Le dragon des mers en enfer.

« Il est temps… Ton heure est maintenant venue. Tu as eut l’arrogance de croire que tu pouvais me tuer d’un seul et simple coup, et finalement après avoir enchaîné assaut après assaut tu ne t’es pas rendu compte que tu étais entrain de mourir à petit feu. Tu ne te rends même pas compte à quel point tu m’as pompé avec ta pseudo mégalomanie. Il est temps pour moi de te faire taire! Tu va rejoindre tous ceux que tu as tué enfer ! Et malheureusement pour toi en enfer rien ne s’oublie et les âmes que tu as torturé vont te faire payer ce que leurs a fait ! »

C’est sur ces mots de son adversaire que dragon des mers disparut de la surface la Terre. Son corps n’était plus que poussière et son âme après un long voyage arriva en enfer. Le totem décapité de son casque s’était recomposé avant de regagner le domaine de l’atlantique Nord. Aussi à peine arrivé aux royaumes des morts, que Mephisto pendait déjà à récupérer son précieux par tous les moyens quitte à se rendre une fois encore chez les asgardiens.

Mais pour l’heure ce n’était plus qu’un zombie qui errait dans ce monde où seul la mort régnaient. Son réveil n’en fut que plus douloureux, lui qui pensait avoir atteint le paradis et le repos éternel dût oublier tout ce qui avait fait de lui un mortel. A quelques mettre du marinas un immense fleuve coulait dont la couleur rouge sang n’était pas sans lui rappeler ceux des nombreux innocents que le mégalomane avait froidement abattu sans état d’âme.

Mephisto voulut s’approcher de cet affluant non par pour s’y baigner mais par simple curiosité. Lorsque le dragon des mers fût horrifié de voir tous ces corps asséchés qui gisaient en surface. Apparemment c’est ici que les humains étaient plongés après leur mort. Quel bien triste sort ! Se disait alors le gardien de l'atlantique Nord.

Perdu dans ses pensées et quelque peu dépassé par les évènements, Mephisto un brin désorienté se retourna pour savoir où continuer sa route. Mais en détournant son regard sur une colline située à quelque mettre de sa position, le marinas fût stupéfait d’apercevoir tout une lignée de macchabées se jeter dans un mystérieux puit. Cette frontière entre le monde des morts et celui des vivants semblait les conduire au cœur des ténèbres.

Mais ce qui frappa le marinas ce n’était pas cette lignée de cadavres marchant vers leur destinée, mais c’était de constater que parmi la charogne se trouvaient bon nombre de ses victimes. Ainsi dans cette masse de corps asséchés, il semblait reconnaître le petit Vifrûn qui accompagnait ce cher Vaflan et dont la cruauté du destin avait fait que Mephisto ne supportant plus le gamin, mis fin à sa misérable vie.

Même si ce spectacle le répugnait, d’un autre côté le garde fou de l’empereur était rassuré. Toutes ses victimes avaient été envoyées en enfer et étaient bien arrivées à destination. Au moins se disait-il cet attroupement massif lui tiendrait un peu compagnie. Conscient des conséquences de ses actes d’une barbarie inouïe, le marinas se mit à éclater de rire. Même la mort n’avait pas réussi à mettre fin à ses sournoiseries. Soudain des corps tuméfiés surgirent par derrière le dragon des mers pour l’agripper et l’immobiliser.

Mais…Qu’est-ce que c’est que ça !! Qu’est-ce que cela signifie !! Hum… Je vois, ce sont toutes les innocentes victimes que j’ai tuées…Leur haine envers moi est si forte qu’elles errent entre le royaume des morts et celui des vivants indéfiniment ! Elles ne peuvent pas aller dans l’au-delà, elles ne peuvent pas trouver le repos éternel tant que l’âme du tyran continuera à exister. Mais tous ces macchabées sont le symbole de ma toute puissance. Alors pourquoi en aurais-je peur ? Qu’ai-je à craindre de ces morts !?

Mephisto voulut se débattre tant bien que mal mais les errants solidement agrippés autour de sa taille l’empêchaient de tenter la moindre action lui permettant de se sortir de cette bien fâcheuse situation. Pourtant ce n’était pas l’envie qui lui démangeait de déchaîner contre eux toute sa colère et les propulser jusqu’au puit des enfers. Mais ces peaux desséchées étaient bien trop nombreuses pour que le marinas se débarrasse de ses proies.

De plus, bien que sa volonté restait intacte, son essence vitale l’avait quitté et le tyran était impuissant devant le corps de tous ces innocents qui réclamaient vengeance. Pourtant croyant toucher l’un des leurs, leur joie retomba brusquement lorsque ces derniers reconnurent avec horreur le bourreau Mephisto qui les avaient assassiné sauvagement dans les contrées gelées.

Les âmes en peine à la vue du marinas se dégagèrent alors de lui pour s’éloigner sans doute de peur que le mégalomane ne recommence ses méfaits. Les morts continuèrent alors leur chemin les menant au cratère Yomotsu qui arpentait la colline.

Le marinas venait de se débarrasser de manière inhabituelle de ses vieux démons et pouvait enfin progresser dans ce lieu de cauchemar qu’était l’achéron sans toutefois être ralenti.

Néanmoins, le spadassin de Poséidon dû se rendre à l’évidence lorsqu’il s’aperçut que le fleuve qui le séparait de l’autre rive, l’empêchait de traverser et de continuer son chemin. Le babylonien pris alors la décision d’attendre le dos collé à un rocher et les bras croisés que quelqu’un l’aide à atteindre l’autre côté.

Je vais m’arrêter ici. De toute façon c’est la seule solution si je veux franchir l’achéron. Il doit bien y avoir un passeur ou quelqu’un qui connaisse cet endroit par cœur…

( édit : passage litigieux initial remplacé )

Arrivant sur une barque, Nefertis s'approcha de Méphisto tout en restant à assez bonne distance du bord. Elle le regardait faire tout ce bruit et détruire ce qui l'entourait comme si de rien n'était. Il ne remarqua même pas sa présence et essaya de contourner le fleuve ce qui était la preuve d'une énorme bêtise pour Nefertis qui savait très bien qu'elle seule pouvait faire traverser le fleuve.

- Tu fais bien beaucoup de bruits pour quelqu'un qui vient de mourir. Tu parles toujours tout seul ? C'est pour te rassurer comme les petits enfants font quand ils sont dans une pièce noire ? N'empêche tu m'as fait rire c'est déjà ça avec tes paroles ridicules.

Nefertis restait sur sa barque et attendit une réaction du nouveau visiteur.

Cela faisait maintenant des heures que le sous-fifre de l’empereur attendait que quelqu’un se présente à lui. Dans un silence de mort, le gardien de l’atlantique Nord commençait à trouver le temps long. Il n’y avait pas l’ombre d’un chat à l’horizon à part une épaisse brume opaque qui recouvrait l’Achéron que même la lumière des ténèbres n’arrivait à dissiper. Mephisto s’ennuyait fermement. Au moins les fantômes de ses victimes lui donnaient de quoi s’occuper. Mais ces cadavres enchevêtrés ne lui opposèrent qu’une faible résistance pour le distraire plus longtemps.

La seule chose qui le divertissait à présent était ce caillou que le marinas jetait à la surface du court d’eau afin de faire un concours de lancé de ricochets. Un sourire pouvait se lire sur son visage pourtant si impassible d’habitude lorsqu’il enchaîna dix rebonds d’affilé. Comme quoi malgré qu’il n’était plus un enfant, le spadassin de Poséidon n’avait pas perdu la main. Cependant ce jeu de gamin le lassait profondément. Aussi le coude posé sur son genou et la paume de son poignet frotté contre sa joue, le marinas patientait affalé sur son rocher.

Peu à peu le mégalomane en tenue de civil somnolait, lorsque des ruissellements en surface de l’affluent des enfers attirèrent son attention. Des troubles étaient en effet visibles au-dessus de l’eau et seules les remous d’une rame ou les sauts d’une grenouille pouvaient expliquer ce brusque phénomène. Soudain le manteau de brouillard s’évapora et une ombre s’approcha de la rive où les marinas s’était positionné. Quel ne fût pas son étonnement de voir apparaître une chaloupe avec à son bord une mystérieuse entité qui éveilla sa curiosité !

La créature éphémère semblait pourtant être au courant des derniers agissements de Mephisto. Puisque ce dernier ne remarqua même pas sa présence lorsqu’il se débattait contre les dépouilles des malheureuses victimes qu’ils avaient sauvagement assassinées quand le tyran était encore dans le monde des vivants. Conscient que ce brouhaha pouvait surprendre la contrebandière, dragon des mers se voulut rassurant prétextant avoir agit par légitime défense.

Il fallait bien que je m’occupe l’histoire de passer le temps et puis je ne pouvais pas laisser ces morts poser leur salle pattes sur moi sans rien faire. Ils étaient trop collants à mon goût et seront à l’avenir garder leur distance dès que ces macchabées remarqueront ma présence. sans doute qu'ils ont préféré fuir devant ma cruauté commise dans le passé. Mais qu'importe, on m’appelle le dragon des mers et je cherche à rejoindre la première prison celle du jugement afin de répondre de mes crimes.

Tu tombes plutôt bien, je cherche par tous les moyens à rejoindre l’autre rive. Hors tu sembles diriger ta barque avec une telle aisance et j’ai justement besoin d’un matelot d’expérience pour m’aider à traverser ce fleuve. Hé puis comme tu me sembles fort sympathique je te donne dix drachmes pour me conduire à bon port. La transaction te semble équitable ou tu as besoin davantage de pièces d’or ?

Mephisto s’empara alors d’une bourse accrochée à son ceinturon contenant suffisamment d’argent pour nourrir tout un régiment, avant de tendre son pécule la main tendue en direction du passeur de l’Achéron.

Nefertis poussa un soupir d'exaspération devant tant de blabla plus qu'inutile de la part de la personne qui se tenait au bord du fleuve. Elle ne supporta que difficilement ses jérémiades par rapport aux spectres qui avaient essayer de s'accrocher à lui et encore moins ses tentatives de flatterie pour obtenir ce qu'il voulait.

- Tu n'es pas obligé de crier, je ne suis pas sourde ... se contenta-t-elle de dire dans un premier temps par rapport à sa demande de transaction.

Elle le regardait fixement dans le yeux et elle devait lutter pour garder son sérieux tellement il avait l'air ridicule dans sa posture avec la main tendue vers elle.

- Je n'ai pas besoin d'argent mais d'une bonne raison pour que je te fasse passe. finit-elle par dire sans lâcher des yeux le marina qui c'était présenté à elle quelques instants plus tôt.

Elle savait très bien que de toute façon, elle était en position de force et lui pas en mesure de négocier quoi que ce soit puisqu'il désirait se rendre de l'autre côté comme il venait de le dire et qu'elle était le seul moyen pour ça.

Les explications du spadassin de Poséidon ne semblaient pas convaincre le passeur de l’achéron. Etait-ce à cause de la réaction des âmes errantes qui en croisant le regard de leur bourreau Mephisto avaient brusquement fuit sans dire un mot ou bien l’arrogance de ce dernier qui commençait à lasser la contrebandière des enfers ? Toujours est-il que le marinas trouvait le temps de plus en plus long et l’achéron n’était vraiment un endroit accueillant pour un général de son rang.

Quoiqu’il en soit, le mégalomane bien que perdant peu à peu patience resta courtois vis-à-vis du passeur un brin enquiquineur . Cependant, Mephisto dût se rendre à l’évidence, l’argent dans sa situation ne faisait pas son bonheur et il avait appris à ses dépends que ce n’était pas en soudoyant son chauffeur que le marinas arriverait à l’heure. Visiblement cette bien étrange créature aimait travailler gratuitement pour ses clients.

Du moins son comportement de dépit en disait long sur son ressenti. A cet instant le gardien de l’atlantique Nord compris que pour franchir le fleuve des morts, il lui fallait trouver autre chose qu’une rançon pour convaincre le passeur de l’achéron. Mais les justes mots qui ne tournent pas autour du pot. Se grattant alors le menton, le spadassin de Poséidon se mit à réfléchir.

Offrir son corps à une inconnue semblait bien incongrue encore moins de lui servir de déjeuner une fois son jugement prononcé. Une place au chaud tout prêt de son pilier ? Difficile de se prononcer et finalement en observant sa barque flotter, le marinas pensa à une partie de pêche improvisée. Naviguer ça devait creuser l’appétit se disait-il alors. Mais finalement ce fût un autre argument qui retenu son intention.

Les morts rôdant en enfer voulaient certainement que justice soit faite et que leur assassin soit jugé rapidement pour répondre du crime des nombreux innocents. Tant que le tyran n’avait pas encore reçu son châtiment, jamais les âmes des défunts mortels ne pouvaient trouver le repos éternel. C’était une bonne raison pour que Nefertis aide ce fou à passer. D’ailleurs c’est le principal motif qu’il donna à son vis-à-vis pour que ce dernier lui rende service.

Tu te sentiras moins seul en ma compagnie, je t’aiderais même à pêcher du poisson si tu me le demandes. Quoique vu ce qui remue en surface de l’eau, je doute que ton bateau soit conçut pour cette pêche au gros. Et puis tu as tout à y gagner en m’aidant à traverser. Je suis certains qu’en voyant débarquer ce joli spécimen dans sa demeure, le juge des enfers sera te récompenser à ta juste valeur.

Après ça ne me dérange pas de faire la traversée à la nage, mais l’achéron n’est pas du goût du dragon des mers, plus à l’aise dans les bassins du royaume sous-marin. Tu voulais une raison en voilà une. Alors créature des enfers es-tu d’accord pour m’apporter tes services ou dois-je me mettre à genoux devant toi et t’implorer de m’aider ?

Les cheveux au vent et le regard étincelant comme celui d’un enfant, le fidèle lieutenant de l’empereur attendait la décision du passeur.

Nefertis observait le marina qui réfléchissait à ses propres paroles, visiblement il soupesait le pour et le contre des différentes solutions qu'il imaginait pour avoir le droit de monter dans sa barque et réussir à traverser le fleuve qui le séparait de son jugement. Au bout d'un certain temps, le dragon des mers reprit la parole et il n'eut comme première réaction qu'un rire tonitruant de la part de Nefertis.

- Hahahahaha pêcher, hahahaha à la nage hahahaha tu es vraiment trop drôle marina hahahaha

Mais la créature des enfers se tu immédiatement lorsque le marina continua et éleva de nouveau la voix. Elle lâcha un soupir de dépit

- Pff décidément, jeune marina tu n'écoutes pas ce que l'on te dit. Tu n'es pas en position de négocier et je t'ai demandé une chose, une seule chose c'était de ne pas crier mais je vois qu'il t'est impossible de faire ça. Je vais aller faire un tour et tu auras tout le temps de méditer sur tes actes...

Nefertis n'était pas bête, elle avait laissé un espace assez grand pour interdire toute tentative d'intrusion à bord non désirée et le marina n'avait plus qu'à attendre car elle se mit en route pour s'éloigner de l'indésirable qui ne savait pas écouter ce qu'on lui disait lorsque c'était nécessaire. Elle se retourna néanmoins une dernière fois pour lui dire.

- Un conseil aussi, n'essaie pas de traverser à la nage quoique tu rendrais un service à l'humanité en le faisant. HAHAHAHAHAHAHA

Et le passeur éclata de rire.

Mephisto pensant avoir à faire à une vielle bicoque ne garda pas sa langue dans sa poche et ne ménagea pas ses propos, ce qui avait le don d’agacer le passeur de l’Achéron. Pourtant le spadassin de Poséidon ne s’était pas présenté en donneur de leçon. Il est vrai que son caractère bien trempé avait de quoi irriter les âmes les plus sensibles mais de là à être comparé à un vulgaire parasite nuisible, il y avait une immense frontière que cette sorcière des enfers semblait vouloir franchir.

Loin de se laisser marcher sur les pieds, le marinas oublia l’idée de négocier quoique ce soit sous peine d’aggraver encore une fois son cas. Mephisto avait été bien maladroit jusque là. Il est vrai, qu’il lui fallait mesurer ses paroles sous peines de voir s’éloigner la demeure du jugement, seule endroit capable de redonner vie au mégalomane qui ne pensait qu’à une chose : Se venger d’Asgard et abattre tous les traîtres complices de sa mort !

Les seuls souvenirs que le gardien de l’atlantique Nord se rappela avant de rendre son dernier soupir, ce sont ses camarades le regardant agoniser devant l’ennemi. Mais avant de quitter ce monde, il lança un dernier regard des plus froid sur le général de la sirène maléfique comme pour jeter son dévolu sur l’une de ses futures proies possibles. Mephisto n’appréciait pas que ses frères le laissent ainsi se faire tuer sans rien faire.

Néanmoins, laissant sa rancœur de côté, le mégalomane se re-concentra sur son principal objectif : Sortir par tous les moyens de ce trou à rats pour que son courroux s’abatte à nouveau en surface. La contrebandière resta toutefois prudente et à bonne distance de son vis-à-vis, cette dernière ne semblait pas accorder sa pleine confiance à ce déséquilibré connu pour ses méfaits.

Sa manière de parler affaire ne dupa pas d’ailleurs Néfertis qui voyait des manigances en tout genre dans les intentions pourtant nobles de Méphisto. Enfin, elle exprima son désir d’aller faire un tour, lasse d’avoir affaire à un sourd. Se montrant alors sur un autre jour, le dragon des mers s’adressa plus calmement qu’à son habitude afin de retenir l’attention de son homologue.

A en juger par votre peau ridée, je vous aurais bien donné une centaine d’années. Aussi l’audition se détériore avec l’âge alors j’ai cru bon de parler suffisamment fort pour ainsi manifester ma présence au royaume des morts. Aussi, je m’excuse d’avoir monté la voix de cette manière et je promets de rester très poli à votre égard. Inutile de me répéter ce que je sais déjà.

Je ne suis pas en mesure de demander quoique ce soit et j’aurai mieux fait de tourner sept fois ma langue dans la bouche avant de prendre la parole. Néanmoins comme vous l’avez fait si bien remarquer, je ne préférais pas si possible me mouiller. L’odeur pestilentielle qui se dégage de cette rivière des enfers et les nombreux macchabées qui grouillent dans ces profondeurs me font peur.

Je pussoie donc à vos dires et la seule façon pour moi de rejoindre l’Achéron est que vous aillez l’amabilité de m’aider à traverser ce fleuve ou tout du moins de m’indiquer le chemin le plus rapide pour que je puisse me rendre à la première prison. Ni voyez aucune insolence ni arrogance de ma part, mais malgré tout le respect que j’ai à votre égard, mes victimes attendent ma sentence avec impatience.

Jouant la carte de la séduction et affichant un sourire ravageur, le sous-fifre de l’empereur des mers et des océans voulait ainsi prouver que derrière ses grands airs, se cachait un homme courtois et attentionné loin de l’image cruelle et sanguinaire qu’on voulait lui donner.

Le passeur s'éloignait petit à petit de l'endroit où se trouvait Méphisto lorsque ce dernier prit de nouveau la parole en comprenant enfin que ce n'était pas la peine de crier par contre, elle se bloqua net lorsque ce dernier se montra impoli envers elle.

- Tu parles de rester poli mais tu me traites vieille peau et de ridée ? Tu ne crois pas qu'il y a une légère contradiction dans tes paroles jeune marina ?

Le jeune marina comprit qu'il devait faire attention à ce qu'ils diraient dorénavant et parlaient enfin de se faire juger et non d'exiger de traverser. Le passeur fit demi-tour et se rapprocha du bord du fleuve.

- Sache que tes victimes sont déjà en paix car comme ce sont des asgardiens que tu viens de tuer, ils se trouvent déjà au Walhala grâce à ta mort mais comme tu viens enfin de comprendre qu'il fallait faire attention à tes paroles, je te laisse embarquer dans cette barque.

Au fur et à mesure des explications du spadassin de Poséidon, le passeur de l’Achéron se détacha peu à peu vers un autre lieu de destination. Toutefois, bien qu’à bonne distance du marinas, il nota un changement notable dans le son de sa voix. En effet le dragon des mers était devenu courtois, chose assez inhabituelle chez cet être pourtant connu pour être des plus cruels.

Ainsi ce regain d’intention ne laissa pas indifférent la contrebandière des enfers qui tout en écoutant attentivement les dernières paroles du mégalomane n’appréciait guère d’être traité de vielle bicoque par le garde fou de l’empereur des mers et des océans. Pas étonnant alors que la réaction à l’égard de l’Atlante fût des plus virulentes.

Mais c’était la seule façon pour Mephisto d’expliquer la portée de ces mots dont les échos firent remuer la surface de l’eau jusqu’à donner des maux de tête à cette sorcière des enfers. Remettant en cause la beauté de son teint naturel et la vieillissant de quelques années, le dragon des mers voulait ainsi par ce stratagème toucher son vis-à-vis quelque soit le prix.

De toute façon, la vie, il l’avait perdu depuis un moment et ne craignait pas que le courroux de Nefertis ne s’abattent sur ce fou arrogant et insolent. Jouant sur son expérience de Don Juan, le lieutenant de Poséidon exposa brièvement ses arguments. Prétextant qu’en connaissance de cause, notre homme avait rencontré des nymphes bien plus jolies que cette créature fort incommodante.

Cela dit ne voulant pas la vexer d’avantage, Mephisto modéra ses propos et affirma sans trop de risque que cette dernière finirait bien un jour par trouver une chaussure à son pied. En réalité le général imaginait mal un des généraux ou tous autres farfadets faire la cour à cette chose dont un léger coup de maquillage ne pouvait pas faire de mal. Néanmoins sans se voiler la face par crainte de devoir finir son voyage à la nage, le marinas voulut se montrer à son avantage avec l’intention de tourner la page.

Sans vouloir vous manquer de respect, j’ai croisé par le passé des naïades bien plus belles que vous. Non pas que vous soyez immonde loin de là, mais je n’ai que l’embarras du choix en surface et j’ai besoin de rencontrer une personne hystérique qui partage mes goûts sataniques. Je suis certain que vous trouverez un vieux crapaud pour vous tenir compagnie. Mais trêve de plaisanterie, je ne suis pas venu ici pour draguer comme vous pouvez vous en douter. Ni voyez de ce fait aucune ironie, j’ai toujours été simple d’esprit. J’aime dire la vérité non pas pour blesser mais pour prouver ma sincérité.

Faisant alors preuve d’indulgence et comme pour marquer l’ouverture, Nefertis moins distante qu’à l’accoutumé, invita alors notre héros un brin mégalo à embarquer. L’invitant à continuer à rester prudent à l’avenir. Fidèle à sa ligne de conduite et en parfaite humilité, ce dernier remercia une dernière fois le passeur et son regard était déjà fixé de l’autre côté de l’Achéron.

Du moment que leurs âmes ont enfin trouvé la paix, c’est le principal comme la mienne attends déjà d’être guidée vers sa destiné. Errer et se lamenter pour l’éternité comme ces Maccabées ou bien prendre ma revanche sur la cruauté de mon destin, seul le gardien de la première prison peut en décider désormais et mon sort repose entre ses mains. J’en suis conscient et je vous remercie infiniment de ma laisser embarquer dans votre chaloupe en espérant que le juge des enfers soit tout aussi clément en me voyant. Hé bien en route à présent !

Puis le gardien de l’Atlantique Nord monta à bord de l’embarcation du passeur de l’Achéron avec pour principale mission : atteindre les abords de la première prison. Prenant place sur la coque du navire, Mephisto attendit que Nefertis commence à ramer pour enfin oublier ce sinistre endroit.

Nefertis n'écouta même pas ce que dit le marina, il était beaucoup mais alors beaucoup trop bavard à son goût et de plus il n'avait pas du tout l'art de la diplomatie alors même qu'il n'était pas en position de force.

Enfin il se décida à monter dans la barque et là ses travers recommencèrent, Nefertis n'eut pas d'autre choix que de le frapper avec une de ses rame pour lui faire comprendre qu'il devait arrêter.

- Je t'ai déjà dit d'arrêter de crier. Recommence une seule fois et je te balance par dessus bord.

Le ton de la voix du passeur était tel qu'il était clair que c'est ce qui arriverait si le général de Poséidon élevait de nouveau la voie.

L'embarcation se mit ensuite doucement en route vers le bord opposé du fleuve mais elle s'arrêta en milieu de nulle part en plus brouillard. Aucun des deux rives n'étaient visible. Nefertis se tourna lentement vers Méphisto

- Maintenant, donne moi une seule bonne raison pour que je ne te balance pas à la flotte et que je t'emmène bien de l'autre côté ?

On aurait dit que la créature des enfers prenait un malin plaisir à faire mariner le marina.

Dans un souci d’apaiser ce climat délétère, le dragon des mers essuya les critiques les plus virulentes à son égard. Ce n’était pas tant sa parole qui semblait être remis en question mais une fois encore le ton employé à l’encontre du passeur de l’achéron. Pourtant le spadassin de Poséidon n’avait en aucun cas l’intention de remettre en question les galons de la contrebandière des enfers. Mais ses grands airs étaient mal perçus par cette dernière qui voyait beaucoup d’arrogance dans les propos de Méphisto.

Le général se donnait néanmoins beaucoup de mal à rester courtois. De toute façon il n’avait guère le choix, d’ailleurs le passeur lui fit comprendre, lorsque excédé par le comportement du déséquilibré, il mit un point d’honneur à mettre les points sur les « i » en fracassant l’une de ses rames sur sa cabosse lui provoquant une effroyable douleur mais surtout une grosse bosse que notre héros bien que se tenant le front, avait du mal à estomper.

Par cette action Nefertis voulait que le dragon des mers arrête de brailler et se comporte enfin comme un adulte responsable sous peine de voir ses ambitions couler en même temps que l’embarcation qui devait le conduire jusqu’à la première prison. Réalisant peu à peu d’être tombé sur une folle dingo tout aussi zinzin que le Babylonien, Mephisto changea d’attitude et sans doute de peur de recevoir une fois encore des coups de pagaie sur le front, voulut rassurer son vis-à-vis quant à son excès de zèle.

Il était content notre mégalo d’être enfin sur ce fichu bateau, simplement sa joie ne semblait pas être partagée par tout le monde et au lieu de transmettre sa bonne humeur, il avait réussi à provoquer la fureur de Nefertis dont l’envie de jeter ce marinas de premier choix dans les immondices le démangeait fortement. En fâcheuse position et pas franchement à son avantage, le dragon des mers tenta néanmoins d’apaiser la situation dans l’espoir de se racheter d’une bonne conduite et d’oublier ce fâcheux accident.

Pardonnez mon enthousiasme, mais j’étais si impatient de monter que je ne voyais pas comment exprimer ma satisfaction d’une autre manière que ce soit. J’apprends d’avantage à vous connaître à vos côtés et je ferai en sorte de maîtriser mes émotions la prochaine fois avant de prendre la parole. Ni voyez donc aucunes agressivité de ma part mais plutôt une forme d’empathie devant rendre ce voyage le plus agréable possible.

Je sais que cette traversée s’annonce longue et difficile mais autant prendre tout ceci avec le sourire au lieu d’imaginer le pire. Faut bien se donner un peu de courage avant de mettre du cœur à l’ouvrage.

Puis une fois l’orage et ce climat palpable quelque peu atténués, le capitaine et son passager reprirent la mer. Tout ce qu’avait à faire dragon des mers s’était à s’étendre au fond de la chaloupe le corps couché et reposé. Les bras croisés et mastiquant une brindille d’herbe, Mephisto telle une paillasse et confortablement installé regardait le commandant du navire entrain de pagayer.

L’air désappointé, il avait envie de lui dire : « rame plus vite fainiasse », mais cette remarque désobligeante risquait de lui attirer des ennuis. A défaut de gindre, le marinas n’avait pas à se plaindre. La barque progressait doucement et sûrement et bientôt Mephisto arriverait à bon port lorsque soudain le passeur décida de s’arrêter à mi-chemin. Le spadassin de Poséidon ne comprenait pas pourquoi cette réaction si subite alors qu’un épais manteau brumeux oppressant et inquiétant semblait régner en maître dans ces lieux.

Visiblement avant d’aller plus loin et soucieux de lever les derniers doutes quant aux réelles intentions du dragon des mers, Nefertis demanda une dernière fois pourquoi elle devait transporter ce malade jusqu’à l’autre rive et la raison essentielle pour que celui-ci ne finisse pas au fond de la rivière à tenir compagnie aux macchabées qui grouillaient dans ces profondeurs lugubres et macabres. Se remémorant alors les derniers propos du seigneur Triton et revoyant l’image de l’empereur hanter son esprit, il lui répondit d’un air déterminé :

Le dragon des mers en enfer. Poseidon10070

La nouvelle aphélie va bientôt avoir lieu et annonçant la réincarnation du dieu Poséidon…Cet évènement doit correspondre au déluge qui doit s’abattre sur cette maudite planète effaçant ainsi toutes traces de vie sur la surface de la terre. L’empereur a besoin de l’un de ses plus puissants généraux pour l’aider à bâtir les fondations de la nouvelle Babylone. Mon maître doit disposer de tous ces hommes pour vaincre l’ennemi.

Je ne peux me résoudre à le décevoir, mais je n’ai plus mon destin entre les mains, je le sais et j’en suis conscient à présent. C’est pourquoi j’ai besoin de vos services pour me rendre à la demeure du jugement. L’heure de la bataille finale est sur le point de commencer et le juge des enfers qui garde la première prison est la seule personne en ce monde capable de redonner vie à mon enveloppe charnelle. Je n’ai pas le droit d’abandonner mon seigneur dans un moment aussi crucial alors le sanctuaire sous-marin est à la merci de ces chiens d’asgardiens.

Je m’en remets à vous une dernière fois, vous serez aux premières loges pour assister à la fin de l’humanité, je peux vous le certifier. Voilà la véritable raison pour laquelle je dois traverser l’achéron.

Puis de nouveau le silence se mit à régner. Dans ce calme trompeur, Mephisto espérait ainsi avoir convaincu son interlocuteur du bien fondé de ses actions sans toutefois s’attirer une fois encore les foudres de ce dernier.

Nefertis écouta blasée le général du dragon des mers, elle s'en voulait car elle avait bien compris qu'une fois qu'il ouvrait la bouche, il était difficile de l'arrêter de parler et elle lui avait elle même demandé d'essayer de la convaincre. Et ce qui devait arriver arriva, il était parti d'en un tirade dont lui seul avait le secret.

- La nouvelle aphélie blablabla ... blablabla .... blabla

La créature des enfers écoutait d'une oreille distraite lorsqu'un détail attira son attention.

blablabla l’empereur a besoin de l’un de ses plus puissants généraux blablabla

- Mouahahahahahahahahahahahahah

Nefertis se tordit de rire tellement la phrase de Méphisto était une énormité telle absurde qu'elle ne pouvait pas s'empêcher de faire autre chose que de rire

- hahahah pauvre Poséidon, si tu es l'un des plus puissants généraux qu'il a, il ne va pouvoir faire grand chose. Toi un général puissant hahahahaah et tu te trouves ici bloqué et complètement dépendant de moi hahahahaha tu es drôle marina, tu me fais bien rire mais je sens que tu vas être un client fidèle alors je vais te laisser continuer ton chemin hahahaha

Nefertis se remit en route vers le bord du fleuve, arrivé à celui-ci, elle le laissa descendre et continua à rire ... Puis elle s'arrêta et le regarda se diriger vers la 1ère prison en laissant en l'air et ne rattrapant la bourse de Méphisto qu'elle avait prise lorsqu'elle le tapa et qui servait à payer la traverser.

- Oui je sens que tu viendras souvent me rendre visite, ça risque d'être amusant.

ps: je te débloque l'autre topic dans la 1ère prison Wink

Après avoir évoqué le retour de Poséidon afin d’expliquer l’unique raison valable pour laquelle le passeur de l’achéron devait aider à faire traverser notre déséquilibré, ce dernier se montra plutôt dubitatif devant les propos de Méphisto. A croire que le sort de millions d’humains ne semblait pas le préoccuper au plus haut loin.

Ce n’était sans doute pas l’un de ses premiers soucis. D’ailleurs lorsque Nerfetis se mit à poufonner de rire, le dragon des mers compris sur l’instant qu’à défaut d’être pris au sérieux, qu’il était considéré plus comme un acteur comique qu’un des généraux gardant le pilier de l’océan atlantique.

Ne sachant où se placer, Mephisto se retenait d’insulter ce scélérat. Privé de tout son essence vitale, se n’était pas l’envie qui lui manquait pourtant de lui coller une baffe magistrale. Comment cette vilaine sorcière osait-elle en effet se moquer ainsi d’un des plus puissants spadassins de haut rang de l’empereur des mers et des océans ?

Cependant et après avoir essuyé quelques grincements de dents, le marinas écouta attentivement la réaction de la contrebandière des enfers qui après s’être laissée aller à quelques sarcasmes déplacés, jugea bon de laisser continuer notre héros mégalo qui n’oublia pas de la remercier tout aussitôt.

Toutefois, la réputation des marinas était mise à mal et le sous-fifre de Poséidon ne manqua pas de rappeler qu’il était tombé sur-le-champ de bataille non pas par un être inférieur, mais par un dieu dont ses pantins étaient bien trop faibles pour les laisser se faire massacrer par le dragon des mers et rester ainsi les bras croisés à ne rien faire.

Je n’en serai pas si sûre à votre place. J’ai perdu la vie certes, mais contre un dieu qui lui-même à failli être aspiré à jamais dans l’une des dimensions démoniaques où je l’avais envoyé. J’ai bien retenu la leçon et la prochaine fois je viendrai à bout de l’ennemi pour de bon. Car nulle autre que moi ne connaît le secret de l’univers et les pièges qu’ils renferment. Tout comme le juge des enfers qui est la seule personne capable sur cette terre de redonner vie à mon corps meurtri.

Peut-être qu’un jour nous serons amenés à nous revoir, mais ça seule ma destiné en décidera. J’ai vendu mon âme au diable et je ne crains plus de retourner en enfer depuis bien longtemps. Quant à ma vie elle est tout acquise à mon maître et il n’y a rien de plus beau au monde que de lui offrir ce que j’ai de plus précieux en échange de la tête de tous ces hérétiques et infidèles qui souillent depuis trop longtemps ses terres. Néanmoins je tiens à vous remercier de m’avoir laissé passé. En espérant que votre prochain passager soit l’une des victimes que j’aurai exterminées.

Puis après plusieurs heures à naviguer sur les eaux troubles de l’achéron, le passeur et son passager quelque peu dérangé arrivèrent enfin en amont du fleuve des enfers. Puis, une fois les berges de la première prison à portée de vue, Nefertis déposa son hôte qui l’avait bien amusé.

Sans se retourner alors, le gardien de l’atlantique Nord poursuivit son chemin le regard impassible mais une démarche et une droiture qui en disait long sur ses intentions. Quant à Nefertis, elle s’éloigna peu à peu des lieux et le brouillard commença à cacher lentement mais sûrement les dernières traces de son passage. Cette dernière continuait à rire aux éclats, comme ci le marinas n’était pas encore arrivé au bout de ses surprises.

La première prison

Sujet: Re: Le dragon des mers en enfer.

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