Iris | Sujet: L'Amérique du Nord Mar 13 Mai 2014 - 22:53 | |
| Mes prunelles d’un bleu ardoise contemplent avec intérêt la condensation perpétuelle et stationnaire dont l’atmosphère imprégnait quotidiennement. À première vue, il ne s’agit que d’un tout, au contraire de ce qu’il est réellement. Ce brouillard épais se manifeste plutôt comme étant une accumulation d’une quantité ahurissante de fines gouttelettes d’eau et de cristaux scintillants de glace. Cette fumée de mer ceinture les confins du domaine des titans. Les yeux à présent fermés, j’hume cet air frais qu’apporte l’amorce de cette nouvelle journée.
D’aléatoires clapotis retentissent, brisant instantanément le silence de mort qui siège au cœur de la Forêt embrumée, agissant comme un agréable bruit de fond. Derrière moi trainent au sol de longues draperies aux couleurs ternes, embrassant délicatement ma peau blanchâtre, un capuchon agencé remonté doucement sur ma coiffe ondulée et rouge flamboyante. Un large pantalon de toile blanche s’harmonise avec ma pèlerine, ajoutant une touche d’éclat charismatique à mon accoutrement.Les genoux adhérant à la terre humidifiée par la température pluvieuse, mon dos légèrement recourbé vers l’avant, j’imprègne mes poumons d’oxygène et les libèrent du dioxyde de carbone qu’ils contiennent. La paume de la main vers le ciel, j’observe la progression des gouttes de pluie atteignant ma peau pâle, se détachant d’un nuage cotonneux fort bien lointain.
Cette atmosphère confortable et contenant une profonde accalmie me réconfortait et me permettait de me libérer de toute cette lourde charge, ce poids que représentait la vie parmi les dieux. Certains jugent qu’il s’agit de la meilleure vie soit-il, hélas ce n’est cependant pas mon avis. Rien n’est plus compliqué qu’un dieu, malgré ce que pourraient en suggérer les apparences.
Un craquement retentit derrière-moi. Silencieuse, je ne pris guère la peine de me retourner pour voir de quoi il s’agissait. Si une personne m’avait suivi jusqu’ici pour une raison encore inconnue, elle s’annoncerait à un moment où a un autre. Ou alors s’estomperait à jamais…
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