Orion, civil au service d'Athéna

Ancien Grand Pope, Orion demeure un jeune homme profondément bon, soucieux des autres, mais également réservé. Le poids des responsabilités, son auto-déception et les nombreux drames qui ont jalonnés sa vie l'ont rendus d'autant plus solitaire et difficile à cerner. De son exil, le bélier d'or est revenu changé, plus sombre peut être. Toutefois, ce trait de caractère n'influe pas sur sa volonté de protéger tout chevalier d'Athéna et de guider les nouvelles générations, même discrètement.  

J'ai fui. Je ne compte pas nier ce fait. J'étais parvenu à un stade de ma vie où seules des impasses se présentaient à mon horizon. Les responsabilités étaient trop écrasantes, et je me sentais, disons le sans ambages, inutile, impuissant à endiguer un mal inconnu et indistinct. Alors, j'ai préféré quitter la douce familiarité du Sanctuaire pour me retirer du monde des hommes. De la solitude de Jamir, j'ai longtemps chercher les causes de mon tourment et, plus important encore, ma place dans le schéma divin. Aujourd'hui, je pense approcher d'une réponse.
Mais pour me confronter à cette réalité, je dois quitter mon havre de quiétude. J'ai repousser cette décision autant que possible, mais aujourd'hui je n'ai plus le choix. Durant des mois, j'ai médité, lu des dizaines, des centaines d'ouvrages emplis d'une antique sagesse, étudié les étoiles et leur course. J'en retire le savoir dont j'ai besoin pour avancer. Mais demeurer plus longtemps loin des miens serait de la lâcheté, ni plus, ni moins. J'ai affronté des divinités, je suis revenu des Enfers, j'ai soutenu les miens dans la lutte contre l'Empereur et ses sbires, et aimé de toute mon âme une déesse. Mon temps était-il passé ? Je le pensais. Je me trompais.
Je ne suis plus le même, c'est un fait. Ma gentillesse et ma trop grande bienveillance ont causés mes errements. J'ai donc effectué une longue introspective pour mieux définir qui je suis, sans craindre le regard de mes proches. Il est bien temps d'accepter ma part d'ombre. A force de privations, mon corps, mon visage portent les stigmates de mon isolement. Mais cela m'est bien égal.
En attendant, j'étudie, je médite, je réfléchis sans cesse au sens de l'existence et au rôle que j'ai encore à jouer. Le monde est une nouvelle fois en crise, mais mon temps n'est-il pas passé ? Que faire, du haut de ma tour perdue dans l’Himalaya ? Ma vie a-t-elle encore un sens ? Je ne le saurais qu'en replongeant dans mon passé pour mieux tisser mon devenir