Est-ce que c'est une bonne situation ça, marin ? [FB Altia / Marja]

Un petit village maritime en Grèce, sur les côtes de la mer Ionienne.

Altia vint d'entrer dans le village, caisse en osier sur le dos. Il vient directement du Sanctuaire où une tâche lui fut assigner. Pour une fois, ce n'était pas destiné à combattre, mais plutôt du renseignement. Le mouvement des Spectres dans la région ibérique commençait à causer de remous, et il fallait plus d'information au Sanctuaire avant de faire quoique ce soit. La première des choses étaient de savoir si ce n'était que des cas isolés, ou si un plan de plus grande envergure était en préparation dans la région.

Pour cela, il allait d'abord falloir s'y rendre. Le Sanctuaire ne disposant pas de marine, et la discrétion étant de toute façon de mise partout où ils allaient, le Saint allait devoir trouver un transport pour se rendre là-bas.

Voilà qui le conduisit à ce petit village en bord de mer. Il n'était pas très grand, mais assez pour agglomérer plusieurs bateaux de pêche et de convoi de marchandise. Il est vivant, et assez animé tel que ces villages sont contés dans les histoires. Bien qu'accoutumer à cela maintenant, la longue chevelure rousse du Saint attira toute de même le regard. Une telle couleur de cheveux n'était pas tout à fait banal dans la région. Mais le Saint n'en eu cure et continua son chemin avec sa caisse en osier sur le dos. S'arrêtant au niveau d'une taverne, il y entra, et se dirigea directement vers le patron qui tenait le comptoir. Lui glissant une pièce en or et quelques paroles.

Fait passer le mot que je cherche un navire. Je leur préciserais la destination lorsqu'ils se présenteront à moi. N'oublie de dire que j'ai les moyens de payer, bien entendu.

Dit-il à bas mot au tavernier, avant de sortir de la taverne et de retourner vaquer à ses occupations.

Une poigne vigoureuse agrippe son bras, trimballe les boucles rousses à travers les allées. Elle n’est pas autorisée à s’égarer ; les apparences sont trompeuses et le Loup Doré fulmine à l’intérieur. L’homme qui s’adonne d’ordinaire aux amusettes se retrouve parfois à tenir une multitude de rôles avec elle, si bien qu’il ne sait plus où donner de la tête. Visiblement, il en va de même pour le vieillard dont, selon le Coquelicot, les ordres frisent le ridicule.

Ce n’est pas la peine, insiste-t-elle, car la demoiselle est insouciante. La mésaventure plus tôt ne l’inquiète pas plus, quand bien même elle devrait apprendre à s’en méfier. La prudence lui fait défaut, c’est ce que les adultes lui reprochent ; il est temps de s’en rendre compte.
Si Sergueï s’accorde avec le capitaine sur le fond, il grogne face à la forme choisie pour l’occasion. Engager quelqu’un, et puis quoi encore ? Il y a bien d’autres solutions, des meilleures, de celles qui ne dépendrait pas de quelqu’un de l’extérieur : lui confier Celestyna, par exemple, officiellement et, surtout, de manière définitive.

Dans un claquement, la porte de la taverne se referme et les rares âmes présentes se retournent, se taisent. Le félin n’est pas commode, il n’apprécie guère qu’on lui vole ce qui lui appartient, alors, cette idée, il la rejette. Pourtant, il doit faire avec ; les ordres ne sont pas optionnels. La main toujours sur son bras, l’homme pousse la Polonaise à le suivre jusqu’à la table occupée, l’intimant toutefois à rester derrière lui. Derechef, elle rouspète, mais cela ne change rien.

Sans mot dire, le client est observé non sans une certaine lourdeur ; nul besoin de se cacher, n’est-il pas celui qui demande un navire ? Somme toute, sa main se dresse et demande à ce que la table soit servie. Cela fait partie des indications données par le vieil homme.

— Nous avons un navire, un équipage et l’expérience. Qu’avez-vous donc à nous offrir ?

Gardons quelques atouts dans notre manche.

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