Exode Massif - Quête Tableau d'Affichage ~ Ft Giro, Li Lian Jie & Rahan

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Exode massif
Santorin, petit archipel paisible de Grèce où il y fait bon vivre. Oui mais... Depuis quelques temps, de sinistres rumeurs parviennent jusqu'aux oreilles des gardiens du Sanctuaire Sacré, notamment aux travers des habitants de Rodorio dont certains cousins, tantes, soeurs ou amis, vivaient jusqu'à lors sur l'une des îles de l'archipel.
Vivaient ? Et bien oui. Il semblerait qu'un véritable exode ait lieu depuis quelques semaines, les habitants quittant l'île par centaines presque tous les jours désormais. La cause ? Un gras, influent et riche homme d'affaires y a élu domicile il y a quelques mois, et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, ce grossier individu s'est mis à terroriser tout l'archipel. Investissant d'abord dans tous les commerces, les quelques hôtels, puis les ports -nombreux évidemment-, il a été jusqu'à expulser les gens de chez eux par la force et s'est auto-décrété propriétaire .... de tout l'archipel.
Autant d'injustice... c'est évidemment quelque chose que le Sanctuaire ne saurait tolérer, sur ses propres terres qui plus est. Cependant prenez garde, Chevaliers de l'Espoir, car il se murmure -folies, rumeurs ou vérités, vous le saurez bien assez tôt- que d'étranges créatures accompagnent le dit bonhomme en permanence et qu'elles seraient la raison de son succès "écrasant" sur l'archipel.

Les rumeurs chantent. Elles dansent sur les eaux, portées par les brises marines. À l'image d'Icare, elles volent. Haut dans le ciel. Haut dans les esprits. Mais jamais elles ne tombent pour disparaître dans les flots, dans l'oubli. Elles s'accumulent en un charnier désagréable, accompagnant d'autres de leurs sœurs, jusqu'à ternir la réputation et la dignité d'un homme, ou d'une femme. Tous et toutes ont déjà fait cette expérience. D'entendre leur nom, à travers quelques conversations prononcées à demi-mots – comme si la honte, parfois, se nourrissait de ces rumeurs murmurées. Mais aujourd'hui, ce qui l'intéresse n'est pas cette rumeur. Certes, elle a bien chanté. Certes, elle a bien danser sur les eaux, portées par les brises de la Méditerranée. Elle vient même de ces eaux, de ces territoires magnifiques, vestiges d'époques anciennes qui réussissent pourtant à prospérer, à s'adapter. À exister. Oui, tout ceci est vrai. Mais cette fois, la honte n'est pas portée par ceux qui discutent de celle-ci. Cette fois, ce ne sont pas des demi-mots. En fait, il semble même difficile de parler de rumeurs.

Au départ il était seul. Le pauvre voyageur qui s'est retrouvé dans une auberge de Rodorio, parlant de son voyage sur les flots pour fuir un magnifique endroit – Santorin, l'une de ces pierres précieuses qui rappelle la beauté des territoires de la Déesse. Lui l'a écouté, lui servant parfois un verre supplémentaire. Pour le réchauffer – non pas qu'il faisait froid, mais son cœur était effondré. Sa flamme s'éteignait doucement. Certains parlent d'espoirs – Damian, malgré qu'il soit un Saint, préfère parler de Volonté. La Volonté de faire quelque chose. Parfois, elle doit être aidée. L'Espoir … L'Espoir … Finalement, il est surtout là pour chercher cette force. Mais à trop chercher, certains finissent par se perdre. Mais qu'importe.

Il l'a écouté. Gravant dans son esprit les bégaiements gênés, alcoolisés, qui sortaient de ses lèvres. Il a été le premier à parler. Puis une deuxième personne a parlé. Une troisième. Un chant résonnait, en Rodorio – mais pas seulement. Dans d'autres localités Grecques, le même chant. Qui revenait aux oreilles de l'Autel.
Un rapport aux autorités du Sanctuaire a été déposé. Et il est parti – au départ, il avait émis le souhait de partir seul. Car cela fait longtemps qu'il n'avait pas pris la Mer. Car cela faisait longtemps qu'il n'avait pas senti les embruns. Et qu'il avait besoin de se retrouver avec cette difficulté qui viendrait jouer avec son cerveau. Car cela ne semblait pas si difficile. Après tout … ce n'était qu'un homme qui faisait preuve d'une autorité dont il n'avait ni le droit, ni la capacité de réellement assumer.

Mais plutôt que de partir comme un imbécile, sans une quelconque carte en main, il a enquêté, à nouveau sur ce chant. Car il l'avait trouvé troublé. Inharmonieux. Quelque chose choquait entre les lèvres. Quelque chose qui ne voulait pas sortir. Une peur plus profonde que simplement le regard d'un homme. En eux, l'Autel ne voyait qu'une chose : une bête qui avait rencontré un prédateur, bien plus sauvage. Et ils semblaient toutes et tous n'avoir qu'une seule imagine, dans leur esprit. Leur regard. Une question. Sans réponse. Puis une autre. Trouver la bonne personne. Au point de réussir à trouver. Et à entendre cette note qui manquait dans la partition de cette rumeur chantée par les Exilés.

Créatures.
Monstres.
Inhumains.

Des mots qui se succédaient contre les langues qui se déliaient. Il a écouté, là encore. Et cette fois, a envoyé une missive, pour demander que d'autres Saints le rejoignent en Santorin – car lui, était sur le départ – en signalant qu'il était préférable de ne pas venir par les voies cosmiques. Il souhaitait partir au plus tôt – quitte à trouver des réfugiés dans des petits ports d'escales. Il a voyagé – plus rapidement qu'il ne l'avait imaginé, les voiles étaient plus résistantes, les hommes plus habiles – jusqu'à sa destination. S'installant dans une petite auberge, il a laissé un fil d'Ariane derrière lui : s'il n'avait pas eu le désir de faire une entrée remarquée, il avait le souhait par contre de voir si ce fil pouvait hameçonner autre chose que l'équipe dont il a mander la présence.

Installé à une table, donc. Avec quelques joueurs. Ils jouent aux dés – cela lui rappelle quelques souvenirs. Ils ne parient rien. Jouent simplement pour faire passer le temps. Semble-t-il que les jours deviennent ombrageux – les propriétés disparaissent peu à peu au profit d'un seul homme, qui préfère faire venir des esclaves. Moins de frais courant permettait un meilleur investissement – quitte à payer un nouvel esclave au bout de quelques mois.
Cela ne le surprend finalement guère. L'être humain a toujours su transformer sa propre espèce en marchandise. C'est une forme d'ordre, d'harmonie étrange, particulière - dégueulasse, aussi - qui s'est instaurée. Un chasseur et un chassé. Le monde semble vivre ainsi. Il semble s'en contenter. C'est là le pire de l'humanité. Et cela ne l'attriste plus. Cela ne le surprend plus.

Simplement, il écoute. Il attend. Le temps qu'il faut.

Le premier arrive. Un jeune visage. Une énergie quelque peu instable. Jeune force des troupes d'Athéna. Comment le savoir ? Par ce qu'il porte sur son dos. D'ailleurs, un joueur de la table semble remarquer cette même forme, haussant un sourcil laissant entendre que c'était rare que les porteurs de caisses venaient ici avec leur livraison. Un haussement d'épaules de la part de Damian. « Rien à faire. » A-t-il répondu, avant de lancer à nouveau les dés. « Et encore gagné. Heureusement que nous ne jouons pas avec de l'argent messieurs ! » Il semble différent que le protocolaire Saint de l'Autel observé par le nouvel arrivant – Virgo, Li Lian Jin. Sa voix semblait plus amusée, plus sociable. Comme souvent par le passé, il s'est intégré durant son attente. Pour mieux enquêter. Et il a appris des choses sur ce qui se passe. Des choses à dire.

Sentant la présence de son supérieur, il ne répond pas tout de suite lorsqu'il l'interpelle. C'est d'ailleurs un autre joueur qui se redresse. « Tu vois pas que tu dérange … ? » Et cette fois, à Damian de se lever. « Calmons nous, voyons. J'allais de toute façon arrêter là. » Comme pour confirmer son propos, il observe l'extérieur. « Le soleil s'approche un peu trop de l'ouest. Donc … » Il tend la main. Posant les dés. « Sans rancune. » Une légère vibration cosmique. Pour apaiser leurs esprits. Et qu'ils ne se sentent plus attirés par des moments. Situation. Enquête … Ils fixent ainsi les dés. « Je vous laisse jouer Messieurs. Faites attention à ce que la Chance ne vous quitte pas ! »[/b][/color]
Alors que ceci s'était produit, le dernier Saint était arrivé. Il semblait douter du lieu. Une absence de compréhension qui arrache un sourire au demi-vivant, dont la main se pose sur l'épaule de Li Lian. « Par ici. Allons faire commerce ailleurs mon cher ami ! » Il s'éloigne. Passe à côté des deux Saints à une table légèrement à l'écart, faisant un rapide détour vers l'aubergiste qui servait une autre table. Quelques pièces dans une bourse, il envoie celle-ci à l'aubergiste. « Avec mes amitiés ! » Et encore. Cette sensation que pendant un instant, l'aubergiste reste perdu. Des vibrations presque imperceptibles de cosmos. Une preuve d'une maîtrise de certains gestes. De certaines choses. Une situation qui s'efface vite, alors qu'il reprend le travail comme si rien n'était.

« Suivez-moi messieurs. Si vous êtes en quête de belles demoiselles, je vous invite à m'accompagner. » Une légèrement pression sur une épaule de chaque Saints, ses mains posées dessus. Une légèrement pression qui invite en effet à suivre. Puis, simplement, après avoir effacé ces simples traces dans cette taverne que peu fréquentée, le Troyen sort, observant le soleil se dirigé lentement, inévitablement, vers l'Ouest. Un simple signe de tête, pour emprunter quelques rues labyrinthiques de la ville portuaire. Son regard se promène sur les quais, en contrebas. « Apprenez à ne pas donner vos titres. Pour beaucoup, cela n'est rien. Mais pour certains, cela signifie quelque chose. Et une taverne est un très bon moyen d'apprendre des choses. » Sa voix est plus neutre. Approchant alors d'un promontoire en bord de falaise, le Saint de l'Autel s'installe tranquillement sur l'une des barrières taillées qui délimite la terrasse du bord. Les autres Saints remarqueront de l'endroit plutôt isolé. Ainsi que de l'observation réalisée par leur interlocuteur.

« L'homme que nous cherchons est, en plus d'un investisseur tyrannique, un esclavagiste. Si j'ai bien compris, depuis son arrivée, les différents ouvriers de chantier portuaire, les employés des capitaineries et autres, ont été remplacés par de nombreux esclaves. Seuls certains postes clés sont restés, bien entendu, à des personnes de confiance. » Portant sa main à son menton, il le caresse un instant. « Moins de dépenses, plus de bénéfices. Sans doute est-ce là son objectif. Mais des rumeurs de comptoirs parlent de disparition et de créatures … »

Son regard se tourne maintenant sur la petite assemblée qu'ils composent. « Et étrangement, depuis son arrivée, les pêches sont plus nombreuses. Et personne ne sait vraiment d'où arrivent les premiers esclaves. Il n'a même pas attendu la première pêche miraculeuse pour préparer ses nouvelles forces de travail. L'un des joueurs disait qu'il était sûr que l'investisseur savait déjà que la pêche serait miraculeuse, par il ne savait quel moyen. Certains ne le croient pas. Moi … je vais le croire. » De nouveau, son regard sur le port en contrebas. « J'ai donc fouiné un peu les endroits. Des constructions sont réalisées, rapidement, dans des zones plus isolées de l'île. Il semble vouloir préparer la construction plus définitive d'un nouveau port. Ou je ne sais quoi. J'ai aussi ressenti une étrange tension, dans l'air. La nuit. L'air marin est plus … chargé du parfum des marées. Odeur forte. De poissons. De vase. Vous imaginez, je pense, facilement ces odeurs. »

Un instant, son regard se pose sur le Gold Saint. Ses yeux se ferment. « J'imagine que votre présence vous donne la direction de cette enquête et intervention. Quels sont vos ordres ? Avez-vous des questions ? » Et comme pour poser la question à tous, il regarde ensuite Rahan et Giro.

Et d'un coup, les trois peuvent entendre, dans leurs esprits, cette télépathie. « Au fait. Damian. Saint d'Argent. Guidé par la Constellation de l'Autel. » Et d'un mouvement, il incline la tête.
Au moins reste-t-il certain que son nom et toute son allégeance ne sera pas entendu par une quelconque présence non désirée, même absente.

« C'est pour cela qu'il est nécessaire de travailler à plusieurs niveaux. Et qu'il est important d'observer et de cibler ses cibles pour préparer son enquête. Vous êtes encore jeunes. Vous apprendrez. Si du moins, vous vous tournez vers cette façon de servir la cause. » Un regard en direction de Rahan, dont il avait entendu la remarque sur différentes réalités qui peuvent apparaître. Savoir sonder les gens et sonder leurs manières. « Dites-vous que l'alcool est parfois le refuge de certaines personnes. Ainsi … à travers l'alcool, ils arrivent à verbaliser la crainte, l'émotion, ou le souvenir. De plus. Le mensonge demande d'être cohérent. Alors que la vérité, est plus naturelle. L'alcool ne permet guère la cohérence d'un mensonge sur le long terme. » Faire une leçon sur les manières d'utiliser l'alcool n'était peut-être pas dans le programme de la journée du Troyen, mais celui-ci semble bien décider à apprendre quelques petites choses à ces nouvelles têtes.

Le réflexe de la Vierge, par exemple, de faire disparaître les contenants des armures des Chevaliers de Bronze est un bon exemple de ce qu'il faut faire. Alors qu'il observe le Gold Saint réaliser sa technique d'invocation – n'ayant guère besoin de cette manipulation de son côté –, la voix de Damian continue alors. « S'infiltrer dans une ville, dans un village, est quelque chose de délicat. Comme, dans le camp adverse, cela demande de la discrétion. Mais celle-ci est différente. Elle n'est pas la discrétion de la chasse, mais celle de l'intégration. Devenir un visage qui n'attire les regards que quand cela devient utile. Ne jouez pas aux masqués. Cela ne fait que … poser la lumière sur vous. Soyez-vous. Sans vous perdre dans votre propre naturel. » Une voix neutre. Qui offre quelques autres conseils. Avant que le reste de la conversation ne se poursuive.

L'Autel ne fait aucun commentaire sur la désagréable utilisation de la télépathie par Giro. Oui, c'était peut-être trop tôt d'utiliser la télépathie. Mais qu'importe.
Massant un instant sa tempe gauche, Damian écoute les différentes interventions. L'une des interrogations émise par Li Lian Jie – qui semble avoir quelques difficultés … d'hallucinations auditives mégalomaniaques, à parler d'un Seigneur en plein milieu de sa phrase – est un point important. Serait-il bête au point de ne pas s'attendre à une venue de certaines forces ? Non. Mais, sans doute, derrière les événements, se cache un élément invisible, une réalité encore imperceptible.

Après tout, pourquoi ne pas simplement dominer la ville grâce aux pêches miraculeuses ? De la nourriture en abondance - qui ne semble d'ailleurs même pas partagée à l'heure actuelle - est un excellent moyen de tenir une population en laisse. Oui. Quelque chose manque dans cette histoire. Peut-être ... les créatures ? Sa main caresse un instant son menton, visiblement en réflexion, laissant la jeune génération à sa propre compréhension et analyse du problème.

Observant ensuite Rahan, il hausse très légèrement un sourcil lorsqu'il parle des cris au niveau d'un secteur de la ville. Hochant légèrement la tête. « Cela semble concorder avec les informations que j'ai pu recueillir. Il serait donc intéressant d'aller étudier ce secteur … ainsi que celui où les constructions se réalisent. Par chance, ce seront peut-être les mêmes lieux. À l'est de cette île, se trouve une partie de la vieille ville, plutôt fermée et isolée. Il y a bien entendu encore des habitants, mais la chose la plus importante dont j'ai entendu venant de là sont les activités nocturnes et les constructions qui se réalisent. Avez-vous la localisation des cris entendus par votre source ? »

Enfin, son regard se pose sur le Chevalier d'Or. Secouant doucement la tête, le Troyen observe un instant l'horizon. « Sans vouloir vous manquer de respect, Monsieur, sachez que nous sommes une armée. J'ai, je pense, une expérience un peu plus avancée que vous sur la question. Dans une armée, il faut savoir prendre les décisions et les exécuter. Il faut savoir aussi conseiller, bien entendu. Nous pouvons, vous conseiller, vous apporter des informations, qui viendront vous donner une situation d'ensemble. Mais il revient à vous de prendre la décision. » Se redressant, pour se tourner vers la petite assemblée. « C'est cela, l'une des Sagesses que cette génération doit apprendre. » Glissant ses mains dans son dos. « Un jeune Roi ne peut pas diriger seul. Mais il est le Roi. Un Roi sage est donc celui qui écoute ceux qui ont l'expérience et qui prend ses décisions selon les différentes réalités qui lui sont expliquées. Un Roi sage n'a pas besoin de tout connaître. Il a surtout besoin de comprendre la situation au moment où elle se produit. Vous n'êtes pas Roi, bien entendu. Mais la Logique du Roi s'applique à celle du Général. »

Posant une main sur son poitrail, il incline légèrement son buste. Avant de se redresser. Observant de nouveau l'environnement, puis le ciel, son regard se fronce. Depuis quelques instants, l'odeur commence à devenir forte. Une odeur de fonds marins. De vase. Quelque chose d'écœurant pour ceux qui ne sont guère habitués aux ports. « Le vent à tourner. Il vient de l'Est, de la direction de la vieille ville. Et cette odeur est bien trop présente dans les récits que j'ai pu entendre ces derniers jours sur cette île. La nuit devrait bientôt tomber. » Un regard, en direction de l'ombre.

« Commandant ? » Son regard, en direction de la Vierge.
Apprendre à être un chef. Aussi.

Un mouvement ? Voilà qui pouvait être inquiétant … Tout comme cela pouvait apporter une quelconque information supplémentaire. Discrètement, l'Autel s'était approché du point de vue permettant à Giro d'observer la colonne de torche. La population … Oui. Cela devait arriver un jour ou l'autre. Les marins sont superstitieux, il est normal que les insulaires le soient aussi. La mer est un endroit dangereux – imprévisible. Alors que Rahan laisse entendre que l'odeur est supportable en racontant un fragment de son passé, Damian hoche légèrement la tête. « J'ai l'habitude des ports. » Sa voix est plus basse. « Cette odeur est d'ordinaire normale. Mais pas dans cette situation. Même si le vent tourne, nous ne devrions pas sentir autant. Et j'ai en plus l'impression ... Qu'elle devient plus forte. » Plus le temps passait, plus il pouvait sentir cette odeur se coller à sa peau. À ses vêtements.

Sortant de son sac une longue vue, le Saint observe un instant le groupe d'habitants qui se dirige vers la vieille ville. « Ce sont définitivement des personnes qui vont tenter quelque chose. Ils sont armés. » Voilà que la situation dégénérait. Mais au moins cela leur permettait de profiter du chaos. Bien vite, le Phénix semblait mettre en avant une nouvelle donnée. Que le Saint observe. Baissant sa longue vue un instant … Il observe, à nouveau. Semblant vouloir vérifier ce qu'il observe. « Ce sont des dauphins … ils semblent s'être échoués sur cette plage … Je n'arrive pas vraiment à voir de là mais … » Baissant sa longue vue avant de la ranger. « L'état de leur corps n'était pas beau à voir. »
Tournant la tête vers l'invocation de la Vierge, le Troyen hausse un sourcil un instant en entendant le nom. Eh bien … les invocations avaient pris un sacré coup au prestige en quelques millénaires … Enfin, qu'importe. Massant l'arête de son nez, Damian hoche doucement la tête aux différentes instructions.

« Entendu. Faites attention, il est possible que la population nous prenne aussi pour cible si elle nous voit. » Cela ne devrait pas être très difficile à gérer pour quelques Saints, mais certaines petites natures n'apprécient guère porter la main à des personnes sans réelles capacités défensives … Enfin, qu'importe. Avançant à leurs côtés de façon discrète, le Troyen garde un œil sur son environnement. Mais, alors qu'ils approchent, la colonne de torche ne fait pas que se voir. Elle s'entend. Des cris. Des insultes.

« C'est un mauvais présage ! »
« Vous allez attirer la colère de la Mer ! »
« Voyons, voyons. Calmez-vous. Monsieur Gaspard sait très bien quels sont vos besoins. Et il fait tout pour vous offrir, en temps et en heure, ce que vous attendez. »

D'autres voix s'élèvent. Certains insultant naturellement le représentant de Gaspard, dont la voix narquoise avait quelque chose de faux – non pas dans les termes, ni dans le ton. Mais bien dans la sonorité. Quelque chose qui, finalement, semblait coller à cette puanteur qui suintait de cette scène et de l'environnement. Puis. Un premier coup résonne. Un coup de poing, dans le visage du dit représentant. Qui tombe. Le bruit, lui aussi, n'est pas naturel. L'impression de frapper dans une poche pleine d'eau.
Un sifflement se fait alors entendre. Puis un second. Un troisième. D'autres silhouettes approchant alors du groupe de villageois. Des silhouettes grandes. Une démarche peu déterminée, une posture quelque peu voûtée. L'approche de certains d'entre eux fait reculer le chef du groupe de villageois, qui reprend alors.

« On a laissé Gaspard ruiné beaucoup d'entre nous ! On attend notre retour ! On a fait tout ce qu'il demandait, même offerts certaines de nos maisons à ses esclaves et aux gens comme … vous ! » Dans cette phrase, une certaine hésitation. Une voix un peu tremblante. Mais dans cette voix des mots, aussi : les villageois, du moins une partie, ont participé à cette prise financière de la ville. Et maintenant ils voulaient un retour sur les sacrifices. Le représentant de Gaspard semble se relever. « Faites les déguerpir d'ici … » Sa voix résonne avec autorité. Et avec toujours cette étrange impression. Rapidement, un premier cri résonne. Puis un autre.

Oui. Un combat semble avoir commencé entre les villageois et les associés de Gaspard.

Profitant de cela, Damian observe en direction du représentant, qui semble s'éloigner pour approcher du bâtiment principal du port en construction. Un murmure. En direction d'eux. « Nous devrions le suivre. Je doute que Gaspard soit présent … Je pense qu'il s'est trouvé un meilleur coin où vivre, mais … au vue du dispositif … Il y aura des preuves. » Un nouveau cri. Son regard se tourne vers le groupe de civils.

Ils se battent. Comme des lions.
Mais ils se font humilier. Et pourtant, ils ne sont pas combattu pour être tués. Juste pour être renvoyés.