triangle est construit. Posé sur son genou droit, il tient avec sa main droite un grimoire ancestrale dont le titre est inscrit en un langage que Sélim reconnaît de suite. il s'agit de l'écriture ancienne des Divinités de son père. Interloqué, Sélim s'avance vers l'Inconnu. Puis, celui-ci lève la tête et le regarde. Un visage affable et souriant lui est offert à mesure que sa réponse lui est fournie par la voie d'une certaine forme de télépathie. La vocalise de son interlocuteur est agréable, douce et non malfaisante. *


Bien le bonjour Sélim, fils de Mermet Abba et de Djemala Hassaoui. Les discussions ne sont point de futiles chimères: ta voie prête bien le sentier de la connaissance et le chemin de la Sagesse t'est acquise depuis fort longtemps. Ta destinée te conduit bien vers le but que nous nous étions fixé. Ton combat contre la dite Mnémosyne, ton rôle dans la lutte du puissant Fléau et ton combat contre la dénommée Éris ont achevé ta condition de simple être humain. À bien des égards, tu es sur la voie te mène à être des nôtres. Ne me connais-tu vraiment pas ? Plonges dans le monde des souvenirs et laisse toi guider par ton instinct. Alors, tu sauras qui je suis et ton voyage pourra commencer.


* Le Guerrier Olympien de la sagesse et de la victoire observe son interlocuteur. Puis, il s'assoit en face du vieil homme et se perd dans ses réflexions. *


Cette personne âgée me connaît et ne me semble nullement agressive. Je ressens la même essence spirituelle que celle d'Obatala. cela ne peut donc signifier qu'une chose: il s'agit d'une des divinités de mon Père. Mais, par tous les dieux, comment cela se fait-il qu'il soit présent en Olympe ? Demeure-t-il invisible aux yeux même des Olympiens ? Est-ce un mirage ? Le vieil homme évoque la notion de voyage. Il semble connaître mon passé. S'il est vraiment l'être auquel je pense alors, il serait capable de prédire mon avenir. Il me faut en avoir le coeur net. Et pour cela...


* Ensuite, il relève la tête et pose son regard sur le Grimoire. Il parvient à déchiffrer les Inscriptions du Grimoire sans trop de difficulté. Plus précisément, il est écrit " Livre de Vie." C'est alors qu'il se relève, ôte la poussière de son corps et essuie le sang sui coule de son visage, ses plaies n'étant pas encore cicatrisées. Lorsqu'il s'exprime à son interlocuteur, sa voix est assurée mais révérencieuse. *


Si vous êtes bien l'Orishas auquel je songe, pourriez vous me prédire mon avenir ? Quel est mon destin... ,Ô Grand Orula.


* Le Vieil Homme se met alors à rire: un son cristallin et joyeux. Il rejette la tête en arrière puis jette un regard malicieux vers le Chevalier de Zeus. *


Ah ! Il était temps mon jeune ami. Tu ne déroges pas à ta condition d'être humain sage, intelligent et réfléchi. En effet, je suis bien Orula, le Devin. Comme tu l'as deviné, je suis celui qui guide les voyageurs et qui leur prédit leur avenir. Si je suis présent, en ces lieux et invisible au regard de mes compatriotes, c'est que mon existence ne concerne uniquement que ta propre; personne. Et pour répondre à ta question, tu es destiné à devenir le messie d'un Royaume sans Roi. Plus exactement, tu as remporté les expériences qu'il t'a été soumises avec brio et panache. Mais il te reste une dernière épreuve: la plus importante. Écoute moi attentivement mon jeune ami...


* Le Vieux Devin se relève et ouvre son grimoire. Sa longue natte blanche redescend fièrement le long de son dos tandis que son sceptre lui sert de support afin de se tenir droit. Puis, une lumière blanche l'entoure: plus exactement, il semble que les contours de son corps soient entourés d'une légère luminosité blanchâtre et paisible. Puis, il frappe avec son sceptre et le grimoire s'ouvre comme par magie. Chaque page virevolte et dégage des particules poussiéreuses qui s'envole vers les cieux puis retombe sobrement sur le sol, tel des semonces. Un vent, relativement apaisant, souffle sur le visage meurtri de Sélim. Les feuilles tombent des arbres et deviennent à leurs tours des lueurs phosphorescentes. Ensuite, les pages cessent de défiler et l'ancêtre observe le livre. Puis, il relève la tête et croise le regard interrogateur du Protecteur de Zeus. Lorsqu'il s'adresse à Sélim, son ton est professorale, grave mais nullement inquiétante. *


L'Iyawo que tu étais est devenu maintenant un Ebbo. Nul doute que l'aboutissement de ton existence est d'être un Omo Obatala car tel devait être ton destin. Cependant, l'humain que tu es a transcendé sa condition d'être mortel. Trouve, au sein de ta patrie, les lois existentielles du Divin et que les savoirs transmis soient tiens. Alors, au summum de ton savoir , quand ton pied touchera le sommet du Malewambo, tu deviendras le Guide de tes Dieux. Tu dirigeras ce monde avec sagesse et impartialité. Le sang coulera sur la terre vierge des plaines africaines mais à jamais, tu seras lié à ton peuple. Chacun vénérera ta sagesse et craindront tes foudres. Avance vers le trône de bois de pin de Olodumaré. Enfin, tu te réincarneras en celui que tu as toujours tant aimé...


* Sélim écoute attentivement les paroles du Devin Divin et se relève alors. Petit à petit, l'apparition disparaît progressivement en même temps que le bosquet s'éteint lentement. Le sol reprend sa teinte originelle. Les contreforts réapparaissent, l'herbe douce et réconfortante ressurgit au détriment d'une terre forestière. Le corps d'Orula se dissipe graduellement, tel une fumée qui s'échappe d'une cheminée. Ses dernière paroles s'évanouissent alors que Sélim acquiesce solennellement. Puis, il se retourne et son regard se perd au loin, vers le Lac d'Émeraude, sanctuaire d'Éros. Enfin, il reprend sa marche, à la fois songeur et quelques peu interloqué par la prédiction du Vieil Orishas.*


Ses paroles ont été fort mystérieuses. Et pourtant, ces présages sont-ils vraiment le reflet de la réalité ? Il est vrai que, depuis les anciens temps, les Dieux aiment à choisir leurs avatars. la parole du vieux sage ne peut souffrir d'aucune contestation: si tel est mon destin, c'est que cela doit être vrai. Pourtant... je n'arrive pas à me persuader de ce destin qui m'est offert: suis-je vraiment apte à devenir le Roi des Dieux ? Et si tel devait être le cas, serais-je vraiment capable de diriger cette terre avec sagesse et impartialité ? Le doute m'envahit mais cela n'est que le commencement. Les dernières paroles de l'Orishas Orula sont un ultime enseignement auquel je ne peux me soustraire. Croire en moi et suivre la parole des Grands Sages. Rendons nous à la rencontre d'Obba. Je prie pour que son enseignement me soit profitable.

* Au détour d'une merveilleuse forêt de sapin, entourée par de hautes montagnes, trône le Domaine d' Éros: le Lac d'Émeraude. Le Guerrier Olympien de la Sagesse et de la Victoire pénètre en ce domaine par l'intermédiaire d'un long chemin sinueux, errant à travers des sentiers labyrinthiques. Ce passage, alternant pentes ascendantes et descendantes, est jonché de nombreuses feuilles tombées des arbres. Si le bosquet précédemment visité pouvait laisser filtrer quelques rayons du soleil, le Domaine du Dieu de l'Amour possède en son sein une obscurité relativement apaisante. Quelques traits de lumières fusent vers le sol, symbole de l'existence éphémère d'une luminescence réconfortante dans un monde sombre. Le silence règne en maître dans cette introduction propice aux rencontres amoureuses. Seul le bruit du vent , caressant discrètement le tronc des arbres et faisant vaciller les branches des sapins au loin, prouve la réalité d'une certaine vie.*


Les légendes, contant l'existence d'un lieu saint où les mythiques passions perdurent indéfiniment, sont donc bel et bien vraies. Cet endroit est un véritable havre de paix où peut se réfugier les amours interdits. Tel est le Domaine du Seigneur Éros: Dieu de l'amour. Je n'ai pas le temps de m'y recueillir mais je me promets d'y revenir le plus souvent. Pour le moment, si je veux retrouver Obba, il me faut me rendre sans plus tarder vers le Lac d'Émeraude. Et pour cela, je dois trouver la sortie de ce dédale.


* Le Chevalier continue son périple à travers la Propriété de la Divinité à l'Arc d'Or lorsque, au détour d'un contournement apparaît un passage séparé par deux pins. Sélim poursuit son chemin et s'offre à lui une vision splendide. Le Ciel reprend son droit et le soleil divin inonde de sa bienfaitrice luminescence un merveilleux splendide. Présent sur le rivage du lac d'Émeraude, le Guerrier Olympien de la Sagesse et de la Victoire se cache temporairement des rayons du soleil pour continuer d'observer le paysage. Notamment, il contemple le reflet du soleil sur l'eau du lac. Ainsi, il remarque qu'elle prend une multitude de teintes diverses mais non moins appréciable. Le cyan se mélange au bleu foncé de manière presque parfaite. Aussi loin que peut se porter son regard, les hautes montagnes de l'Olympe se dressent devant lui et, sur leurs flancs, la mer de bois reprend ses droits. Le Chevalier pose un genou à terre et se lave le visage: l'eau rafraîchissante achève d'ôter les douleurs de l'être humain. Puis, il se relève et regarde autour de lui. *


Quel endroit magnifique ! Cependant, il me faut traverser le lac si je désire m'entretenir avec la Vénérable Obba. Il n'y a pas, évidemment, d'embarcation et je ne me permettrais point de souiller la splendeur de cette eau avec mon sang. Que faire ?





* Soudain , les eaux du lac se retirent et commencent à prendre la forme d'une silhouette. En s'éloignant de la rive, elles révèlent de longues colonnes blanches, encadrant de longues marches blanches. Celles-ci mènent à un splendide palais dont la grande entrée est précédée par deux statues immenses, symboles très probable de la représentation du Maître de ces lieux: Éros. Le paysage, qui environne cette apparition, est d'une divine beauté. En arrière plan de chaque colonne, des conifères en forme de cristaux encercle le domaine caché. Sélim reste bouche bée devant cette manifestation. Prudemment, il s'avance vers le Palais du Dieu de l'amour. Les marches sont, en fait, du marbre d'une consistance exceptionnellement pures. Au fur et à mesure qu'il s'avance, il examine les environs: à y regarder de plus près, il peut observer, sur les "branches" des arbres de cristaux, des fruits fabriquées en diamant. C'est alors que, soudain, l'immense porte à double battant cristalline, s'ouvre. Une femme fait son apparition et marche en direction du Chevalier. La couleur de sa peau est semblable au bois d'ébène, ses cheveux bouclés et sombres retombent le long de ses épaules. Ses yeux ont la couleur du bleu des océans tandis que l'ensemble de son corps demeure parfaitement équilibré. Elle porte une longue tunique blanche qui met en avant la proéminence de sa poitrine. Distinguée, sa démarche est aisée et jamais provocante. Lorsqu'elle dépasse les statues, la grande porte se referme silencieusement. Plus elle se rapproche du Guerrier, plus elle paraît comme éthérée. Lorsqu'elle se présente à Sélim, sa voix se révèle être suave. *


Sois le bienvenu Sélim, Guerrier Olympien de la Sagesse et de la Victoire. Mon nom est Obba, Déesse des Lacs et épouse de Chango. Je suis ravie de faire ta connaissance, aussi me suis-je permis d'emprunter les lieux de l'Amour pour te rencontrer. Moi, qui suis la représentante de la fidélité conjugale, n'est-ce point un endroit parfait pour nous rencontrer ?


* L'être humain pose un genou à terre et met sa main sur son coeur. Il incline la tête en signe de salutation puis la relève. Ceci fait, il se redresse, recule de quelques pas et commence son entretien avec la déesse. *


Vénérable Obba, c'est un plaisir de vous rencontrer. Il est vrai que ce lieu vous convient à merveille. Vous devez peut être connaître la raison de ma présence en ces lieux. Orula m'a prédit mon avenir et m'a invité à voyager à travers le Royaume de l'Olympe afin de parfaire mon destin. Pour autant, je vous avoue que je demeure abasourdi par ma destinée. Être considéré comme le Roi d'une contrée aussi fondamentale que l'Olympe est une responsabilité qui me fait douter. Suis-je vraiment apte à Devenir ? Si j'en crois les paroles du Divin Devin, je dois apprendre à vous.


* Obba écoute attentivement les paroles de son interlocuteur puis acquiesce. Sa chevelure tombe le long de son visage et elle repousse les mèches sur le côté afin de ne pas cacher la splendeur de son faciès. Puis, elle se dirige vers une colonne et caresse la consistance de cette construction. Ensuite, elle se retourne et pose son merveilleux regard sur l'humain blessé. *


Sache que les prédictions d'Orula sont toujours vraies. Si tel doit être ton destin, tu ne dois pas douter. Rends-toi compte que tu es un élu des dieux: rare sont les humains à mériter une telle chance. Aussi, vais-je te permettre de me poser une question. Réfléchis bien car cela sera ta seule interrogation. Je ne répondrais qu'à cette seule demande.


* À son tour, Sélim se rend vers une des colonnes et observe silencieusement la colonne qui se trouve devant lui. D'inspiration ionique, les cannelures sont remarquablement sillonnées en un parallélisme déconcertant. La colonne, sur lesquelles sont gravés les stries, est élaboré avec grâce et soin. La frise représente le Dieu de l'Amour offrant à Chaos et Gaia la permission de créer le monde sur lequel il a vécu. D'une beauté androgyne, il est semblable à un ange lançant une flèche au couple originel. La cimaise supporte en leurs extrémités un acrotère représentant une femme d'une beauté incomparable. Il semble, au guerrier olympien, représenter la perfection de la féminité: Aphrodite. Alors, le Chevalier de Zeus se retourne en direction de la Déité et pose son regard respectueux sur son visage interrogatif. *


Apprenez moi la réelle perception d'un être divin, Ô Grande Obba.


* La Divinité des Lacs étouffe un rire de satisfaction et place sa main délicate devant sa bouche. Son regard ravi se confond avec l'expression de fierté qu'elle offre à l'humain. *


Sache qu’un être divin a pour lui la longévité de l’immortalité. Nous sommes des esprits qui errons à travers ce monde. Lorsque nous le souhaitons, nous nous réincarnons dans le corps d’un être humain ou bien nous réveillons pour faire connaître nos idéaux. Notre connaissance nous permet d’invoquer des pouvoirs que nous seuls sommes apte à détenir. Notre savoir est ancestral et notre raison est à la hauteur des choix que nous devons porter. Si dominer le monde est l’apanage de certains, protéger les humains que nous chérissons est aussi notre devoir. Notre sagesse est incalculable car notre expérience des évènements fait de nous des êtres supérieurs. Pour autant, si certains conduisent leurs apôtres vers des chemins de soumissions, il en existe d’autre qui guide leurs suivants vers la loi de l’unisson. Sélim, la voie que tu empruntes, est unique car elle n’appartient qu’à toi. Que le savoir que je t’ai transmis soit tien. N’oublie jamais le précepte du fier guerrier: il arpente les sentiers de sa propre gloire et ne devra jamais se retourner. Avancer sans se retourner est le privilège des êtres d’exception. C’est à seul que nous, Dieux, acceptons de partager notre âme et notre érudition... Maintenant, à présent, je vais devoir te quitter. Je m’en vais retourner dans les cimetières de ma terre et discuter avec les morts. cependant, laisse moi te remercier: pour un court moment, ma déprime s’est envolée: mon amour pour mon Mari est éternel mais ses infidélités font mon malheur. Cependant, jusqu’à la fin des temps, je ne cesserais de l’aimer. Toutefois, dans le temple de l’Amour, se trouve une fontaine que l’on nomme le Yajiroboa. L’on dit que ces eaux soignent le corps et l’esprit des valeureux guerriers. Avant que les eaux ne recouvre le Domaine d’Éros, je ne saurais trop te conseiller de t’y baigner. Le Chemin est encore long... Au plaisir de te revoir Sélim, Guerrier Olympien de la Sagesse et de la Victoire...


* Obba lance un dernier sourire amical au Protecteur de Zeus puis elle se retourne. par la grâce de ses capacités anciennes, elle s’évapore, tel un esprit perturbé mais ayant connu le bonheur pendant un court laps de temps. L’Humain décide de suivre les conseils de la Déité et pénètre dans le temple du Dieu de l’Amour. Effectivement, une construction de source d’eau vive trône en son centre. De forme circulaire, bâti en marbre, de fines sculptures représentent des gravures magnifiques. Le Chevalier observe avec plus d’attention la représentation. Celle-ci semble évoquer l’amour entre Éros et Psyché. D’ailleurs, au centre de la fontaine, une statue, représentant une très jolie femme portant des ailes de papillon, fait jaillir de ses mains entrouvertes des filets d’eau. Sélim se déshabille et plonge dans la fontaine. Sa fatigue disparaît progressivement tandis que ses blessures se cicatrisent lentement. Le bien être, procuré par cet artéfact divin, provoque la résurrection de sa vitalité, non seulement spirituelle mais aussi corporelle. Lorsqu’il sort de la Fontaine, puis du temple, il quitte le domaine dissimulé d’Éros et se retrouve sur le versant sud du Lac d’Émeraude. Les Eaux du Lac s’abaissent en un fracas qui provoquent une courte pluie, renforçant la spectaculaire beauté multicolore du lac, recouvrant ainsi un lieu d’une magnificence voilée aux yeux des non initiés. Fort de son nouvel enseignement, Sélim poursuit son chemin, le coeur et le corps apaisés. *

* C'est une plaine ensanglantée que découvre le Guerrier Olympien de la Sagesse et de la Victoire. Les cadavres s'amoncellent: certains s'étalent sur le dos tandis que d'autres sont à plat ventre. L'expression même des visages demeurent des plus évocatrice: la rage du combat se lit sur leurs faciès. Leurs yeux sont vitreux mais toujours ouverts. Les innombrables armes sont juchées ça et là, les décapitations, les membres arrachés sont le signe d'une violente bataille. Sélim ne reconnaît pas la splendeur acharnée de l'Arc de Triomphe: le paysage céleste s'est métamorphosé en un panorama chaotique. Les arbres,autrefois roi, sont devenus des esclaves vacillants. Sur leurs branches,siègent de nombreux pendus qui virevoltent au gré d'un vent macabre. La terre est rougie par le sang d'innombrables guerriers. Au loin, des cris de fureurs s'élèvent à mesure que des chocs sourds résonnent. *





* Le Chevalier s'avance et demeure stupéfait tandis que ses pas le conduisent vers une armée dominée par un homme d'une puissance indescriptible. Il est vêtu d'une armure antique, semblable à celle que portaient les Athéniens. Sur sa main droite, il tient un large bouclier et sa main gauche serre une longue lance. Indubitablement, il ne peut s'agir d'Arès. Je l'ai déjà rencontré et il ne possède pas la même énergie cosmique que cette apparition troublante. Je comprends: voici donc mon troisième enseignement. L'Art de la guerre. Et la Déité qui se tient devant moi ne peut être que Chango. La Divinité tourne son visage vers le Guerrier Olympien. On ne peut apercevoir son visage mais ses yeux sont remarquables: ils luisent littéralement d'une luminosité terrifiante. Puis, il s'avance vers Sélim. Sa musculature demeure impressionnante mais son agilité l'est tout autant: ses mouvements sont décidées mais gracieux. *


Ah ! Te voilà Sélim. Si tu as démontré ta valeur par le passé, il te reste encore beaucoup de chose à apprendre dans le domaine de la Guerre. Sois honoré que moi, Chango Dieu de la Guerre et combattant émérite, t'accorde l'honneur de partager mon savoir. Que ma connaissance soit tienne car mon enseignement te sera profitable.





* Un autre guerrier prend la parole. Son apparence est totalement dissimulée sous une armure mais on peut deviner une musculature aussi étonnante que Chango. De sa main droite, il tient un long marteau qu'il s'empresse de cogner sur le sol. L'environnement disparaît: la furie guerrière de l'armée disparaît tandis que le ciel s'assombrit, l'orange se mariant avec l'obscurité naissante. Sélim se retrouve en compagnie du nouveau guerrier dans un décor montagneux. *


La première règle de la guerre est de faire soi même ce que l'on exige de ses hommes. Si tu ordonnes de décapiter un truand, prends ton épée, arraches lui le coeur de ta main droite puis coupes lui la tête de ta main gauche. Que le sang de l'impie baigne ton corps sous les yeux de tes soldats. Regardes et comprends.



* Un terrible combat oppose soudain deux combattants: les deux guerriers portent, tous deux, des armures bien différentes. Le premier porte une armure sombre tandis que l'apparat de son opposant se révèle être nacré. Tous deux portent des boucliers forts distincts. L'un porte une claymore tandis que l' autre tient en ses mains une flamberge. *


Ces deux hommes... Je ne les connais pas mais je sais pourquoi ils se battent. Encore plus étrange, je ne les ai jamais vu et pourtant je sais leur prénom: celui qui tient la claymore se nome Edmond tandis que son adversaire s'appelle Mondor. Mais pourquoi se battent-ils ? Et pourquoi ai-je cette impression d'un lien fort mais dissous entre eux ?





* Soudain, le combat commence entre les deux protagonistes. Les armes s'entrechoquent sous les cris étouffés des deux adversaires. Les heaumes dissimulent les visages des deux guerriers. Celui d'Edmond est une protection typique de l'époque médiévale alors que celui de Mondor possède une connotation irréelle. En effet, de chaque côté de son heaume, deux longues griffes recourbées et acérées pointent vers le devant tandis que la globalité de son heaume semble être fabriqué avec des os humains. Au niveau de ses joues et de son menton, des extrémités aiguisées promettent des blessures mortelles s'il parvient à embrocher ou taillader son adversaire. *


* Edmond exécute un pas sur la gauche pour esquiver une attaque frontale de Mondor. Le Guerrier Olympien de la Sagesse et de la Victoire observe plus attentivement les cuirasses des deux adversaires. Celui d'Edmond est on ne peut plus ordinaire. Il possède, sur son torse, une armoirie représentant un lion gravé sur son torse. La protection ventrale et dorsale de Mondor, quant à elle, demeure des plus originale et effrayante. Un faciès, ressemblant à un sanglier avec des yeux rouges et de longues canines, est gravé sur la partie défendant le torse. À y regarder de plus près, les yeux sont de gros rubis scintillant de mille feux. Mondor poursuit son adversaire en se déplaçant également sur la gauche et lance une attaque frontale sur le bras gauche de son opposant. *


* Edmond bloque l'attaque de Mondor grâce à sa rondache collée sur son bras gauche. La lame de la flamberge entre en résonance avec le bouclier. Celui-ci projette une lumière blanche qui révèle la noirceur de l'épée de son adversaire. Cela a pour conséquence de fendre la longue épée de Mondor. Cependant, Mondor ne recule pas et vise la genouillère d'Edmond. Sélim observe la protection des jambes de Mondor. Les genouillères sont faites en un matériau noir, recouvertes de nombreux stries à la fois recourbées et acérées. Sur les jambières, le chevalier de Zeus découvre des visages cadavériques dont les bouches sont ouvertes en une inexorable complainte. Les solerets sont aiguisés comme des lames. Quant à Edmond, encore une fois, sa défense ne comporte point de décorations. *


* L'Observateur ne peut être qu'étonné devant l'agilité et la dextérité des deux combattants. Il paraît évident que leurs armures et leurs armes sont des plus lourdes à porter. Pourtant, ils se meuvent avec grâce et légèreté. Pour preuve, Edmond parvient à sauter pour éviter l'attaque de son adversaire et abat la lame de la Claymore sur le sommet du crâne de son adversaire. Pourtant, si cette attaque aurait pu tuer d'un seul coup tout être normal, il semblerait que le tranchant de la claymore se brise par endroit lorsque Mondor pousse sa tête en avant pour parer l'attaque avec son heaume. *





* Sélim observe Chango. Celui-ci ne dit mot et continue d'observer le combat. Le Guerrier Olympien fait de même alors que le combat se poursuit. Le dénouement semble proche tant les deux combattants semblent harassés. L'affrontement semble s'éterniser à mesure que les armures se brisent et que le sang commence à couler des orifices nées des attaques terribles et haineuses. C'est alors que les deux protagonistes, pour la première fois, commencent à discuter entre eux. Auparavant,cela n'avait été que des cris de fureurs. Désormais, chacun semble vouloir convaincre l'autre de l'importance de son geste. Les blessures profondes obligent les deux adversaires à se servir de leurs armes comme des cannes pour pouvoir se tenir debout. Edmond pointe un doigt accusateur vers Mondor à mesure qu'il reprend son souffle. *


Pourquoi nous battons-nous ? Ne peux-tu donc pas comprendre que ce monde ne saurait être dirigé par des esprits maléfiques qui asserviront l'humanité ? L'Homme ne doit pas être esclave, il est né pour être libre. Aucun d'entre nous a le droit de l'exploiter pour ses propres idéaux.


* Mondor rejette la tête en arrière et éclate de rire. Son hilarité demeure machiavélique alors qu'il se redresse péniblement. *


Cesse de dire des sottises. L'humanité est une race prédatrice. Au sommet de la chaîne, l'Homme est un loup pour l'Homme. Ne comprends-tu pas qu'ils sont des agneaux et qu'ils doivent être guidés impitoyablement afin de créer un nouveau monde où ils pourront enfin vivre en paix ? Tes excès sont autant de souffre douleurs pour mon esprit que je peine à croire que nous fûmes du même sang autrefois.


* Edmond se saisit de sa claymore et se jette sur Mondor. Ses gestes sont saccadés à cause de la fatigue et de la perte de sang. *


Il est vrai que nous sommes frères mais tu es devenu nocif pour notre entourage. Ta folie est à la hauteur de l'absurdité de tes croyances. Pour de meilleurs lendemains, tu dois mourir: je préfère te porter le coup final plutôt que de te voir régner sur une terre fleurie par la mort d'innombrables innocents.


* À son tour, Mondor se redresse et se précipite sur Edmond. Ses mouvements paraissent bien lents et ses forces l'abandonnent clairement. *


Rends grâce à tes dieux dès à présent car tu vas les rejoindre séance tenante. Bien que nous soyons du même sang, ton extravagance te conduira à une mort assurée. Disparais de ce monde et sois l'accompagnateur de notre famille dans l'au-delà car ils te rejoindront bien assez tôt.


* Edmond vise les côtes de Mondor avec sa claymore. Soudain, la lame de son épée perfore la ceinture abdominale de son frère alors que celui-ci tentait une nouvelle attaque frontale sur le sommet du heaume de son frère. Pourtant, Edmond ne parvient pas à retirer sa lame du corps de Mondor. Celui-ci parvient, dans un dernier effort, à fendre le crâne de son frère en abattant sa lourde flamberge sur le crâne d'Edmond. Le soleil couchant illumine un bien triste tableau: bien que du même sang, les deux guerriers meurent dans un dernier souffle. Ils demeurent des statues qui perdureront à travers les âges et deviendront des symboles manichéens pour l'éternité. *


* Chango se tourne vers Sélim et le regarde longuement. Le Guerrier Olympien est, à la fois, choqué et abasourdi par l'évènement qui vient de se dérouler. Le Dieu de la Guerre croise les bras puis les décroise. L'environnement disparaît et l'élève retrouve la plaine ensanglantée. Le chevalier s'habitue à cette vision horrifique. Puis, Chango tourne la tête en direction de Sélim. *


Domines ta peur. Outrepasses tes préjugés et abandonnes tes idéaux. La Guerre obéit à la barbarie. La pitié n'est point de mise lorsque tu affrontes ton adversaire. Qu'un affrontement soit honorable ou loyal, sache que ton ennemi combat pour ses principes. Il est ton égal: il veut la victoire.


Ô Seigneur Chango. Quel doit être mon rôle en tant que Roi Combattant ? Je n'oserais jamais envoyer mes soldats dans un combat inutile...


Celui qui combat peut perdre. Mais celui qui ne combat pas a déjà perdu. La pire des défaites, c'est celle d'avoir refusé le combat. Oui Fils... Il faut toujours être prêt à faire la guerre, pour n'être jamais réduit au malheur de la faire. Car, qui veut la paix, doit se préparer à la guerre. De plus, le Chef est celui qui prend tout en charge. Il dit: " J'ai été battu". Il ne dit pas : " Mes soldats ont été battus." Si une guerre doit amener la défaite, c'est parce que tu n'auras pas été capable de la mener à bien. Tes hommes seront de la chair à canon mai, en aucun cas, ils ne devront être des sacrifiés. Lorsque tu marcheras sur la Montagne du Kilimandjaro, et que celle-ci sera recouvert du sang des cadavres de tes homme, que ton regard ne tremble jamais. Nul larme ne devra être versé car ils se seront battus en ton nom. Tu leur devras fierté et honneur et, au sommet de la montagne divine, tu deviendras un pin fort et puissant dont les racines seront alimenté par le sang de tes soldats. N'oublie jamais qu' on ne doit jamais laisser se produire un désordre pur éviter la guerre; car, on ne l'évite jamais, on la retarde à son désavantage. Les beaux discours ne sont que des edelweiss fanées face à la volonté de tuer son prochain. Le conquérant voudra ta mort même si tu lui offres la plus belle des fleurs: reste toujours sur tes gardes. Ne te méprends pas surtout pas: à la guerre on tue non pour tuer, mais pour ne pas être tué. Car, c'est dans le fracas d'un terrible affrontement, que l'homme mesure à quel point il désire vivre. C'est, lorsque sa vie ne tient plus qu'à un fil, qu'il veut vivre. N'oublie jamais que l'homme arrive toujours à survivre, même dans les pires circonstances... Voici mon dernier enseignement Sélim. Maintenant, avance vers la conclusion de ton chapitre de mortel car je n'aurais plus rien à t'apprendre. Suis nos enseignements et tu deviendras le plus grand Roi que le monde n'est jamais connu. Tu sais où te diriger n'est ce pas ? Maintenant va...


* Chango hoche la tête en direction de son élève, en guise de dernière salutation. Puis, il se retourne et disparaît progressivement. Au fur et à mesure que la silhouette divine s'envole, le paysage reprend sa forme initiale. Sélim reconnaît le domaine du Dieu Arès. Le Dieu Santeria n'est plus, maintenant, qu'un précieux souvenir qui permettra à Sélim de mieux comprendre son destin divin. Dès à présent, le chapitre final de son apprentissage touche à sa fin: il ne lui reste plus qu'à se rendre vers un dernier endroit. Celui du Domaine du Roi des Dieux. *

PREMIÈRE PARTIE: l'Ultime Leçon.







* Le Temple du Roi de l'Olympe siège au dessus d'un domaine aussi vaste que somptueux. Plus précisément, le Guerrier Olympien pénètre dans les terres de son Seigneur, perdu dans ses pensées. Un long chemin dallé sépare le temple de Dionysos de celui de Zeus. Encore une fois, le paysage est à la hauteur de la splendeur du Territoire des Dieux. Le ciel ne présente qu'une dominance bleutée tandis que les nuages flottent paisiblement parmi cet océan céleste. Hélios accueille, de sa douce et rassurante chaleur, les pas du Chevalier. La pelouse des innombrables jardins sont un hymne à la magnificence des lieux. Une petite colline sépare les terres du Dieu du Vin de celui du Maître de la Foudre. C'est ainsi que, au sommet de ce mont, il contemple l'extraordinaire beauté du Domaine du Grand Zeus. *


* Entouré d'une vaste forêt verdoyante, le temple de son Roi domine ce large territoire. La demeure du grand Zeus semble toucher le ciel tant sa place culmine au sommet des sanctuaire des Dieux. Des nuages flottent autour de la Maison de Zeus. Du temple, jaillit une cascade qui donne naissance à un lit d'eau, parcourant tout l'Olympe. La demeure, en elle même, est un savant mélange entre une architecture grecque aux lignes strictes et un style oriental aux contours arrondis. La disposition naissante est élégante, sobre: elle rend grâce à la domination du Roi de l'Olympe et souligne son esprit d'ouverture. *


* Il ne semble pas y avoir d'accès apparent: c'est pourquoi, mu par un ardent sentiment de curiosité, Sélim entre sur cette terre d'accueil. Au fur et à mesure qu'il pénètre dans la forêt, il se rend compte que celle-ci s'apparente plus à une jungle qu'à un territoire forestier. La lumière du soleil tremble mais ne faillit pas. Des lianes apparaissent ça et là tandis que le sol feuillu accompagne les pas du Chevalier. L'abondance d'arbres fruitiers ou sauvages aident à rendre une température agréable. Au loin, Sélim entend le bruit des chutes d'eaux. Assoiffé, il se rend hâtivement vers la localisation et découvre un immense lac d'où coulent l'eau de la cascade. Le fracas régulier de la chute d'eau offre une consonance apaisante aux oreilles de l'être humain. Le chevalier ôte sa chemise et la plie soigneusement sur le sol. Puis, il s'assoit sur un tronc d'arbre et entreprend de défaire ses chaussettes et ses chaussures. Les pieds dévêtis, le doux zéphyr caresse son torse dévoilé. Les blessures d'antan ne sont plus que de lointains souvenirs: il peut ainsi admirer, dans le reflet de l'eau, le teint hâlé de son corps finement sculpté par les durs labeurs de son passé. *







* Lentement, Sélim plonge un pied dans l'eau et constate la délicieuse fraîcheur du liquide. Puis, il s'avance vers le lac et constate que sa profondeur est somme toute correcte. La douceur du soleil, inondant le Domaine de Zeus, allié à la fraîcheur de l'eau du lac est une aubaine pour les sens et un paradis pour le corps régénéré de Sélim. Celui-ci décide de purifier son âme sous la cascade d'eau lorsqu'il remarque, soudain, une anomalie. En effet, la chute d'eau dissimule une très grande porte à double battant, dominant un large escalier blanc, forgé en une substance nacré. Le Guerrier Olympien de la Sagesse et de la Victoire demeure interdit devant cette entrée alors que l'eau de la cascade coule le long de son corps. Sur l'ouverture est gravée, en son centre, une tête représentant un aigle. Deux éclairs de foudre séparent de part et d'autre la gravure principale. Le Chevalier gravit les escaliers et entreprend de pousser la porte afin de découvrir le mystère qui se cache derrière elle. Puis, il pousse le grand portail avec ses deux mains et constate, avec surprise, que celle-ci s'ouvre aisément. Un long couloir se dévoile sous les yeux de Sélim. Sur le plafond, supporté par de hautes colonnes doriques se rejoignant entre elles, sont gravés des représentations légendaires d'évènements liées à 'histoire de Zeus. Notamment, est sculptée une chèvre prenant soin d'un jeune enfant. De plus, un peu plus loin, une représentation d'une guerre ancestrale est finement représentée avec précision. On y voit un homme, tenant une large épée d'une seule main, pourfendre un adversaire à genou. Enfin, le plafond symbolise un puissant monarque, assis sur un trône, dominant douze autres personnalités. Ce lieu semble intemporel et son silence paraît éternel. Le sol est un ensemble de dalle blanche. De part et d'autre des colonnes, cachées derrière les supports, malgré l'obscurité, Sélim peut deviner des statues représentant des divinités. Les silhouettes sont indistinctes, leurs significations échappent donc au Chevalier. Alors, il décide de s'avancer et de visiter les lieux quand il remarque, soudain, que le couloir débouche sur une vaste pièce circulaire. Celle-ci débouche sur un large escalier, donnant naissance à une nouvelle porte à double battant. À sa gauche, un portail ouvert donne naissance sur un autre couloir tandis que sur la droite, un chemin s'offre à lui. Subitement, une énergie cosmique fait son apparition devant lui. Elle demeure plus que reconnaissable aux yeux de Sélim puisqu'il s'agit de celle d'Obatala, le Souverain des Dieux de la Santeria. Il demeure assis sur la première marche de la scène et observe le Guerrier. Un sourire satisfait naît sur son visage, illuminé par une démonstrative fierté. Ses mains sont posées sur ses deux genoux: il porte une longue tunique blanche, ses longs cheveux sombres sont noués en une tresse posés sur son épaule droite. Malgré la vague obscurité qui règne en ces lieux, Sélim parvient à contempler la peau noir de son interlocuteur. Ses yeux ont la couleur de l'émeraude. *


* Obatala invite Sélim à s'asseoir près de lui. Puis, le dieu pose une de ses mains sur le genou de son protégé. Son visage s'illumine un court instant d'un éclatant sourire avant de se muer en une concentration soudaine et ferme. Puis, il ôte sa main et celle ci rencontre l'autre dans une cérémoniale empoignade. Ensuite, la divinité observe le plafond de la grande salle avant de reposer son regard sur celui du chevalier. *


Sélim, ton voyage va bientôt s'achever dans ce temple endormi. Ici, règne la demeure du Grand Zeus, celui auquel tu as voué toute ta vie. Nous, déités ancestrales, fûmes seulement tes guides afin que se forge ta destinée. Au cours de ton existence, tu as appris à t'élever en tant qu'être humain mais aussi en tant que Dieu. Aujourd'hui, le choix du Roi de l'Olympe s'est porté sur toi car tu es le plus sage et le plus responsable de sa cour. Néanmoins, avant que ne s'achève la Transition, il te faut apprendre à devenir le Monarque des Dieux. Ceci sera ma dernière leçon. Après cela, seul ta conduite dictera ton destin, le choix sera tien lorsque ton âme deviendra divine.


L'homme de qualité exige tout de soi: c'est un souverain. Celui qui exige des autres est un despote. Accomplis ce que tu exiges des autres car celui qui veut régner sur le monde doit d'abord apprendre à régner sur soi-même. Sois bien conscient de ton rôle et fais appel à ta sagesse innée et à ton bon sens naturel. Monte les escaliers et ouvrent la porte qui se trouvent derrière moi. Car, vois-tu, je n'ai plus rien à t'apprendre. Tu es devenu mon égal: l'harmonie et la sagesse sont des atouts qui t'aideront à devenir l'Empereur des Cieux. Dès à présent, mon fils, l'oisillon est devenu un fier aigle royal.


* Sélim incline la tête en signe de remerciement puis il se relève. Le Chevalier observe longuement la grande porte puis son regard se pose de nouveau sur son interlocuteur. *


Déité de mon sang, avant que vous ne me quittiez définitivement et que s'achève le chapitre de ma vie, permettez moi de vous poser une dernière question. Au cours de mon aventure en tant que protecteur du Seigneur de l'Olympe, j'ai rencontré des dieux ayant fusionné avec des hôtes humains. Loin de moi l'idée de vouloir refuser le chemin qui m'est destiné... Cependant, je ne peux m'empêcher de m'inquiéter pour mes parents. Dans l'histoire du monde, savez-vous si un être humain est parvenu à s'unir avec Zeus afin de devenir une nouvelle entité ?


* Obatala se relève à son tour. Un sourire se dessine sur son visage à mesure que ses pas le conduisent vers la sortie du temple. Lentement, son corps se désagrège doucement. Plus il avance, plus ses jambes s'évaporent dans un nuage de fumée. Son torse se dissipe au gré d'un léger vent à l'odeur de menthe. Ses bras se dissipe faiblement et, enfin, avant que sa tête et ses épaules disparaissent éternellement, le Guerrier Olympien de la Sagesse et de la Victoire entend une voix dans son esprit: Obatala professe son ultime leçon avant de redevenir un songe dans l'esprit des humains qui le vénèrent encore. *


À ma connaissance... Non... Mais si, dans le cour de l'histoire et dans l'écrit des légendes, il ne devait y avoir qu'une personne, je suis persuadé que cela serait toi... Rencontre ton dieu et... Adieu...

DEUXIÈME PARTIE: La Renaissance de Zeus.








* Enfin, Sélim rencontre Zeus. Les deux protagonistes se retrouvent dans une vaste salle circulaire, dominant les cieux de l'Olympe puisque, derrière le trône sur lequel est assis le Maître des Foudres, on peut y apercevoir un ciel bleu traversé par des nuages. La salle, où préside le Monarque, est soutenue par de vastes colonnes doriques. Le plafond est composé d'une grande gravure représentant Zeus, dominant le ciel et le monde. Le sol est composé de dalles blanches et un agréable vent vient caresser le visage du visiteur. *

* Le Souverain Céleste est assis sur un merveilleux trône sculpté en pierres agates. Des traits dorés parcourent le siège divin tandis que, sur la droite de l'accoudoir, est gravé un cercle d'or. Sur le rebord gauche, un aigle doré est posé fièrement. Ses yeux rubis contemplent le plafond, symbolisant l'Oeil qui Voit Tout. Les bras croisés, Zeus observe solennellement le Guerrier Olympien de la Sagesse et de la Victoire. La déité porte une longue tunique blanche dévoilant à peine sa puissante musculature. Ses longs cheveux blancs sont aplatis et descendent le long de sa nuque. Ses yeux émettent un rayonnement blanc alors qu'une barbe blanche encadre soigneusement sa bouche. Celle-ci occupe, d'ailleurs, la majeure partie de son visage, voilant ses joues et s'étalant jusqu'à la clavicule. Sur son poignet droit, on peut y découvrir un bracelet doré. Enfin, il est chaussé avec de simples sandales blanches. *


* Lorsque Zeus aperçoit Sélim, son air impassible s'évapore lentement. Un sourire naît sur son faciès et son apparence devient plus aimable. Presque paternaliste, son expression emprunte des sentiments traduisant une grande fierté et un bonheur non dissimulé. Il décroise les bras et pose ceux-ci sur les accoudoirs. Puis, il redresse son corps afin de montrer plus de proximité et invite Sélim à s'avancer vers lui. *


Sélim... Mon fier et valeureux guerrier. C'est à l'orée d'une nouvelle époque que nous nous rencontrons enfin. Le combattant, que tu étais, est devenu une pierre angulaire du domaine de l'Olympe. Avec sagesse et intelligence, tu as triomphé des épreuves du Fléau. Avec force et courage, tu es parvenu à te battre contre des adversaires bien plus puissants que toi. Avec loyauté et honneur, tu m'as servi jusqu'à combattre l'influence néfaste d'Ouranos lorsque celui-ci avait décidé de faire de toi son sujet. Tes adversaires ont chanté tes louanges et je ne peux que me féliciter de t'avoir choisi comme mon élu. Aujourd'hui, tes interrogations trouveront une réponse. Notre conversation donnera un nouveau sens à cette époque.


* Le Guerrier Olympien de la Sagesse et de la Victoire s'approche de son Souverain. Puis, il pose un genou à terre, met sa main gauche sur son coeur et baisse sa tête en signe de soumission et de salutation respectueuse. Puis, il redresse son visage et pose son regard sur celui de la Divinité. *


Ô Grand Zeus, je vous rencontre enfin. Vous avez été ma source d'inspiration, votre grandeur s'est exprimée à travers les divinités de mon sang. Vous avez protégé mes parents de la Folie de l'Empoisonneuse. vous avez toujours cru en moi et j'ai toujours cru en vous. Maintenant, je suis face à vous et mon coeur est empli d'une joie sans commune mesure. Cependant, malgré les derniers enseignements, si j'ai appréhendé la notion d'être divin, je ne sais pas encore ce qu'est réellement mon nouveau but. Dois-je disparaître afin de prendre votre place ? Est ce que mon existence s'effacera pour toujours? Et que deviendront mes parents lorsque je serais devenu un dieu ? La lumière est forte mais l'obscurité s'immisce dans mon esprit.


* Le Roi de l'Olympe se lève de son trône et, du geste de la main, invite son chevalier à en faire autant. Puis, il se dirige lentement vers le centre de la salle et passe à côté de Sélim. Celui-ci ressent l'imposant pouvoir cosmique de son Dieu. Elle n'est nullement agressive mais on peut y lire une certaine force impitoyable dans son cosmos divin. Ensuite, Zeus se dirige vers une colonne à la gauche du Chevalier. Il pose une main et caresse la structure du support. Par la suite, il se retourne soigneusement et observe son Protecteur. Le vent des cieux fait tournoyer sa tunique blanche, dévoilant des cuisses musclées et bien dessinées. Sa voix est grave et mélodieuse: elle demeure presque un chant doux, une ode rythmée et apaisante. Le Guerrier Olympien ne peut que boire chaque phrase de son Dieu. Petit à petit, une complicité naissante se transforme en une véritable amitié entre la Déité et l'être humain. *


Cela est bien normal. Sache que je n'ai jamais accepté d'être le hôte d'un être humain. Pourtant, je n'ai cessé de t'observer. En toi, règne un don si naturel: ton âme est d'une profonde sagesse et l'harmonie est seigneur dans ton esprit. Fort de mon passé et de mon devoir, j'avais oublié qu'un Roi n'est bon que s'il est juste. Tu m'as fait rappelé à quel point je me fourvoyais. Comme mon père offrit une nouvelle ère sur les cendres de son père, j'ai établi une nouvelle ère divine sur la dépouille sanglante de mon père. Tel est la malédiction suprême des dieux: nous sommes condamnés à concevoir mais notre succession appelle toujours la mort de nos ancêtres. Il me faut mettre un terme à cette fatalité: c'est pour cette raison que, depuis les plus lointains siècles, j'ai cherché l'être qui me permettrait de réaliser ce rêve. En toi, je fonde de grand espoir car tu es l' Élu que je cherchais depuis fort longtemps.


* Le Guerrier Olympien de la Sagesse et de la Victoire se relève et suit du regard les mouvements du Maître de l'Olympe. Il demeure statique, ses bras se posent le long de son corps. Le vent divin fait soufler sa fraîcheur sur le visage du Chevalier tandis qu'il tourne le visage vers son interlocuteur pour le regarder dans les yeux. Sélim incline fièrement la tête, suite aux révélations de Zeus. Cependant, son attitude prend une tournure soucieuse lorsqu'il s'adresse à son Roi. *


Mon Roi fait de moi l'être le plus heureux du monde. Pourtant, qu'elle excuse ma principale inquiétude: que deviendront mes parents ? Serais-je un immuable souvenir dans leurs coeurs? Ou bien aurais-je encore la chance de me mettre à table avec eux dans notre modeste cuisine ? De plus, excusez mon outrecuidance à votre égard cependant, il me semble qu'un être divin est semblable à un être humain. Si sa longévité lui permet d'acquérir d'innombrables connaissances, il n'est pas exempt de pêchés. N'est-il pas dans la nature d'autrui de se soumettre à une autorité supérieure afin de trouver la force en lui d'exister ?


* Zeus se rapproche de Sélim et, contre tout attente, pose ses deux mains sur ses épaules. Son regard lumineux n'émet aucune intention hostile. Bien au contraire, une attitude, proche du paternalisme, se fait sentir entre les deux intervenants. Les grandes mains du Maître de l'Olympe englobe la totalité des épaules du Chevalier. Son sourire s'éteint progressivement, laissant place à un rictus posé et intime. *


Sélim... Tu trouveras toujours grâce aux yeux de tes parents: ton amour pour eux est une leçon pour moi. J'ai toujours haï mon père pour ses actes passés. J'ai renié ma famille en pensant que je saurais être meilleur qu'eux. Je me trompais et toi, plus que quiconque, tu me l'as montré. Tu seras mon hôte: de par ton amour pour tes parents, me permettras-tu de retrouver les merveilleux moments que j'ai oubliés ? Concernant ton interrogation, ta remarque est fort pertinente mais la soumission à une autorité naturelle est synonyme d'un règne juste et sage. Tes sujets se joindront à toi si tu es capable de mêler justice, sagesse, intransigeance et courage. Avec le temps, tu apprendras que régner est chose ardue si le coeur du monarque est clos.







* Puis, le Souverain des Dieux ôte ses mains des épaules de son protégé et se dirige vers le mur de gauche de la salle du trône. Plus exactement, il se dirige vers une paroi où sont gravées deux épées dont les lames s'entrecroisent et un large bouclier en toile de fond. Des runes mystiques parcourent cette ornement: les inscriptions sont écrites non seulement sur la lame des deux épées mais aussi sur la façade du mur. Zeus ferme les yeux, pose sa main sur la gravure et intensifie sa cosmo énergie. La lueur blanche, qui entoure le corps de la Déité, s'imprime sur chaque rune, celle-ci s'illuminant d'abord faiblement puis considérablement. Le Chevalier, devant l'éblouissement soudain de la salle du trône, se protège de la lumière et détourne les yeux tout en protégeant son visage d'une main tendue, posé en avant de son front. Quant au Monarque Divin, sa deuxième main valide s'appuie sur le mur. Puis il intensifie, de nouveau, sa cosmo énergie. Sélim, s'habituant à la clarté de la lumière émise par le cosmos de son Maître, observe l'évènement d'un regard curieux et circonspect. La façade du mur se sépare en deux, donnant naissance à une nouvelle artère de la salle. Un long chemin, entouré d'eau, apparaît sous les yeux de Sélim et de Zeus. Ce sentier, construit en marbre, s'achève par un petit escalier composé de trois marches, donnant naissance à un balcon circonférentiel où siège, dans un socle de pierre en forme de fleur ouverte, une épée. Le Roi s'écarte du chemin et pose un regard attendrissant sur l'artéfact. Puis, ses yeux se posent sur ceux du Guerrier Olympien de la Sagesse et de la Victoire. D'un geste de la main, le Souverain montre l'épée et le chemin caché de la Salle du Trône. *


Voici mon arme ancestrale. Ten'batsu Den'kou Tsurugi. L'Épée Divine de la Foudre. À l'apogée de la Titanomachie, Cette arme fut forgée par les Trois Cyclopes Ouraniens: Argès ajouta la lueur, Brontès l'orage et Stéropès les éclairs. Cette arme parvint à terrasser les Titans: elle demeure le seul artéfact capable de défier la Faucheuse de Cronos. Le Foudre ne doit jamais être mis entre de mauvaises mains: la paix et la sauvegarde de ce monde en dépendent. Cet attribut est l'unique symbole de mon existence, il sera ta couronne. Maintenant, Sélim,acceptes-tu de fusionner avec moi et de guider l'Olympe vers un avenir radieux ?


* Le Guerrier Olympien de la Sagesse et de la Victoire fixe avec attention cette nouvelle apparition. Puis, il croise le regard du Monarque Divin. Pendant un long moment, il demeure interdit, pesant le pour et le contre. Puis, il s'avance vers la nouvelle entrée et examine précautioneusement l'allée qui le mène à l'Artéfact Divin. Ses yeux se ferment durablement, sa respiration se fait irrégulière: une courte inquiétude s'en fait le symbole. Ensuite, il inspire et expire calmement, conscient de l'offre de son dieu et du nouveau rôle qui l'attend. Sélim tourne la tête vers Zeus puis incline solennellement la tête. *


Sans l'ombre d'une hésitation, j'accepte mon Seigneur. Nous formerons, ainsi, une seule et même personne et nous serons les garants de la justice et de la protection de ce monde. Je vous promets être juste et impartial. Je prête serment devant tout ce qui m'est plus cher au monde d'établir un ordre divin sage et harmonieux où règnera à jamais un équilibre parfait entre sagesse, raison et autorité.


* Le Souverain de l'Olympe lance un dernier sourire à son interlocuteur puis il s'éloigne et se dirige vers le trône. Il s'y assoit et reprend sa posture originelle. Quant à son chevalier, celui-ci le suit du regard et incline la tête. Zeus adresse une dernière recommandation avant de céder sa place à son plus fidèle guerrier. *


Qu'il en soit ainsi donc. Appropries toi donc l'Épée Divine de la Foudre et réunissons nos cosmos et nos vies. Unis ton cosmos au mien et deviens, définitivement, le Maître de l'Olympe. Sache que tu ne seras jamais seul: je serais toujours en toi. Moi, Zeus, Monarque des Dieux et Empereur de la Foudre, assurerai mon rôle de Guide. Je serais ta force, ta conscience. Quant à toi, ton infinie sagesse et ta grande ouverture d'esprit seront les garants d'une existence pacifique et libre de ce monde.


* Sélim pénètre dans la pièce secrète de la salle du trône de Zeus. Au fur et à mesure de ses pas, le cour d'eau, qui entoure l'accès vers le balcon, semble réagir à l'aura du Guerrier Olympien. En effet, celle-ci semble bouillir: un nuage de buée accompagne les pas du Chevalier vers l'Épée Sacrée. puis, il se trouve enfin face à l'Artéfact Divin. Le Pommeau de l'Épée Divine de la Foudre est enfoncé dans le socle tandis que la lumière du soleil celeste éclaire la lame de l'Arme. Son ombre trace sur le chemin une invitation sombre, dont la pointe montre la salle du trône. Alors que l'être humain pose sa main sur la lame de l'épée, des coups de tonerre résonnent dans l'Olympe et l'influence de Zeus tente de pénétrer en lui. La décharge énergétique est tellement puissante qu'elle projette Sélim en arrière. Alors, la foudre se tait subitement à mesure que le Chevalier se redresse, sonné par le contrecoup du choc. *


Par tous les dieux ! Quelle puissance ! L'accomplissement de mon serment envers Zeus est mon ultime devoir envers lui. Il est assuré que cette épreuve dépasse toutes mes expériences passées. Les combats, que j'ai menés autrefois, ne sont rien en comparaison du devoir qui m'attend. M'approprier l'Arme du Roi de l'Olympe est impératif mais je ne sais comment procéder car il est certain que je n'y parviendrais point si je ne trouve pas la solution à cette quête initiatique. Je me dois d'éléver mon cosmos à celui de Zeus, je dois atteindre le neuvième sens et achever ma condition d'être humain. En définitive, il me faut devenir un dieu. Courage Sélim ! Zeus compte sur toi: le présent, qu'il t'a offert, est synonyme de la confiance qu'il place en moi. En aucun cas, je ne dois le décevoir.


* Une nouvelle fois, le Guerrier Olympien de la Sagesse et de la Victoire se dirige vers l'Épée Divine de la Foudre. Le choc se répercute sur ses mouvements qui demeurent moins fluides qu'auparavant. Il constate des tremblements au niveau de ses membres, dus aux effets de la foudre divine qui s'est abbatue sur lui. Aussi, s'engage-t-il à serrer et deserrer ses doigts. En même temps, il croise ses doigts et fait craquer ses phalanges tout en tournant sèchement sa tête vers la gauche puis vers la droite, afin de craquer les os de son cou. Lorsqu'il se retrouve, une nouvelle fois, en face de l'Artéfact Sacré, il pose un genou à terre, inspire profondément puis expire doucement. Ses yeux se closent. Il se concentre et intensifie sa cosmo énergie progressivement. Ensuite, il se saisit du pommeau de l'épée. Une nouvelle fois, des coups de tonnerres se font entendre dans l'Olympe et la foudre menace de s'abattre sur Sélim. Pour autant, malgré la puissante intensité de l'Arme du Monarque Divin, le Chevalier refuse de lâcher l'identité du Souverain Céleste. Bien au contraire, l'intensification de sa puissance cosmique s'exprime à un rythme régulier et constant. Son visage baigne de sueur tandis que sa souffrance se manifeste par un râle douloureux. La couleur bleutée de l'Olympe se mue en une nuance sombre et, bientôt, la pluie fait son apparition. Le tonnerre se fait de lus en plus fort tandis que la pluie redouble d'effort. Le vent paisible devient un ouragan terrifiant. Cependant, tel le roseau qui ne plie et ne se rompt pas, Sélim fait appel à toutes ses forces et redouble d'attention. Son cosmos encercle la silhouette de son corps. Soudain, la transition débute. *


* Elle est d'abord physique. La taille de Sélim grandit progressivement. Sa carrure musculaire augmente: d'une silhouette fine et athlétique, elle tend à présenter un aspect massif et herculéen. Ses cheveux marrons prennent une teinte différente: non seulement, ils s'allongent et s'épaississent, mais, en plus, la coloration du cuir chevelu blanchit. Il en résulte une longue chevelure qui descend le long de sa nuque , retombant soyeusement le long de ses épaules. on front se dissimule sous une foisonnante frange. La couleur de ses yeux s'illuminent momentanément puis prennent une couleur jaune dorée. Son visage devient carré. Son nez paraît fin et ses larges oreilles sont dissimulées sous sa longue chevelure. Sa couleur de peau, autrefois hâlée, prend une coloration blanche. Le contour de son menton suit la forme de son visage, il demeure carré. Des rides apparaissent autour de ses pommettes. La jeunesse se retire au profit d'un âge de raison et de maturité. *







* L'évolution se ressent, ensuite, d'un point de vue énergétique. Le cosmos de Sélim augmente de manière constante à mesure que l'environnement de l'Olympe subit des pressions atmosphériques ahurissantes. La foudre ne cesse de s'abattre sur le sol olympien tandis que le vent ne cesse d'osciller entre tempête et bourrasque. La communion entre les deux cosmo énergies est telle que le Chevalier parvient à atteindre le stade du huitième sens. L'Arme du Souverain s'enveloppe d'une luminosité blanche qui s'associe au cosmos developpé de celui de l'Humain. Soudain, des profondeurs du ciel sombre et menaçant, un éclair tombe sur l'épée. Le Guerrier se retrouve enfermé dans une sphère électrique alors que la lame se fendille petit à petit. Puis, elle se brise, révélant une nouvelle forme. Cette fois-ci, des runes divines apparaissent tandis que l'épée se métamorphose littéralement. Le pommeau s'affranchit d'une matière ferreuse, représentant une extrémité arrondie tandis que la lame se recourbe, présentant une forme quelque peu acérée et infléchie.En son centre, naît un sillon, où coule un flux sanguin qui s'imisce dans la peau de l'être humain. L'ichôr pénètre dans le corps du chevalier, achevant ainsi sa métamorphose en un être divin. La cosmo énergie demeure impressionnante, elle est le symbole du passage du stade humain au rang divin. *







* Dorénavant, l'Être Sans Nom demeure toujours dans sa position initiale. Puis, il redresse la pointe de ses pieds et décide de sortir l'Épée Divine de la Foudre de son socle. La sphère se dissout à mesure qu'il pousse sur son genou pour se relever. Il n'y applique pas de force surhumaine, l'artéfact se retirant aisément. C'est alors qu'il se saisit de l'Arme Divine, levant l'épée au cieux dans un fracas assourdissant. Les jambes écartées, le bras gauche tenant l'épée divine, le bras droit le long de son corps,il lève la tête vers le ciel en poussant un cri de révélation. Et, pendant, ce temps, Zeus disparaît doucement dans un nuage. Seul son sourire satisfait demeure avant que son visage ne s'évapore, emporté par un vent redevenu maintenant calme et apaisant. L'Être Sans Nom ouvre les yeux lentement et constate les innovations. Son visage demeure fermé, son attitude est l'expression même de la neutralité. Puis, son regard embrasse, du haut balcon céleste, l'Olympe. Ensuite, il se retourne, tient son épée de sa main gauche et se dirige vers la salle du trône. Ses yeux scrupte la façade droite du vaste séjour. Un haussement de sourcil accompagne un léger sourire tandis qu'il s'y dirige lentement. Sa main se pose calmement sur le mur et celui-ci révèle une nouvelle entrée, semblable à la pièce secrète derrière lui. Un chemin, accompagné d'un cour d'eau, se dévoile sous les yeux de l'Être Sans Nom. Au bout de cette allée, surplombant les cieux olympiens, se trouve un bouclier où sont gravées des scultpures à l'hommage de la foudre. C'est d'un pas assuré qu'il se rend vers l'artéfact divin et qu'il s'en saisit sans aucune difficulté. De sa main droite, il prend possession du bouclier et sort silencieusement de la salle. Enfin, il se poste devant le trône vide. Derrière le siège, une lumière jaillit: une dalle disparaît, révélant son armure divine. L'Être Sans Nom pose le Bouclier Divin de Capella et l' Épée Divine de la Foudre de part et d'autre du trône. Puis, il s'y assoit. Sa main caresse inconsciemment l'aigle doré puis il met son torse en avant, écarte légèrement les jambes et place sa main droite sur son genou droit. Son coude gauche est posé sur sa cuisse gauche et lui sert de support à son menton. Ses yeux fixent la grande porte à double battant de l'entrée de la Salle du Trône. Il semble réfléchir, son regard se perdant dans un indéfinissable moment de solitude bienfaisante. Un sourire naît sur son visage. *


Voilà donc mon nouveau destin. Mes ennemis subiront le courroux de Zeus tandis que mes amis profiteront de la douceur de Sélim. Il me faut, alors, trouver un nouveau nom. En mémoire de ceux et celles qui m'auront guidé jusqu'ici, je décide de me nommer Zeus. Oui... Je suis Zeus, Dieu de la Foudre et Maître de l'Olympe.



* Zeus découvre les restes d'une tunique blanche posée sur le sol de son domaine. Un ruban noir semble y être attaché. Il se lève de son trône et s'avance vers la tenue. Il dénoue le ruban et se confectionne un léger turban. Puis, il redresse ses longs cheveux blancs et attache une partie de sa tignasse en une légère queue de cheval. Le nouveau Maître de l'Olympe se rassoit sur le trône et intensifie sa cosmo énergie. Ainsi, il entre en communication télépathique avec ses fidèles sujets. *


Divinités Olympiennes et Soldats des Cieux. Votre Souverain est de retour: L'Olympe ressurgira des confins de l'oubli. Redevenons une place forte de ce monde et pérénisons le nouvel équilibre qui nous tend la main.