[Flashback Épiméthée] Évolution ou échec ?

Sujet: [Flashback Épiméthée] Évolution ou échec ? Lun 16 Jan 2017 - 20:50

Peu après l'union entre l'armure et le héraut de Phobos, une ombre s'était manifesté à lui. « Les anciens lieux résonneront à nouveau » tel était l'ordre de la personnalité de l'Effroi et de l'Horreur. Une puissance ancienne, celle de la Peur, devait reprendre ses droits dans les esprits. Ceux qui avaient oublié... ceux qui avaient espéré... ils devaient tous se rappeler. Et un voyage commençait. Durant celui-ci, le héraut rencontrait traîtres et dévots perturbés. De nouvelles âmes étaient appelés... et des entités abyssales répondaient. Mais durant ce voyage, un endroit devait être visité. Une terre lointaine, importante dans l'histoire mythologique de ce monde...

« Quelle belle ironie, de trouver une âme capable d'évoluer en ces terres. » Un léger rire accompagne les mots du héraut de Phobos, alors qu'un hurlement se fait entendre dans une caverne proche de sa position actuelle. « Une nouvelle œuvre rejoindra les profondeurs du temple de Rosenthal. » Encore faut-il qu'elle résiste totalement à la transformation. Après tout, tous ne sont pas prêt à accepter ce phénomène. Dans le passé des hérauts, plusieurs ont pu observer le corps de leurs victimes être victimes de spasmes, de rejeter la vérité et l'énergie utilisée par le rituel. La folie les emporte alors, tandis qu'ils deviennent de simples échecs. Des vermines qui continuent de ramper, dévorant leur propre chair sans pouvoir mourir. « Fort heureusement, certains transcendent leur esprit et leur corps. » Un hurlement résonne à nouveau, alors qu'un fin sourire se dessine sur les lèvres du héraut. Le rituel avance... un rituel exécuté en ce moment-même pas une personne extrêmement qualifié. Hector, tel est son nom. Éternel serviteur des hérauts, il est né dans des circonstances indicibles et inhumaines, dont les actes étaient emprunt d'une profonde... violence pour les victimes et témoins. Le visage toujours masqué, son aura est, pour les plus sensible, plus écœurante qu'effrayante.

Et c'est actuellement lui, ce serviteur dévoué des hérauts, qui récites quelques versets, paroles énigmatiques ayant pour but d'agir sur l'esprit et le corps de la victime, une femme. Grâce à ces paroles, mais surtout grâce aux éléments de magie noire utilisés, il peut ainsi glisser le corps de la demoiselle dans son propre esprit, créant un phénomène qui peu à peu arrachera son âme tout en y laissant l'essence la plus pure de sa folie et de ses peurs... En ce lieu fort en symbole, une nouvelle œuvre, ou un échec des plus détestable, ouvrira les yeux. Oui, en cette terre ancestrale... qui a été témoin du plus beau cadeau fait au monde.

« L'instinct. Seule la Peur pouvait réveiller l'instinct des créations du Titan Épiméthée, lui donner sa véritable puissance. » La voix du héraut résonne dans la caverne, son regard à la fois doux et terrible sur la victime se tordant de douleur... tout en semblant ressentir une étrange sensation de joie. La folie devient de plus en plus présente en elle. Le héraut détourne alors son regard, observant l'extérieur de cette caverne, semblant avoir cette fois ce rôle de garder un œil sur les alentours. « La Titanomachie est une période ancienne et les souvenirs ne sont plus que ruines. Il est d'ailleurs dommage de ne plus avoir accès à cet endroit... à cette étrange cité décrite par Maître Phobos, il y a longtemps, au Nosferatu. » La mémoire... un élément important dans ce monde, mais bien plus encore pour Ludwig qui partage la mémoire de tous les anciens hérauts. Ces souvenirs, dons de ses ancêtres, remontent jusqu'à l'époque du Nosferatu, fondateur de la famille Rosenthal et père des hérauts. « Maître... » La voix du serviteur, caverneuse et gutturale, s'élève alors doucement, tandis que les hurlements s'arrêtent. Un étrange symphonie s'élève dans la caverne, composée de bruits de chair en mouvement, de respiration abyssale et de muscles déchirés. « C'est un échec, n'est-ce pas … ? » Le héraut ferme doucement les yeux, tandis qu'un grognement se fait entendre. Ludwig s'éloigne alors de la caverne, l'obscurité de cette dernière cachant encore la silhouette du monstre né. « Quelle déception... les humains sont-ils si désireux que ça de n'être qu'une forme de vie inférieure ? Qu'importe... ne la tue pas, elle peut être utile. »

Tout en parlant, le héraut commence à observer autour de lui, une sensation commençant à faire vibrer son âme, son aura active. Mais qui arrive donc ?

Libre. Enfin ! Après des millénaires d'enfermement, l’entité était de nouveau libre. Le vent , la terre, la mer, le ciel... tous l'appelaient. Oui, elle entendait de nouveau leurs chants sauvages et intenses. Ils résonnaient en elle comme un second cœur au rythme chaotique, l’emplissant d'un souffle nouveau. Merveilleuse renaissance ! Langoureuse et envoûtante litanie de la vie ! Oh combien son accent sauvage lui avait manqué. Oh combien la séparation avec la terre de Gaïa avait été dure. Bien plus barbare que tous les supplices imaginés par son cruel geôlier.

Mais bientôt un autre couplet se mêla à cette harmonie. Quelque chose de nouveau pour la bête. Quelque chose d'étrange qui donnait à l'air un goût cuivré empli de souffrance et … de peur. La fumée des incendies , la résonance du fer contre l'acier, les suppliques et les râles d'agonie. Pas besoin d'être une noble dame blanche perdue dans sa forêt lointaine pour ressentir que le monde avait changé. Le porteur de la volonté de la mère de tous le voyait dans l'eau, le ressentait dans la terre, le sentait dans l'air. Beaucoup de ce qui existait jadis était perdu car aucun de ceux qui vivaient aujourd'hui ne s'en souvenaient.

Pis encore , la guerre avait pris le dessus. L’Humain l'avait essaimé tel un cancer dans tous les continent imposant sa tyrannie, sa prédominance, écrasant les autres espèces. Ah cruelles créatures qui vous repaissaient de sang! Vous qui furent les plus faibles de toute la création et pourtant destinaient à en devenir le tyran, votre corruption n'avait elle donc pas plus de limite que votre bêtise ?

La créature laissa échapper un grondement sourd et accusateur. Voit ! Voit ton œuvre ! En es-tu fier ? Ne t'avais-je pas prévenu ? Mais celui dont elle était la moitié de l'âme ne répondit pas à ses récriminations silencieuses. Il fallait une longue période à son côté lumineux pour se reconstruire avant de reprendre le contrôle et pouvoir enfin se réincarner dans un corps compatible.

Qu'à cela ne tienne ! Qu'il prenne tout son temps. En attendant, l'ombre noire erra pour comprendre les règles de ce monde qui n'était plus le sien. C'est ainsi qu'un jour , au détour d'un lieu de sombre mémoire, la bête entendit son nom prononcé. Elle se stoppa. Ainsi, il y avait des mortels pour se souvenir des dieux du passé ? Curieuse, elle s'approcha de l'entrée de la grotte.

L'odeur d'agonie et du sang y était forte. On pouvait percevoir qu'il émanait de deux des individus présents un cosmos sombre et cruel. Une énergie qui lui rappelait quelqu'un. Le troisième être humain, une femelle, se mourrait.

La bête s'immobilisa, sur le qui-vive. Sa corpulence changea pour prendre l'aspect d'une créature fantasmagorique. La tête devint semblable à celle d'un loup. Les six pupilles de la créature luisaient maintenant d'une lueur rougeoyante dans l'ombre de la roche. Son corps , de chitine noire, semblait tenir du crocodile. Le dos s'ornait d'une double rangée de plaques osseuses tandis que ses pattes, longues et musclées, n'auraient pas dépareillées l'anatomie d'un félin notamment à cause de leurs longues griffes. Enfin, quatre piques osseuses enrichissaient le bout de sa queue terminée par un plumet de poil sombre.

Ainsi métamorphosée, l'être archaïque signifia sa présence d'un grondement formidable avant de s'avancer d'une démarche nonchalante vers les humains. Il était curieux de leur réaction et de savoir pourquoi son nom avait été prononcé en ses lieux.

Capacité spéciale:

Le mouvement, ainsi que le grondement, de cette formidable bête attirent tous deux le regard du héraut, qui observe alors cette forme de vie approcher. La respiration sifflante et gutturale de l'échec dans la grotte n'arrivait pas à couvrir l'intensité du grondement émis par ce nouvel arrivant. Le phénomène attire d'ailleurs Hector, ce dernier portant ce masque composés de plaques d'aciers et de lanières de cuir. Vêtu d'un long manteau sombre qui semble recouvrir tout son corps, sa démarche est plutôt lente lorsqu'il rejoint la lumière de ce monde. Il demande alors, de sa même voix inhumaine. « Maître... est-ce un de nos... » Le héraut lève doucement la main, avant de secouer légèrement la tête. Il ne reconnaît pas l'odeur des Abysses en cette formidable bête. Pourtant, il garde un œil intéressé alors qu'il marche lentement sur le côté. Ce même regard se promène sur le corps chimérique de cette créature, suivant le mouvement de la chitine sombre, des muscles – semblant supérieurs à toute forme de vie animale « ordinaire » - ou même des piques osseuses. « Je ne sais pas d'où vient cette chose... mais elle n'a pas été enfantée par les Abysses... Ce qui la rend bien plus intéressante. » Que se passerait-il si le pouvoir des Profondeurs venait à lui être injecté ? Les possibilités sont inimaginables, comme les chances de rencontrer une telle créature en ces lieux. « Quoique... les chances ne sont peut-être pas si importantes... » Après tout, profondément caché dans les profondeurs de ces terres, repose les ruines d'un ancien sanctuaire d'Épiméthée. Qui sait ce qu'il avait offert à cette région du monde en particulier ?

Mais faire de telles hypothèses est totalement inutile, finalement. Car qu'importe ce qu'est cette bête... c'est à elle seule de le dire.

Ouvrant alors doucement ses bras, le héraut commence à prendre la parole, une énergie aux teintes sombres résonnant dans ses mots. Grâce à cette énergie, il se donne un moyen de se faire comprendre. « Ta puissance semble grande, créature ! Mais tu n'es pas assez impressionnante pour m'arracher un frisson de peur. » Non... seul Phobos peut réellement l'effrayer. Un mélange d'effroi, de profond respect, de loyauté sans faille. Une obsession pour un but... Les plus primitifs lanceraient qu'il est un « chien fidèle à son maître ». A ces primitifs, la seule phrase sera de les inviter, à entrer dans l'esprit d'un héraut de Phobos. De voir ce qui se cache en cette âme et d'accepter, de subir, chaque choses qui existe à l'intérieur d'une des engeances de Nosferatu. Un « chien » ? Non... un monstre, un habitant des Abysses... « Mais tu es une réussite, contrairement à cette forme de vie inférieure... » La respiration gutturale s'accélère, prenant une nuance bien plus agressive. Il y a une possibilité de transformer cet échec en réussite... Tout en gardant la bête du regard, le héraut hoche légèrement la tête. À ce moment, son serviteur ferme sa main, semblant briser un lien cosmique qui s'est formé entre ce qui attend dans l'ombre et lui. La chose semble se mouvoir de façon erratique, dans une position basse. Le chemin de la grotte est légèrement plus petit que prévu. Imprécisions, quand tu nous tiens.

Bientôt à la lumière du monde, la créature se dévoile totalement. Un premier grognement traverse sa bouche aux lèvres décharnées, dans laquelle trône, d'ailleurs, quatre canines sur-dimensionnées. Mais, un plus grand observateur, pourra voir que les autres dents ressemblent toutes à des canines, de tailles normales pour une créature de cette taille. Le sang coulant de ses lèvres laisse à l'observateur avisé une idée de ce qui aurait pu se produire. Pas de fourrures, ou même d'écailles pour cette créature, mais de la peau arrachée, sanguinolente, qui tombe sur son corps tel un manteau sans manche, cachant surtout le haut de son crâne. Le reste du corps semble à vif, le mouvement de chaque muscle visible durant la démarche animale, mais erratique, de cette bête affamée. « Oh... elle serait presque une réussite finalement... » Un hurlement traverse alors la bouche de la créature qui se redresse. Il laisse voir contre son sa poitrine une forme pendre, les bras ballant. Le bas du corps de cette silhouette féminine semble totalement absorbé par cette créature... une simple réminiscence de son ancienne vie. « Comme je le disais... presque. » C'est l'un des éléments qui donne à cette créature le statut d'échec. L'esprit n'ayant pas accepté sa transformation se brise et, bien que l'évolution se déroule, il rejette une partie de son corps. Ainsi, la bête voudra se dévorer, dans l'espoir de se « libérer de cette apparence » ...

« Formidable bête. » Il parle ainsi à cette créature inconnue, alors qu'un sourire malsain se pose contre ses lèvres. « Que cherches-tu ici … ? » Parler à une créature semble idiot ? Pour un humain, peut-être...

Une forme d'amusement traversa la bête. Il n'y avait aucune crainte dans le comportement des deux guerriers. Ils devisaient presque tranquillement tentant de reconnaître sa nature :

« Maître... est-ce un de nos... »

La créature laissa échapper un léger feulement désapprobateur. Sa queue fouetta l'air, menaçante.
Celui qui semblait mener cet étrange trio, fit heureusement la preuve d'une sage observation :

« Je ne sais pas d'où vient cette chose... mais elle n'a pas été enfantée par les Abysses... Ce qui la rend bien plus intéressante. »

Elle n'avait en effet rien à voir avec les pauvres hères que ces deux apprentis sorciers voulaient créer. Elle était la vie elle-même. Sauvage, libre et indomptée. L'essence de la bestialité. Car si son côté brillant avait su créer seul le bétail et les animaux qui allaient se soumettre aux hommes par la domestication, il lui avait fallu lui laisser la place pour façonner les êtres qui volent, nagent, courent et rampent loin de cette vermine bipède. Ceux qui ont des crocs et des griffes, la soif de survivre, la haine de l'Homme. Ceux qui auraient dû régner si Prométhée n'était intervenu pour fournir à ces primates le feu des Dieux. Ainsi était la volonté de Gaïa. Ainsi cela aurait dû être.

La bête laissa de nouveau échapper un formidable grondement de colère. La haine montait maintenant en elle soulevant son poitrail musculeux. Une formidable envie de destruction et de ravage secouait tous son être. Que les villes soient en feu ! Que le sang, les larmes coulent. Exterminer ! Oh oui détruire cette engeance. Le fruit du malheur. Comme cette femme aux cheveux de feu qui a tout pervertit de sa main blanche. Exterminer jusqu'au dernier par la force. De nouveau laisser la terre à la création et non aux favoris des Dieux. Au oui, il lui fallait tuer et vite...

Mais dans le brouillard rouge de son ire, la voix du mortel nimbée de ténèbres l'atteignit. Elle l'observa en montrant les crocs. Un sourire carnassier à quatre rangées de dents aussi aiguisés que des rasoirs :

« Ta puissance semble grande, créature ! Mais tu n'es pas assez impressionnante pour m'arracher un frisson de peur. Mais tu es une réussite, contrairement à cette forme de vie inférieure... »

De nouveau il parlait de la forme de vie pervertie qui se mouvait maintenant vers la sortie de la grotte.

« Oh... elle serait presque une réussite finalement.. Comme je le disais... presque. »

Le faiseur de fauve laissa éclater un rire. Du moins c'est ce qui se rapprochait le plus du son qui s'échappa de sa gorge. Il y avait dedans le gloussement de la hyène, le bourdonnement d'un insecte, le bruit d'ongle sur un tableau noir et le sifflement d'un serpent. Désagréable donc. Mais cela ne sembla pas perturber son interlocuteur qui s'adressa de nouveau directement à lui :

« Formidable bête. Que cherches-tu ici … ? »

D'un mouvement nonchalant, la créature de chitine se coucha sur les pierres chaudes de l'entrée de la grotte. Ses yeux sombres observèrent quelques instants l'avancée de l'être à l'agonie qui s’arrêta soudain dans sa progression pour commencer à dévorer sa jambe. Cet auto-cannibalisme lui tirait des cris de douleur insoutenable. Le fauve abandonna se spectacle affligeant pour tourner ses pupilles fendues vers les deux comparses.

A leur adresse, il ouvrit la gueule et sa voix formidable se fit entendre. C'était comme si les cris de milliers de bêtes se mêlaient jusqu'à former des mots qui vrombissaient, hurlaient, geignaient feulaient, coassaient dans une cacophonies quasi insupportable à l'oreille humaine .

« Je cherche ceux qui osent braver les tabous en prononçant le nom de ceux qui ont été frappés d'interdits, maudits et bannis de la surface du monde. Je cherche ceux qui se souviennent de cette terre avant cet ère et ceux qui dans l'ombre pervertissent ce qui fut fait. Est-ce vous mortels ? »

De nouveau les crocs de la bête luisirent tandis que sa queue battaient la mesure, fracassant les rochers autour d'elle, tandis qu'elle concluait nonchallamant:

" Et je cherche le nom de leur maître ou de leur dieu."

Capacité spéciale:

Cette voix... étrange que voici. Elle ne semble pas différentes des voix entendues dans les Abysses, mais elle est bien plus... « terrestre ». Dans cette symphonie étrange, des sons peuvent même être reconnaissable, mais difficiles à séparés l'un de l'autre. L'aspect physique de cette créature est quelque peu chimérique, un assemblage d'éléments appartenant au monde animal. La chitine des araignées, les plaques du crocodile, etc... Mais cette voix elle-même respecte cette harmonie étrange du règne animal. Un spécimen intéressant. Un étrange grimoire contre lui, sans nom et à la couverture sombre, le héraut de Phobos s'intéresse maintenant à ses questions, à la raison de sa présence ici. Mais avant de répondre, il avance doucement en direction de l'échec, qui arrête alors son acte d'auto-cannibalisme. Bien que cela soit inscrit dans son esprit, tel l'ultime désir de sa part humaine, l'échec ne peut empêcher sa nouvelle nature d'obéir à celle du héraut. Le petit poisson dévorera le plancton... avant de se faire dévorer par un plus gros poisson. Lui-même finira dans l'estomac d'un requin, qui, durant sa mort, nourrira les parasites et vermines des fonds marins. Ce même principe naturel pulse dans le cœur, dans l'âme et dans la chair des aberrations et abominations venues des sombres Abysses. Et, dans cette chaîne de pouvoir, le Nosferatu reste le plus important... après, bien entendu, le Maître. « Tu sembles comprendre les concepts de ce monde, tel le passé et les divinités. »

Un léger sourire se dessine sur le visage de Ludwig, qui tend alors légèrement sa main, pour caresser la tête de l'échec – ce dernier s'étant pencher pour regarder de plus près son créateur –. Oh, bien entendu, il ressent la haine de cette part humaine pour lui. Mais que peut faire une chose aussi faible... « Bien que tu possèdes des lacunes, sans vouloir te manquer de respect. » Mais ces lacunes seront expliquées, plus tard. Pour l'heure, le héraut retire sa main, avant de passer à côté de la gueule monstrueuse, pour arriver vers cette silhouette pendante. « J'imagine que tu parles d'Épiméthée et des différents héritiers de Gaïa et d'Ouranos... Si tu souhaites les considérer comme des tabous, soit... Mais ils sont un élément de l'Histoire de ce monde, et un élément extrêmement important. » Caressant alors le visage de la jeune femme morte, sa main semble déchirer par moment cette chair presque poussiéreuse. « Tout comme cette femme, ils représentent ce qui existe avant l'évolution. » Lâchant ensuite le corps, il s'éloigne de l'échec, pour regarder à nouveau la formidable chimère.

« Je ne peux répondre à tes prochaines questions, en tout cas dans les termes utilisés. Car tu semble vouloir parler à des mortels... » Ouvrant alors doucement les bras, son aura inhumaine s'élève doucement. À son apparition, Hector pose un genoux au sol, le visage bas, tandis que l'échec plaque sa tête contre le sol, un seul œil, sans paupière, visible. Ce dernier fixe d'ailleurs la chimère... « Et nous ne sommes pas des mortels. » Peu à peu l'énergie revient jusqu'à son maître, s'effaçant alors simplement, alors que la voix obscure du héraut résonne de nouveau. « Bien entendu, j'espère que tes lacunes ne t'empêcheront pas de lire entre les lignes et de comprendre quelques réponses dissimulées. » Car après tout, ne dit-il pas, par là, qu'il est, en effet, une forme de vie, capable d'apporter cette corruption, cette ombre ? N'explique t-il pas, par cette phrase qu'il se souvient, en effet, de cette époque de l'Histoire du monde ? Quant à la dernière question sur le maître ou le possible dieu... Il est impossible de savoir que cet être est le serviteur le plus proche de Phobos. Après tout, ne peut-il pas être un simple démon, tel Samhain ? Sauf si bien entendu... cette bête avait rencontré le Maître en personne. Ce qui rendrait les choses bien plus intéressantes encore.

Il avance alors, le livre contre lui, s'arrêtant pour observer la créature, en étant suffisamment proche pour mieux admirer ce formidable aspect de la nature. Si un jour, cette bête vient à être corrompue par les Abysses... le résultat serait alors plus magnifique encore que Néron... Comme quoi, les animaux sont parfois supérieurs aux hommes. « Pour avoir d'autres réponses... il faudra toi-même répondre à une question. À quel nom réponds-tu ? »

L'homme au grimoire s'avança lentement. Au bout de quelques pas, il s'arrêta pour caressant son abomination. Tout en se faisant, il répondit au faiseur de fauve :

« Tu sembles comprendre les concepts de ce monde, tel le passé et les divinités. Bien que tu possèdes des lacunes, sans vouloir te manquer de respect. J'imagine que tu parles d'Épiméthée et des différents héritiers de Gaïa et d'Ouranos... Si tu souhaites les considérer comme des tabous, soit... Mais ils sont un élément de l'Histoire de ce monde, et un élément extrêmement important . Tout comme cette femme, ils représentent ce qui existe avant l'évolution »

La créature riposta par son strident et étrange rire moqueur. Un sourire carnassier finit par fendre sa gueule. Doucement sa salive emplie de venin perla au coin de ses babines jusqu'à tomber en gouttelettes sur le sol où son acide commença à faire fondre la roche. Cela ne sembla pas décontenancé son interlocuteur qui continua de lui parler.

Avec intérêt, la bête d’ébène observa ce qui semblait se présenter comme une démonstration de force de l'humain, ou du moins de l'être qui se faisait passer pour tel. Sa langue reptilienne goûta l'air emplit de peur. Un goût qu'elle connaissait. Ses pupilles fendues se rétrécirent soudainement.

« Je ne peux répondre à tes prochaines questions, en tout cas dans les termes utilisés. Car tu semble vouloir parler à des mortels... Et nous ne sommes pas des mortels. Bien entendu, j'espère que tes lacunes ne t'empêcheront pas de lire entre les lignes et de comprendre quelques réponses dissimulées »

Oh oui ! Elle avait compris. La créature devinait maintenant ce qu'était la réelle nature de celui qui se tenait face à elle. Un frisson traversa sa dorsale dont les plaques se dressèrent, comme menaçantes.

Mais loin d'être une réaction de peur, c'est l'amusement de l'être archaïque qui ne cessait de s'intensifier. Un plaisir sauvage et cruel. Elle imaginait déjà l'autre reprendre ses esprits maintenant. Il serait si fou de rage et de désespoir en découvrant un serviteur de Phobos souillant son cher Uluru. Car cette fois, ce ne serait plus une illusion créé par se damné tartare mais bien la réalité. Elle pouvait aisément imaginer son âme se tordre de souffrance, se laissant submerger par la colère noire. Il sombrerait dans ses vieux démons. Cela lui permettrait de reprendre de sa superbe, de retrouver sa rage. Lui maintenant si faible et brisé serait à nouveau la créature sans merci qu'il n'aurait jamais dû cesser d'être. Le lion retrouverait ses crocs limés par la femme aux cheveux de feu. Et tout cela lui permettrait de déverser sa haine sur le monde et de détruire ces maudits bipèdes. Douce ironie, une partie des forces qui les avaient créés les anéantiraient à jamais.... et ce serait tellement bon.

Les griffes de la bêtes de chitine labourèrent le sol. Sa queue lourdement armée fouettait l'air. Elle attendit quelques instant le signe de l'éveil. Mais rien ne vint. Déçue, elle reporta son attention sur le serviteur de la peur et ses deux séides qui l'interrogeait à son tour en se rapprochant :

« Pour avoir d'autres réponses... il faudra toi-même répondre à une question. À quel nom réponds-tu »

Un grondement y répondit puis la voix aux nuances animales se fit de nouveau entendre, narquoise et féroce:

« Tu devrais déjà l'avoir deviné esclave du bâtard d'Arès. »

La bête se leva, laissant le soleil briller sur sa carapace plus dur que l'acier, elle s'approcha à son tour de l'homme avec son livre :

« Je plains Phobos d'avoir à subir ton incommensurable bêtise. Voilà plusieurs minutes que tu t’extasies parlant d'échec et de réussite. Tu ne sais même pas différencié l'un de l'autre. Je te semble puissant ? Tu n'as donc jamais côtoyé la réelle puissance. »

Milles sifflement de serpent s’échappèrent de sa gorge puis la bête éclata du gloussement de la hyène se dissipant en fumée sombre avant de reprendre forme à quelques mètres de là sur les rochers surplombant l'entrée de la grotte. Elle se roulait sur le dos, s'étirant langoureusement :

« Perdu dans tes délires au dessus de ta condition d'être rampant, tu n'as même pas perçu la suffisance de ton propos. Toi qui te vente d'être si savant , toi qui crois être source d'évolution, tu n'es rien qu'un tas de cendre en mouvement incapable d'entrevoir la délicate architecture du vivant. Quand à moi, Je ne suis que l'ombre de moi-même. La moitié d'une âme désincarnée tout juste bonne à écouter tes sornettes et d'une faiblesse... titanesque. »

La créature posa son regard rouge et moqueur dans les yeux du héraut attendant avec une curiosité malsaines sa réponse à ses provocations.

« Cette réponse te suffit-elle? Non? Il te faut comme un enfant avoir absolument un nom pour nommer les choses? Et bien appelle moi Bunyip. Tel est le nom que m'avait affublé les mortels du coin. Cela suffit-il à répondre à ton caprice? »

capacité spéciale:

« Tant de violence dans tes propos. Mais il est vrai que mon rôle est de servir mon maître, tout comme mes ancêtres ont pu le faire avant. Mes héritiers seront, eux aussi, les serviteurs du Seigneur de la Peur. » Il y aura toujours une nouvelle génération, qui reformera à nouveau la puissance des Rosenthal. Et dans ce renouveau apparaîtra, un jour, un héraut. Homme ? Femme ? Qui sait... Ne cherchez pas une quelconque force du destin et n'imaginez pas une seule seconde que le héraut cherche à se vanter de posséder un don pour lire l'avenir. Simplement... les choses sont faites ainsi. L'Essence du Nosferatu... sa volonté est inscrite et jamais ne pourra être brisée.

De nouvelles paroles aux nuances bestiales résonnent dans le paysage, tandis que la bête commence à conquérir l'espace qui l'entoure. Ainsi, après avoir assenés de premières provocations, la formidable entité s'efface, laissant derrière elle un nuage sombre, que le héraut étudie, simplement. Ne réagissant pas – par choix – directement, il laisse ainsi à la bête le crachoir, tant elle semble apprécier l'utiliser pour y déverser provocations et venins. Malheureusement, elle ne semble pas aussi efficace qu'un mamba noir dans ce domaine. Suivant des yeux les nouveaux mouvements, le héraut avance, souriant délicatement face au regard sarcastique de cette créature. Mais, enfin, elle se présente – non sans laisser une dernière provocation – sous un nom utilisé par les populations locales. « Bunyip... Je vois. » Gardant le livre contre lui, son sourire délicat continue d'éclairer son visage, alors que des inscriptions se gravent à l'intérieur de l'ouvrage, à l'abri des regards indiscrets. « Je saurais m'en souvenir, tout comme mes héritiers. »

Le héraut se dirige alors vers un rocher, s'y installant tranquillement avant de croiser les jambes. « En effet, je n'ai pas eu la chance d'observer la véritable puissance. Elle est actuellement aux mains des Olympiens. Mes souvenirs sont vagues et... la véritable puissance ne s'observe pas à travers un prisme d'images, mais bien en la vivant, en la côtoyant. » Un léger rire traverse les lèvres du serviteur de Phobos, qui reprend alors doucement. « Tu as raison, créature, j'ai fais un abus de langage. Face à mon maître... tu n'es qu'une créature, rampant et dévorant la poussière. Tout comme moi. Je l'accepte et je le conçois. Je ne suis qu'un serviteur d'une des plus grande puissance de ce monde. Ainsi, laisse-moi corrigé mon propos. Face à un humain, tu es puissant. Face à cet échec de la nature humaine... tu es puissant. » Le sourire doux se transforme alors peu à peu, tandis que l'échec en question commence à hurler de douleur. Roulant sur le sol, les yeux de la silhouette humaine s'ouvrent brutalement. « Mais, contrairement à ce que tu penses observer... je peux entrevoir cette architecture. Je peux sentir le cœur de chaque êtres vivants battre à l'unisson. La vie cours à travers le sol, le sang et la chair. Les âmes, mêmes les plus fragmentées et détruites, continuent de se lamenter, de pleurer, de frémir... » Tendant alors lentement sa main en direction de la créature, une voix infâme semble y émaner. « S'il... vous... plaît... » Puis, simplement, elle disparaît, une aura sombre l'ayant engloutie. Morte ? Disparue ? Impossible à dire...

« La Peur fait parti du Vivant. Elle en est même l'essence. Et, en tant que son plus fidèle serviteur, je me dois de reconnaître... ce fait. » Les provocations avaient-elles fonctionné ? Un observateur extérieur pourrait croire que oui... Ludwig von Rosenthal, en se justifiant, ne fait que jouer le jeu de la créature. Faux... Aux yeux du héraut... il ne fait qu'une chose...

Expliquer le monde qu'il observe.

Sujet: Re: [Flashback Épiméthée] Évolution ou échec ?

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