Un nouveau locataire

Temple d'Athéna

Au final, le rapport une bonne paire d'heure, étant donné les entrecoupements de Stella mais aussi d'Asbjörn. Le rouquin qui n'était parti que pour discuter avec la Déesse et éventuellement abordé la requête qu'il voulait lui soumettre, le voilà à accompagner un Asgardien dans son ancien Temple où il logera quelque temps. Alors, il y a donné son accord, mais ce n'est pas tant Asbjörn qui inquiète le Saint, mais plutôt Mavis. Reste à voir comment la jeune fille verra l'arrivée d'un locataire qui n'est même pas dépositaire de l'armure de la Balance, ni même un Saint.

Les marches s'enchaînèrent donc, et assez rapidement, le Septième Temple arriva en vue. Les mains dans ses poches, Altia y entra alors que ses pas résonnèrent, suivi de ceux du Nordien. Maintenant qu'il occupait le Temple du Pope, revenir ici fait remonté tout un tas de souvenirs qui ne sont pourtant pas si lointain si on y regarde de plus près. C'est un sentiment de nostalgie qui s'empare du Saint qu'il s'arrête au milieu du Temple pour y respirer une bouffée d'air avant d'expirer profondément.

Bienvenu au Temple de la Balance, Asbjörn !

Dit-il au jeune homme, se retournant vers lui. Il en profita aussi pour lui intimé de le suivre. Les deux se déplacent donc vers un angle du Temple, passant plusieurs rangées de colonnes avant d'arriver dans un petit salon, lié à d'autres dépendances facilitant la vie dans le Temple. Le rouquin indiqua donc au Nordien de se mettre à l'aise et de s'asseoir sur le sofa qui était posé là. Certes, pas très confortable, mais il fait l'affaire, avec une petite table basse posé devant alors qu'il entouré de fauteuil, sur l'un desquels s'assoit le Pope.

Ce n'est pas le grand luxe, mais on s'y habitue vite.

Dit-il, une fois installé.

Alors, tu as eu le temps de réfléchir aux mots d'Athéna ?

Citation :

Hrp : /!\ Asbjörn ne porte pas son armure. /!\

Le revoilà, en proie aux mêmes ténèbres qui l'avaient assaillit par le passé, quelques années avant l'obtention de l'armure divine de Bêta. Elles l'enserraient si fort qu'il pouvait sentir leur étreinte jusque dans chair. Il en venait à se demander quand ses visions reviendraient. Dans une semaine ? Une poignée de jours ? Dans une dizaine de minutes peut-être ?
Le jeune homme était presque impatient. Non pas de sombrer une nouvelle fois dans la folie, mais de la revoir, elle, son amour éternel. Même s'il savait pertinemment que ce n'était qu'illusion.
Déjà, les deux anciens chevaliers pouvaient apercevoir l'entrée du temple dans lequel ils rentrèrent. Le Grand Pope s'arrêta alors en plein milieu de l'édifice, puis souhaita la bienvenue dans son ancien temple à son nouveau locataire.

Asbjörn, faisant mine d'admirer l'architecture et d'être fasciné par l'attention aux détails, scrutait en réalité chaque pilier et chaque meuble, dans l'espoir de voir Liv derrière l'un d'eux, mais il n'en fut rien.

-Merci, lança-t-il au rouquin. C'est un bel endroit.

Son accompagnateur ne perdit pas plus de temps et lui demanda bien vouloir le suivre. Il l'emmena alors dans une autre pièce, qui se trouvait être le salon. L'endroit ne payait pas de mine, avec sa table basse cernée par quelques fauteuils et un sofa, mais le confort était une chose oubliée depuis tellement longtemps par l'ancien Guerrier Divin qu'il prit rapidement place là où Altia lui avait indiqué. Ce dernier s'installa à son tour, puis entama une discussion sur la qualité du mobilier avant de lui demander ce qu'il avait pensé des paroles d'Athéna.

-Oh c'est parfait, je vous assure. Cela fait un bon moment que je ne me suis pas assis sur plus confortable qu'une dalle de pierre, assura le garçon aux cheveux bleus.

Il prit ensuite une pause, qui ne dura qu'un instant, lui permettant de pouvoir se recentrer sur ce qu'il ressentait, sur ce qu'il pensait pouvoir faire, et sur ce qui serait le mieux pour lui.

-J'y ai... réfléchis. Quasi-instantanément pour ne rien vous cacher, j'ai à peine suivit le reste de la conversation, qui de toute manière ne me regardait plus vraiment. Je suis déboussolé par cette seule pensée que j'ai peut-être moi-même désiré perdre mon armure, tout en sachant de l'autre côté que rien n'allait, rien ne me convenait. Je pense que j'ai besoin de temps pour me faire à tout ça, avant d'être à nouveau submerger par de vieux songes... Je dois prendre une décision qui... me permettrait d'en finir une fois pour toute avec mes démons, qui me rongent petit à petit depuis bien des années maintenant.

Asbjörn releva soudainement la tête tout en se grattant l'occiput, et arborant un large sourire.

-Mais tout cela ne concerne que moi, je pense que vous avez mieux à faire que d'écouter les lamentations d'un ancien guerrier d'Odin, s'exclama-t-il dans un faux rire. L'un des plus mauvais de surcroît, rajouta-t-il. Il s'est passé tant de choses pendant cette réunion, que je me suis permis d'interrompre. J'en suis d'ailleurs profondément désolé, finit-il en inclinant la tête.

Le Guerrier Divin l'admit bien volontiers. Il avait réfléchis aux paroles de la Déesse dès que celle-ci les avait prononcés. Mais ce n'est pas pour autant qu'il en sortit une quelconque réponse. Au contraire, il semble que les paroles d'Athéna avait plongé Asbjörn dans une sorte de profonde mélancolie où plus rien n'avait de prise sur lui, ou rien ne lui convient et ou il ne peut que voir ce qu'il appelle ses démons, ressurgirent.

Des démons ? Quels sont-ils ?

Demanda rapidement le rouquin. Ce dernier écouta l'Asgardien avec attention. Il semblait perdu, et peut-être qu'il pourrait l'aider à trouver sa route, finalement. Et contrairement à ce que semble pensé le jeune homme, le Pope n'avait pas grand chose à faire d'autre.

Non, pas la peine de te dévaloriser autant, Asbjörn. Je sais que tu as participé à la défense du Sanctuaire avec les autres Saints, lors de la dernière Guerre Sainte. Être bon ne veut pas seulement dire être puissant. Quant à cette réunion, ne t'en fais pas pour ça, si Athéna a accepté de te recevoir c'est qu'elle estimait que c'était le bon moment.

Dit ensuite le Pope, avant d'enchaîner.

Je conçois que perdre ton armure à l'air de te mettre un sacré coup au moral, mais tu as l'air touché bien plus au-delà de ça. Et surtout, tu as l'air de penser que cette perte est définitive. Pourquoi ?

Posa le Saint, mais il n'avait pas tout à fait fini. Posant son regard sur le jeune homme, il devait en être sûr. Ainsi, ce regard était sérieux, déterminer à savoir le fin mot de cette histoire, sans pour autant être accusateur.

Aurais-tu simplement perdu l'envie de te battre ?

Conclu le rouquin.

Cette question installa un silence. Ce silence était légèrement pesant, surtout pour Asbjörn, sans aucun doute sur qui retombait la charge de répondre à cette question. Mais cette ambiance disparu peu à peu alors que de léger pas résonnèrent dans le Temple. Une silhouette apparu à l'entrée du salon. Celle d'une jeune fille blonde, les cheveux long, tombant quasiment jusqu'à ses pieds et portant une robe ample.

Ah, Maître Altia !

S'écria-t-elle, alors que le Pope tourna sa tête. Mavis était de retour au Temple.

Oh, Mavis ! Content de te revoir !

Cette dernière s'approcha rapidement du Pope, heureuse de revoir celui qui a occupé ce Temple pendant longtemps. Mais cette joie s'éteignit bien vite lorsque la jeune fille vit Asbjörn assit sur le sofa. Son regard accusateur se porta sur le Nordien, alors qu'elle posa une question simple.

Et lui, c'est qui ?

Demanda-t-elle d'un ton nonchalant et non-accueillant.

C'est Asbjörn, un Asgardien. Il va loger au Temple de la Balance quelque temps. Fais lui un bon accueil.

Répondit le Saint du tac au tac. Cette réponse surprit Mavis au plus haut point, s'exclamant même face à ce jeune homme qui allait occuper le Temple sans même porter l'armure de la Balance.

Et si au moins, c'était un Saint, mais même pas ! Et puis, regardez-le, maître Altia !

Dit-elle, pointant le Nordien du doigt, alors qu'elle observa le visage du jeune homme.

Je sais pas ce que tu leur as dit pour convaincre maître Altia de te laisser loger ici, mais tu as intérêt à te tenir à carreau ! Je t'ai à l'œil !

Citation :

Hrp : /!\ Asbjörn ne porte pas son armure. /!\

Sans hésitation, le Grand Pope interrogea le jeune homme au sujet de ses démons. Cela n'étonna guère ce dernier, qui sembla toutefois légèrement réticent à en parler sans détour. Non pas car il ne souhaitait pas partager cela avec lui, mais parce qu'il craignait profondément de les voir s'échapper pour de bon, libres de le hanter à jamais. Comme si en parler ouvertement serait l'équivalent d'une formule destiner à briser leurs chaînes si maigrelettes.

-Ce sont... des souvenirs. Vieux de plusieurs années, ils me paraissent néanmoins extrêmement récents, comme s'ils ne vieillissaient pas. Comme si jamais l'un d'eux ne disparaîtrait vraiment pour de bon. Des souvenirs atroces, empli de souffrances, de sang, et de chagrin.

Asbjörn n'alla pas plus loin pour le moment. Son interlocuteur tenta de le rassurer quant à son rôle durant la dernière Guerre Sainte et au moment d'interrompre sa réunion en compagnie d'Athéna. Cela rassura un peu l'ancien Guerrier Divin, lui qui ressentit un terrible gâchis au moment même où tout avait commencé. Il le remercia d'un mouvement de tête avant de poursuivre.

-J'ai le sentiment que cette guerre nous a tous pris de court...

Altia se demanda également la raison pour laquelle le garçon aux cheveux bleus était tant touché par la perte de son armure. Celui-ci pensa bien justement que quelque chose d'autre se cachait derrière tout ça. Sa dernière question laissa planer un silence gênant qui disparut tout de même assez vite, lors de l'arrivée d'une nouvelle tête. Une jeune demoiselle à la longue crinière blonde, Mavis. Elle était plutôt... comment dire ? Pleine de vie et... pas très accueillante. Cela lui donnait un certain charme, malgré ses propos francs et inconvenants.

-Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour ne pas vous froisser, répondit Asbjörn sans parvenir à s'empêcher de lâcher un sourire amusé. Heureux de faire votre connaissance.

Un instant plus tard, le jeune homme reprit un peu plus son sérieux avant de répondre aux questions formulées précédemment.

-Pour revenir sur notre discussion... Tout cela va bien plus loin qu'une perte d'armure, bien sûr. C'est une véritable avalanche d'incompréhensions, de sentiments envahissants, qui me mettent à présent dans une posture plutôt... eh bien, disons que je n'ai plus envie de faire le moindre effort maintenant. Pour tout vous dire, je me suis battu pendant des années pour obtenir cette armure, convaincu qu'elle me permettrait de faire « le bien », ou en tout cas, ce qui m'apparaissait comme le plus juste. (Il prit une légère pose avant de reprendre.) Je n'ai jamais réussi à m'adapter aux conditions de vie d'Asgard. Je ne supporte absolument pas le froid, je passais mon temps près du volcan dont j'étais le protecteur. Les gens... sans être particulièrement méchants, disons qu'ils s'éloignent bien loin de toutes mes convictions. Pas tous, bien sûr, mais suffisamment pour que je ne me sente définitivement pas chez moi. Rajoutez-y des décisions qui me sont encore aujourd'hui incompréhensibles – y compris de la part des divinités – et vous vous retrouverez comme moi... L'état de faiblesse dans lequel ils se trouvent, c'est eux-mêmes qui en sont responsables, personne d'autre, pas même les spectres.

D'un ton monocorde, mais d'une assurance sans faille, il ajouta :

-Je ne suis pas asgardien. Je ne l'ai jamais été. Je suis seulement quelqu'un qui a essayé de faire en sorte que le monde soit en minimum en paix. Pour que les pères cessent d'assassiner leur propre fille parce qu'elle a refusé un mariage politique. Pour que tout le monde puisse faire son propre choix, décider de son futur. Mais les gens... le monde entier est bien trop corrompu. Je me suis fourvoyé en pensant réussir... L'armure ne me reviendra pas. C'est définitif. La déesse Athéna a raison. J'ai arrêté de croire que je pouvais changer les choses. Je refuse de retourner en Asgard car je n'y trouverai jamais ma place. Je ne veux pas de cette armure. J'ai assez tenté de réparer les choses là où je suis passé.  Il me faut juste du temps pour trouver ma voie... et je vous remercie plus que tout de me permettre de le faire parmi vous.

Les souvenirs... N'ont jamais eu à vocation de disparaître. Tu te trompes si tu penses le contraire ou que tu peux y faire quoique ce soit. Ils sont fait de telle sorte à rester ancré en nous, à façonner notre personnalité. Ils sont en quelques sortes ce qui fait que nous sommes uniques, car personne n'a eu exactement le même vécu. Ainsi, si toi tu as la chance de te souvenir de ton passé, bien qu'il soit empli de choses atroces, sachent que moi je ne me souviens de rien avant mon entrée dans un orphelinat.

Dit-il d'un ton calme et apaisé. Il avait posé son menton sur ses phalanges droites alors que son regard se portait vers une fenêtre donnant une vue sur les montagnes du Sanctuaire. C'est vrai, Altia lui ne se souvenait de rien avant sa période à l'orphelinat, et maintenant qu'il y pense, il a été tant happé par le Sanctuaire et ses devoirs qu'il n'y a jamais vraiment pensé. On lui avait dit qu'il n'avait aucune famille restante, il n'avait donc pas cherché plus loin. Mais aujourd'hui ?

Si tes souvenirs douloureux sont tes démons, alors il ne te reste plus qu'une chose à faire: vivre et avancé avec eux. Les accepter, pour que plus jamais ils ne te tourmentent.

Ajouta le Saint, alors qu'il reposa son regard sur le jeune homme.

C'est alors que Mavis fit son entrée. Une entrée remarquée, et qui ne manqua pas de mettre un sourire sur le visage du Nordien. Le comportement de la jeune fille avait semble-t-il apaisé quelque peu Asbjörn qui se dérida pour la première fois.

Souris tant que tu le peux encore, parce-que je te préviens que je compte pas te laisser te la couler douce ici !

Dit la jeune fille avant de s'éclipser dans une salle du Temple, sous le regard amusé du rouquin. Il l'avait prévenu après tout. Mais l'homme aux cheveux bleus reprit bien vite ensuite le cours de la discussion. Et le garçon n'y allait pas de main morte avec Asgard, allant jusqu'à avancer que leur état de faiblesse actuel n'était que de leur propre fait. Pas autant qu'un homme pensant ainsi s'est vu quitté par son armure qui est censé être le protecteur du royaume qu'il dénigre. Mais au delà de ça, Asbjörn revendique fièrement ne pas être Asgardien et même ne l'avoir jamais été. Et éventuellement, il mit la doigt sur la cause de sa perte. Il n'avait plus envie de faire d'effort. Il n'avait plus envie de porter cette armure et il baisse tout simplement les bras face au monde qu'il considère trop corrompu. Cela fit esquisser un léger sourire sur le visage du rouquin.

Tu considères donc qu'il faut absolument posséder une protection des Dieux pour agir en ce monde ? Pour y répandre le bien et endiguer cette corruption que tu veux combattre ?

Demanda-t-il d'abord simplement, avant d'enchaîner.

Je ne prétend pas te connaître Asbjörn, mais c'est au moment de baisser les bras et d'abandonner tout espoir que tout est vraiment perdu. Prenons l'exemple des Saints, cela fait des siècles que notre ordre se bat, que cela soit contre les Spectres, les Marinas ou même les Berserkers. Et il n'y a pas eu que des temps de paix et d'alliance avec Asgard. Si on suit ton raisonnement, nous devrions abandonner parce-que les Spectres sèment encore la mort sur Terre ? Si des gens comme toi et moi abandonnons, que restera t-il ? Qui protègera ceux qui ne sont pas en mesure de se battre ?

Tira le Saint, avant de conclure.

Abandonner n'est pas forcément montre d'une faiblesse. C'est humain de se décourager. Mais si combattre contre l'injustice en ce monde est ce qui t'a motivé en premier lieu à rejoindre les rangs d'Odin, alors je ne peux pas croire qu'au fond de toi, tu as abandonné tout espoir.

Citation :

Hrp : /!\ Asbjörn ne porte pas son armure. /!\

Pour Altia, les souvenirs faisaient partie intégrante de la vie des gens, qu'ils soient bons ou mauvais. Tenter de les oublier était donc une vaine tentative à ses yeux, lui qui considérait que se rappeler de son passé était une chance. Pour Asbjörn, il était normal de penser une chose pareille lorsqu'une partie de sa vie reste un trou à combler par sa seule imagination. Il se disait que c'était là les paroles de quelqu'un qui ne savait pas ce que ça faisait, à quel point ça pouvait nous suivre, nous faire souffrir. La vérité de l'ex guerrier divin était que personne ne pouvait réellement comprendre la souffrance d'autrui, ni y trouver une solution. Chacun est différent, et doit résoudre ses problèmes par soi-même. Toutefois, ils étaient tous deux d'accord sur une chose. Il fallait continuer à vivre pour parvenir à quelque chose.

La jeune Mavis, après une dernière menace à peine voilée, s'en alla aussitôt. Nul doute qu'il allait la revoir très bientôt, mais ce n'était pas pour lui déplaire. Quelque part, grâce à son caractère bien trempé, elle lui redonnait l'envie de sourire, même si ce n'était que par des poignées de secondes.
Par la suite, le sérieux de la discussion reprit. Le Grand Pope, à l'aide de questions et d'affirmations, tenta de mieux comprendre la façon de pensée du suédois. Parmi les nombreux propos qui lui étaient adressés, certains se révélaient être intéressants. Il commençait à se dire que, peut-être, le rouquin pouvait l'aider à se remettre sur le droit chemin.

-Non, bien sûr... Tu as raison, il faut toujours quelqu'un pour se battre. Seulement j'ai compris il y a peu que jamais rien ne changera. Jamais la paix ne triomphera, car il y aura toujours des êtres malfaisants pour répandre la mort et la terreur. Comprendre ça, c'est comme si le monde entier s'effondrait autour de moi. Tout ce en quoi j'avais foi a disparu.

Il mis son visage dans ses mains avant de le frotter, comme après un réveil. Sauf que voilà, Asbjörn ne rêvait pas. Si sa déception s'affichait sans faux-semblant, il tenait tout de même à poursuivre.

-Je ne pense pas qu'il faille posséder une quelconque protection divine. Je me dis simplement que les dieux ne nous veulent pas de bien. Ils ne sont là que pour nous regarder nous entretuer. Pour prouver à un autre qu'ils sont meilleurs, ou parce que ça les amuse, je ne sais pas. (Il s'arrêta un instant pour réfléchir.) La majorité en tout cas, reprit-il, bien que ce ne soit pas entièrement de leur faute. À moins qu'ils soient capable d'instiller le mal dans le cœur des Hommes, alors là, ce serait entièrement de leur faute...

Il soupira franchement, avant de poser sa joue sur son poing, dirigeant son regard vers le dernier temple du Sanctuaire.

-Cependant, je ne pense absolument pas que la déesse Athéna soit de ceux-là. C'est d'ailleurs bien la seule qui trouve grâce à mes yeux en ce moment... (Ses yeux revinrent se placer sur son interlocuteur.) Odin et... surtout Thor, m'ont déçu profondément dernièrement. Je ne pense pas comprendre parfaitement les dieux. Quel humain le pourrait ? Mais... vraiment quelque chose m'échappe dans leurs choix. Comment Thor a pu laisser Athéna dans un tel état lorsqu'elle enferma Lucifer ? Comment Odin a pu me nommer stratège ou je ne sais quoi d'autre, puis décider que la stratégie de guerre sainte était de foncer dans le tas sans réfléchir ? Je ne voulais pas de ce titre parce que je pense encore aujourd'hui que je n'en suis pas capable, et qu'il me l'avait accordé sans même me connaître... mais quel intérêt revêt ce poste si celui qui y est affecté n'est même pas consulté ? C'est pour ça que... je pense qu'Asgard est au moins l'un des responsables de ce qu'il lui arrive... mais ces gens ne le méritent pas. C'est pour ça que j'ai tout fait pour maintenir leur relation avec vous. Parce qu'ils en ont besoin, ils ont besoin de vous. Pas nécessairement les guerriers divins et surtout pas les dieux, mais simplement le peuple. Athéna est peut-être la seule divinité a vouloir le bien... finit-il en tournant une nouvelle fois la tête vers son temple et son immense statue.

Le Pope écouta attentivement les paroles du Nordien. Ce dernier passant subitement d'un vouvoiement respectueux à un tutoiement familier, cela fit légèrement sourire le Saint, sans que cela ne lui déplaise pour autant. Même s'il était maintenant Grand Pope, le rouquin souhaite éviter toute les formalités au possible, bien qu'il se soit rendu compte qu'à l'extérieur, cela s'avérait impossible, et même très compliqué au sein du Sanctuaire.

Ah, il est vrai. Nous nous battons tous pour sauver le maximum de gens, pour leur accorder un répit dans ce monde qui n'en connaît pas. Pour faire goûter à la liberté ceux qui en serait privé. Néanmoins, nous sommes toujours limité par notre nombre et surtout, nous ne sommes pas omnipotent. Parfois, se battre contre le mal ne signifie pas que l'on peut sauver tout le monde.

Lança-t-il d'abord à Asbjörn, avant de continuer.

Tu n'as donc plus foi en l'Humanité ? Ni en ses qualité qui font qu'elles méritent d'être aidé ? Dans ce cas dis moi pourquoi tu t'es engagé dans tout cela en premier lieu si tes convictions étaient si faibles ?

Demanda ensuite le Saint à l'homme aux cheveux bleus.

S'en suivi pour ce dernier un long pamphlet contre les Divinités, qui ne seraient là que pour voir les Hommes s'entre-tuer, du moins la majorité d'entre eux seraient là pour ça, se reprit-il. Néanmoins, et en dirigeant son regard vers le Temple d'Athéna, il semblerait que seule la Sagesse trouve grâce aux yeux d'Asbjörn. Surtout lorsqu'il la compare avec Odin et Thor, lâchant par la même occasion tout ce qu'il avait sur le cœur. Il rappelait ainsi le comportement plus que déplacé de Thor d'avoir laissé Athéna au bord de la mort après l'affaire Lucifer, et reprocha à Odin son clair de cohérence en nommant Asbjörn stratège avant de n'en faire qu'à sa tête. Altia ne pu qu'acquiescer à ses dires, ayant assister aux deux événements au premier rang.

Athéna veut effectivement le bien de l'Humanité, et est prête à tout pour cela. C'est une chose dont je me suis rendu compte récemment. Et c'est quelque chose qu'elle m'a elle-même enseigné lorsqu'elle m'a nommé Grand Pope: rien, absolument rien, n'est plus important que l'Humanité. Athéna, le Grand Pope, nous pouvons bien mourir si cela permet à l'Humanité de vivre libre. En comparaison cela n'a aucune importance.

Dit-il, sourire aux lèvres repensant à ce moment où la Déesse l'avait prit à défaut pour lui annoncer sa décision. Cela restait pour le rouquin un moment fort, qu'il n'oublierait pas.

Es-tu donc devenu Guerrier Divin pour te battre pour l'Humanité et la protéger ? Ou bien servir Odin et Thor ?

Citation :

Hrp : /!\ Asbjörn ne porte pas son armure. /!\

Cette discussion était bien plus intéressante que ce que pensait Asbjörn en premier lieu. Elle lui permettait de réfléchir non plus grâce à ses propres interrogations, qui commençaient à être redondantes et sans réponse, mais à l'aide d'une épaule sur laquelle il pouvait se maintenir debout et tenter d'avancer.
Son interlocuteur confirma que malheureusement, personne ne pouvait sauver tout le monde, mais qu'il fallait se battre continuellement pour parvenir à repousser le mal, ne serait-ce qu'un tout petit peu. Le garçon acquiesça à ses paroles et décrocha un minuscule sourire en coin.

-À dire vrai, je n'ai jamais eu foi en l'humanité... Pas que j'en pensais du mal, non. Je n'y ai simplement pas du tout pensé. J'étais, tout ce temps, focalisé uniquement sur ceux contre qui je luttais, sans regarder qui j'avais pu aider derrière. Bien sûr, je le faisais toujours dans l'optique de secourir mais... je ne pensais pas aux vivants. Chaque fois que je vois quelqu'un souffrir, ou mourir, tout me ramène à Liv. (Il releva tristement les yeux sur Altia, mais il ne lâcha aucune larme.) Liv est... l'amour que j'ai perdu il y a maintenant quelques années. Tuée par son propre père, sous mes yeux. C'est pour elle que je me bats depuis si longtemps. Je me rends compte seulement maintenant que le combat que je menais n'était pas pour le bien ou la paix, mais uniquement une question de « vengeance », en quelque sorte. Mes convictions sont fortes. Bien plus que ça même, mais elles ont tendances à s'évanouir dès lors que je perds de vue l'essentiel. Merci Altia... de m'aider à y voir plus clair en moi, dit-il sincèrement.

Le Grand Pope raconta son expérience personnelle avec la déesse Athéna et confirma, en effet, qu'elle considérait l'humanité plus que tout, qu'elle ferait n'importe quoi pour la sauver. Il termina sur quelques questions, auxquelles les réponses étaient déjà toutes trouvées.

-Cela me rassure que je ne suis pas le seul à avoir remarqué cette « différence » entre elle et les autres divinités. Tout à présent sonne comme une évidence, je me bats pour protéger les faibles et les opprimés, même si tout cela est très lié à Liv. Je me dois de relever la tête pour continuer à combattre... mais cela ne se fera sûrement pas tout de suite, affirma-t-il dans un large sourire. Je vais avoir besoin de temps pour remettre toutes mes idées en place.

Asbjörn allait mieux, beaucoup mieux, et cela il le devait au Grand Pope, qui avait su trouver les mots et le guider dans sa réflexion. Toutefois, le jeune homme à la crinière bleue mourrait d'envie de lui poser à son tour une question, et n'attendit pas plus longtemps pour se lancer.

-Altia. Qui y a-t-il en Enfer ? À part les spectres je veux dire. Les morts sont-ils tous là ? Les bons comme les mauvais ? Y sont-ils tous traités équitablement ?

Serrant les poings sur le tissu de son pantalon, l'ancien Guerrier Divin redoutait sa réponse autant qu'il la désirait.

L'Asgardien, ou tout du moins l'ancien Asgardien, fini par cracher leur morceau à propos de se souvenir qui le rongeait. Ce n'est autre que l'assassinat d'une dénommée Liv, par son père qui plus est et sous les yeux d'Asbjörn qui le hanta. Mais cette Liv n'était pas une simple personne, c'était l'amour du Nordien il y a quelques années de cela maintenant. Ainsi, le jeune homme confirma qu'il n'avait jamais eu foi en l'humanité ou tout du moins que ce n'était pas en ayant foi en l'humanité qu'il se battait mais plutôt au nom de Liv. Il se battait, presque en forme de vengeance pour ce qui est arrivée à cette jeune femme.

Je suis désolé de l'entendre, Asbjörn.

Commença solennellement le Saint, avant de continuer.

Tu te bats donc pour qu'il n'y ait plus personne comme Liv. C'est un soit un bon motif. Ne laisse donc pas cela te hanté. Fais en une force, pour que plus personne n'est à subir le même sort qu'elle.

Dit-il, plongeant ses yeux dans ceux du Nordien et affichant un sourire chaleureux. Asbjörn avait apparemment réussi à y voir plus clair grâce aux mots du rouquin. Mais une chose lui triturait encore l'esprit. Une chose à laquelle il ne faudra pas qu'il pense, mais malheureusement, il ne peut probablement pas s'y empêcher.

Ah, tous les morts passent par les Enfers. Quelques élus seulement peuvent entrés en Elysion. Mais s'il y a bien une chose à reconnaître à Hadès, c'est que son traitement des défunts est le même pour tout le monde.

Dit-il d'abord d'un ton calme, avant de reprendre en posant ses yeux sur l'homme aux cheveux bleus.

Je comprend que tu cherches à savoir pour Liv. Mais malheureusement, seul Hadès a le pouvoir de ramener les morts à la vie et cela seulement de façon éphémère. Connais-tu l'histoire d'Orphée et d'Eurydice ? Elle semble similaire en certain point avec la tienne. Eurydice était la femme d'Orphée et elle lui fut injustement enlevée. Ce dernier décida alors d'aller la retrouver aux Enfers. Hadès accepta, à la seule condition qu'Orphée ne se retourne jamais vers Eurydice avant d'arriver à la lumière du soleil. Ce dernier se pensant arrivé et piégé par les Infernaux, se retourna vers elle, et il la perdit à jamais.

Raconta le Saint, avant de conclure.

Je ne sais pas si on peut appeler ça une morale, mais Orphée du subir la mort de sa compagne deux fois car il pensait pouvoir la tirer des bras d'Hadès, ce que ce dernier ne laissa bien évidemment pas faire. Liv n'est plus parmi nous, seul son souvenir restera à jamais. Assures-toi donc de vivre pour qu'elle continue de vivre à travers toi.

Le rouquin lui afficha encore un sourire réconfortant alors qu'il se leva de son siège et mit une main sur l'épaule du jeune homme avant de se déplacer vers la fenêtre et de se tenir debout à regarder la vue sur le Sanctuaire. Absjörn a toujours cette volonté de combattre, en souvenir de Liv au moins, mais il semblerait qu'il ne puisse plus le faire aux seins des armées d'Odin. Il n'y a dans ce cas pas trente-six solutions.

Nah, Asbjörn, pourquoi est-ce que tu ne rejoindrais pas le Sanctuaire, définitivement ?

Dit-il d'un ton calme, décontracté, peut-être même trop au vue de la proposition qu'il venait de faire au jeune homme et du sérieux de celle-ci, tout en se retournant vers lui pour poser son regard sur le Nordien.

Citation :

Hrp : /!\ Asbjörn ne porte pas son armure. /!\

Altia lui conta l'histoire tragique d'Orphée et d'Eurydice, afin de convaincre son interlocuteur de ne pas tenter de ramener à la vie sa dulcinée que ce soit d'une manière ou d'une autre. À cela il ajouta que se servir de son passé douloureux pour en faire une force serait nettement plus productif, si toutefois il pouvait y parvenir.
Cela ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd, malheureusement le meurtre de Liv l'avait profondément marqué, et il n'allait pas lui être si simple de parvenir à un changement si radical. Asbjörn – d'un hochement de tête, accompagné d'un léger sourire – remercia le Grand Pope pour toute l'aide qu'il lui apportait.

-Je ne connaissais pas cette histoire, mais à travers elle je comprends ce que tu veux dire., répondit-il, toujours le sourire aux lèvres. Rassure-toi, je n'avais aucunement l'intention d'essayer de la ramener à la vie, même si le fait de l'évoquer s'accompagne de réflexions bien plus approfondies qu'elles ne devraient l'être. Les choses resterons telles qu'elles sont, car le monde est ainsi, je le sais maintenant. Mon but était uniquement de pouvoir lui parler une dernière fois, si cela pouvait m'être permis. Rien que pour savoir qu'elle ne souffre pas, ou plus, cela aurait valu le coup. Je me rends compte grâce à toi qu'il n'y a pas le moindre moyen si ce n'est se jeter dans la gueule du loup. Je te remercie pour le temps que tu accordes à mes questions.

L'homme aux cheveux flamboyants posa sa main sur l'épaule de l'ancien guerrier divin, un visage apaisant collé sur sa tête, avant de se déplacer vers une fenêtre, contemplant à présent la vue magnifique qu'offrait le Sanctuaire. Asbjörn le suivit du regard, restant planter là où il se trouvait. Puis, tout à coup, le Grand Pope, ne passant pas par quatre chemins, demanda à son invité s'il ne souhaitait pas rejoindre les rangs des chevaliers d'Athéna.
Ce ne fut pas sans surprise que le jeune homme accueillit la proposition. Ses yeux menaça gravement de sortir de leurs orbites avant qu'il ne daigne répondre après un raclement de gorge assez discret.

-J'apprécie ta considération, vraiment, mais n'est-il pas trop tôt pour y penser ? Je viens à peine de quitter Asgard, j'ai... (Il prit un instant pour respirer un bon coup.) Je crois que j'ai besoin de temps pour y réfléchir. Besoin de temps pour me faire seulement à l'idée qu'une armure veuille de moi pour la revêtir. Je te promets d'y réfléchir dès que l'occasion se présentera.

Après un moment de silence et de pensées diverses et variées, l'ancien Bêta osa enfin demander :

-Dis-moi, penses-tu que si j'acceptais, les autres du Sanctuaire me feraient bon accueil ? C'est vrai, après tout, j'étais du côté d'Asgard. Là-haut je vais certainement être considéré comme un traître. Qu'en sera-t-il d'ici ?

Le garçon se sentait à la fois un peu perdu et craintif du futur. Sa place dans le monde était plus que floue.

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Il semblerait qu'Asbjörn ait tout à fait compris là où le Saint voulait en venir. Tant mieux. De plus, cela fit comprendre à l'ancien Guerrier Divin qu'il valait mieux que tout cela ne reste ainsi. Chasser la mort est une chose impossible puisqu'elle fait partie du cycle de la vie. Le comprendre et l'accepter sont probablement les choses les plus durs, surtout lorsque la mort surgit au moment où on s'y attend le moins et nous enlève quelqu'un injustement. Mais Asbjörn l'avait compris, et même si cela prendrait du temps avant qu'il ne l'accepte pleinement, il est au moins sur le bon chemin.

Adossé à la fenêtre maintenant, alors qu'il venait de faire sa proposition au Nordien, ce dernier fut à l'évidence surpris par celle-ci. Il y avait de quoi après tout. Il se demandait logiquement si cela n'était pas trop tôt pour y penser, lui qui vient seulement de quitter Asgard et d'être accueilli au Sanctuaire. Il ajouta ensuite qu'il de toute façon besoin de temps, ne serait-ce que pour se faire à l'idée qu'une armure veuille de lui. Cela fit dans tous les cas sourire le rouquin. Ce dernier lui répondit avec un sourire affiché sur son visage, mais d'un ton tout à fait sérieux.

Ne penses pas que je te fasse cette proposition de façon irréfléchie. De toute évidence, tu as encore en toi cette envie de te battre pour quelque chose en lequel tu crois. Et si tu ne peux plus le faire en Asgard, alors je t'offre simplement le moyen de le faire parmi nous.

Dit-il calmement avant d'enchaîner.

Néanmoins, je te propose cela, mais cela n'est évidemment par certain qu'une constellation t'offre sa protection. Les Cloth sont les seules juges en la matière. Mais comme nous en parlions plus tôt, une cloth est-elle nécessaire pour continuer à se battre ?

Finit-il. Il voulait en quelque sorte le convaincre, mais de toute évidence il n'aurait pas de réponse tout de suite, ne serait-ce que parce-que Asbjörn semble être le genre de personne à tout réfléchir, à d'abord peser le pour et le contre soigneusement avant de ne prendre ne serait-ce que la plus petite décision. Et si Altia respectait ça, vu que cela lui arrivait lui-même de temps à autre, il aime être direct et quand les gens le sont.

Quant à Asbjörn, ce dernier se posait logiquement la question de sa position si cela venait à arriver. Comment sera-t-il traité ici s'il rejoint les Saints, puisqu'après tout c'est un Guerrier Divin à la base. Et comment les Asgardiens le traiteront maintenant. Altia n'y réfléchit pas plus que ça, car après tout, il n'y vu pas un si gros problème que ça.

Hm, si tu nous rejoins, tu seras un Saint, non ? J'imagine que tu seras traité comme tous les autres Saints. Quant à Asgard, ils sont nos alliés. Peu importe le point de vue, tu resteras donc un guerrier qui se bat pour notre cause, non ?

Interrogea-t-il d'un air candide.

Soudain, des bruits de pas se firent entendre dans le Temple. Mavis revient sans doute. Non, ces pas sont plus lourds que ceux de la légère Mavis. Ce sont ceux d'un homme, mais aucun cosmos ne semble se dégager de cette personne. Le rouquin se mit sur ses gardes quelques instants, avant de voir débarquer nulle autre que Scareface, masquant son cosmos et ne portant même pas son armure sur lui. Altia se relâcha un peu, mais resta vigileant. Il connaît l'animal maintenant et il doit être prêt à toute éventualité.

Le Cancer fit ainsi son entrée fracassante sur de belles paroles, comme à son habitude. Le Pope, toujours adossé à la fenêtre et les mains dans ses poches, regarda le Chevalier d'Or d'un air désabusé.

Ah, on peut dire ça. Et "lui" n'est pas un guide. Il se nomme Asbjörn, c'est un ancien Guerrier Divin qui va logé au Temple de la Balance quelques temps. Athéna et moi avons donné notre accord.

Dit-il d'un ton neutre au gardien de la quatrième maison. Mais il semble que Scareface ne voulait pas en rester là, et serrant son épée, il posa des questions plus sérieuse, sur la situation actuelle, pourquoi les boissons ont toute un goût de cendre, mais surtout l'état d'Athéna. Soupirant un instant, le rouquin fit patienter le Cancer quelques secondes, avant de reprendre la parole pour tout lui expliquer.

La Lance de Lucifer est toujours solidement planté dans la statue d'Athéna si tu veux tout savoir. On a pour l'instant pas plus d'information. Quant à Ahina, elle est toujours en sommeil. C'est donc toujours bien Athéna au commande, je te conseille donc de te tenir à carreau, elle ne sera sûrement pas aussi patiente. Elle est d'ailleurs partie en Asgard, si tu veux tout savoir. J'imagine qu'elle compte demander à Odin son aide pour la Lance de Lucifer, étant donné que ce n'est pas un Olympien.

Dit-il d'abord, avant d'aborder sans doute le dossier qui fâche le plus le Chevalier d'Or.

Quant aux boissons, mah, c'est ma faute. Dyonisos a débarqué au Temple du Bélier, voulant voir Athéna. Seulement, elle étant en pleine conversation avec Arès, c'était donc impossible que les deux se rencontre. Dyonisos n'a pas vraiment apprécié et a maudit le Sanctuaire, donnant à toute nos boissons alcoolisé le goût de cendre. Désolé, tu vas devoir te contenter d'eau jusqu'à ce qu'Athéna règle ce problème.

Dit-il d'un sourire presque mesquin, sachant l'attrait pour l'alcool que possède Scareface. Cela ne lui fera pas de mal de toute façon de rester sobre quelques temps.

Citation :

Hrp : /!\ Asbjörn ne porte pas son armure. /!\

Toute cette histoire prenait une tournure inattendue. Venu à la base pour recueillir quelques réponses à ses questions les plus tenaces et envahissantes, Asbjörn se trouvait à présent à réfléchir pour « reprendre du service », si l'on pouvait appeler cela ainsi. Le Grand Pope lui rappela même que se battre ne nécessitait aucunement l'aide d'une armure. Il est vrai que le jeune homme, il y a quelques années, travaillait d'arrache-pied pour obtenir la meilleure armure qui soit, et aujourd'hui ce même garçon ne semblait pas parvenir à penser être digne de combattre sans une armure digne de ce nom.
Toutefois le rouquin savait être persuasif, et combattre sans armure méritait réflexion également. Asbjörn décocha donc un demi-sourire tout en abaissant la tête, résigné à tomber une fois de plus dans des questionnements qui, néanmoins, pouvaient enfin trouver réponse dans une certaine sérénité.

-Tu as raison, le combat ne requiert pas le port d'une armure. Même si je ne cache pas vouloir mériter un tel honneur, dit-il en souriant pleinement cette fois, et en relevant son visage. Je tâcherai de ne pas trop te faire attendre quant à ma réponse. En attendant, je serai heureux de vivre ici, parmi vous.

Parallèlement, le Grand Pope apporta réconfort et assurance concernant le traitement auquel devrait s'attendre le jeune homme s'il venait à rejoindre les saints. Rassuré, Asbjörn Aaren secoua la tête de bas en haut, trouvant par la même un semblant de paix dans son fort intérieur.
Tout à coup, une arrivée étonnante et inhabituelle marqua les secondes qui suivirent, celle d'un chevalier au langage fleurit et à la frimousse adorable... enfin, ce devait être le cas pour quelqu'un en tout cas... Hadès, peut-être ?

Le nouveau locataire de la Balance s'effaça alors, laissant Altia parlementer avec l'agitateur. Il se permis tout de même de rester à proximité des deux hommes, tout en restant attentif à leurs paroles respectives.

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Cela ne me dérange pas d'attendre, du moment que tu es certain de ta décision finale. Ce n'est pas à prendre à la légère après tout.

Répondit simplement au Nordien qui voulait sans doute rassurer le rouquin quant au fait qu'il prendrait une décisions rapidement.

Mais le plus détonnant dans tout ça reste sans aucun doute Scareface. Ce dernier venait à peine d'entrer dans le Temple qu'il y laissa une remarquable impression. Pas forcément dans le bon sens du terme. Et si en effet, il n'avait rien à redire sur la présence d'Asbjörn, ce qu'on aurait pu craindre, il écouta attentivement les dires du Pope sur les question que le Cancer avait lui-même posées. C'est alors qu'un cosmos, différent de celui du Chevalier d'Or émit du corps de celui-ci. Et une voix, elle aussi différente de celle de Scareface, apparut disant que l'humaine était encore endormie et qu'il pourrait en profiter plus tard. Sortant les mains de ses poches et fronçant les sourcils en guise de réaction, Altia avait déjà vu cela plus tôt. Mais il pensait qu'Athéna avait réglé ce problème. Et le pire dans tout ça ? Il semble que Scareface lui-même ne s'en soit pas rendu compte.

Oï, tu vas juste ignorer ce qui vient de se passer ?

Dit-il abruptement alors que le Cancer commençait à parler comme si de rien était. De toute évidence, ce n'était pas le Cancer qui parlait, lui qui semblait être victime d'une migraine au même moment. Mais le Chevalier d'Or avait ses propres idées sadiques, et apprenant à propos de Dionysos, il se mit rapidement en tête de lui rendre une petite visite pour régler le problème des boissons du Sanctuaire lui-même.

A cela, le Saint ne pouvait le laisser faire. Se déplaçant rapidement, il se mit en face de Scareface qui s'était déjà retourné pour repartir. Posant ses deux mains sur les épaules du Cancer, Altia le regarda quelques secondes avant de lui adresser la parole une nouvelle fois.

Cela, il vaudrait mieux que tu évites. Athéna a dit qu'elle s'en chargerait elle-même. Au-delà de ça, je pense qu'il faudrait qu'on ait une conversation tous les deux.

Dit-il, avant de baisser son ton, pour que Scareface seul puisse l'entendre.

Encore plus, après ce qu'il vient juste de se passer. J'aimerais aussi confirmer quelque chose, sur tes origines...

Finit-il presque en chuchotant.

De toute évidence c'est plus qu'une simple migraine, Scareface. N'essayes pas d'étouffer la chose.

Répondit le rouquin. Le Cancer voulait probablement minimisé ce qui lui arrive pour que personne d'autre ne s'en occupe, mais ce genre d'événements pourraient survenir à nouveau devant des personnes moins compréhensives qu'Altia. Et si le Chevalier d'Or avait certes assez de puissance pour se défendre, qu'en sera-t-il des conséquences si cela venait à un Asgardien par exemple.

Dans tous les cas, Scareface semblait s'être quelque peu calmé. Ainsi, il avança dans la pièce pour se mettre à la place où était le Pope avant de regretter l'époque où les Chevaliers d'Or étaient envoyé en émissaire pour régler ce genre de soucis. Cela fit doucement sourire le Saint, qui ne pu s'empêcher de répondre de façon sarcastique.

Cette époque n'est pas révolue Scareface, tu es simplement la mauvaise personne.

Dit-il, avant d'ajouter plus sérieusement.

Au vue du personnage, il n'y aurait pas plus mauvais choix que toi. Dionysos est caractériel au possible, et avec ton tempérament et ta tendance à manquer de respect, vous auriez fait des étincelles. Cela aurait seulement aggravé la situation. Et je suis certain que tu ne veux pas être privé de boisson ad vitam eternam, n'est-ce pas ?

Conclu-t-il. Puis, finalement le Cancer se résolu à avoir cet entretien avec Altia, demandant par la même occasion où ils le feraient. En privée, cela tombe sous le sens selon le Pope. Ainsi, passant son regard sur Asbjörn toujours assis, il lui adressa quelques mots avant de répondre au Saint d'Or.

Asbjörn, tu es libre de te promener dans le Sanctuaire si tu le souhaites. Et tu pourras demander à Mavis si tu as besoin de quoique ce soit.

Dit-il, avant de tourner son regard sur le Cancer d'Or.

Quant à toi, suis-moi, nous allons discuter dans mon Temple.

Palais du Grand Pope