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 |  Sujet: Il est temps de rentrer chez soi... Mar 23 Juil 2019 - 22:20 | |
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Tu sais ce qu’est le pouvoir petit ? Laisse-moi te montrer. Avec lui, tous ceux qui profitent de ta faiblesse, de tes points faibles, de ta gentillesse ne pourraient plus le faire. Tu étais faible, tu pourrais être fort ; et il est inutile de vouloir secourir le monde entier. Tu sais pourquoi ? Parce qu’on ne peut pas sauver tout le monde. La nature est ainsi faite : les faibles meurent, les forts triomphent jusqu’à ce qu’ils tombent sur plus fort qu’eux. A ce moment-là, tu sauras ce que ta détermination vaut, pour toi et face à ceux qui pourraient envier tes pouvoirs. Alors comment faire pour s’élever me diras-tu ? Sois volontaire, déterminé, investis ton temps dans le travail et pense à toi avant de penser aux autres. Crois-moi, ils ne seront plus là dès qu’ils n’auront plus besoin de toi. Ce qui compte après tout, c’est ce que tu deviens et ce que tu fais de tes mains. Tu n’en seras que plus intriguant aux yeux du monde. Et ce qui te donne du prestige ne peut pas te faire de mal.
Enfant, on m’a toujours dit que je n’étais qu’une petite fille fragile. Sans intérêt. Qui ne pourrait rien faire de plus que d’avancer là où on lui dirait. Mais je ne voulais pas y croire. Je me suis forcée à ne pas y croire. J’ai même tout fait pour que le chemin qu’on m’avait tracé ne soit jamais celui qu’il aurait dû être. Et puis le destin s’en est mêlé.
Mon histoire ? Ho, pour ceux qui voudraient en savoir plus, elle est ici, dans les archives de la puissante Sparte.
Pour les autres ? Je suis Alia Dorianthe et je suis née une seconde fois lorsque je suis devenue la prêtresse de l’Unique.
Triomphante sur de nombreux fronts, je fus repérée par Harmonie, illustre Altesse et fille d’Arès et Aphrodite, avec qui il fut possible de tisser quelques liens au-delà de ceux de la guerre. Cosmétiques pourrions-nous dire. Ainsi, de fil en aiguille, elle détecta mon talent à vouloir être au-delà du commun, au-dessus des mortels. Suis-je devenue prêtresse de cette façon ? Je crois bien que oui.
Mais le talent est l’ennemi de l’ambition. J’avais malmené quelques ennemis, mené des actions, ordonné des missions, mais plus que tout, un rêve obsédant avait obscurci mon jugement. Celui d’un saint qui arrivait par on ne sait quel subterfuge à me vaincre et me tuer. Si seulement je n’avais pas souhaité savoir si pareille personne existait, je n’aurai pas eu à le rencontrer, là, dans le Palais de l’Unique. En guise d’explications, c’est sa mise à mort qui fut la seule chose obtenue. Et lorsque sa Majesté Arès eu connaissance de mes actes, non pas de l’avoir tué mais de l’avoir convié dans son Palais, la sanction ne se fit pas attendre.
J’ai obtenu le pardon au prix de mon sang. Au prix d’une part de mon âme.
Et plus jamais je ne me suis laissée aller à ce genre de réflexions.
Harmonie, elle, avait une certaine confiance en moi, ternie il est vrai par cet acte. Mais elle voulait me donner une seconde chance, comme son père. D’ailleurs, c’était elle qui m’avait sauvé de la désintégration pure et dure. Elle qui avait clairement joué de l’amour de son papa pour que je ne sois pas accrochée au mur en décoration interactive.
Elle avait quelque chose à me demander, une tâche importante, un enjeu, que dis-je une mission. Etancher ma soif de conquête par quelque chose qui paraissait impossible à accomplir et pour lequel j’avais foi en ma réussite : retrouver la toison d’Or.
J’ai erré, marché, voyagé, combattu et conquis tant de terres, de gens, de peuples ; j’ai appris à reconnaitre la valeur des plus forts et à ne pas donner une chance aux plus faibles. Dans cette quête, j’ai sacrifié une part de moi, une fraction de mon essence cosmique. J’ai laissé aller mes passions et mes désirs personnels qui avaient encore une place pour ne voir que ce qui comptait le plus.
Tels les chevaliers du Graal sous Arthur, il n’y avait qu’un seul objectif : trouver la toison mythologique. Mais hélas, nulle tâche n’était aussi ardue pour une mortelle, même aussi talentueuse que moi, rien ne pouvait me préparer à ce que j’allais trouver, en haut lieux et quelle vérité allait se révéler à moi. Aucun ne peut espérer entrer dans le monde des dieux. Tout juste peut-il espérer le toucher du bout des doigts s’il le mérite et s’il en a l’étoffe, la grandeur. J'avais pu approcher si près l'Unique, boire une goutte de son sang pour embrasser ses pouvoir que je me considérais digne de ce que je recherchais ; mais une chose m'échappait encore.
Ainsi, durant toutes mes recherches, mes errances, mes solitudes, pendant des mois je n’ai pu trouver ce que sa majesté Harmonie avait pu me demander. J’ai eu beau refuser l’évidence, m’obstiner au plus haut point, chercher des réponses dans des livres poussiéreux ou les extirper à des devins liés à certains secrets, rien ne m’aurait rapproché plus encore de ce que je convoitais tant.
C’est à force de réflexions, de constatations, de preuves que j’en suis venue à la conclusion que cet artefact avait été perdu. Volé probablement ? Détruit si ça se trouve. Je n’avais pas l’intention d’abandonner mais ce n’est pas du savoir des livres ou des témoins qu’est venue la réponse.
Voilà un an que je suis partie à la demande d’Harmonie, un an que le voyage est une composante de mon existence. J’ai combattu, contre toute attente, j’ai taillé un chemin d’épines à la force de mon épée. Et j’ai triomphé d’épreuves et de monstres au-delà du commun, au-delà des histoires mythologiques. Et j’ai changé encore plus que je n’aurai pu l’espérer. Et il est temps de rentrer sur les terres de la Guerre.
Qui a dit que les prêtresses ne pouvaient sortir leur arme en premier ? … |
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